Monographie hydrologique du bassin versant du DJIKOYE

La maitrise des eaux de surface dans les bassins versant du pays constitue un enjeu majeur pour le développement de l’agriculture en milieu rural. La sécheresse des années 70 dans les pays soudano sahéliens s’est soldée par une prise de conscience qui a amené les autorités publiques, les organismes nationaux et internationaux à valoriser les eaux de ruissellement des bassins versants et bas-fonds qui sont des zones à potentialités énormes.

Le Sénégal dans le cadre de la politique nationale en matière de lutte contre la pauvreté en milieu rurale, à travers notamment le développement de la production agricole tente d’apporter des solutions aux problèmes du monde rural avec l’élaboration de nombreux projets en collaboration avec les bailleurs de fonds et les organismes de développement pour la gestion et l aménagement des bassins versants. Les aménagements hydro-agricoles dans la vallée du Djikoye s’inscrivent dans ce contexte.

DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE DU BASSIN 

PRESENTATION DU BASSIN 

Le Djikoye est une petite rivière qui se traverse le village de Médina Djikoye dans l’arrondissement de Toubacouta région de Fatick. Long de 80 km cette rivière draine un petit bassin versant de 300 km2 qui s’étend sur 3 communautés rurales (Keur Samba Gueye, Toubacouta et Keur Saloum Diané) dans la partie sénégalaise du bassin qui se trouve au Nord. La partie Sud se trouve en République de Gambie avec les villages de Ngugu Kébé Touba, Mbulum , Fass, Keur Samba Kalla.

Affluent du Koular Bolong (affluent du fleuve Gambie), le Djikoye prend sa source en Gambie et se jette dans celui-ci et il se situe dans le bief maritime dit fleuve menacée par l’intrusion saline du fleuve Saloum. La zone Djikoye correspond à l’emprise de la vallée du Djikoye qui s’étend sur 20 km à l’intérieur de la communauté rurale de Keur Samba Gueye.Cette partie est très boisée par suite de ses eaux pérennes, c’est également un domaine de prédilection des activités de contre saison, de riziculture et d’arboriculture. La zone d’étude est située également à proximité de la réserve de la biosphère du delta du Saloum et fait partie d’un écosystème relativement riche ; du point de vue agro-écologique on note l’existence de deux écosystèmes définis par suite de degré d’occupation des sols, de l’humidité et de l’état des ressources fauniques et avifauniques :

● L’écosystème semi-aride : vallée aux eaux temporaires (juin à mars) de la rivière Djikoye s’étendant de la forêt de ndinderling aux limites de terroir de Keur Samba Nosso
● L’écosystème humide : partie inondée de la vallée Djikoye qui se prolonge de Keur Samba Nosso à Keur Samba Diallo. Elle renferme d’énormes potentialités hydriques, végétales, halieutiques, fauniques et avifauniques (P.L.D K.S.G 2008) .

SYNTHESE DES FACTEURS PHYSIQUES DE LA MONOGRAPHIE DU DJIKOYE

LA GEOLOGIE ET LE RELIEF

La géologie 

L’étude géologique du bassin versant du Djikoye permet d’avoir une vue d’ensemble sur les caractéristiques géologiques, lithologiques et des nappes présentes dans la zone. Cette étude a pu être faite grâce aux forages qui ont été installés dans les différents villages de Keur Momar Sohna, Sirmang, et Karang (SARR 1992). Le bassin se situe dans la partie ouest du bassin sédimentaire Sénégalomauritanien et présente une géologie très simple. Il s’agit de terrains d’âge secondaire- tertiaire recouvert par les dépôts du Continental Terminal. Le substrat géologique n’affleure nulle part, en surface, les formations du Continental Terminal recouvrent l’ensemble du bassin. Il s’agit de formations d’âges tertiaires constitués de sables hétérométriques avec des passées argileuses ou sablo -argileuse. Ils reposent sur l’Oglio-miocène marin constitué de grès argileux, de marno-calcaire, et de sable. L’Oglio-miocène occupe les 2 /3 du bassin et le reste, repose sur le Lutétien supérieur qui présente un faciès calcaires à nummulites, de marnes phosphates, son épaisseur varie entre 40 et 80m P.MICHEL(1973).

Il occupe l’ensemble du bassin et les caractéristiques de ces formations sont indicatrices du potentiel hydrogéologique la zone d’étude.

Le Continental Terminal constitue la partie sommitale du Cénozoïque. Il est modelé dans les formations d’âge tertiaire, très hétérogène, on y retrouve les sables, les graviers et les argiles. L’Eocène supérieur est représenté par une série de calcaire et marno-calcaire comprise entre le Lutétien supérieur et le « Continental Terminal ». Son épaisseur varie de 35 m à Nema Nding à 80 m à Toubacouta. Le toit de cette formation a été intensément érodé après une phase de régression marine à la fin de l’Eocène. Cette érosion a entraîné la mise en place de dépressions plus ou moins profondes à la base du Continental Terminal. La plus grande dépression est représentée par la vallée de Samba Gueye- Nioro Alassane. Elle est sensiblement parallèle à la direction Nord-ouest-Sud-est avec une pente vers la Gambie (LIENOU.G 1996).

Le substratum est constitué surtout d’argile, d’argiles compactes ou de marnes calcaires et de calcaires dont l’âge Eocène est possible (BRGM 1976). Les calcaires sont parfois fissurés et peuvent par conséquent apporter localement une contribution non négligeable à l’aquifère du Continental terminal. Le Continental Terminal contient toutes les variétés de sédiments détritiques depuis l’argile au sable grossier. Les plus perméables semblent être les couches de sables fins plus fréquemment exemptes d’argiles que les sables grossiers. Cette perméabilité peut cependant être améliorée par la présence de canalicules résultant probablement de concentration de d’oxyde de fer autour des racines depuis longtemps disparues (BRGM 1976). Les sables argileux ont une perméabilité réduite, tandis que les argiles siliceuses ne sont pas totalement dépourvues de perméabilité, car bien souvent, les puits traditionnels y captent la nappe.

L’aquifère est constitué de deux types de faciès, l’un sableux l’autre nettement plus argileux. Ces deux types reposent sur un substrat Eocène. L’épaisseur de l’aquifère varie de 20 à 80m et la disposition des deux faciès principaux est telle que l’aquifère apparait découpée en bandes moins perméables. (L.SARR 1992).

Relief 

Le relief agit sur l’écoulement, en accélérant l’écoulement à cause de fortes pentes. Plus l’eau s’écoule rapidement moins elle a le temps de s’évaporer, inversement le relief accroit le déficit d’écoulement par la faiblesse des pentes qui limite les vitesses de l’écoulement et favorise les pertes par évaporation. Ici il s’agit de l’analyse du relief et des données hypsométriques du Djikoye.

Le modelé
Il est relativement plat, le Djikoye se trouve dans le « bas- plateau » du Continental Terminal, dont le relief, d’après la carte topographique IGN 1989, ne dépasse pas 40m (38m à Keur Samba Gueye, 38m à Karang, 43m àTioyène, 9m à Médina-Djikoye). Cet ensemble que la plupart des auteurs désignent sous l’appellation de « bas glacis du Continental Terminal » (E.S.DIOP 1976), présente un relief empâté par des axes de drainage peu hiérarchisés (pentes faibles). On distingue trois unités de relief :

➤ Les plateaux et buttes résiduelles.
Ils occupent une position méridionale dans le bassin pour le tiers de sa superficie. Les plateaux dépassent rarement 45m (35m à Keur Samba Gueye, Karang ; 43m à Thioyene). Ils constituent la surface de remblaiement (Michel 1973).Les plateaux sont aussi les héritages du Continental Terminal plus ou moins conservés. Lors de leur entaille, une partie des sols qui s’y était développée s’est indurée notamment en bordure des vallons, l’érosion a ensuite rapproché le niveau induré de la surface. Ce niveau devient affleurant aux ruptures de pentes et dans des carrières. Liènou(1996).
➤ L es basses plaines et cuvettes.
Elles font la jonction entre le haut glacis (constitués de colluvions provenant de l’altération du plateau) et les bas -fonds (zones basses constamment humides à cause de l’affleurement de la nappe). C’est la plus grande unité morphologique du bassin et elle n’est interrompue que par l’entaille du réseau hydrographique.
➤ Les terrasses colluvio-alluviales et vallons fonctionnels.
Elles se localisent le long du cours du Djikoye et prennent la forme de basfonds alluviaux étroits peu marqués, elles forment le réseau hydrographique et leur inondation est variable en fonction de leur position sur la toposèquence.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE DU BASSIN
PRESENTATION DU BASSIN
CHAPITRE I : SYNTHESE DES FACTEURS PHYSIQUES DE LA MONOGRAPHIE DU DJIKOYE
CHAPITRE II : L’EVOLUTION GEOMORPHOLOGIQUE DU BASSIN
CHAPITRE III : L’HYDROGEOLOGIE ET LES CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DU BASSIN
DEUXIEME PARTIE ETUDE CLIMATIQUE ET HYDOLOGIQUE
CHAPITRE I : ETUDE DU CLIMAT DANS LE BASSIN VERSANT DU DJIKOYE
CHAPITRE II : L’ECOULEMENT DANS LE BASSIN DU DJIKOYE
CHAPITRE I : L’OCCUPATION DU BASSIN DU DJIKOYE
CHAPITRE II : Projets d’aménagement
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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