LE MASQUE DANS LA CULTURE AFRICAINE

LE MASQUE DANS LA CULTURE AFRICAINE

Fabrication des masques

Les matériaux

Bois

L’abondante forêt en Afrique explique que la grande majorité des masques soient en bois. Mais n’importe quel bois n’est pas travaillé. Un ensemble de prescriptions règlent le choix de l’essence qui sera taillée (44). Ainsi le sculpteur sélectionne les différents types de bois en prenant en compte plusieurs considérations. D’ailleurs la connaissance des qualités des différentes essences utilisables est le premier apprentissage de l’artiste .
Les Africains pensent que l’arbre en tant qu’être vivant est le plus approprié pour porter une force vitale. Ils croient que l’arbre possède un esprit. Avant que l’arbre ne soit abattu, le bûcheron consulte souvent le sourcier, participe à des cérémonies de purification, et offre un sacrifice pour apaiser l’esprit de l’arbre au préalable. « Avant de commencer le travail, il se soumettra à une purification rituelle, observera l’abstinence, puis se retirera dans la solitude de la brousse pour s’adonner à sa tâche (…). » (47). Après avoir abattu l’arbre, il le laisse sur le sol afin que l’esprit puisse trouver sa nouvelle demeure quelque part. Certains arbres tels que le cocotier sont considérés sacrés et ne peuvent être abattus car ils sont sensés apporter la vie à l’homme et le nourrir. En plus de croire que le bois lui-même a une force qui lui est propre, les Africains pensent que cette force est transmise à la sculpture et augmente son pouvoir. Dans certains cas l’utilisation d’un arbre spécifique est prescrite pour une sculpture particulière. « Lorsque la sculpture est réglementairement taillée dans une essence déterminée, c’est parce qu’elle participe, au même titre que l’arbre dans lequel elle fut sculptée, de la force vitale d’un génie, d’un ancêtre immortel dont dépend tout une famille d’êtres et de choses. » .
Le sculpteur doué est un technicien maître. Le respect du rythme du bois explique souvent la grâce naturelle des formes de ses masques. De nombreuses années d’expérience ont montré qu’une telle compréhension de la nature du bois est à l’origine de la prévention du craquement se produisant fréquemment lors du processus de dessèchement.
En général du bois frais (vert) et mou est utilisé parce qu’il est plus facile à sculpter. Parfois le sculpteur enduit le bois d’huile de palme pour ralentir le dessèchement. Il utilise un bois plus dur pour les petits détails.
La majorité des masques sont colorés. « Pour les Dogon, un masque non peint de couleurs éclatantes ou non repeint s’il a été taillé et utilisé pour un rituel précédent n’est rien qu’un morceau de bois élégamment sculpté, mais privé de vie, sans aucune valeur ». (15). La palette est assez limitée : trois couleurs sont principalement utilisées : le noir, le blanc et le rouge. Traditionnellement elles sont préparées à partir d’ingrédients naturels : charbon de bois pour le noir, kaolin pour le blanc, ocre rouge. Ces trois couleurs, outre leur facilité d’obtention à partir d’éléments naturels, ont une signification primordiale (47) : – le noir symbolise fréquemment les puissances terrestres ; – le blanc est symbole de puissance de l’au-delà, de danger et de mort ; – le rouge est utilisé pour évoquer l’énergie, la puissance et la joie (utilisation pour peindre les jeunes en fin d’initiation). Ces trois couleurs sont si importantes que, dans certaines langues africaines, il n’existe pas de terme pour désigner les autres couleurs. Par exemple, les Bamiléké, pour désigner un objet jaune, utilisent l’ellipse « l’objet rouge comme la banane » (63). Depuis la colonisation sont apparues sur les masques des couleurs chimiques provenant des factoreries européennes (44). Notons que les Dan trempent souvent leurs masques dans la boue pour les colorer (71).
Des feuilles rêches sont utilisées pour le polissage. Des préparations à base de plantes, de graisse, de suie ou de boue permettent de protéger l’œuvre de l’humidité et de l’attaque des termites. Des préparations à base d’huile de palme peuvent être utilisées pour donner une patine artificielle aux œuvres (44). La surface du bois montre fréquemment des enduits sacrificiels tels que le sang qui augmente l’efficacité et le pouvoir du masque grâce à son énergie vitale.
Des matériaux supplémentaires -tels que dents, cheveux, os, baies, fibres végétales, morceaux de métal ou de tissu- sont ajoutés à de nombreux masques en bois. L’objectif principal est d’augmenter l’efficacité et le pouvoir du masque.
Ivoire
Seulement une petite proportion des masques existants sont sculptés en ivoire. Ceci est lié au fait que dans le passé les défenses des éléphants tués devaient être livrées au roi ou chef qui les utilisait comme monnaie d’échange lors d’affaires avec les étrangers.
 Autres matériaux
On peut citer le cuivre (Bénin, Sénoufo, Ashanti), l’or (Ashanti, Baoulé), les tricots, la vannerie, les brindilles et écorces peintes, les perles (Cameroun). La pierre n’a jamais été utilisée dans les masques ; seuls quelques cas isolés sont observés dans la statuaire.

Le sculpteur

Apprentissage

L’artiste africain est un homme qui, au point de départ, a appris un métier, selon des règles précises, aussi bien sur le plan esthétique que sur le plan social (44). Le jeune apprenti doit travailler sous la tutelle d’un maître sculpteur qu’il doit payer pour sa formation durant deux à trois ans. Un jeune homme peut devenir artiste par vocation ou cooptation. Très souvent la connaissance de la sculpture est transmise de père en fils au fil des générations, mais il est tout de même fréquent qu’un jeune homme soit sélectionné parce qu’il montre un don particulier pour la sculpture.
L’apprenti commence par imiter des prototypes existants afin d’apprendre le respect du style traditionnel de la tribu. « L’œuvre ne doit pas être, en premier lieu, l’expression de sa fantaisie personnelle, mais se conformer aux lois édictées par la tradition et les conceptions de la collectivité. »
L’une des raisons de cette nécessaire stricte adhésion au style est le concept que l’esprit ne reconnaîtra pas sa demeure si elle diffère des formes conventionnelles, sans mentionner le fait que le client insiste souvent sur une sculpture typique correspondant à un but précis (71).
Cependant, tout cela n’empêche nullement l’artiste d’exister en tant qu’individu. On peut trouver des styles très différents à l’intérieur d’une même ethnie. En fait le sculpteur travaille selon les canons de son ethnie, mais la fidélité qu’il manifeste à un type d’ailleurs probablement peu défini autorise toutes les variations. Il faut insister sur le fait qu’aux yeux des Africains, les sculptures ne sont pas nécessairement anonymes. Même après sa mort, l’artiste est encore connu (44).
 Statut
Le statut du sculpteur varie selon les coutumes locales. Il s’agit souvent du forgeron parce qu’il semble logique que l’homme qui connaît la fabrication des outils en fer est le mieux placé pour savoir comment s’en servir. Le forgeron est fréquemment associé à des pouvoirs occultes, étant capable d’extirper le métal, entité sacrée, de la terre. C’est pourquoi il est souvent craint. Les Bambara le font vivre dans un quartier isolé du village. « Tous les artisans sont d’accord pour dire que le meilleur moyen de devenir un bon forgeron, c’est d’être né dans une famille de forgerons. A leurs yeux l’hérédité facilite l’exercice et donne la force, l’intelligence et la sensibilité nécessaires. »
En général le sculpteur de bois est un professionnel. Les danseurs Dogon constituent une exception : ils fabriquent leurs masques eux-mêmes (44). Hormis quelques cas, le sculpteur est un membre respecté de la communauté. C’est un individu un peu à part du commun des mortels car capable de transcrire l’expression des forces invisibles qui régissent le monde sous la forme d’un morceau de bois qu’il taille en communion avec lesdites forces (63). Cependant, chez les Sénoufo, il appartient à la caste la plus basse ; il vit isolé du village et seul une personne de sa caste peut devenir un travailleur du bois. Dans d’autres communautés le sculpteur jouit au contraire d’un grand prestige et travaille depuis longtemps moyennant honoraire ou troque ses produits. Parfois (chez les Baoulé par exemple) un sculpteur talentueux devient célèbre et des personnes extérieures au village lui font des commandes.

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE : LE MASQUE DANS LA CULTURE AFRICAINE
Contexte : mythe, rituel et danse
1.1 Signification du mythe
1.1.1 Origine et fonction des mythes
1.1.2 Evolution du rôle des mythes
1.1.3 Mythes et masque
1.2 Les masques, instruments dans les rituels
1.3 La danse masquée
1.3.1 Types de danses
1.3.2 Le danseur masqué
1.3.3 Le public 16
Fabrication des masques
2.1 Les matériaux
2.1.1 Bois
2.1.2 Ivoire
2.1.3 Autres matériaux
2.2 Le sculpteur
2.2.1 Apprentissage
2.2.2 Statut
2.3 Les outils
2.3.1 Nature et usage
2.3.2 Pouvoir
2.4 Consécration du masque nouvellement fabriqué
Les différents types de masques
3.1 Variété des formes
3.1.1 Masque facial
3.1.2 Masque-heaume
3.1.3 Masque-casque
3.1.4 Masque frontal
3.1.5 Cimier
3.1.6 Masque d’épaules
3.1.7 Autres types de formes de masques
3.1.8 Taille des masques31
3.2 Caractéristiques faciales
3.2.1 Masques humains
3.2.1.1 Masques à traits naturalistes
3.2.1.2 Masques à traits idéalisés
3.2.1.3 Masques à expressions effrayantes
3.2.2 Masques abstraits
3.2.3 Masques animaux
3.2.4 Masques avec des superstructures
DEUXIEME PARTIE : LES MASQUES A REPRESENTATION ANIMALE OU MASQUES ZOOMORPHES
Origine et signification de la représentation de l’animal dans les masques africains
1.1 Masque animal et homme préhistorique
1.2 Signification du masque animal pour les Africains
1.2.1 Lien entre homme et animal lors du rituel
1.2.2 Mythes et totems
1.2.3 Protection contre le nyama d’un animal tué
1.2.4 Masques des chasseurs41
Les espèces animales représentées
2.1 Un choix surprenant
2.2 Limites d’identification
2.2.1 Masques composites
2.2.2 Masques à lame
Fonctions des masques zoomorphes
3.1 Cérémonies rituelles
3.1.1 Initiation
3.1.1.1 Initiation et masques
3.1.1.2 Utilisation des masques zoomorphes dans l’initiation chez les Bambara
3.1.1.3 Initiation chez les Bwa et Gurunsi
3.1.2 Funérailles, levées de deuil et sacrifices aux ancêtres
3.1.2.1 Cultes liés à la mort en Afrique
3.1.2.2 Fonction des masques zoomorphes dans les cérémonies funéraires et le culte des ancêtres : exemple des Mossi50
3.2 Masques sacrés
3.2.1 Masques zoomorphes sacrés et sociétés secrètes
3.2.2 Masques-autel
3.3 Danses de divertissement ou danses de marché
TROISIEME PARTIE : LES ANIMAUX REPRESENTES DANS LES MASQUES D’AFRIQUE DE L’OUEST : ASPECT ESTHETIQUEAnimaux domestiques
1.1 Bélier
1.2 Coq
1.3 Bovidés
1.4 Cheval
Animaux sauvages
2.1 Animaux sauvages terrestres
2.1.1 Buffle
2.1.1.1 Généralités
2.1.1.2 Variété des styles ethniques
2.1.1.3 Dans
2.1.2 L’antilope
2.1.2.1 Style naturaliste chez les Ekoï, Gurunsi et Kurumba_
2.1.2.2 Stylisation chez les Mossi
2.1.2.3 Les Tyiwara ou « antilopes du soleil
2.1.3 L’éléphant
2.1.3.1 Masques éléphant du Grassland camerounais
2.1.3.2 Réalisme chez les Gouro et Baoulé
2.1.3.3 Stylisation chez les Izzi du Nigeria
2.1.4 Fauves
2.1.4.1 Lion
2.1.4.2 Hyène et cynhyène
2.1.5 Serpent
2.1.6 Araignée
2.1.7 Singe
2.1.7.1 Du naturalisme à l’expressionnisme
2.1.7.2 Danse du masque singe
2.1.7.3 Symbolique
2.2 Animaux sauvages volants
2.2.1 Oiseaux
2.2.1.1 Mode de représentation de l’oiseau chez les Africains
2.2.1.2 Quelques particularités ethniques
2.2.1.3 Symbolique de certaines espèces d’oiseau
2.2.2 Autres animaux volants
2.2.2.1 Papillon
2.2.2.2 Chauve-souris
2.3 Animaux sauvages aquatiques
2.3.1 Poisson
2.3.2 Crocodile
2.3.2.1 Généralités
2.3.2.2 Les masques réalistes
2.3.2.3 Les masques abstraits
Masques composites
3.1 Masques à plusieurs animaux identifiés
3.2 Masques composites complexes
3.2.1 Masques composites, buffle
3.2.1.1 Oiseau dans les populations gurunsi : calao, échassier
3.2.1.2 Antilope dans les masques Glin du culte Goli baoulé voire un disque « solaire » dans le masque Kple-Kple
3.2.1.3 Hyène dans le masque de conjuration de la société secrète Die baoulé
3.2.2 Masques composites, hyène
3.2.2.1 Les Komo des Bambara
3.2.2.2 Les masques zoomorphes composites sénoufo
3.2.3 Masques composites, léopard, antilope
3.3 Masques fantastiques
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
Annex 1 : Carte des ethnies d’Afrique de l’Ouest
Annexe 2 : Faune sauvage d’Afrique

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