Présentation de Science & Vie Junior

Présentation de Science & Vie Junior

En préalable à notre étude des représentations d’Internet et du Web 2.0 dans Science & Vie Junior, il convient de commencer par présenter la revue : nous donnerons d’abord les éléments-clés de son identité, puis nous exposerons sa ligne éditoriale à vocation scientifique, avant de décrire les rubriques du magazine, au cœur desquelles se trouvent les articles constituant notre corpus.

Fiche d’identité de Science & Vie Junior 

Science & Vie Junior fait son apparition dans les kiosques le 20 janvier 1989. Lancée par le groupe Excelsior Publications, la revue, mensuelle, est conçue comme la déclinaison pour la jeunesse du titre-phare Science & Vie, après Science & Vie Micro en 1983, Science & Vie Économie en 1984 et SVM – Macintosh en 1988. Le président d’Excelsior Publications, Paul Dupuy, indiquait d’ailleurs lors du lancement de Science & Vie Junior que le groupe de presse avait été un des « premiers à capitaliser sur la notoriété de l’image d’un titre, en l’occurrence Science & Vie, pour décliner une gamme de magazines thématiques ». Indépendant et familial, le groupe Excelsior Publications est repris en avril 2003 par le groupe britannique Emap (East Midlands Allied Press) et sa filiale Emap France. Depuis le rachat d’Emap France en 2006 par la firme italienne Mondadori, Science & Vie Junior est une publication du groupe Mondadori France.

La presse de jeunesse est un secteur très diversifié qui se caractérise par le phénomène du chaînage : chaque éditeur travaille en effet à couvrir toute la gamme des âges de la période de minorité d’un lecteur, de la petite enfance à la fin de l’adolescence, en proposant pour chaque tranche d’âge des revues adaptées. Dans Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle , Raymond Perrin souligne que cette « segmentation en classes d’âge » s’accentue, dans un mouvement similaire à celui que connaît l’édition de littérature de jeunesse et il distingue cinq « paliers » : « de la naissance à trois ans, 3-6 ans, 7-10 ans, 10-14 ans, 15-17 ans ». Mais notre revue quant à elle, reste floue sur la tranche d’âge pour laquelle elle est conçue : la mention « junior » de son titre, en soulignant l’opposition au Science & Vie des adultes, indique de toute évidence une publication destinée aux jeunes, sans donner plus de précisions. Cette information n’est pas mentionnée dans le magazine ni sur son site Internet dédié . Lors de sa création, L’Écho de la presse du 2 janvier 1989 annonçait une revue pour des lecteurs de douze à seize ans. Mais dans un entretien paru en en 2006 dans Lecture Jeune , le rédacteur en chef de la revue, Jean Lopez évoque un lectorat allant de douze à dixsept ans. D’autres sources encore parlent d’une classe d’âge regroupant les jeunes de douze à quinze ans .

L’incertitude sur la tranche d’âge repose sur la différence entre le lectorat imaginé et le lectorat réel : si la rédaction de ce périodique le conçoit probablement pour des lecteurs au cœur de l’adolescence, il n’en reste pas moins qu’une part des lecteurs réels se trouve au-delà de la cible visée, jusqu’à dix-huit ans parfois : il n’est pas rare en effet que les lauréats du concours « Innovez », qui récompense chaque mois dans la revue un jeune inventeur, aient dix-sept ou dix-huit ans, révélant ainsi leur statut de lecteur d’une revue qui ne leur est a priori plus destinée. Un récent dossier des Clés de la presse tranche d’ailleurs la question en classant Science & Vie Junior parmi les revues destinées aux adolescents de douze à dix-huit ans. D’autre part, le lectorat de Science & Vie Junior est caractérisé par un déséquilibre entre les sexes, comme le constatait Jean Lopez en 2006 : « […] Notre lectorat [est] composé de deux tiers de garçons et d’un tiers de filles . ».

Science & Vie Junior dispose par ailleurs d’un important lectorat, la revue faisant partie des plus lues dans le secteur jeunesse : d’après une enquête Ipsos Connect de 2013 parue dans le dossier « Les recettes de la presse jeunesse » des Clés de la presse, Science & Vie Junior occupe la deuxième place des revues les plus lues par les jeunes de treize à dixneuf ans, derrière L’Étudiant et devant Picsou Magazine, Le Journal de Mickey, Phosphore et Géo Ado. Science & Vie Junior a même connu une hausse de sa diffusion, avec 166 450 exemplaires vendus en 2012 contre 146 826 en 2007. Pour 2013, l’OJD, qui est l’organisme chargé des statistiques relatives aux médias imprimés et numériques, indique une diffusion de 165 796 exemplaires .

Une double vocation : faire découvrir et vulgariser les sciences 

À l’origine de Science & Vie Junior se trouve un homme, Sven Ortoli. Journaliste scientifique, il crée plusieurs revues de jeunesse spécialisées dans les sciences, comme Science & Vie Découvertes en 1998, nouvelle déclinaison du label Science & Vie, à destination cette fois de lecteurs plus jeunes, entre sept et onze ans, et comme Eurêka, pour le groupe Bayard, en 2005. En 1989, Science & Vie Junior est le premier magazine scientifique pour la jeunesse et lance un mouvement éditorial en ce sens, puisque jusqu’alors en effet, les journaux et revues de lecture dominaient. Dans le sillage de Science & Vie Junior, d’autres revues scientifiques destinées à la jeunesse sont ensuite publiées : en 1989 également apparaît Images Doc chez Bayard ; en 1990, Gallimard Jeunesse et Larousse co-publient Découvertes Junior ; en 1993, c’est la revue Boum ta science qui est lancée par les éditions du Choix et Tout l’univers ; la même année, La fourmi verte sort dans les kiosques ; Arkéo Junior, des éditions Faton, suit en 1994 ; Cousteau Junior et une première version d’Eurêka paraissent en 1995 ; en 1999, Cosinus clôt ce mouvement de fort développement des revues scientifiques pour la jeunesse. Chacune d’entre elles trouve une place sur le spectre des sciences, adoptant un angle tantôt animalier et écologiste, tantôt historique. D’autres encore penchent vers une dominante mathématique. Aujourd’hui, les grands concurrents de Science & Vie Junior sont Tout Comprendre, pour des lecteurs entre 8 et 12 ans, et Comment ça marche, à partir de 14 ans, tous deux édités par Fleurus.  En tant que revue scientifique, Science & Vie Junior poursuit un objectif de vulgarisation du savoir, retrouvant ainsi la grande ambition éducative des publications pour la jeunesse. Rédacteur en chef de Science & Vie Junior et par ailleurs ancien enseignant, Jean Lopez rappelait en 2006 à Francis Vernhes, dans un dossier de Lecture Jeune consacré à la transmission de la culture scientifique, la vocation de vulgarisation de Science & Vie Junior : « La culture actuelle est largement fondée sur des connaissances liées au domaine scientifique : l’avenir de la planète, l’évolution du climat, les enjeux du transgénisme et du clonage, l’utilisation des nouvelles technologies sont aujourd’hui au cœur des préoccupations. Il est donc essentiel de sensibiliser les jeunes lecteurs, d’éveiller leur curiosité à un monde dominé par la techno-science et de mettre à leur disposition un minimum de clés, de repères pour comprendre les débats d’aujourd’hui. Pour cela, la vulgarisation scientifique est nécessaire. Notre rédaction joue, comme le font dans d’autres circonstances les scientifiques, un rôle de médiation. Nous devons faire le pont entre la recherche et notre lectorat, donner une idée du réel, essayer d’expliquer certains phénomènes à propos desquels les jeunes s’interrogent. Et pour éviter le risque de toute simplification abusive, nous nous sommes entourés d’un réseau de scientifiques qui vérifient la présentation des différents contenus . » .

Expliquer le monde tel qu’il est constitue le cœur éditorial de Science & Vie Junior. Mais cela répond à une demande du lectorat du magazine. Le dossier des Clés de la presse fait en effet référence à une étude qualitative réalisée en interne par Science & Vie Junior qui révèle que « les domaines d’intérêts préférés des jeunes de onze à seize ans sont les nouvelles technologies, les sciences et les conflits [et qu’] ils ont envie de comprendre le monde et de suivre son évolution à travers la technologie ». Directeur délégué à Science & Vie, Vincent Cousin ajoute : « À travers les sciences, les jeunes ont envie de comprendre comment ça marche, ils se passionnent pour l’actualité dite bizarre. Il existe une forte demande de décryptage de l’actualité. ». La démarche de vulgarisation de Science & Vie Junior s’adresse donc à des lecteurs curieux et avides de savoir.

Structure éditoriale de Science & Vie Junior 

Revue illustrée en couleurs, Science & Vie Junior a adopté depuis ses débuts un grand format (23 x 27,5 cm) et compte entre 90 et 100 pages selon les mois. La période qui nous intéresse ici s’étend de janvier 2012 à décembre 2013. Au cours de ces deux années, composées de vingt-quatre numéros, Science & Vie Junior a opéré un changement dans sa formule éditoriale, une modification intervenue en juillet 2013.

C’est avec le numéro 212, paru en mai 2007 que Science & Vie Junior inaugure la formule qui durera jusqu’au numéro 285, en juin 2013. Dans cette version du magazine, on dénombre trois grandes rubriques identifiées par un code couleur : « L’Actu », en jaune ; « 100% Sciences », en rouge ; « My Svj », en bleu. Chacune de ces parties se subdivise en plusieurs articles et sous-rubriques. Dans « L’Actu », on trouve la bande dessinée d’humour Cucaracha, première page du magazine, de nombreuses photographies (« Tout en photos ») et brèves insolites (« L’Actu en bref » et « L’Actu bizarre »), ainsi que des articles sur un phénomène de l’actualité scientifique ou technologique. L’« Interview des choses, des bêtes et des hommes », entretien imaginaire avec un objet ou un animal mort ou vivant, complète la rubrique.

Dans « 100% Sciences », cœur de la revue, on trouve les dossiers mensuels et les articles de fond de la revue. Animaux, histoire et technologies constituent les thèmes principalement abordés dans cette rubrique. Cette dernière comporte aussi plusieurs sousrubriques récurrentes : « Images du mois », qui regroupe des photographies sur un même thème, et une grande bande dessinée historique d’une part, et des pages de travaux pratiques d’autre part dans « Eurêka », en alternance avec « Ouvrez l’œil », « Magic Maths » et « Techno Astuces ». Annonçons d’ores et déjà que « Techno Astuces » est une rubrique incontournable de notre corpus, car elle propose des activités sur ordinateur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : CADRE D’ENSEMBLE
I. Présentation de Science & Vie Junior
A. Fiche d’identité de Science & Vie Junior
B. Une double vocation : faire découvrir et vulgariser les sciences
C. Structure éditoriale de Science & Vie Junior
II. Présentation du corpus
A. Composition du corpus
B. Un corpus héritier d’un intérêt ancien pour Internet et le Web 2.0
C. Un corpus informé par la technophilie généralisée de Science & Vie Junior
III. Présentation d’Internet et du Web 2.0
A. Brève histoire d’Internet et du Web 2.0
B. Principes et idéaux fondateurs d’Internet et du Web 2.0
C. Enjeux économiques, politiques, juridiques et sociaux du Web 2.0
DEUXIÈME PARTIE : TYPOLOGIE DES REPRÉSENTATIONS D’INTERNET ET DU WEB 2.0 DANS SCIENCE & VIE JUNIOR
I. Internet et le Web 2.0 comme des technologies usuelles
A. Les articles prescriptifs incitant à utiliser Internet et le Web 2.0
B. Les articles proposant des conseils pratiques d’aide à la consommation
C. Les articles reflétant la présence du Web 2.0 dans la société
II. Internet et le Web 2.0 comme des technologies complexes et mal connues
A. Les articles révélant les coulisses d’Internet et du Web 2.0
B. Les articles présentant les usages qui régissent Internet et le Web 2.0
C. Les articles alarmistes associant Internet et le Web 2.0 à des dangers
III. Internet et le Web 2.0 comme des technologies issues d’idéologies et d’utopies
A. Les articles présentant l’histoire d’Internet et du Web 2.0
B. Les articles présentant les grandes utopies associées à Internet et au Web 2.0
C. Les articles présentant l’avenir des technologies
TROISIÈME PARTIE : LES IMAGINAIRES D’INTERNET ET DU WEB 2.0 SELON SCIENCE & VIE JUNIOR
I. Les espaces de la juvénilité
A. Le terrain des jeunes
B. Un club de l’entre-soi : la notion de geek dans Science & Vie Junior
C. Un Web récréatif et ludique pour internautes initiés
II. Des espaces sécurisés
A. Le rôle de l’humour et des illustrations
B. Les données personnelles : une question édulcorée
C. La protection de l’identité numérique : une question éludée
III. Des espaces fictionnalisés
A. Les références à la culture geek
B. Les fictions autour d’Internet et du Web 2.0
C. La science-fiction dans Science & Vie Junior
CONCLUSION

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