Theorie de l’economie de l’environnement

A partir des années soixante dix, les politiques de l’environnement et leur analyse économique ont connu une profonde et rapide évolution. Tandis que la protection de l’environnement devenait partie intégrante du discours politique, l’économie de l’environnement s’affirmait comme branche moyenne de la science économique et connaissait de multiples avancées théoriques et pratiques. De ce fait, l’objectif de cette première partie consiste à retracer les multiples et étroites relations entre le domaines économique et le domaine environnemental et montrer comment l’économique peut et doit se mettre au service d’une protection de l’environnement efficace en établissant un constant va et vient entre la théorie et la pratique économique.

CONCEPTS : ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT

L’homme tire sa substance et son bien être avant tout des ressources de la nature et vit en symbiose avec son environnement, qu’il soit naturel ou artificiel. L’activité économique naît de cette tension entre les besoins des hommes et la gestion comme la transformation des ressources naturelles. Dès lors, les relations entre la sphère économique et la sphère naturelle ou environnementale s’avèrent complexes, souvent conflictuelles. Ces relations plongent leurs racines dans l’histoire même des relations homme – nature et par conséquent dans l’histoire de la pensée économique, jusqu’à ce que l’analyse économique reconnaisse les défaillances du marché et élabore des moyens d’y remédier.

Lien entre économie et environnement

Selon les physiocrates
Ces théoriciens mettent en évidence le lien étroit entre l’économie et l’environnement. En effet, au XVIIIème siècle le chef de file de l’école physiocrate, élabore une vue d’ensemble de l’économie et de son interdépendance avec le milieu naturel, au moyen du « tableau économique » . Pour QUESNAY et les Physiocrates, la règle essentielle de bonne gestion consiste à entretenir et à préserver le capital naturel, seul véritable créateur de richesse additionnelle. La bonne gestion économique passe donc par une soumission aux lois de la nature ; la sphère économique s’inscrit à l’intérieur de la sphère biologique. . En outre, il est intéressant de noter que c’est à la veille de la révolution industrielle, qui va marquer le véritable «divorce » de l’homme et de la nature.

Selon les philosophes du XVIè siècle et les auteurs classiques
Les philosophes comme Machiavel et Hobbes, ainsi que les auteurs classiques ont renforcé les idées sur le détachement de l’économie à l’environnement.

Illustrations :
– Hobbes
pense que la vie économique est mue par les intérêts égoïstes que l’Etat a pour fonction de réguler. Ainsi, la société humaine est une immense machine artificielle qui, reposant sur un pacte social, a pour finalité le rejet de l’état de nature.
– Adam SMITH
(1723 – 1790) fonde son économie politique sur les motivations d’intérêts des individus, suivi par Benthan (1748 – 1832) et James Mill (1773 – 1836) ? qui instituent l’Utilitarisme comme fondement de la pensée économque. L’économie devient dès lors une science mécaniste, désincarnée de la nature et d’un homme réduit à l’état d’homo-economicus, a – moral et a-naturel. Il est pensé que l’économie de l’environnement plonge notamment ses racines dans une éthique de la solidarité et de la conservation. A SMITH avait écrit que l’homme « devient une sorte de marchand et la société toute entière une société de commerce » . Ce qui signifie que le Capital naturel est considéré comme bien libre, inépuisable (même s’il est en quantité limitée selon la théorie de la rente de RICARDO ) et Jean Baptiste SAY déclare : « Les richesses naturelle sont inépuisables car sans cela, nous ne les obtiendrons pas gratuitement », elles ne sont pas l’objet de la science économiques. Ainsi Passet RENE peut conclure : « Partie d’un impératif de reproduction, qui impliquait celle de toute la biosphère, puis qui se réduisait aux seules forces du marché, l’économie débouche sur la simple contemplation de ses équilibres internes, abstraction explicitement faite de tout ce qui concerne le vivant. La rupture est totale.» .

Cependant, si l’économie devient ainsi désincarnée, séparée de la nature et de toute référence éthique, elle se forge des outils d’analyse, un cadre conceptuel et une rigueur qui pourront ultérieurement être redéployés au service d’une meilleure gestion de l’environnement. Il faut toutefois rendre justice aux fondateurs de la science économique moderne, les « grands classiques », qui avaient entrevu les limites quantitatives et qualitatives de la croissance économique. Par exemple, Malthus (1766 – 1834) a basé sa théorie sur la rareté des ressources naturelles constituant un frein à la croissance économique. Il avait remarqué la limitation des ressources naturelles, face à une population croissante. Il en conclut que compte tenu de limites naturelles, notamment des terres cultivables, la croissance démographique entraîne un déclin du capital et de la production, et par conséquent de la croissance. La théorie de la rente de D. RICARDO (1772 – 1823) présente également les réflexions sur les relations entre la rareté des ressources et la croissance économique. Il pensait que les terres les plus fertiles étaient mise en culture les premières, de sorte que la croissance économique exigeait l’exploitation des terres de moins en mois productives. Ces rendements décroissants de la terre, du travail et du capital entraînaient un ralentissement du processus de croissance.

L’émergence de l’économie de l’environnement

Les années 1970 à 1990 ont connu un riche foisonnement de réflexions théoriques et d’expérience pratiques dans le domaine de l’économie de l’environnement. On a coutume d’opposer les différents courants de pensée que nous avons brièvement évoqués plus haut. Ainsi, l’approche éco-énergétique préconisée par P.RENE peut apporter de précieux enseignements sur la « soutenabilité » du processus de croissance économique, en débusquant les gaspillages et en jetant des ponts entre la logique du vivant et la logique économique. Par ailleurs, l’approche par les prix nous paraît indispensable, en dépit de ses imperfections, pour assurer une gestion économiquement rationnelle des ressources environnementales. Il est de ce fait que l’outil néoclassique a été fortement sollicité et raffiné par une pléiade d’économistes, de plus en plus nombreux. Discipline marginale au début des années 70, l’économie de l’environnement s’est progressivement élaborée et constitue désormais une branche majeure de science économique. Dans ce contexte, elle s’est déployée principalement dans quatre directions à savoir : l’élaboration de techniques de valorisation en termes monétaires des phénomènes d’environnement et l’application de l’analyse coûts avantages ; la conception et la mise en place d’instruments des politiques de l’environnement, les recherches sur la dimension internationale des phénomènes et politiques de l’environnement et la réflexion sur la mise en œuvre d’une processus de « développement durable » DD ou « soutenable ».

Economie de la biodiversité

Pour pouvoir renverser la tendance de l’extinction des espèces, ses causes doivent être pleinement appréhendées. Quels facteurs poussent l’homme à agir d’une manière destructive ? Fondamentalement, la dégradation de l’environnement se justifie par une raison économique. Les arbres sont coupés en vue des revenus provenant de la vente de bois de construction. Les animaux sont classés pour leur viande, fourrure et autres produits pour des biens de consommation ou de commercialisation. Les habitats naturels sont transformés en terrains de cultures car les gens n’ont que peu ou pas d’autres surfaces à cultiver. Des espèces sont introduites dans de nouveaux continents et îles sans aucune considération des dégâts qu’elles risquent de faire subir à l’environnement. Comme la cause profonde des ravages sur l’environnement est si souvent de nature économique, la solution doit également prendre en compte des principes économiques. Les gestionnaires de la biodiversité intègrent de plus en plus des éléments économiques dans leurs programmes de recherches, et des réflexions économiques dans leurs recommandations.

La compréhension de quelques principes économiques fondamentaux servira à expliquer pourquoi les gens détruisent-ils l’environnement d’une manière peu prévoyante et gaspilleuse. Une des doctrines les plus universellement acceptées de la pensée économique moderne stipule qu’une transaction se fait seulement quand elle satisfait les deux parties contractantes. Un boulanger qui vend ses baguette à 50 euros l’unité aura très peu de clients. De la même manière, un client qui n’est prêt à payer que 0,5 euros pour un pain sera bientôt affamé. La conclusion de la transaction entre le boulanger et l’acheteur de pains aura lieu seulement si un prix mutuellement accepté est établi, et que la transaction est bénéfique pour les deux parties. En effet, A SMITH a dit : « Si nous mangeons notre pain quotidien, ce n’est pas grâce à la bonté des bouchers, des boulangers ou de brasseurs, mais plutôt grâce à leurs intérêts personnels ». Un grand nombre de pensées économiques modernes se fondent encore sur cette vision. Toutes les parties impliquées dans un échange s’attendent à la satisfaction de leurs propres intérêts. L’ensemble des actes de chaque personne agissant pour ses propres intérêts, résulte en une société prise dans son ensemble, devenant plus riche et plus prospère, c’est comme si une « Main invisible » guidant le marché.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : THEORIE DE L’ECONOMIE DE L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE I : CONCEPTS : ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT
Section 1 : Lien entre économie et environnement
A- Selon les physiocrates
B- Selon les philosophes du XVIè
siècle et les auteurs classiques
Section 2 : L’émergence de l’économie de l’environnement
Section 3 : Economie de la biodiversité
CHAPITRE 2 : DEFAILLANCES DU MARCHE ET POIDS ECONOMIQUES DE L’ENVIRONNEMENT
Section 1 : Défaillance du marché
A- Des externalités
a- La pollution en tant qu’effet externe
b- Le prix des ressources naturelles
c- Nécessité de l’intervention de l’Etat pour corriger les défaillances du marché
B- Causes et effets de cette défaillance
Section 2 : Poids économiques de l’environnement
A- Evaluation économique des dommages à l’environnement
B- Nature des valeurs environnementales mesurées par les pertes ou gains de surplus du consommateur
a- Valeur d’usages totales
b- Valeurs intrinsèques (ou valeurs d’existence)
C- Evaluation des bénéfices (ou dommages) et obstacles de l’utilisation des estimations de bénéfices
D- Impacts économiques des politiques de l’environnement
a- Les conséquences sur la croissance
Diagnostic sectoriel : environnement
b- Les conséquences sur le niveau des prix
c- Les conséquences sur l’emploi
d- Les conséquences sur les échanges internationaux
e- Les politiques de l’environnement peuvent-elles être équitables ?
CHAPITRE 3 : ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT
Section 1 : Eléments de réflexion sur la notion du développement durable et l’environnement
Section 2 : Approches sectorielles du DD
A- Approche économique globale du DD
B- Approche écologiques du DD
PARTIE 2 : ELEMENTS DE REFLEXION DE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR
Section 1 : Les avantages comparatifs
A- Madagascar et ses atouts environnementaux
a- Ses hommes
b- Sa biodiversité
c- Sa situation physique et géographique
d- Sa classification comme un pays de méga diversité
B- L’environnement malgache dans le contexte mondial
a- Mondialisation et environnement
b- Relations directes entre commerce (OMC) et environnement (Convention de Rio)
Section 2 : Les états des lieux
A- Les caractéristiques du milieu biophysique
a- La géologie
b- Le relief et la géomorphologie
c- Les sols
d- Les climats
e- Les risques cycloniques et la sècheresse
B- Les problèmes environnementaux
a- La menace sur la biodiversité
b- Les problématiques du défrichement et de l’érosion
c- La pollution en milieu urbain
Diagnostic sectoriel : environnement
d- Le problème énergétique
e- La dégradation de l’environnement marin et côtier
f- La pauvreté : cause et corollaire de la détérioration de l’environnement
C- Historique du Plan d’Actions Environnemental (PAE)
a- La Charte de l’Environnement
b- Les objectifs du PAE
c- Le programme environnemental I (PEI)
d- Le programme environnemental II : de 1995 – 2001
D- Contextes de mise en œuvre de la troisième phase (PEIII)
a- Contexte politique
b- Contexte économique
c- Contexte social
d- Contexte mondial
e- Les impacts attendus du programme
1- sur le plan économique
2- sur le plan de changement de comportement
3- sur le plan de la biodiversité
f- Remarques
CHAPITRE 2 : LES CONTRAINTES A LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR
Section 1 : Les contraintes majeures
Section 2 : Les contraintes spécifiques
A- Des ressources insuffisantes à tous les niveaux
B- Des communications physiques difficiles dans l’archipel de l’île
C- Un personnel d’administration insuffisant en qualité et en quantité
D- Un manque général de données de base
E- Une légalisation généralement adéquate, mais insuffisamment appliquée
CHAPITRE 3 : LES RECOMMANDATIONS ET LES PERSPECTIVES DE L’ENVIRONNEMENT MALGACHE
Section 1 : Les recommandations
Section 2 : Les perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *