Les caractéristiques du milieu physique de l’ENC en gestation

Présentation sommaire de la zone d’étude

Cette étude se déroule dans la Collectivité Locale de Ndiaffate située à environ une dizaine de kilomètres de la ville de Kaolack. La Communauté Rurale est créée depuis 1972. Elle abrite, tout à fait au nord, une forêt classée contrôlée par le service des eaux et forêts du Sénégal. La réserve dispose d’une reconnaissance physique à travers la couverture d’arbres. Tout autour, on note aussi les bolong et les cours d’eau qui dérivent du fleuve Saloum en tant qu’ils font l’objet d’une surveillance exercée par l’Etat, et donc dépendants du domaine public. Elle dispose aussi d’une reconnaissance juridique, légale à travers le statut acquis depuis 1936 au regard des dispositions de la loi. L’île Kousmar, noyau et point focal entre les villages se partageant la collectivité est baignée au nord et à l’ouest par le fleuve Saloum, au sud et l’est par les marigots de Vélor, de Mbill et de Kousmar.

La réserve forestière proprement dite occupe la partie centrale de l’île (environ 900 ha) et le reste se meut dans un Tanne d’environ 1.000 ha. La zone d’étude donc rassemble l’île de Kousmar, dans son statut de FC et l’espace de polarisation qui n’est rien d’autres que les territoires villageois. Cette polarisation se prolonge vers d’autres territoires administratifs : la commune de Sibassor au nord.

Historique de la FC de Kousmar

Tout au début de son existence, c’est un petit espace à proximité de la FC qui portait le nom de Kousmar. Littéralement, on y retrouve la synthèse de deux sens : Kous qui est un animal sauvage et Mar (dérivé du sérère), le lieu où ces animaux s’entassent en quantité importante. Ce lieu de culte a au fil du temps cédé son nom à la réserve forestière proprement dite. L’histoire retient par ailleurs que Kousmar servait de lieu de refuge aux populations villageoises à l’arrivée d’un roi très redouté du nom d’Ama BA. A son arrivée, tout le monde devenait insulaire et ne songeait à revenir s’installer qu’après son départ.

Terre très fertile, Kousmar était hanté par un nombre impressionnant de serpents venimeux qui sortaient de terre comme des champignons. La situation devenant un danger pour les populations, un marabout du village de Kado a été associé et a fait de sorte que les serpents étaient devenus inoffensifs. NGoumro SOUR, le fondateur du village de Ndiaffate Sérère voulait installer à Kousmar son village, mais était sommé de désister à cause de la traversée et de la longue distance (environ 1 km) à parcourir à pied une fois la traversée faite ; et des arbres assez touffus qui plombaient le décor de la végétation. Pour mémoire, à Kousmar, les personnes avisées ne s’amusaient pas à parler une autre langue que le sérère, au risque de ne pas revenir sur la terre ferme.

Historique du classement au Sénégal 

Au Sénégal, l’essentiel du classement des formations forestières est d’origine coloniale. A l’origine, quelques objectifs étaient visés. Il s’agissait entre autres :
– Produits forestiers énergétiques pour l’effort de guerre ;
– Besoin de l’administration coloniale en bois ;
– Dégradation des sols due au croît démographique (l’augmentation de la demande en terre pour la culture).

Face à tous ces besoins grandissants auxquels il fallait nécessairement apporter des solutions, une étape était à suivre. Ainsi, pour qu’un classement soit effectif, une proposition de soumission d’un projet de classement était soumise à l’appréciation du gouverneur général, projet dans lequel la situation et la localisation de la zone y sont jointes.

La Commission de classement effectue des enquêtes pour voir les oppositions contre le projet de la part des habitants à qui on soumettait brièvement le projet de classement. La reconnaissance des limites du périmètre leur est donnée. Une approbation suivait accompagner par la sanction d’une signature. Après l’indépendance, des innovations juridiques ont été notées. Par des commissions villageoises, les points de vue des villageois riverains sont réellement mesurés. Le décret 60-185 du 4 juin 1960 fait intervenir le classement et le déclassement forestier. Le concept de déclassement est intervenu avec l’exigence qu’à chaque fois qu’un déclassement intervient, que la même superficie soit classée ailleurs.

D’une manière triviale, la limitation de la pression anthropique sur les forêts est l’objet écologique du classement des forêts classées au Sénégal. Le code forestier est intervenu et stipule que : « Les forêts classées sont constituées en vue de leur conservation, de l’enrichissement de leur potentiel ligneux et de la régénération des sols, par le moyen d’une limitation des usages qui s’y exercent ». Quelques compétences ont été accordées à ce sujet aux Communautés Rurales notamment dans les articles 94 et 95 du code forestier :

Article 94
« Le conseil Rural règle par ses délibérations les affaires de la CR »
Article 95
« Conseil Rural délibère en toute matière pour laquelle compétence lui est donnée par la loi et notamment sur :
– Les projets d’aménagement
– La protection de la faune et de la flore et la lutte contre les déprédateurs et braconniers ». Il appert de l’historique que les objectifs de classement visaient essentiellement une fonction écologique et une fonction de service. Mais, cette mesure n’a pas pour autant freiner l’action des prédateurs et braconniers au sein des espaces classés, notamment forestiers.

Le climat

Le climat est de type soudano-sahélien, marqué par trois types de vents. Le vent c’est de l’air qui se déplace et qui se caractérise par sa direction et sa vitesse.
● L’Alizé maritime qui souffle de novembre à février. Avec son influence adoucissante, les températures peuvent varier entre 12,5° et 14°C. Son apport s’accompagne ainsi de fraicheur. Au Sénégal, l’Alizé maritime est généralement un vent de nord-ouest.
● L’Alizé continental ou Harmattan, un vent d’est, fait plafonner les températures parfois jusqu’à 45°C dans la journée. C’est un vecteur chargé en sables et poussières ; il souffle du mois de février au mois de mai. Ses capacités érosives balaient tout sur son passage.
● La Mousson, vent de sud ou parfois d’ouest est l’agent facteur de précipitations pendant la saison des pluies. Elle est présente du mois de juillet au mois d’octobre. Sa traversée dans la zone est toujours attendue par une population essentiellement agricole.

L’origine des vents a une influence directe sur les températures et sur la sensation de fraîcheur ou de chaleur. Comme dans l’ensemble du pays, il existe deux saisons: La longue saison sèche qualifiée d’inertie agricole par les populations. Elle se situe du mois de novembre au mois de mai. A l’opposé, c’est la saison pluvieuse qui dure généralement 3 à 4 mois (juin-juillet à octobre).Cependant, la pluviométrie peut varier d’une année à une autre et peut avoisiner les 800 mm en moyenne. Ainsi, pendant l’hivernage, les températures baissent, le temps reste clément à cause de la pluie, de la couverture nuageuse, mais aussi de l’humidité de l’air ; car la vapeur d’eau absorbe la chaleur.

Les sols 

En liaison avec le relief dans la zone, relativement plat, on rencontre trois types de sols :
● Les sols « dior » représentent environ 80% de l’espace mais sont caractérisés par leur faible potentialité agricole. Les populations les améliorent par fumure animale (bouses de vache, avec pacage de troupeaux en saison sèche dans les champs) pour les fertiliser afin d’augmenter les rendements.
● Les sols « deck-dior », environ 15%, ils sont moins riches que les sols « deck ». Les populations qui les utilisent emploient souvent les intrants pour améliorer la productivité.
● Les sols « deck » représentent une infime partie. Leur caractéristique est typiquement argilo-sableuse. Ils sont connus pour leur polyvalence car ils acceptent toutes les cultures ou presque (mil, arachide, sorgho…). Ce sont des sols difficilement exploitables car très lourds.

La biodiversité : les ressources vivantes de la FC 

La FC de Kousmar regorge d’un potentiel végétal exploité par les populations pendant la saison sèche particulièrement. Sa végétation est essentiellement composée d’herbes, d’arbustes et d’arbres. Pendant la saison hivernale, la paille pouvant atteindre plus de deux mètres de hauteur, rend l’accès difficile.

Les graminées annuelles

La récolte de graminées constitue l’activité principale au sein de la FC de Kousmar pendant la saison sèche. La paille sert d’abord dans l’utilisation domestique à travers la construction des toits des cases, mais aussi pour la fabrication de palissades. La paille est également utilisée comme fourrage (les herbacés) pour le bétail qui ne peut aller sur l’île à cause de la difficulté de la traversée. C’est une source de revenus pour les populations en ce sens qu’une partie est vendue à des acheteurs venant d’horizons divers (Chef lieu CR…). Deux espèces sont particulièrement remarquables.

Les ressources végétales

Le potentiel est également connu et diagnostiqué. En référence au travail d’inventaire de FAYE B dans la zone, les ressources végétales sont essentiellement constituées de grands arbres et d’arbustes. Parmi ces espèces, on peut retenir : Adansonia digitata, Guiera senegalensis, Acacia seyal, Combretum aculeatum, Combretum micranthum, Combretum glutinosum, Boscia senegalensis, Grevia Bicolor, Acacia macrostachya, Borassus aethiopum, Mitragyna inermis, Bombax costatum, entre autre. Les herbes constituent une particularité liée au caractère d’insularité. Beaucoup de ces espèces citées sont visibles aussi dans la périphérie de la FC.

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Table des matières

Introduction générale
PROBLEMATIQUE
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
CLARIFICATIONS CONCEPTELLES
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET HISTORIQUE
Chapitre I: Les caractéristiques du milieu physique de l’ENC en gestation
Chapitre II: Historique de la loi portant transfert des compétences aux collectivités locales
DEUXIEME PARTIE : Les groupes d’acteurs et les ressources naturelles
Chapitre III: Identification des acteurs et niveau de fréquentation de la forêt classée de Kousmar
Chapitre IV : Polarisation de la FC
Chapitre V : Utilisation des ressources naturelles
TROISIEME PARTIE : ESPACES ADJACENTS POUR UN ESPACE NATUREL COMMUNAUTAIRE
Chapitre VI: La Collectivité Locale et la gestion des ressources naturelles
Chapitre VII: Le territoire de l’Espace Naturel Communautaire
Chapitre VIII : Le rôle du segment des femmes dans cette entreprise
Conclusion partielle
Conclusion générale
REFERENCES BIBIOGRAPHIQUES
Annexe 1
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
Annexe 2
Annexe 3

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