LA PERVERSION NARCISSIQUE

LA PERVERSION NARCISSIQUE

La clinique contemporaine, et plus précisément les travaux réalisés par Paul-Claude Racamier au cours des années 1950, ont permis d’élargir la compréhension de la notion de perversion au-delà des symptômes et comportements réputés pervers. L’étude de la perversion se manifestant dans un registre autre que sexuel a ainsi favorisé l’émergence du concept de perversion narcissique. La perversion narcissique est définie comme un processus impliquant deux individus et selon lequel un sujet tend à expulser chez l’autre ses propres souffrances internes, tout en cherchant à se survaloriser et nourrir son narcissisme, notamment en disqualifiant l’autre et en s’attaquant à son intégrité narcissique, tout cela aux dépens d’autrui et avec jouissance (Eiguer, 2012; Hurni & Stoll, 2003). Certains auteurs mettent en relation la perversion narcissique avec la structure de personnalité limite (Bergeret, 1996; Eiguer, 2012).

li existe de multiples théories portant sur la psychologie et la psychopathologie de la personnalité, dont certaines relevant des approches psychodynarnique et comportementale. Selon cette dernière, la personnalité borderline se caractérise par « un mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée … » (APA (DSM-IV-TR), 2003). D’autre part, c’est une approche psychodynamique qui sera privilégiée pour la réalisation du présent travail. Sous cet angle, Kernberg (2004) conçoit l’organisation limite comme une organisation de la personnalité pathologique, stable et spécifique pouvant être définie avec précision.

L’auteur propose une description systématique de ce type de trouble à travers une analyse de la symptomatologie, une analyse structurelle, ainsi qu ‘ une analyse des aspects génétiques et dynamiques.

Bien que certains auteurs suggèrent des liens entre perversion et organisation limite de la personnalité, la plupart des écrits portent sur l’une ou l’autre de ces problématiques plutôt que sur la relation qui les unit. Aussi, il est admis que certaines personnes présentent des traits ou mouvements pervers narcissiques sans toutefois présenter un fonctionnement global pervers narcissique. Néanmoins, il appert que peu d’ouvrages portent spécifiquement sur la présence de ces traits ou mouvements pervers narcissiques au sein du fonctionnement d’individus chez qui la perversion narcissique ne s’avère pas organisatrice de l’ensemble du fonctionnement mental et relationnel. C’est précisément de cette relation entre organisation limite et perversion narcissique dont il sera question dans le présent essai dont l’objectif est de mettre en lumière les points communs pouvant être relevés entre la perversion narcissique et l’organisation limite de la personnalité telle que décrite par Otto Kernberg. La méthode de recherche utilisée pour ce travail est constituée d’un relevé de littérature qui a été conduit sur la base de données PsychINFO et l’outil Découverte de l’Université du Québec à Trois-Rivières. De plus, quelques références ont été sélectionnées au sein de listes de références d’ouvrages consultés. Quant à l’organisation limite, certains auteurs phares dans la clinique de la psychologie de la personnalité ont été retenus tels que Jean Bergeret et Otto Kernberg.

La perversion 

Évolution historique du concept 

Définir la perversion requiert de considérer ce concept sous différents angles afin d’en saisir toute la complexité. Plusieurs auteurs soulignent d’ abord la difficulté de situer l’apparition de la perversion dans le temps puisqu’elle remonterait aux origines de l’humanité (Hu mi & Stoll, 2003). Dans une perspective historique, il importe notamment de prendre en compte son étroite imbrication à la question des valeurs morales, culturelles et religieuses entourant son évolution. Plusieurs auteurs admettent en effet que la première difficulté à laquelle on se heurte lorsque l’on cherche à définir la perversion concerne le caractère non scientifique des lignes que l’on trace pour tenter d’en délimiter les contours. Par exemple, Roudinesco (2007, p. 12) rappelle que la perversion était vue autrefois, soit du Moyen Âge à la fin de l’âge classique, comme une « façon particulière de déranger l’ordre naturel du monde et de convertir les hommes au vice, autant pour les égarer et les corrompre que pour leur éviter toute forme de confrontation avec la souveraineté du bien et de la vérité ». De la même façon, Littré définissait la perversion au XIXe siècle comme le « changement du bien en mal » (Jeammet, Neau, & Roussillon, 2004, p. 59). Pour leur part, Pirlot et Pedinielli (2005) mentionnent que l’on considérait autrefois comme pervers ce qui détournait ou renversait les normes et règles sociales pour un surcroît de plaisir et de jouissance. Ces premières définitions s’ avèrent cohérentes avec l’origine étymologique du mot perversion, provenant du latin per vertere, qui signifie retourner, renverser (pirlot & Pedinielli, 2005). Selon ces mêmes auteurs, la décriminalisation de certains comportements sexuels jadis condamnables notamment par l’Église s’est réalisée parallèlement avec la prise en charge par la psychiatrie des individus qui les pratiquaient. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on a commencé à s’intéresser aux dimensions de souffrance et de soins possibles en lien avec les comportements considérés pervers. Selon Jeammet et ses collaborateurs (2004), c’est au psychiatre Magnan que l’on doit l’usage du terme « perversions sexuelles » alors qu’il proposait à la fin du XIXe siècle une théorie considérant les perversions comme un trouble du fonctionnement hiérarchisé du système nerveux central.

Dès lors, les efforts pour se dégager des dimensions morales et religieuses associées aux perversions ont favorisé l’émergence de nouvelles dénominations, notamment celle de «conduite sexuelle déviante ». Toutefois, comme le soulignent Pirlot et Pedinielli (2005), la difficulté théorique demeure présente dans cette appellation qui renvoie à une «déviation», une « transgression » par rapport à une idée de ce qui devrait être considéré normal ou acceptable. Tout de même, cette appropriation médicale des perversions aurait ensuite ouvert la voie aux théories révolutionnaires proposées par Freud – bien que ce dernier ait conservé l’usage du terme perversion – ainsi qu’à l’apparition de nombreuses nouvelles définitions du concept.

Perversion et perversité 

Sur le plan lexical, certains auteurs notent la distinction entre les termes perversion et perversité. À cet effet, Jearnrnet et al. (2004) mentionnent que les perversions concernent le comportement sexuel, alors que la perversité conserve sa connotation morale, référant à une disposition stable du caractère qui soit empreint de cruauté et de malignité. De la même façon, Pirlot et Pedinielli (2005) soulignent qu’il Y a souvent confusion entre ces termes dans la littérature. lis précisent à cet égard que la perversion renvoie à des conduites agies, alors que la perversité se rattache à un contenu moral, par exemple au caractère cruel d’un sujet qui éprouverait du plaisir à faire mal à autrui de façon consciente et délibérée. Pour ces auteurs, la perversité se retrouve tant dans la perversion sexuelle que dans la perversion narcissique – concept sur lequel nous reviendrons plus loin – pour autant qu’elle soit associée à des attitudes qui impliquent un «profit narcissique» chez le sujet, c’est-à-dire une gratification au niveau de la perception de la valeur de soi.

En résumé, la distinction terminologique permet d’établir une certaine nuance entre la perversion sexuelle et les dimensions dites morales ou psychologiques de la perversion auxquelles se rattache la notion de perversité. Toutefois, elle ne répond pas à de nombreuses interrogations de fond en ce qui concerne l’étude de la problématique en question, qu’elle soit nommée perversion ou perversité. À cet égard, les points de vue demeurent multiples en ce qui concerne le fait de qualifier un sujet de «pervers » puisqu’il n’existe pas de consensus qui aille au-delà de simples critères descriptifs. S’agit-il d’une structure psychique en soi, de mécanismes de défenses pervers, d’une organisation pathologique précise ou de simples comportements pervers? Quel est le « degré» de perversion ou de perversité nécessaire à l’établissement d’un diagnostic? Et enfin, perversion (sexuelle) et perversité sont-elles mutuellement exclusives, voire réellement distinctes dans leur essence? Dans la partie qui suit, il est montré que le fait de définir séparément et de délimiter l’exercice de la perversion en deux «terrains» – sexuel et moral, comportemental et psychologique – ne va pas de soi pour tous les auteurs. Pour le présent travail, par souci d’uniformité, l’usage du terme perversion sera conservé, qu’elle soit considérée dans une perspective sexuelle, comportementale, relationnelle ou intrapsychique

La perversion sexuelle 

Les travaux de Freud ont sans contredit été parmi les plus importants en ce qui concerne les premiers développements des connaissances au sujet de la perversion sexuelle. Dans un effort pour dégager les processus psychopathologiques de la perversion, il a proposé différents modèles depuis les Trois essais sur la théorie sexuelle infantile de 1905 jusqu’à l’étude du fétichisme qu ‘il considérait, en 1927, comme le prototype des perversions (Jeammet et al., 2004). De ses conceptions, on retient sa vision développementale de la sexualité où l’enfant est d’abord considéré comme un « pervers polymorphe » en raison notamment du primat des pulsions partielles durant cette période, puis où la présence de perversion chez l’adulte est comprise dans une perspective de fixation – régression à un stade précoce de la sexualité infantile. Ses travaux étaient basés sur l’étude des perversions dont les manifestations s’observaient au niveau des comportements sexuels. Aussi, Laplanche et Pontalis (2007) rappellent que Freud ne parlait de perversion qu’en relation à la sexualité. Ainsi, ce n’est que par le biais des élaborations théoriques de ses successeurs que le concept de perversion s’est vu développé de façon significative dans une perspective distincte des comportements sexuels dont relève la notion de perversion narcissique. Cet élément sera vu plus en détails ultérieurement.

Extension du concept de la perversion sexuelle: la perversion narcissique 

On reconnaît à Paul-Claude Racamier l’invention du concept de perversion narcissique (Bouchoux, 2009; Hurni & Stoll, 2003) qu’il a élaboré à partir de ses travaux portant sur la psychose et la schizophrénie au cours des années 1950. Ses études l’ont amené notamment à remarquer chez les schizophrènes une incapacité à tolérer le conflit psychique, d’une force telle que ces sujets mettaient en œuvre un mécanisme que l’auteur a nommé « l’expulsion », processus selon lequel le sujet chercherait à expulser chez l’autre ce qu’il ne peut tolérer en lui. Selon Hurni et Stoll (2003), ce mécanisme d’expulsion s’avère fondamental dans la découverte de la perversion narcissique par Racarnier. Ce dernier définit la perversion narcissique comme une façon organisée de se défendre contre la souffrance et les conflits internes en les expulsant afin qu’ils soient couvés ailleurs, tout en se survalorisant aux dépens d’autrui et cela, avec jouissance (Racarnier, 2012). Il identifie deux visées au mouvement pervers, soient l’expulsion hors de soi des conflits déniés et l’augmentation de la valeur narcissique propre au détriment d’autrui. Selon ce même auteur, il ne s’agit toutefois pas d’une perte de frontière entre les psychés, qui serait plutôt propre au phénomène psychotique, mais bien d’un processus selon lequel les frontières sont traversées, où chacun conserve néanmoins son intégrité et son identité (Racamier, 1993, cité dans Humi & Stoll, 2003). Racamier (2012) conçoit qu’il existe, comme dans tout concept psychanalytique, une inclination universelle perverse narcissique en chacun, et que le phénomène se présente à divers échelons, allant du mouvement pervers plus ou moins vif à la l’organisation perverse accomplie. C’est toutefois sur cette dernière forme que porte la majeure partie de ses travaux.

Genèse de la perversion narcissique 

Considérer la dimension interpsychique inhérente à la problématique perverse narcissique, admettre que l’implication de deux psychés est nécessaire au phénomène, ouvre la voie à se questionner quant aux conditions favorisant son émergence. Selon Defontaine (2003), il est fréquent de s’apercevoir que le sujet qui présente une perversion narcissique a été lui-même narcissiquement abusé dans le passé. À cet égard, Racamier aborde la question de l’emprise par la notion de séduction narcissique qui serait d’abord exercée par la mère sur son enfant. La séduction, comme le rappellent Pirlot et Pedinielli (2005), reprenant les propos de Racamier, est un phénomène universel. La vie sexuelle étant liée au désir de l’autre, elle serait forcément associée à une forme de séduction amorcée par les parents dans le psychisme de l’enfant. Dans le cas d’un déroulement non pathologique, il s’agirait d’une séduction tempérée. TI y aurait donc, selon Racamier, une séduction narcissique dite normale, tempérée, qui contribue à la construction du narcissisme de l’enfant. On parlera toutefois d’une séduction narcissique mortifère lorsque celle-ci ne diminue pas en intensité après les premiers mois de vie et au fur et à mesure que l’enfant acquiert de l’autonomie et ce, parce que la mère ne tolère pas cette séparation (Hu mi & Stoll, 2003). Autrement dit, il ne faut pas que survienne la « naissance psychique» de l’enfant; il ne doit pas grandir, penser ni désirer (Racamier, 2001). Pirlot et Pedinielli (2005) élaborent sur cette question en soulignant que lorsque la séduction narcIssIque maternelle est exercée de façon très intense, elle permet à cette dernière de s’épargner d’éprouver l’Œdipe, l’ambivalence, le sentiment de perte et de séparation que lui imposent l’évolution de son enfant et l’accroissement de son autonomie. La séduction narcissique serait ainsi, selon Hurni et Stoll (2003), le terreau sur lequel se développent l’emprise, puis ensuite les abus, qu’ils soient sexuels ou narcissiques. Cette séduction excessive, dont la nature ne serait non pas sexuelle, mais narcissique, aurait également comme particularité de se dérouler dans un monde clos et un climat incestuel (Pirlot & Pedinielli, 2005). Le concept de l’incestuel proposé par Racamier permet de mettre des mots sur l’atmosphère globale pouvant entourer le développement de la pathologie perverse. li s’agit là d’un terme repris par Pirlot et Pedinielli (2005) qui le décrivent comme relevant d’une atmosphère familil~le où l’inceste n’est pas agie au niveau sexuel, mais où l’ambiance est empreinte d’excitations équivalentes (paroles, gestes, attitudes, secrets et choses cachées) qui maintiennent une impression fantasmée de l’inceste. En ce sens, il est possible de comprendre l’expression de la perversion chez un sujet adulte comme résultant d’un renversement d’une position passive en position active où l’enfant abusé narcissiquement adopte un mode de relation à l’autre basé sur l’emprise et l’utilisation de l’autre pour ses propres fins. De la même façon, Stoller (1975) disait de la perversion qu’elle transforme le traumatisme infantile en triomphe adulte. Par ailleurs, bien que l’objet incestuel soit également érotisé, parce qu’objet d’un investissement libidinal, Jeammet et al. (2004) rappellent qu’il est d’abord investi dans une fonction narcissique, la relation incestuelle se définissant avant tout comme une relation narcissique où la présence de l’objet fétiche devient indispensable au sujet afin de combler son vide intérieur. Pirlot et Pedinielli (2005) abondent en ce sens, en précisant que les blessures narcissiques précoces et répétitives vécues par le sujet pourraient contribuer au développement chez le pervers d’une attraction à l’objet vécue comme dangereuse, entraînant ultimement une tendance à « chosifier» l’objet sur lequel seront projetées les souffrances internes déniées. Ils suggèrent ainsi que la position perverse peut être considérée comme à la fois contre-dépressive, an ti-conflictuelle et anobjectale.

Définitions de l’état-limite 

L’approche comportementale 

L’approche comportementale du DSM-IV-TR fait état de dix troubles de personnalité spécifiques. Ceux-ci sont décrits de façon générale comme étant un mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui diffère de façon significative de ce qui est attendu dans la culture de la personne, qui est envahissant, rigide, stable dans le temps, et qui est source de souffrance ou d’une altération du fonctionnement (APA, 2003). Les symptômes spécifiques diffèrent d’un trouble de personnalité à l’autre. Le DSM-IV-TR adopte l’appellation «trouble de personnalité borderline »pour identifier la pathologie dont souffrent les individus qui présentent un certain nombre de symptômes. Bien que l’approche comportementale considère la personnalité borderline comme un trouble mental défini, il est à noter que cette conception ne correspond pas à toutes les approches. Notamment, au sein de l’approche psychodynamique dont il sera question plus loin, les auteurs conçoivent plutôt la personnalité comme une organisation (Kernberg, 2001), ou une astructuration (Bergeret, 1996) correspondant à un ensemble d’éléments communs et qui peut s’avérer plus ou moins symptomatique. TI sera ici question du trouble de la personnalité borderline tel que décrit dans le DSM-IV -TR.

Selon le volume susmentionné, le trouble de personnalité borderline est caractérisé par «un mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est présent dans des contextes divers» (APA, 2003, p. 813). De façon plus détaillée, le sujet présente un mode relationnel teinté d’instabilité et d’intensité au sein duquel il oscille entre l’idéalisation et la dévalorisation d’autrui, basculant rapidement d’une position à l’autre. Aussi, la personne présente souvent une image ou notion de soi instable témoignant d’une importante perturbation de l’identité. En contexte relationnel, l’individu tend à éviter à tout prix les abandons réels ou imaginés, et a du mal à contrôler sa colère. TI peut présenter une instabilité affective, une sensibilité extrême aux facteurs de stress interpersonnels et exprimer de la rage de façon inappropriée, notamment lorsqu’il a l’impression que l’autre ne s’occupe pas de lui comme il le souhaiterait ou risque de le quitter. Au niveau de son expérience, la personne éprouverait souvent un sentiment chronique de vide. La personne présentant un trouble de la personnalité borderline a tendance à se montrer impulsive dans au moins deux domaines qui peuvent s’avérer dommageables (ex., jeu pathologique, consommation de drogue), et peut déployer des comportements ou menaces suicidaires ou automutilatoires de façon répétée. Enfin, l’individu peut présenter des idéations persécutoires ou des symptômes dissociatifs transitoires en période de stress extrême. Selon le système de classification du DSM -IV  TR, la personne qui rencontre au moins cinq des manifestations (symptômes) définissant le trouble correspond au diagnostic du trouble de la personnalité borderline (voir Appendice B pour une description complète des critères diagnostiques ).

L’approche psychodynamique 

Une seconde perspective, soit l’approche psychodynamique, propose différentes théories de la personnalité et de ses dimensions pathologiques. li sera ici question de la conception des troubles limites de la personnalité d’Otto Kernberg. Cet auteur compte parmi les plus influents chercheurs contemporains en ce qui concerne les troubles de la personnalité. La compréhension actuelle des troubles de la personnalité ainsi que l’application de plusieurs psychothérapies sont grandement inspirées de ses travaux.

La théorie de la personnalité de Kernberg (2004) est basée sur le postulat de trois grandes organisations de la personnalité correspondant aux organisations névrotique, limite et psychotique. Selon l’auteur, le type d’organisation est déterminé par certaines caractéristiques du sujet, notamment 1) son degré d’intégration de l’identité; 2) les types de mécanismes de défense qu’il utilise fréquemment; et 3) l’épreuve de la réalité. Dans l’organisation limite de la personnalité, l’épreuve de la réalité est conservée. Toutefois, la qualité de l’intégration de l’identité s’avère pauvre. L’organisation limite se caractérise également par la présence de manifestations non spécifiques de faiblesse du moi, notamment une faible tolérance à l’angoisse, un faible contrôle des impulsions ainsi qu’une pauvre capacité de sublimation. En outre, cette organisation comporte des mécanismes de défense particuliers (manifestations spécifiques de faiblesse du moi) ainsi qu’un bas nIveau d’intégration du surmoi. li sera maintenant question de l’organisation limite telle que conçue par Kernberg de façon plus détaillée.

Alors que la littérature met en évidence que le terme « limite» porte à confusion en raison des divers concepts auxquels il réfère en fonction des auteurs, Kernberg (2004) stipule que le terme limite devrait être réservé aux sujets dont l’organisation de la personnalité est caractérisée par un ensemble typique de symptômes, un ensemble typique de manifestations défensives du moi, une pathologie typique des relations d’objet internalisées et des traits génétiques et dynamiques caractéristiques. L’un des apports majeurs et originaux provenant des travaux de Kernberg sur l’organisation limite de la personnalité concerne le statut d’organisation spécifique qu’il accorde à la pathologie identifiée. Contrairement à la majorité de ses prédécesseurs, l’auteur définit l’organisation limite comme une organisation recouvrant ses propres spécificités en ce qui concerne ses aspects descriptifs, structurels, génétiques et dynamiques, plutôt que de la situer dans une zone « limite» instable fluctuant entre la névrose et la psychose.

Conclusion 

La littérature portant sur la perversion narcissique dépeint cette problématique telle qu’elle se manifeste lorsqu’elle s’avère organisatrice du fonctionnement global d’un sujet. Quelques auteurs mettent en relation perversion narcissique et personnalité limite, sans toutefois s’attarder à réfléchir sur la relation qui les unit. L’objectif du présent travail était précisément de mettre en lien ces deux pathologies afin d’en relever les éléments qui leur sont communs.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction 
Contexte théorique
La perversion
Évolution historique du concept
Perversion et perversité
La perversion sexuelle
Extension du concept de la perversion sexuelle: la perversion narcissique
Genèse de la perversion narcissique
Définitions de l’état-limite
L’approche comportementale
L’approche psychodynarnique
Liens théoriques entre la perversion narcissique et l’organisation limite dans la
littérature
Pertinence et objectif de l’essai
Discussion
Aspects développementaux
Tendances perverses polymorphes
Le traumatisme
Aspects relatifs au fonctionnement psychique et relationnel
La fragilité du moi
Les agirs
Les mécanismes de défense
Déni et clivage
Omnipotence et dévalorisation
L’ identification projective
Relations d’objet internalisées
Forces et limites de l’essai
Conclusion

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *