Caractéristiques de quelques plantes de couverture rencontrées à Ivory

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Principes du semis direct sur couverture végétale (SCV)

Le système du semis direct sur couverture végétale ou SCV est un système utilisant les couvertures végétales en absence de labour. D’après HUSSON et al. en 2008, ce système de culture consiste à cultiver sans travailler le sol, un champ préalablement couvert d’une couverture végétale permanente, morte ou vivante. Ainsi, la couverture peut être de 2 types :
– Couverture morte : la couverture est surtout des résidus de récolte (canne de maïs ou de sorgho, fanes d’arachide, chaumes de diverses graminées) ou des matériaux transportés jusqu’à la parcelle comme de la paille de riz, des copeaux de bois, des « bozaka » (herbes), etc.
– Couverture vivante ou couverture vive : il s’agit d’une plante installée sur la parcelle afin de constituer un tapis protecteur permanent vivant (« pelouse » de chiendent ou autres graminées: Brachiaria, Kikuyu… ; ou tapis de légumineuse : Trèfle, Vigna, Pueraria, Cassia…). Ces couvertures vives devront être contrôlées pour ne pas faire de concurrence à la culture principale. On devra pour cela récolter toutes les graines s’il s’agit d’une plante annuelle (comme le Mucuna par exemple), pour éviter que la couverture ne se développe pendant le cycle de la culture principale, ou utiliser un herbicide (paraquat, glyphosate) pour tuer la couverture et ne garder que « l’effet du mulch » (cas le plus courant).

Avantages du SCV

Le SCV procure à tous ceux qui le pratiquent de nombreux avantages tant au niveau du sol utilisé, au niveau des cultures, au niveau économique qu’au niveau environnemental.
D’après HUSSON et al en 2009, les avantages des SCV retirés au niveau du sol sont les suivants : a) suppression du ruissellement causée par l’abondance d’infiltration, b) réduction de l’évaporation de l’eau du sol, c) captation d’eau la nuit par condensation, d) minéralisation des couvertures assurant une fonction alimentaire soutenue tout au long du cycle de la culture, e) amélioration importante et entretenue des conditions de porosité (effet racinaire + faune), f) protection du sol contre l’érosion, g) accroissement de l’activité micro biologique du sol, h) amélioration progressive de la fertilité, i) valorisation meilleure du potentiel pédoclimatique causée par la mise en place des cultures dès les premières pluies.
Au niveau des cultures, les avantages obtenues par le SCV sont : a) meilleurs rendements obtenus par une meilleure nutrition hydrique et minérale, b) contrôle des adventices, c) meilleur calage du cycle de la plante avec les conditions climatiques suite à la réduction du nombre de travaux agricoles permettant une installation précoce, d) simplification des itinéraires techniques et flexibilité du calendrier cultural.
Sur le plan économique, le SCV a des avantages tels que : a) augmentation ou stabilisation de la production, b) diminution des coûts, c) diminution des temps de travaux et d) augmentation de la productivité du travail.
Le SCV joue aussi un rôle dans la protection de l’environnement à savoir : a) suppression de l’érosion et protection de l’aval, b) diminution de la pollution des nappes et cours d’eau, c) séquestration du carbone et d) réduction de la déforestation en zone tropicale.

Caractéristiques de quelques plantes de couverture rencontrées à Ivory

Le Stylosanthes guianensis ou de ses noms vernaculaires stylo, luzerne tropicale, luzerne du Brésil ou Stylisanthes est une légumineuse pérenne, méllifère ayant une durée de vie assez courte (3ans environ), érigée ou semi-érigée (1m à plus de 1,8m). Il peut s’adapter à de nombreux types de sols en particulier aux sols pauvres et acides et à tous les climats de Madagascar (jusqu’à 1600m d’altitude). Il produit une forte biomasse même sans apport d’engrais et comme il reste vert pendant la saison sèche, il est un excellent fourrage et il est possible de l’utiliser également en pare-feu. Grâce à son système racinaire relativement puissant, il est apte à extraire le phosphore du sol et élimine les adventices, une fois installé. Il fixe l’azote et recycle les bases et les oligo-éléments importants. Mais son implantation et sa croissance en altitude sont assez lentes et il supporte mal le surpâturage (HUSSON et al., 2008).
Le Striga asiatica est une peste végétale, parasites des céréales (maïs, riz, etc.), il est adapté aux climats chauds et secs, favorisé par les sols pauvres, érodés à faible teneur en matière organique et azote.
Dans notre milieu d’étude, cette peste végétale colonise tous les terrains de culture sur tanety. Ainsi la lutte contre le Striga asiatica est le principal et le premier thème développé dans le site. Les systèmes de lutte contre Striga asiatica (ou plus généralement de la surexploitation de ces sols fragiles avec des céréales) sont étudiés sur la rotation riz pluvial – maïs, sur des terrains abandonnés, infestés par le parasite.

Brachiaria sp

Les Brachiaria sp sont des graminées pérennes (3 à 5 ans). Ils sont adaptés à de nombreux types de sols, en particulier aux sols acides (aptitudes à extraire le phosphore), et à tous les climats de Madagascar (variable selon les espèces). Ils sont de très efficaces et puissants régénérateurs de la fertilité des sols ferralitiques acides plus ou moins dégradés à cause de son système racinaire extrêmement puissant, capable de décompacter les sols rapidement, ainsi ils éliminent les adventices. De plus, ils produisent une forte biomasse qui est un excellent fourrage. Mais ses inconvénients sont ses besoins en herbicides pour la remise en culture en semis direct, ses croissances lentes en altitude. Ils supportent mal le surpâturage et en cas de mauvaise gestion il peut y avoir un risque d’appauvrissement des sols, sans retour de fertilité. Les caractéristiques et les aptitudes sont variables selon les espèces (Annexe III).
L’Arachis repens possède très bons intérêts agronomiques au niveau de la décompaction des sols et augmentation du taux de matière organique, protection contre l’érosion, fixation d’azote, contrôle de l’enherbement et réduction des sarclages, sans recours à l’herbicide et la possibilité d’utilisation en fourrage. Et elle a de bons résultats au niveau du recyclage et mobilisation des bases et éléments nutritifs, production de biomasse et aptitude à produire durant les périodes marginales (saison sèche, froide).

Mucuna

Pour notre zone d’études qui se trouve en moyenne altitude, l’association de la plante de couverture Mucuna avec le Maïs et le Sorgo est très intéressante et facile à réaliser. Il possède des bons intérêts agronomiques à savoir la protection contre l’érosion, la fixation d’azote, le recyclage et mobilisation des bases et éléments nutritifs, la production de biomasse et le contrôle de l’enherbement et réduction des sarclages, sans recours à l’herbicide.

Rappel de la problématique et des hypothèses

Pour résoudre les problèmes rencontrés par les villageois à Ivory, plusieurs essais techniques ont été effectués par l’ONG TAFA mais les résultats acquis jusqu’à ce jour n’ont pas été exploités. Ainsi une question se pose : Vu ces résultats, est-ce que le SCV est réellement une solution adéquate pour accroître le rendement des différents systèmes de cultures adoptés et résoudre les problèmes rencontrés par les paysans à Ivory?
De ce fait, les hypothèses émises sont les suivantes :
Hypothèse 1 : Le rendement en SCV est significativement supérieur par rapport au rendement du système traditionnel avec labour.
Hypothèse 2 : Le système le plus performant au niveau du rendement est le plus adopté par les paysans à Ivory.
Hypothèse 3 : Les dépenses financières et le temps de travail sont inférieurs à ceux du labour. Les objectifs spécifiques qui en découlent sont: a) déterminer les systèmes de cultures les plus performants au niveau rendement, b) identifier les systèmes de cultures les plus adoptées par les paysans, c) proposer des recommandations pour rendre le SCV dans le site d’Ivory plus efficient.

La zone d’études

Le milieu d’étude qui est le village d’Ivory est un des sites de références de l’ONG TAFA. Il est localisé sur les plateaux de la zone centrale du Moyen-Ouest de Madagascar, province d’Antananarivo, District de Mandoto, commune rurale de Vinany. Il se trouve à 150km à l’Ouest d’Antsirabe sur la route nationale 34 menant à Morondava. Il recouvre une superficie de 10km² (1000ha) sur une altitude moyenne du District 1250 mètres. Le Fokontany Ivory est situé entre 19°33’ et 19°34’de latitude Sud et 46°25’ et 46°26’ de longitude Est (RAVAONJANAHARY, 2009). L’agriculture qui est l’une des principales activités économiques de la région dépend entièrement de la pluviométrie. La saison de pluie se situe entre mi-novembre et mi-mars, ainsi, les travaux aux champs ne peuvent s’effectuer qu’en 4 mois. Pour le sol, à l’état sec, il est pulvérulent, à l’état humide, il est très friable. Ainsi, ces sols une fois travaillés, sont sensibles à l’érosion qui se manifeste sous forme de lavaka. Les détails sont présentés en Annexe I.

Méthodologies

Pour vérifier les hypothèses émises, les facteurs pris en compte pour l’étude sont le rendement, le temps de travail et les dépenses économiques. Et pour mener à bien et à terme notre recherche, une approche méthodologique est suivie de sorte à vérifier les hypothèses émises. Ainsi, une étude cartographique, des enquêtes et comparaison des données sur les rendements pour vérifier la différence significative de ces derniers entre les systèmes en SCV et le labour pur ont été effectués.

Etude cartographique

Face aux objectifs assignés à notre recherche, l’étude cartographique n’a pas été notre principale préoccupation. Cependant, elle a été utilisée pour localiser la zone d’étude car d’après DIZIER et LEO cité par RAZAFY FARA en 2001 : « La cartographie est une technique de représentation plane et réduite des phénomènes ayant une expression dans l’espace ». Ainsi pour notre étude, elle est indispensable pour déterminer et localiser le site où se déroule l’étude. Ceci dans le but de connaître les caractéristiques physique et humaine de la zone.

Enquête

Afin de recueillir les informations nécessaires pour l’étude, l’enquête auprès des personnes ressources est une très bonne méthode pour avoir des nouvelles données et pour compléter celles déjà existantes dans la bibliographie. Conduire une enquête consiste à étudier une question en réunissant des informations auprès des personnes physiques mouvantes et non sur un matériel physiquement inerte (RAMAMONJISOA, 1996). Les données obtenues par les enquêtes sont compilées et classifiées selon les réponses obtenues de chaque enquêté. Ensuite, le nombre de réponses sont convertis en pourcentage par rapport au nombre des enquêtés pour avoir leur représentativité et leurs importances qui sont à considérer. Ces réponses contribuent également à la confirmation ou non des hypothèses émises pour la recherche. L’enquête s’est effectuée en trois temps.

A l’ONG TAFA

Pour mieux cerner les résultats de recherche effectuée par l’organisme, il nous est indispensable d’interroger les responsables qui ont réalisé les essais dans le site depuis sa création jusqu’à ce jour. Ils ont recueilli des données brutes qu’ils ont classées dans les rapports annuels ainsi que l’historique du site. Ces rapports annuels nous permettent d’éclairer sur les différents changements et mouvements des systèmes mentionnés. Ainsi l’enquête est une enquête formelle et a été effectuée auprès des personnes ressources à savoir les anciens responsables de diffusion, les techniciens, les formateurs et les responsables du site actuellement.

Auprès du centre FAFIALA

Avant d’enquêter les paysans adoptants aux alentours du site, une visite et une enquête formelle ont été effectuées auprès des responsables techniques et des techniciens du centre FAFIALA. Etant localisé à Ankazomiriotra à 30 km du site, le centre est l’opérateur responsable de la diffusion des systèmes SCV dans la partie Moyen-Ouest de Vakinankaratra. De plus, étant donné qu’il encadre les paysans qui pratiquent le SCV dans la région, leurs techniciens connaissent tous les systèmes adoptés par chaque paysan et ont même des bases de données concernant ces pratiques.
L’enquête s’est focalisée sur a) les processus de diffusion pratiqués par le centre, b) les systèmes adoptés par les paysans qu’il encadre, c) les problèmes rencontrés par les paysans sur l’adoption des systèmes en SCV.

Auprès des paysans adoptants

La dernière enquête a été effectuée auprès des paysans aux alentours du site. Dans le but de vérifier l’hypothèse assignée, cette enquête est basée sur les motivations des paysans sur la pratique du SCV, les problèmes rencontrés par les paysans, les systèmes adoptés par ces derniers et le temps de travail ainsi que leurs dépenses au niveau de l’agriculture SCV et traditionnelle. L’enquête est une enquête par questionnaire et vérifie, complète les réponses obtenues auprès des techniciens de FAFIALA. Le canevas d’enquête est présenté en annexe II.
Le choix des enquêtés (paysans autour du site Ivory) est guidé par le fait que :
a) ces paysans à Ivory subissent véritablement les problèmes rencontrés dans le site à savoir les vers blancs et la plante parasite qui est le Striga asiatica .
b) ils peuvent à tout moment se rendre aux parcelles d’essais pour une vérification ou une confrontation .
c) ils peuvent aussi suivre les techniques en observant tout simplement les techniciens de TAFA lors des travaux sans attendre les opérateurs de FAFIALA  dont le siège se trouve à 30 km du site .
d) ils peuvent demander auprès du technicien de TAFA qui se trouve sur place quand ils rencontrent des problèmes .
e) faute de temps imparti pour l’étude, seuls les terroirs autour du site ont été pris pour objet d’étude.

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Table des matières

1 INTRODUCTION
2 ETAT DES CONNAISSANCES
2.1 Principes du semis direct sur couverture végétale (SCV)
2.2 Avantages du SCV
2.3 Caractéristiques de quelques plantes de couverture rencontrées à Ivory
3 MATERIEL ET METHODES
3.1 Rappel de la problématique et des hypothèses
3.2 La zone d’études
3.3 Méthodologies
3.3.1 Etude cartographique
3.3.2 Enquête
3.3.2.1 A l’ONG TAFA
3.3.2.2 Auprès du centre FAFIALA
3.3.2.3 Auprès des paysans adoptants
3.3.3 Compilation des données sur les rendements
3.3.3.1 Analyse graphique des systèmes
3.3.3.2 Analyse statistique
4 RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1 Rendement :
4.1.1 Analyse graphique
4.1.2 Analyse statistique
4.1.2.1 Tests de normalité
4.1.2.2 Comparaison des moyennes par test statistique
4.2 Systèmes adoptés par les paysans
4.3 Temps de travail
4.4 Dépense
5 DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
5.1 Discussions
5.1.1 Sur l’approche
5.1.2 Sur les résultats
5.2 Recommandations
5.2.1 Niveau des opérateurs de diffusion :
5.2.2 Niveau de TAFA :
5.2.3 Niveau national :
6 CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE .

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