Vulnerabilite de la commune de kolda face aux fortes pluies de 2012

L’arrivée des premières précipitations est souvent vécue, par les populations habitant les zones inondables de la commune de Kolda, avec beaucoup d’inquiétudes et d’angoisses. La pluie, perçue comme source d’espoir et de bienfaits surtout pour les populations rurales à vocation agricole, est devenue un cauchemar pour une partie de la population urbaine et plus précisément pour les habitants de la commune de Kolda qui ont durement été éprouvées par les inondations d’août 2012. Ces dernières, au-delà de leur caractère naturel, sont amplifiées par les habitations irrégulières, situées dans des sites argileux, qui étaient jadis d’anciennes rivières et qui n’ont jamais bénéficié d’un système d’assainissement. Cette situation s’est avérée désastreuse avec le retour, ces dernières années, d’une bonne pluviométrie causant ainsi des inondations qui engendrent des conséquences considérables et sèment la désolation au sein des populations, souvent, très pauvres.

Les dégâts matériels occasionnés, les risques d’épidémies, les déséquilibres socioculturels importants et la perturbation de l’écosystème sont autant de conséquences qu’il faut mettre sur le compte de ce phénomène. Certes, des actions politiques sont menées pour lutter contre ce fléau, mais leur efficacité reste en deçà des aspirations des populations victimes qui ne parviennent toujours pas à résoudre, de manière durable, la question des inondations. Il semblerait que la lutte contre ce fléau ne saurait se réduire ni à des solutions hâtives et non planifiées, ni à des actions ponctuelles. Elle doit s’inscrire dans le cadre d’une politique globale d’aménagement du territoire. Dès lors, il faudrait cerner la réalité des inondations et mesurer leur portée.

C’est dans l’optique de mieux comprendre la question et ses multiples implications tant économiques, que sociales et écologiques que ce travail se propose de mieux analyser la vulnérabilité des populations de la commune de Kolda face aux fortes pluies de 2012. Il accorde une attention particulière aux causes et aux conséquences des inondations, mais aussi aux solutions mises en œuvre par les populations et les autorités pour les combattre.

Problématique

Le contexte 

Dans les régions tropicales, la répartition des pluies, plus que leur quantité, joue un rôle essentiel, en caractérisant les types de climat et en conditionnant les aspects des formations végétales. La pluie est d’une importance fondamentale sous les tropiques. Ainsi, à travers leur variabilité, les précipitations imposent un rythme saisonnier en Afrique de l’Ouest. Elles se manifestent souvent par des évènements extrêmes qui peuvent être la cause de crues et d’inondations dans certaines régions.

Plusieurs rencontres internationales ont été organisées pour se pencher sur la question de l’environnement mondial. Nous pouvons citer celles de Stockholm en 1972, de Rio de Janeiro en 1992, de Kyoto en 1997 et, plus récemment, le sommet mondial du développement durable de 2002 à Johannesburg. A travers ces rencontres, l’humanité cherche à bâtir un consensus durable sur la nécessité de protéger la planète. L’objectif de ces conférences est la sauvegarde des ressources naturelles et l’amélioration de l’environnement pour les générations présentes et futures. La dégradation des ressources naturelles et de l’environnement est une problématique mondiale. Cependant, ses impacts se font sentir à l’échelle locale. Au cours des dix dernières années, les catastrophes provoquées par les inondations ont été de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses. Les vents violents, qui accompagnent les tempêtes tropicales et les inondations qui en résultent, ont des impacts dévastateurs sur la vie des populations et plus particulièrement celles occupant les zones à risque (bas-fonds, cuvettes, zones humides). Les dégâts causés ont énormément augmenté à partir des années 1990. Cela est lié à l’accroissement démographique dans les régions vulnérables et à l’urbanisation galopante. Les actions d’origine anthropique ont amplifié les phénomènes naturels et généré des désastres environnementaux aux conséquences sociales importantes.

En effet, les inondations sont devenues plus fréquentes un peu partout dans le monde. Le dérèglement climatique, qui est mis en cause dans la survenue des évènements, est un phénomène mondial qui frappe sans distinction les pays du nord et les pays en développement.

En France, l’inondation de Paris, en janvier 1909, est survenue suite à un dernier trimestre de 1908 très pluvieux (450 mm, soit le double de la valeur moyenne) sur le bassin de la Seine. De fortes précipitations au mois de janvier 1909 (150 mm), sur le sol saturé, ont produit une crue continentale à Paris. Les eaux ont envahi Paris alors que la capitale française était en pleine modernisation accélérée notamment en ce qui concerne les réseaux. Les eaux n’ont pas tardé à utiliser les infrastructures de ces réseaux pour se projeter vers les points bas de la ville. De nombreux services publics (hôpitaux, ministères) étaient complètement paralysés .

La facture totale s’élevait à deux milliards de Francs Suisse en 1997. Depuis, la crue de 1909 reste « la référence » pour tous les plans de construction de Paris, notamment pour la construction de barrages réservoirs.

Le principal défi consiste donc à prévenir et /ou à minimiser les énormes pertes économiques et les souffrances humaines causées dans les pays vulnérables par les inondations. Parmi l’ensemble des continents, l’Asie est celui qui paie le plus lourd tribut aux inondations. Le pourcentage d’événements dommageables est de 37 % et celui des pertes économiques est de 69 % avec une situation particulière au Bangladesh. Dans ce pays, 85 % du territoire national est exposé à d’importants risques d’inondations. Quatre inondations, un tsunami, deux cyclones et trois tempêtes ont tué plus de 400000 personnes et ont affecté 42 millions de sinistrés .

Selon le dernier rapport de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge sur les catastrophes dans le monde, celles causées par les tempêtes et les inondations ont, pendant la période 1990-1999, représenté ensemble 60 % du total (FICR, 2000) . Pour la période 1985-1999, le nombre d’événements ayant provoqué des dommages s’élevait à 2140 pour l’ensemble de la planète représentant 30 % de l’ensemble des catastrophes naturelles.

L’Afrique à elle seule représente un pourcentage de 14 % de l’ensemble des catastrophes naturelles. Elles ont provoqué la mort de plus de 250 000 personnes, soit environ la moitié du nombre total de victimes recensés. Ce problème récurrent affecte aussi les pays soudano-sahéliens comme le Sénégal. Cette zone connaît actuellement une évolution climatique qui s’illustre par des pluies dévastatrices qui engendrent à leur tour des inondations qui ont de lourdes conséquences sur la population. C’est pourquoi, d’importantes études ont été effectuées à ce sujet, de même que des conférences tenues, pour trouver les voies et moyens idoines à adopter face au phénomène.

Au Sénégal, après ce qui s’est passé à Bambey avec 196 mm de pluies reçues, nous avons aussi vécu le drame d’Ourossogui avec 156 mm et Kolda avec un cumul de 225 mm en 2012. Le mois d’août, qui est d’habitude le plus pluvieux, l’a été de manière particulière sur les zones côtières comme Dakar. Le phénomène s’est amplifié par des remontées de nuages ou encore une circulation cyclonique, le tout créant des conditions relativement favorables aux précipitations. En 1999, une ligne de grains dont la naissance a été signalée dans la région de Ménaka au Niger autour de 00h s’est manifesté le 16 août sur les zones côtières. Cette perturbation s’est traduite au niveau terrestre, d’après le bilan dressé par la Direction de la Protection Civile du Ministère de l’Intérieur, par 17 morts dont 10 dans la région de Fatick et 94 blessés dont 52 dans la région de Thiès, plus particulièrement dans la commune de Joal-Fadhiout qui a été très touchée par le passage de la ligne de grains. Les sinistrés ont été estimés à 35 000 personnes dont 23 367 dans la région de Ziguinchor. Au niveau de la mer, les dégâts matériels et humains ont concerné 118 pirogues, 36 moteurs, 134 engins de pêche et 108 morts . Il faut y ajouter aussi la dégradation des équipements et des infrastructures (routes, ponts, voiries publics, etc.).

Revue de la littérature

La revue des documents permet de faire une critique de la bibliographie existante sur la vulnérabilité des populations des zones urbaines aux inondations.

Wone A. (2009) a fait une étude sur la vulnérabilité des populations face aux inondations dans le bassin versant de la commune Grand-Yoff. Elle y a analysé la vulnérabilité des populations localisées dans les sous-quartiers de Grand-Yoff à Dakar. Les terrains étaient à vocation agricole mais, au fil des années, les habitations ont progressivement occupé les zones dépressionnaires. L’auteur a montré les dégâts causés par les inondations sur les plans sanitaire, environnemental et social.

Des travaux comme celui de Diop A. (2001) ont traité des aspects géologiques et d’aménagement liés aux inondations à Dakar. Sané A. (2003) s’est intéressé à la problématique de l’environnement urbain dans les quartiers d’occupation spontanée en prenant le cas du quartier de Yeumbeul Nord. De même, Diop A. (2006) a fait une analyse de l’occupation du sol au niveau des Niayes ainsi que ses conséquences sur l’écosystème. Diop S. J. (2010), dans son mémoire intitulé Analyse des structures des pluies à la station synoptique de Kolda, a fait une étude de la pluviométrie à l’échelle fine et a tenté de montrer les paramètres fiables qui aideront à mieux asseoir l’aménagement et l’assainissement des zones urbaines en général, et de la ville de Kolda en particulier. Cependant, il n’a pas évalué les impacts de ces précipitations sur l’environnement naturel et les populations.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE LA COMMUNE DE KOLDA
Chapitre I : Le cadre physique de la commune de Kolda
Chapitre II : La population et les activités socio-économiques
DEUXIEME PARTIE : LE CADRE AEROLOGIQUE ET LES PARAMETRES CLIMATIQUES
Chapitre I : Le cadre aérologique et les paramètres climatiques
CHAPITRE II : Analyse de la pluviométrie
TROISIEME PARTIE : LA VULNERABILITE DE LA COMMUNE DE KOLDA
Chapitre I : Assainissement et conception des populations de l’hivernage 2012 à Kolda
Chapitre II : Impacts des fortes pluies de l’hivernage 2012 à Kolda
Chapitre III : Gestion des inondations et les stratégies de lutte
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES CARTES

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