Viabilité du centre de santé communautaire de Sabalibougou II en Commune V du District de Bamako

Une grande partie de la population des pays en voie de développement, notamment le Mali n’a pas accès aux soins de Santé [1]. L’accès aux soins de santé est considéré par l’OMS comme un facteur clé de la réduction des inégalités entre les pays. En 1978, L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lors de sa conférence tenue à Alma Alta (Ex URSS) a défini un système de santé intégré qui doit fonctionner pour et avec les  populations en prenant en compte leur environnement, leurs conditions de vie, avec pour objectif d’atteindre une Santé pour tous [2]. De là, il a réalisé des efforts considérables dans la création et l’amélioration des structures de santé sur le plan mondial; collaboré avec la plupart des pays du monde afin de les soutenir dans leurs initiatives pour rendre viable leur système de santé. La notion de santé communautaire s’était développée avec l’apparition au Québec en 1972 des Centres locaux de service de santé communautaire (CLSC) associant dans un même lieu des prestations de soins, la prévention et les services sociaux [3]. Ainsi, depuis 1987, les pays d’Afrique au Sud du Sahara se sont engagés dans des réformes visant à améliorer l’accès aux soins, leur qualité et la viabilité des services de santé communautaire [1]. Le Mali, depuis son indépendance a eu un système de santé qui a beaucoup évolué. Elle est passée par plusieurs étapes successives dont l’apparition de la participation communautaire dans son système de Santé; l’autorisation de l’exercice privé de la médecine en 1985 où l’offre de soins de premier niveau se limitait aux seules structures publiques et aux Centres de Santé d’Arrondissement Revitalisé (CSAR). L’adoption de la politique sectorielle de santé et de population en 1990, va progressivement contribuer à une profonde modification de l’offre de soins de premier niveau au Mali. Celle-ci s’était imposée comme alternative au chao sociosanitaire entrainé par l’abolition de la gratuité des soins. Cette politique de santé était fondée sur les stratégies de soins de santé primaire (SSP) et les principes de l’Initiative de Bamako (IB). Ces deux initiatives avaient pour objectif majeur de réduire la mortalité maternelle et infantile tout en rendant disponibles et accessibles géographiquement et financièrement les médicaments essentiels aux couches les plus défavorisées, en responsabilisant les communautés dans le processus de prise en charge de leur propre état de santé avec leur participation active et volontaire [1].

De nos jours, le Mali compte 1 170 CSCom dont 56 sont fonctionnels dans le District de Bamako et le reste reparti entre les huit autres régions administratives du pays [4].

Généralités

Population et Géographie

La République du Mali est un pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest. Elle a une population estimée à 16 154 923 habitants en 2013, dont l’espérance de vie est d’environ 53 ans et un taux de croissance annuel de 3,6 %. Le Mali couvre une superficie de 1 241 238 km2 . Elle partage au nord, près de 7 200 km de frontières avec l’Algérie ; à l’est le pays est frontalier avec le Niger, au sud-est avec le Burkina Faso ; au sud le Mali est limité par la Côte d’Ivoire et par la Guinée et à l’ouest par la Mauritanie et le Sénégal. Le relief est peu élevé et peu accidenté. C’est un pays de plaines et de bas plateaux. L’altitude moyenne est de 500 mètres [8].

Situation socio-sanitaire du Mali 

La situation sanitaire de la population du Mali, reflète le niveau actuel de son développement socio-économique, qui connait de nos jours des améliorations significatives. L’augmentation sensible dans le budget de l’Etat des dépenses investies dans le domaine de la santé sont passées de 60 651 508 milliards en 2009 [7] à 75,5 milliards en 2012 [9]. Les résultats préliminaires de l’EDSM V attestent de l’efficacité des efforts fournis et qui doivent être plus centrés sur les milieux ruraux (Enquêtes effectués sans les régions du Nord à savoir GAO, TOMBOUCTOU et KIDAL).

1. Le taux de consultations prénatales, en sigle CPN réalisé par un personnel qualifié ainsi que les accouchements dans des centres de santé est passé de 70% en 2006 à 74% en 2013 et 45% en 2006 (EDSM IV) a 55% en 2013 (EDSM V). Ces résultats traduisent une baisse de la mortalité maternelle au Mali. Cependant la couverture vaccinale des femmes enceintes contre le tétanos est seulement de 47% au Mali ; elle reste donc encore faible selon les résultats préliminaires d’EDSM V [10] ;

2. Le risque de mortalité infanto-juvénile était de 191 %o (EDSM IV) contre 98%o selon le rapport préliminaire (EDSM V). En d’autres termes, au Mali, environ 1 enfant sur 10 meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans [10] ;

3. Le taux de fécondité, quel que soit le milieu de résidence atteint son maximum dans le groupe d’âges 25-29 ans avec 233% en milieu urbain et 283 % en milieu rural, avant de baisser de façon régulière avec l’âge et atteindre respectivement 69% et 87% entre 40 et 44 ans [10] ;

4. L’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) est estimé à 6,6 enfants par femme en 2006 (5,4 en milieu urbain et 7,2 en milieu rural) contre 6,1 en 2012-2013 (5,0 en milieu urbain et 6,5 en milieu rural) [10] ;

5. La couverture vaccinale chez les enfants de 12-23 mois complètement vaccinés est de 39% contre 49% d’enfants partiellement vaccinés et 12% n’ayant reçus aucun vaccin [10] ;

6. Le niveau d’instruction de la population Malienne est extrêmement faible (taux d’alphabétisation de 26% chez les hommes contre 15% chez les femmes ayant atteint un niveau d’instruction secondaire) [10] ;

7. L’état nutritionnel est précaire ; 38% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique (dont 19% de la forme sévère) ; 12% souffrent de malnutrition aigüe (dont 5% de la forme sévère) . 25% des enfants de moins de 5 ans présentent une insuffisance pondérale (dont 9% de la forme sévère). Cet indice est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain, soit respectivement 28% et 17% [10] ;

8. La connaissance sur les moyens d’éviter le VIH/SIDA dans les groupes d’âge compris entre 15-49 ans est loin d’être généralisée et est étroitement liée au niveau d’instruction. Elle est estimée à 69% chez les femmes contre 76% chez les hommes.On constate également que les femmes et les hommes en milieu urbain connaissent un peu plus ces méthodes de prévention que ceux du milieu rural avec respectivement 54% contre 43% et 71% contre 64% [10] ;

9. La précarité de cette situation socio-sanitaire s’explique surtout par :
a. Une insuffisance des ressources financières allouées au secteur au regard des besoins ;
b. Une insuffisance de l’accès à l’eau potable des populations, seulement 48 % de la population en milieu urbain et 36 % en milieu rural (EDSM IV);
c. Une insuffisance de la participation des communautés de base à l’action sanitaire ;
d. Une insuffisance en nombre et en qualité du personnel sanitaire et social ;
e. Un environnement naturel insalubre et propice à la transmission des maladies infectieuses et parasitaires du fait d’une hygiène individuelle défectueuse et des comportements très souvent inadéquats face à l’environnement ;
f. Des habitudes sur le plan nutritionnel qui ont pour conséquence des apports nutritionnels non équilibrés et déficients aussi bien en quantité qu’en qualité (fer, iode, vitamine A, etc.) ;
g. La persistance de certaines coutumes et traditions souvent néfastes pour la santé;
h. Un faible niveau d’alphabétisation, d’instruction et d’information de la population.

Compte tenu de ces insuffisances, le gouvernement du Mali a pris des mesures, mesures figurant dans la déclaration de la Politique Sectorielle de Santé et de Population (PSSP) en 1990 (MSPAS, 1990). Fort des résultats de cette politique sectorielle, un Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS 1998-2007) a été élaboré, un programme Quinquennal de Développement Sanitaire et Social (PRODESS, 1998-2002) et un vaste programme de création des ASACO/CSComs basé sur les mêmes stratégies et orientations, a été élaboré et adopté. Le PRODESS II a couvert la période 2009-2011 et s’est organisé autour de deux composantes : la Composante Santé et la Composante Développement Social. Le PRODESS II était basé sur les mêmes stratégies et orientations que celles élaborées et adoptées en 1998. Enfin, le PRODESS II fut prolongé de 2009-2011 dans un souci d’harmonisation avec le cycle de planification du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP).

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Table des matières

1. Introduction
2. Objectifs de l’étude
2.1. Objectif Général
2.2. Objectifs spécifiques
3. Généralités
3.1. Population et Géographie
3.2. Situation socio-sanitaire du Mali
3.3. Les aspects institutionnels de la gestion des associations de santé communautaire au Mali.
3.3.1. Aspects juridiques
3.3.1.1. La loi sur les associations
3.3.1.2. Texte sur la privatisation des professions médicales
3.3.1.3. Texte sur l’exonération des médicaments essentiels
3.3.1.4. La convention d’Assistance mutuelle (CAM)
3.3.1.5. Les textes réglementaires de la santé communautaire
3.4. Rappels
3.4.1. Santé communautaire
3.4.2. Association de Santé Communautaire (ASACO)
3.4.3. Centre de Santé Communautaire (CSCom)
3.4.4. Notion d’aire de santé
3.4.5. Paquet Minimum d’Activités (PMA)
3.4.6. Coût
3.4.7. Processus de mise en place du CSCom
3.4.8. Constitution de l’ASACO
3.4.9. Etude du milieu
3.4.10. Approche communautaire
3.4.11. Elaboration du projet du CSCom
3.5. Gestion d’un CSCom
3.5.1. Transparence
3.5.2. Maintenance du capital
3.5.3. Principe de séparation des comptes
3.6. Organisation générale des ASACO
3.6.1. L’Assemblée Générale (AG)
3.6.2. Le Conseil d’Administration (CA)
3.6.3. Le Comité de Gestion (CG)
3.6.4. Le Comité de Surveillance (CS)
4. Méthodologie
4.1. Cadre d’étude
4.1.1. Présentation de la Commune V
4.1.2. Présentation géographique du Quartier
4.1.3. Présentation du centre de santé communautaire (CSCom) de Sabalibougou
4.3.1. Une étude rétrospective
4.3.2. Une étude transversale
4.4. Population d’étude
4.4.1. Description de la population
4.4.2. Les variables étudiées
4.5. Echantillonnage
4.5.1. Méthodes
4.5.2. Techniques
4.5.1. Taille de l’échantillon
4.6. Technique et outils de collecte des données
4.6.1. Plan de collecte des données
4.6.2. Saisies et Analyses des données
4.7. Considérations Ethiques
5. Résultats
5.1. Rôle de l’ASACO
5.2. Organisation des services techniques du CSCom de Sabalibougou II
5.3. Performances techniques du CSCom de Sabalibougou II.
5.4. Performances financières du CSCom de Sabalibougou II.
5.5. Niveau de satisfaction des usagers du CSCom de Sabalibougou II.
6. Commentaires et Discussions
6.1. Rôles de L’ASACO
6.2. Organisation des services techniques
6.3. Performances techniques
6.4. Performances financières
6.5. Niveau de satisfaction des usagers
7. Conclusion
8. Recommandations
9. Références

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