Vers une plus grande efficacité des stratégies de lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le VIH/Sida

Vers une plus grande efficacité des stratégies de lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le VIH/Sida

Pauvreté et Santé : 2 volets indissociables

Situation générale de la pauvreté à Madagascar

A Madagascar, la pauvreté demeure un phénomène de grande ampleur car 67.5% de la population est pauvre en 2005. La pauvreté touche plus le milieu rural qu’en urbain d’autant plus que la majorité de la population y vit. L’insécurité alimentaire continue aussi à sévir dans le pays qui se manifeste par l’insuffisance pondérale touchant beaucoup plus les enfants de 0 à 5 ans, soit 42%. D’après les indicateurs de pauvreté qui peuvent être à la fois monétaires et non monétaires, la population rurale est bien plus pauvre que la population urbaine.

Les indicateurs monétaires
Les indicateurs monétaires se concentrent sur les mesures quantitatives de la pauvreté. Le revenu et la consommation sont les deux indicateurs utilisés pour mesurer la dimension monétaire de la pauvreté.

Le revenu

Le revenu représente les ressources monétaires dont disposent les ménages pour satisfaire leurs besoins. Les pauvres sont définis comme les individus dont les revenus sont insuffisants pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Le seuil de pauvreté à Madagascar est de 305 300 Ariary par tête par an selon l’EPM 2005, soit dans l’ordre de 836 Ar par jour. Par rapport à cette limite de revenu, le taux de pauvreté est estimé à 75%, c’est-à-dire que 75% des malgaches ne peuvent pas satisfaire leurs besoins vitaux faute de revenus suffisants. Les ménages ruraux sont les plus touchés par rapport aux ménages urbains, en effet le taux de pauvreté en milieu rural est de 73.5% contre 52% en milieu urbain. Par ailleurs, le revenu national par habitant estimé à 308$ en 2006 est très faible.

La consommation 

La consommation reflète le niveau de vie d’un ménage et sa capacité à couvrir les besoins fondamentaux. Les ménages pauvres consacrent une plus grande partie de leurs revenus à la satisfaction des besoins primaires. A Madagascar, dans l’ensemble, 70.1% des consommations sont consacrées à l’alimentation, ensuite viennent les dépenses en logement et combustible à hauteur de 12%. Les dépenses de santé sont les plus faibles dans toutes les consommations des ménages malgaches à raison de 0.9% que ce soit en ville ou en zone rurale. Et c’est au milieu rural que la proportion de l’alimentation est plus élevée avec 76.1% contre 56.6% en milieu urbain. La consommation moyenne par tête en 2005 se situe à 298 000 Ariary. Elle est beaucoup plus forte en milieu urbain que rural car 67.2% de la consommation moyenne des urbains représentent celle des ruraux.

Les indicateurs non monétaires
Les indicateurs éducationnels et les indicateurs sanitaires sont les mesures non monétaires de la pauvreté les plus utilisés.

Indicateurs éducationnels 

Le niveau d’alphabétisation peut être utilisé pour décrire la pauvreté. Plus de 90% de la population rurale n’ont pu dépasser le niveau primaire, ce qui explique la pauvreté des ménages ruraux. La proportion de personnes instruites augmente au fur et à mesure que le niveau de vie augmente, en effet, pour les plus pauvres, le taux d’instruction est de 47.4%, et pour les plus riches il est de 77.5%. Selon les groupes socio-économiques, le taux de scolarisation est plus élevé pour les enfants des ménages aisés et nettement plus faible pour ceux des agriculteurs, soit 80% contre 60% car ces derniers engagent moins de ressources à l’éducation faute de faiblesse de revenu. Globalement, l’enseignement primaire s’est beaucoup développé depuis dix ans car il est passé de 71% en 1997 à 96% en 2006.

Indicateurs sanitaires 

L’état de santé des membres d’un ménage peut être considéré comme un indicateur important du bien être. En effet, à partir de l’état de santé, il est possible de déterminer le niveau de la pauvreté d’un ménage. Les ménages des zones urbaines recherchent beaucoup plus les soins que ceux des zones rurales, soit 44% contre 39%. En effet, les ruraux ne consentent pas aller se soigner que dans les cas graves faute de moyens financiers insuffisants dus à la cherté des coûts de consultation. Ils préfèrent avoir recours à l’automédication, soit 72.4% de la population rurale. La faiblesse du revenu par tête ne permet pas à la majorité de la population de prioriser l’accès aux soins. Contraints par leurs dépenses d’alimentation, les ménages ne consacrent que 0.9% de leurs dépenses à la santé. Ce qui peut expliquer la faible espérance de vie à la naissance qui n’est que de 59 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes.

Manifestation de la pauvreté dans le secteur santé

Les maladies et la pauvreté constituent un cercle vicieux: c’est la pauvreté qui engendre les maladies et ces dernières perpétuent par la suite la pauvreté. En effet, la situation économique d’un individu a une influence importante sur son état de santé. Les personnes les plus riches vivent dans un environnement sain et propre tandis que les pauvres, dans la majorité des cas, habitent dans des endroits insalubres favorables aux maladies, notamment les maladies transmissibles. Cette situation est aggravée par le fait que les pauvres, surtout en zone rurale, vivent loin des centres sanitaires ce qui rend l’accès aux soins difficile. Et de manière évidente, des individus pauvres ne peuvent pas faire face aux dépenses en médicaments et en soins de santé qui seraient nécessaires pour faire face à ces maladies. Madagascar est un pays où 75% de la population mène une vie rurale et où 50% vivent encore en dessous du seuil de pauvreté, ce qui affecte sévèrement le niveau général de santé de la population. En effet, l’espérance de vie s’élève à 59 ans pour les hommes et à 62 ans pour les femmes malgaches en 2008. Or, pour Madagascar qui est encore un pays à base agricole, la santé doit être une priorité pour augmenter la productivité. En effet, il ne peut y avoir développement si le capital humain est faible. Le VIH/Sida, le Paludisme et la Tuberculose ont un impact significatif sur la productivité économique et sur les perspectives de développement du pays car elles aggravent la situation de pauvreté des ménages. L’amélioration de la santé des populations démunies contribuerait beaucoup à la réduction de la pauvreté. En effet, l’effet sur l’agriculture est important car elle constitue l’un des plus importants secteurs. Un paysan infecté passe de moins en moins de temps à travailler, ceci entraîne une diminution nette de la main d’œuvre productive et par la suite de la productivité.

Le Paludisme à Madagascar

Le Paludisme figure encore au deuxième rang des causes de morbidité au niveau des centres de santé. En effet, 28% des causes de morbidité hospitalière est dû au paludisme et constitue la première cause de mortalité hospitalière des enfants de moins de cinq ans. Les pauvres sont les plus vulnérables à la maladie, notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. La prévalence de cette maladie est estimée à 15% en 2006. Cette maladie est un grand fléau et constitue un problème de santé publique. Elle sévit sous deux profils épidémiologiques dont d’une part le paludisme stable à transmission pérenne pour les zones côtières surtout de l’Est et de l’Ouest de l’île à cause de leurs conditions climatiques avec une incidence moyenne de 96 pour 1000 habitants, et d’autre part le paludisme instable à transmission saisonnière au niveau des hautes terres centrales et dans la région du sud subdésertique avec une incidence de 30 pour 1000 habitants.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Le système sanitaire à Madagascar
Chapitre I : Revue de la littérature sur la Santé
Section I : Appréciation des Théoriciens
Section II : Concepts globaux de santé publique
Chapitre II : Organisation du système de santé malgache
Section I : Etat des lieux du système de santé malgache
Section II : Les différents programmes dans le système de santé malgache
Chapitre III : Analyse SWOT du système de santé malgache
Section I : Les Forces du système de santé malgache
Section II : Les Faiblesses du système de santé malgache
Section III : Les Opportunités du système de santé malgache
Section IV: Les menaces du système de santé malgache
Partie II : Vers une plus grande efficacité des stratégies de lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le VIH/Sida
Chapitre I : Pauvreté et Santé : 2 volets indissociables
Section I : Situation générale de la pauvreté à Madagascar
Section II : Manifestation de la pauvreté dans le secteur santé
Chapitre II : Madagascar face à l’Objectif 6 du Millénaire pour le Développement
Section I : Engagement de Madagascar à travers le DSRP et le MAP
Section II : Résultats de l’objectif 6 des OMD à Madagascar et défis à relever avant échéance
Chapitre III : Vers une amélioration de la lutte contre les maladies transmissibles
Section I : La lutte contre le Paludisme
Section II : La Lutte contre la Tuberculose
Section III : La lutte contre le VIH/Sida
Conclusion Générale

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