Vers un nouveau mode de gouvernance territoriale entre intercommunalités rurales ou périurbaines et métropoles

Définitions et conceptualisation

Intercommunalités : une définition floue

Comme nous l’avons vu dans l’introduction il existe differentes formes d’intercommunalites, qui correspondent a des regroupements en fonction d’un seuil d’habitants. Cette notion est vaste et complexe et renvoie a un grand nombre de concepts et dispositifs varies. Pour cette raison, tous les auteurs, acteurs, institutions, etc, ne sont pas d’accord sur une seule et meme definition, au dela des definitions juridiques construites sur des seuils et qui identifient des competences precises. De ce fait, il nous appartient de presenter plusieurs definitions pour s’assurer d’etre complet et precis. Il convient d’analyser dans ce memoire la definition de l’intercommunalite d’après differents points de vue, afin de parvenir a eclaircir la notion, et ainsi creer notre propre definition.
Comme nous pouvons le constater, les definitions sont differentes d’un acteur du territoire a l’autre. L’intercommunalite ou plus largement « l’esprit intercommunal » est une notion galvaudee meme si chacun s’accorde autour de son utilite. On peut neanmoins noter les grandes similitudes entre les differentes definitions. Ainsi, l’intercommunalite serait avant tout un regroupement de plusieurs entites visant la mutualisation de moyens, de ressources et de competences. L’objectif de fond de cet echelon administratif est de servir et d’assurer l’interet collectif afin de reequilibrer l’offre de service public sur le territoire des intercommunalites. Les demarches intercommunales les plus abouties semblent tendre vers des ambitions de projets communs et certains acteurs n’hesitent pas a parler « d’equipe ».
Pour resumer, l’intercommunalite peut repondre a deux finalites très differentes en fonction des objectifs et de la façon dont elle est apprehendee sur un territoire. Dans un premier temps, elle peut concerner la gestion commune de certains services publics locaux (traitement des dechets, modes de deplacements…) ou la construction d’equipements locaux, de manière a mieux repartir les coûts et ainsi profiter d’economies d’echelle. Grâce a cette mutualisation, des communes de petites tailles se voient offrir des services dont elles ne pourraient pas beneficier en faisant « cavalier seul ». Dans ce cas, les communes recherchent d’abord une forme de cooperation intercommunale relativement souple ou « associative » ; puis dans un second temps, l’intercommunalite qui reponde a une logique de conduite collective de projets de developpement local. En faisant ce choix, les communes optent pour une forme de cooperation plus integree ou « federative ». Ce qui est d’autant plus rare qu’elle necessite une ambition politique forte et qu’elle suggère une connaissance accrue des besoins du territoire concernee. De ce fait, la première forme de cooperation correspond a une intercommunalite de gestion, tandis que la seconde est une intercommunalite de projet.
D’après les resultats de l’enquete de terrain, la plupart des collectivites du Nord-Isère s’inscrivent, en quelque sorte, dans les deux schemas. En effet, pour toutes, le premier niveau est acquis et le deuxième semble en cours de construction, notamment en raison des fusions recentes, qui ont fait emerger des territoires jeunes. Comme l’indique d’ailleurs le Senateur interroge pendant l’enquete : « de nombreuses intercommunalités se sont constituées sur des logiques politiques faisant parfois abstraction des logiques de territoires et de bassins de vie ».
Dans ce memoire le parallèle est fait entre des intercommunalites de differentes formes : les metropoles et certaines qualifiees de rurales et peri-urbaines qui correspondent aux territoires interstitiels entre les metropoles a savoir des Communautes de Communes et Communautes d’Agglomeration. La definition de l’intercommunalite au sens large du terme peut ainsi s’appliquer a toutes les formes de cooperation, sans forcement prendre en consideration leur taille.

Décrypter le rural, le péri-urbain et le « rurbain »

On oppose de plus en plus le rural a l’urbain mais, est-ce toujours raisonnable aujourd’hui de parler de rural et d’urbain, dans un pays fortement urbanise comme le notre ?
C’est en tout cas aujourd’hui des notions fortement implantees au sein de nos territoires qui vont jusqu’a questionner une identite. Cette question est d’autant plus interessante a se poser a l’echelle du Nord Isère, car meme si son identite le designe comme un territoire plutot rural en comparaison des metropoles beaucoup plus urbanisees, peut-on dire que des intercommunalites comme la CAPI ou encore les Vals du Dauphine sont veritablement rurales, ayant pour centralites des villes comme Bourgoin-Jallieu ou La Tour du Pin ? « Le rural comme l’urbain continuent de signifier des catégories explicatives de rapports socio-spatiaux, mais la question de départ a un sens dans la mesure où elle fait douter de la possibilité de comprendre par les deux termes ce qui se passe aujourd’hui entre eux, dans leurs échanges, sur leur frontière ou interface, et ce qui pourrait s’y passer demain. » « […] la difficulté à cerner spatialement ce que l’on nomme « le péri-urbain » : les définitions de zonage territorial proposées par l’INSEE sont largement inadéquates.
L’émergence du péri-urbain a incontestablement brouillé les frontières entre ville et campagne, en termes de type de bâti, de paysages, d’accessibilité et de vie sociale. […] ces espaces continus ou discontinus, proches des villes ou parfois très éloignés de cellesci, qui ne sont plus tout à fait « de la ville » et qui ne sont plus de la « vraie » campagne, « espaces tiers », « espaces métis », « entre-deux » […] . »

Des intercommunalites en perpetuel mouvement

Au travers de l’augmentation de leurs compétences

L’enjeu de ces dernières annees pour les collectivites rurales et peri-urbaines a bien entendu ete l’accumulation successive de lois visant a faire evoluer leurs competences. De nombreuses collectivites se sont vues attribuer des competences dont elles ne se preoccupaient pas ou peu auparavant, telle que la GEMAPI. L’objectif aujourd’hui pour ces collectivites en pleine mutation est de parvenir, tout en reorganisant leurs moyens d’action, a maintenir une offre de service public efficace pour leur territoire. En fonction des territoires, les souhaits d’attribution des competences aux intercommunalites peuvent repondre a des objectifs très variables. Comme le rappel Jean-Baptiste Grison dans son ouvrage, « […] le nombre et la nature des compétences déléguées donnent une idée des objectifs des acteurs locaux en matière de construction territoriale, qui dépendent notamment de la taille du regroupement effectué. » « Si les compétences de service au public (famille, culture, déchets, eau et assainissement…) se doivent d’être renforcées pour garantir un niveau de service toujours irréprochable, la compétence économique est également d’une importance capitale pour le dynamisme d’une intercommunalité et son attractivité. »
« La mise en valeur de l’environnement et l’aménagement devraient être prioritaire car ces compétences touchent à la fois aux atouts des territoires ruraux mais aussi à leur fragilité. D’une part protéger les zones naturelles en réduisant le grignotage du foncier agricole, permettre des implantations de logement tout en préservant les équilibres naturels des territoires. »
La question centrale que se posent les acteurs et elus du Nord-Isère sur le sujet des competences est : « qu’est-ce qu’on peut mieux faire ensemble ? », ou est-ce que la politique de l’intercommunalite est la meilleure ? Ainsi cela renvoi directement au principe de subsidiarite* et a la question des competences qui sortent de la seule limite du champs communal. De ce fait si l’on dresse une liste rapide des competences pouvant repondre a cela, on identifie rapidement l’economie, l’eau, l’assainissement, les deplacements, l’urbanisme, l’habitat. A partir de l’attribution de ces competences plutot techniques il convient de se questionner sur la strategie globale de l’equipement du territoire ? Cela ne paraît pas si evident au sein des zones rurbaines. La plupart des grandes communes urbaines possèdent des equipements de service comme piscine, gymnase, salle des fetes, etc … Sur un territoire interstitiel a dominante rural, il est parfois difficile pour les communes d’assumer seul le financement de tels equipements. Il est alors important pour les elus de ces communes de se questionner sur la manière dont le territoire peut etre structure pour que la population profite de services publics. De fait, la logique immediate est que ces equipements et/ou servies ne peuvent pas etre portes par une seule commune, d’ou l’interet de l’intercommunalite ou des fusions de communes. Un directeur general d’une intercommunalite Nord-Isèroise temoigne ainsi sur le transfert de la competence sport au niveau de l’intercommunalite :

Au travers de l’augmentation de leurs périmètres

Parmi les reformes legislatives de ces dernières annees, on a observe sur le territoire du Nord-Isère une modification importante des perimètres intercommunaux, resultant notamment des fusions qui ont considerablement etendue geographiquement les intercommunalites. Deux types de fusion ont eu lieu :
– Des fusions par anticipation : les elus se sont regroupes avant que le SCOT ne le planifie (le schema de coherence territoriale (SCOT) est l’outil de conception et de mise en œuvre d’une planification intercommunale, remplace l’ancien schema directeur. Pour completer la presentation generale (definition, etat des lieux et principales evolutions a venir), une serie de cartes et donnees resument l’etat d’avancement des SCOT).Ces regroupements se sont effectues dans la majeure partie des cas sur un projet de territoire souvent oriente en prenant en compte les logiques de bassin de vie*. Mais parfois cela s’est construit sur des logiques purement politiques, comme en temoigne cette retranscription d’entretien : « Il faut tout de même faire attention à ne pas créer des intercommunalités XXL. Plus les intercommunalités sont grandes plus on renforce des centralités et polarités et ainsi on prend le risque de créer des déserts territoriaux de service public. De même, plus c’est grand plus les équipements à disposition s’épuisent. Il faut donc privilégier la création d’intercommunalité à l’échelle de bassins de vie en priorité. Enfin, retenons que ce n’est pas en additionnant des pauvres que l’on crée un riche »
– Des fusions imposees par l’Etat via les SDCI. Ces fusions certaines fois vecues douloureusement par les elus, ne sont pas systematiquement en phase avec les realites territoriales. Neanmoins ces collectivites n’ayant pas souhaite anticiper, n’ont aujourd’hui plus le choix de construire un nouveau projet de territoire d’après-fusion. De ce fait, il semble se profiler que cette construction sera longue et difficile.

Injonctions de l’État a collaborer

Une dynamique législative

Depuis plusieurs decennies, l’Etat s’attache a decentraliser ses pouvoirs de façon a repondre au mieux aux besoins du territoire. Ainsi il s’est engage depuis de nombreuses annees dans une profonde reforme territoriale. Cette reforme parfois saluee, ou parfois critiquee, a vu l’accumulation de differentes lois qui nous conduisent a parler de dynamique legislative. Dans le cadre de ce memoire, il est interessant de faire un focus sur les lois NOTRe et MAPTAM.
La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la Republique vise avant tout a confier de nouvelles competences aux regions. Ce texte a egalement modifie le decoupage des regions et presente le nouveau calendrier electoral des elections regionales et departementales. La loi precise l’instauration du SRADDET qui sera detaille dans la partie suivante avec les cas Auvergne Rhone Alpes. Concernant les intercommunalites la loi indique qu’elles passeront de 5000 a 15000 habitants et seront organisees autour de bassins de vie. Inscrit ainsi dans la loi, le legislateur insiste sur cette logique d’organisation de la vie des populations. Or comme nous l’avons vu dans les parties precedentes, la logique politique semble un peu trop primer sur le reste. De nombreux elus avouent meme avoir fait ce choix par facilite de negociation politique. Enfin, la loi precise egalement un certain nombre de transfert de competences obligatoires aux Communautes de Communes et d’Agglomeration.
La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des metropoles a surtout clarifie les conditions d’exercice de certaines competences de differentes collectivites territoriales. La loi cree surtout le nouveau statut pour les metropoles afin de donner les moyens aux agglomerations de plus de 400 000 habitants de jouer entièrement leur role en matière economique, d’innovation et de transition energique entre autres. Plus specifiquement, l’article 26 de cette loi est specifique a la creation de la metropole lyonnaise et en precise tous les modes d’organisation et de gestion.
Cette loi cree egalement les poles metropolitains. Dans notre secteur, la CAPI fait partie du pole metropolitain lyonnais. Enfin, elle cree aussi les poles d’equilibre territoriaux et ruraux, qui ont vocation a etre un outil de cooperation entre EPCI sur les territoires situes hors metropoles, qu’ils soient ruraux ou non. Ils sont en quelque sorte le pendant des poles metropolitains. Neanmoins il n’en existe pas en Nord Isère.
Precisons pour terminer, que dans ces deux lois, il n’est a aucun moment fait mention de la notion de « territoires interstitiels ». On peut trouver cependant le terme « limitrophe » faisant davantage reference dans les textes au aspects regionaux que locaux.
Dans le livre Metropoles en chantiers , dès la preface, Marc Abadie et Pascal Fortoul notent que « les métropoles bouleversent la donne territoriale en […] rendant nécessaire l’avènement d’un pouvoir d’agglomération » . On comprend ainsi l’implantation forte d’une nouvelle collectivite dans le paysage institutionnel français qui va s’interconnecter, agir et influer sur les territoires qui l’entourent. Il est interessant de considerer « le fait métropolitain comme un mouvement de recomposition globale et continue du fait urbain, pénétré de toute part par des flux et sous-entendu, par des interdépendances multiples, qu’à tenté d’appréhender et donc de traduire le législateur à travers notamment la promulgation de la loi MAPTAM ».
Comme le rappellent David Le Bras, Natacha Seigneuret et Magali Talendier dans le livre : « les métropoles apparaissent désormais comme des acteurs majeurs de l’action publique, pleinement dépositaires des trois grands marchés urbains : le développement économique, le logement et les mobilités » . De ce fait, il est interessant de s’interroger sur ce nouveau fonctionnement definit par la loi MAPTAM. La France, est souvent mise en comparaison avec le modèle allemand et l’on peut penser que les dynamiques legislatives tendent a definir de puissantes regions pouvant avoir un poids international, a l’image des landers. Arrivant au terme des diverses reformes territoriales, il apparaît evident que les territoires vont entrer dans une phase de stabilisation et d’organisation. L’objectif des dernières lois de decentralisation est d’optimiser les metropoles car leur influence beneficiera aux territoires limitrophes. Comme nous pouvons le lire dans la loi MAPTAM : « […] la métropole rayonne sur son environnement régional, national et international et fonctionne en réseau avec les autres grandes villes et les villes moyennes qui l’entourent » . Par cette phrase, le legislateur nous demontre ainsi l’ambition de connecter les territoires entre eux et d’instaurer une veritable aire metropolitaine. La loi MAPTAM ne laisse neanmoins pas de cote les territoires ruraux.

Avenir et perspectives des nos territoires

Une collaboration necessaire a l’echelle des bassins de vie

Comme nous l’avons vu dans cette etude meme si de nombreux elus et acteurs des territoires interstitiels s’interrogent encore sur comment collaborer avec les metropoles, le phenomène semble de plus en plus inevitable. En effet, les populations qui habitent les territoires interstitiels sont de plus en plus mobiles et ainsi interconnectent les territoires entre eux. C’est pour cela qu’il est necessaire de voir la collaboration entre metropoles et territoires interstitiels a l’echelle des bassins de vie. Cette reflexion conduit a reflechir a l’organisation de la mobilite et de la proximite au sein des territoires mais aussi a analyser les differents flux qui les constituent. Enfin, notamment au travers de l’augmentation de leurs perimètres et de leurs competences, les intercommunalites ont toujours davantage de pouvoir ce qui necessite des analyses et des remises en cause des modes de scrutin actuels pour l’election des conseils intercommunaux.

Mobilité ou proximité ?

Initialement il n’etait pas prevu de parler de proximite et de mobilite en realisant cette etude. Cependant au fur et a mesure des lectures et de l’enquete de terrain il paraît evident que ces deux termes sont directement lies au territoire peri-urbain. Ainsi, il s’agit de comprendre si un territoire interstitiel a interet a developper plutot ses services de proximite ou l’accessibilite aux services des metropoles. Ces questions de mobilite et de proximite sont tout aussi centrales qu’elles font largement debats entre les elus et acteurs du Nord-Isère.
Ainsi Marie Christine Jaillet et Martine Berger l’ont largement identifie dans leur ouvrage Vivre les espaces peri-urbains :Apartir de ce texte on comprend qu’il est necessaire de developper la mobilite pour les espaces peri-urbains compte-tenu de la disparition ou de la rarete des services de proximite.
Neanmoins il est rare que des intercommunalites rurales ou peri-urbaines aient les moyens de developper des modes de transports consequents pour se rendre vers les metropoles. La voiture devient ainsi l’outil de mobilite par excellence. Cette demarche est d’autant plus complexe pour les Communautes de Communes qui ne disposent pas de la competence transport. Cependant, meme si les Communautes d’Agglomeration (telles que la CAPI ou les VDD en Nord-Isère) possèdent la competence, elles s’attèlent majoritairement aux deplacements internes. En effet, cela nous conduit a identifier deux types de mobilite. Dans un premier temps la mobilite interne concerne les deplacements au sein des intercommunalites. Puis la mobilite externe qui vise a se deplacer en dehors des frontières de l’intercommunalite. Comme nous le verrons dans la partie suivante, il existe de nombreux flux entre les intercommunalites du Nord-Isère et les metropoles lyonnaise et grenobloise. On constate donc que les elus devront se questionner sur les moyens a developper pour assurer une mobilité externe pertinente en fonction des besoins de la population.
Durant ce travail de recherche nous avons donc demande aux elus quelles étaient leurs stratégies en matière de proximité et de mobilité. L’objectif était avant tout d’analyser si les intercommunalites d’aujourd’hui privilégient plus le service de proximité ou son accessibilité via la mobilité.

Analyse des mouvements humains et des flux financiers

La question des flux est importante a analyser dans cette etude car elle va nous permettre d’apprehender vraiment quelles sont les inter-relations entre les metropoles et les territoires interstitiels. A travers tout le memoire nous avons justifie des differents positionnements de chaque intercommunalite vis-a-vis des metropoles. Grâce a cette partie nous allons pouvoir demontrer de manière factuelle si des relations existent. Ainsi, conscient de la dynamique des flux entre territoires interstitiels et metropoles, France Strategie a publie en novembre 2017 sur la Dynamique de l’emploi dans les metropoles et les territoires avoisinant. France Strategie a etablie son analyse en partant du constat que le pacte EtatMetropoles a reaffirme la necessite de renforcer les cooperations entre les metropoles et les territoires qui les entourent. Le premier constat evident concerne la metropole de Lyon qui a un effet d’entrainement notamment sur la dynamique d’emploi important sur les territoires environnant. C’est-a-dire que le Grand Lyon attire les travailleurs chez elle alors que la Metro a une dynamique differente. En effet, comme nous le demontre la carte n°1 Dynamique de l’emploi dans les metropoles et dans les territoires avoisinant : des situations differenciees, (disponible en annexe 7) les territoires environnant de la Metro ont une dynamique d’emploi plus favorable que la metropole elle-meme. Dans tous les cas ce constat nous amène a dire qu’il y a des flux entrant et sortant entre les territoires. A partir de la carte n°2 Les differentes perimètres des metropoles (disponible page 3), nous identifions clairement l’emboitement du perimètre des deux metropoles qui englobent le Nord-Isère. Les flux vont donc concerner en grande partie le Nord-Isère entre les deux metropoles. Ceci etant dit, les deux metropoles institutionnelles se situent a l’interieur d’un grand pole urbain qui est luimeme insere dans une aire urbaine beaucoup plus large. France Strategie identifie deux facteurs fondamentaux qui justifient les dynamiques metropolitaines existantes. Le premier repose sur la capacite pour la metropole d’avoir des echanges internationaux. Le second est lie a la disposition geographique des territoires qui peuvent beneficier entre eux de differents gains. Ces gains proviennent a la fois de la proximite avec les entreprises, de la concentration des emplois et des personnes a un meme endroit, le tout integre dans une strategie d’innovation et d’activite a fort contenu technologique. En effet, pour que les dynamiques se crees entre les territoires il faut que les entreprises et les personnes aient envie de s’y implanter. Plus la concentration est importante plus les interconnexions et les flux paraissent eleves. Meme si la majorite des emplois reste concentre au centre des metropoles, nous observons un fort taux de croissance dans les territoires peripheriques en pleine expansion. A ce titre Lyon fait partie des exceptions nationales qui affiche une croissance equivalente pour l’ensemble des perimètres qui l’entourent. France Strategie precise que Grenoble et Lyon ont une base de competitivite dans l’emploi très importante. Grâce a cela les deux metropoles ont une grande capacite a entraîner dans une dynamique positive les territoires qui les entourent et qui constituent un enjeu tout aussi important. Les metropoles qui partagent leur dynamisme avec les territoires limitrophes, c’est le cas pour le Grand Lyon et la Metro, se caracterisent par des zones d’emploi qui peuvent etre très eloignees des perimètres institutionnels de la metropole elle-meme. Ainsi les territoires proches s’inscrivent dans une logique de codeveloppement sur la construction economique globale de la metropole. Dans l’exemple de Lyon, l’effet local tire veritablement par le haut differentes zones d’emploi largement representees en Nord-Isère. Concernant la metropole grenobloise, qui comme nous le disions possède une dynamique d’emploi plus faible que celle de ses territoires avoisinant. Cela est dû a sa specialisation dans un secteur en particulier (recherche et nano-technologies), ce qui priorise davantage de diversite d’emploi dans les territoires avoisinant qui profitent des effets positifs et de l’influence de la metropole. France Strategie conclut sa note en indiquant que lorsqu’une metropole partage son dynamisme et ses performances avec ses territoires limitrophes, il est difficile de conclure strictement que cela resulte d’un effet d’entraînement.
Car en effet il est delicat aujourd’hui compte tenu de ce phenomène assez recent, de determiner si la metropole influe veritablement sur le tempo ou si elle reste influencee ellememe par un contexte regional et national favorable.

Divers scenarios envisages

Nous avons vu a travers les parties precedentes tous les constats qui peuvent etre fait sur les diverses collaborations, interconnexions et relations entre les territoires interstitiels et les metropoles a l’horizon 2050. Comme nous avons pu egalement le voir, les points de vue diverges sur ce sujet, et il convient ainsi de presenter differents scenarios qui sont envisageables concernant ces territoires. En outre, il s’agit d’interroger l’avenir de ces territoires en matière de developpement du fait metropolitain, mais aussi sur leur role a tenir sur les prochaines annees. Pour cela, nous avons choisi de presenter les travaux du CESER
Auvergne Rhone-Alpes qui a travaille sur cette question. Par consequent, il s’agit d’une projection de diverses evolutions possibles des territoires. Mais precisons bien que cela ne signifie pas que ces scenarios sont reels et vont se produire. Pour finir, le CESER impulse dans son rapport un point de vue dans l’interet des villes moyennes et territoires interstitiels plutot que des metropoles.

L’hypermétropolisation

Dans ce premier scenario, nous observons une continuite dans la concentration des emplois au sein des metropoles. Une hierarchie s’est peu a peu mise en place entre les agglomerations et les metropoles, qui se traduit par un affaiblissement a plusieurs niveaux des villes moyennes au profit des metropoles. La dynamique de concentration urbaine est largement presente pour affronter une concurrence mondialisee et les strategies locales existantes visent a combler des logiques de competition entre les metropoles. Ce scenario induit donc que les metropoles sont poussees a la mise en place d’un processus de concentration / specialisation de differentes activites. Les metropoles ont une strategie foncière et immobilière visant a attirer des entreprises internationales tout en recherchant l’innovation dans une demarche ecologique. Les metropoles prennent peu a peu l’habitude de collaborer entre elles, et signent diverses conventions pour cela. Il est precise que les metropoles sont trop occupees a reflechir leur attractivite a l’echelle mondiale, et ainsi ne se preoccupent guère des cooperations et relations avec les territoires locaux, qui pourraient pourtant consolider leur position internationale. De fortes tensions et contradictions apparaissent dans cette strategie metropolitaine, notamment sur les aspects fonciers. Une nouvelle economie est en plein essor et une partie de la population est confrontee a la precarite. De ce fait, les territoires interstitiels sont reduits au role d’hebergement pour le compte de la metropole, et les territoires encore plus eloignes meurent petit a petit en fonction des mouvements demographiques et de leur perte croissante d’attractivite.

 

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Table des matières
INTRODUCTION 
PREMIÈRE PARTIE
Les intercommunalites rurales et peri-urbaines en questionnement : vers le rurbain ?
I-Definitions et conceptualisation
1-Intercommunalites : une definition floue
2-Decrypter le rural, le peri-urbain et le « rurbain »
II-Des intercommunalites en perpetuel mouvement
1-Au travers de l’augmentation de leurs competences
2-Au travers de l’augmentation de leurs perimètres
3-Un developpement par poles d’excellence
III-La fracture territoriale : mythe ou realite ?
1-L’egalite des territoires
2-La vision des acteurs et des elus
DEUXIEME PARTIE
Vers un nouveau mode de gouvernance territoriale entre intercommunalites rurales ou periurbaines et metropoles
I-Des elus et des acteurs faces aux relations strategiques et politiques a adopter
1-Un positionnement difficile a cerner
2-Vers une augmentation de la collaboration
II-Injonctions de l’État a collaborer
1-Une dynamique legislative
2-Injonction a differentes echelles
3-Le rapport Cesarini et Vuilletet : vers une decentralisation en faveur du developpement des territoires interstitiels
TROISIÈME PARTIE Avenir et perspectives des nos territoires
I-Une collaboration necessaire a l’echelle des bassins de vie
1-Mobilite ou proximite ?
2-Analyse des mouvements humains et des flux financiers
3-Vers un changement des modes de scrutin
II-Divers scenarios envisages
1-L’hypermetropolisation
2-La regiopolarisation
3-Les territoires interstitiels
4-Une strategie renouvelee d’amenagement
III-L’intercommunalite : un outil temporaire voue a disparaitre ?
CONCLUSION

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