Vegetation des paturages de l’adamaoua (cameroun)

Les conditions climatiques du plateau de l’Adamaoua, son altitude qui restreint le développement des arbres, sa végétation naturelle dominée par la savane, la faible densité de sa population sont autant d’atouts qui font de ce plateau une région à vocation pastorale. Avec son cheptel d’environ 1 200000 bovins soit 28 % du total national, 118000 moutons et 68000 chèvres (I.R.Z./GTZ, 1989) et quelques milliers d’ânes et de chevaux, sur une superficie pâturable d’environ 6 130 000 hectares (SIPOWO, 1985), cette région est le berceau de l’élevage bovin au Cameroun.

Comme dans la plupart des milieux tropicaux, le système d’élevage est traditionnel et basé sur une exploitation collective des parcours naturels. Ceux-ci sont la base de l’alimentation des ruminants. Cependant, la productivité de ces parcours reste assez faible et la présence d’une saison sèche bien marquée réduit de manière notable leur valeur nutritive et leur utilisation optimale, créant ainsi de sérieux problèmes alimentaires. A cette contrainte climatique, entraînant la dégradation progressive des pâturages de bas-fonds où se concentrent de nombreux troupeaux à des charges incontrôlées, s’ajoute la mauvaise utilisation des autres parcours due à un certain nombre de paramètres. Ces facteurs sont : la présence de différentes ethnies avec leur mode de vie et d’exploitation de l’espace, les différents types d’éleveurs (éleveurs sédentaires, éleveurs nomades, agriculteurs-éleveurs, etc…), les perturbations dues à l’apparition de la mouche Tsé-tsé (glossine) dans certains secteurs du plateau de l’Adamaoua et d’autres facteurs secondaires (voies d’accès, reliefs, etc…). Ils font que la répartition du bétail est très inégale. En effet, les travaux de BOUTRAIS (1974, 1978, 1980 et 1983) ont montré que les zones envahies par les glossines: nordouest du plateau, autour de Tignère, vers l’ouest de N’gaoundéré et vers le sud et le centre (N’gaoundal), ont été lentement vidées de leur population et de leur élevage depuis 1955 (date de l’apparition des glossines). Ces populations, leurs troupeaux et leurs cultures se sont concentrés dans d’autres zones: alentour de N’gaoundéré (Nyambaka, Dibi, Tournigal) et de Tibati, zone nord de Meiganga (Mbarang, Fada, Djohong Ngaoui), extrême est du plateau (Komboul, Beka, Lokoti) et presque tout le secteur de Banyo jusqu’en 1979.

L’abandon de certaines zones et la concentration très élevée dans d’autres provoquent d’importantes modifications du milieu et en particulier de l’écosystème pâturé. En effet, une partie des formations naturelles sont sous-pâturées pendant que d’autres sont surpâturées. La végétation du plateau connaît donc depuis quelques années une régression de sa superficie pâturable (30 % environ selon LETOUZEY, 1968), notamment des surfaces fréquentées par les bovins. L’évolution de la végétation dans les zones actuellement surchargées se traduit par la dégradation de la flore herbacée, la dénudation du sol, l’érosion, l’envahissement des pelouses par les ligneux et par la diminution de la valeur pastorale (RIPPSTEIN, 1985).

Depuis 1976, l’éradication des glossines a été entreprise par la Mission Spéciale d’Eradication des glossines (M.S.E.G.) et se poursuit. Cette action d’éradication montre la volonté du gouvernement de repeupler les zones abandonnées (SIPOWO, 1981, 1982). La redistribution de la population et de ses activités dans ces zones et la modernisation du milieu rural sont un besoin urgent pour éviter le retour des glossines et des mêmes processus de dégradation. Pour atteindre ces objectifs une bonne politique d’utilisation de l’écosystème et de sa gestion s’avère nécessaire. Ceci ne peut se réaliser que sur la base des résultats concrets de recherches et de leur large vulgarisation.

SITUATION GEOGRAPHIQUE – RELIEF

L’Adamaoua Camerounais, d’environ 72000 km2 de superficie, est constitué dans sa grande partie (environ 60 000 km2 ) par un vaste plateau (MONNIER, 1959) d’altitude comprise entre 900 et 1500 m, avec des sommets atteignant 1800 m. Situé entre les 6e et 8e degrés de latitude Nord et les lOe et 16e degrés de longitude est, il occupe sensiblement le centre du Cameroun. Ce plateau est limité au nord par une falaise assez abrupte qui le sépare des vastes plaines de la Bénoué et du Faro représentées dans la région par la plaine Dourou et la plaine Koutine (qui ont des altitudes situées entre 500 et 800 m). Vers le sud et le sud-est, il s’infléchit progressivement; à l’est il s’étend au-delà de la frontière de la République Centrafricaine, à l’ouest au-delà de la frontière du Nigéria, au sudouest une autre falaise le sépare de la plaine Tikar (fig. 1). Une carte détaillée de la région (fig. 6) est présentée dans la deuxième partie de cette étude (cf II 1-2 p. 47).

Dans son ensemble, le relief du plateau est très tourmenté. De nombreuses rivières ont creusé de profonds talwegs qui donnent un paysage vallonné avec quelques larges vallées (Vina, Mbéré, Djerem, Meng, etc…).

LES DONNEES CLIMATIQUES

GENERALITES

L’alternance de saisons sèches et pluvieuses, la situation intertropicale, expliquent l’appartenance de l’ensemble du plateau de l’Adamaoua d’une part au domaine soudanien.et secteur soudano-guinéen (partie septentrionale), d’autre part au domaine centrafricain et secteur périforestier.(partie méridionale). En effet, l’altitude du plateau et son relief créent des conditions climatiques particulières caractérisées par :
– d’importantes précipitations annuelles (entre 1200 et 2000 mm) et un allongement de la saison pluvieuse (7 à 9 mois) ;
– une modération très sensible des températures (moyenne mensuelle de 20 à 26°C, moyenne mensuelle des températures minimales de 10 à 19°C et maximales de 27 à 34°C) par rapport à celles enregistrées dans les basses régions voisines;
– une élévation de l’humidité relative (70 à 90 % en saison des pluies, 40 à 50 % en saison sèche, en moyenne mensuelle) ;
– une évaporation moins forte en saison des pluies (65 mm, moyenne de la valeur totale dans le mois, en évaporation Piche), mais intense lorsque la pluviométrie est nulle (152 mm). A cette ambiance humide de l’Adamaoua, le Front Intertropical (F.I.T.) dans sa migration vers l’équateur, oppose de façon brutale une saison sèche dont les rigueurs sont typiquement soudaniennes (3 mois secs au sud du plateau, 5 mois au nord; l’humidité relative peut atteindre des minima absolus de l’ordre de 16 à 20 % entre décembre et février).

LES FACTEURS CLIMATIQUES

LA PLUVIOMETRIE 

C’est de loin le facteur climatique le plus important pour le développement de la végétation en zone tropicale sèche (CARRIERE, 1989), mais aussi dans le domaine soudanien. La quantité totale de pluie tombée tous les mois, tous les ans, de même que les moyennes mensuelles et annuelles pendant les quatorze dernières années (1978-1991) pour les principales agglomérations de l’Adamaoua (N’gaoundéré, Meiganga, Tibati, Banyo), ont été analysées. Des données obtenues, il ressort que la moyenne des quatorze dernières années est respectivement de 1479,1 ± 142,9 mm de pluie avec un coefficient de variation de 9,7 %, 1468 ± 178,0 mm avec 12,1, 1703,0 ± 218,1 mm avec 12,8 et 1627,1 ± 213,1 mm avec 13,1 pour N’gaoundéré, Meiganga, Tibati et Banyo. Ces résultats montrent de légères différences entre les localités; Tibati et Banyo ont une pluviosité supérieure à celle de Meiganga et N’gaoundéré. Ces différences sont cependant assez faibles : 13,8 % entre les deux  localités les plus extrêmes. RIPPSTEIN (1985) a obtenu des valeurs voisines: 1457,0 mm à N’Gaoundéré (moyenne 1975- 1984) et 1659,0 mm à Banyo (1978 1984). PAMO et YONKEU (1986) ont obtenu à la Station de Recherches Zootechniques de Wakwa (près de N’gaoundéré) une moyenne de 1706,2 ± 164,6 mm de pluie en 26 ans (1960-1985).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: CARACTERES GENERAUX DE LA REGION
1-1. SITUATION GEOGRAPHIQUE- RELIEF
1-2. LES FACTEURS CLIMATIQUES
1-3. GEOLOGIE, GEOMORPHOLOGIE ET SOLS
1-4. LES HOMMES ET LEURS ACTIVITES
1-5. LA VEGETATION
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE
11-1. L’ANALYSE PHYTOSOCIOLOGIQUE
11-2. STRUCTURE DE LA VEGETATION
11-3. BIOMASSE ET PRODUCTIVITE
11-4. DYNAMIQUE DES UNITES DE VEGETATION
TROISIEME PARTIE : LES RESULTATS
111-1. APERCU GENERAL SUR LES DONNEES DE L’ANALYSE FLORISTIQUE
111-2. LES GROUPEMENTS VEGETAUX DEFINIS
111-3. RELATION ENTRE LES GROUPEMENTS DEFINIS
111-4. DESCRIPTION DES UNITES DE VEGETATION DEFINIES
111-5. STRUCTURE DE LA VEGETATION
ill-6. BIOMASSE ET PRODUCTIVITE DE LA STRATE HERBACEE DES UNITES DE VEGETATION DEFINIES
III-7. DYNAMIQUE DES UNITES DE VEGETATION ET VALEUR INDICATRICE DES ESPECES
111-8. POTENTIALITES PASTORALES ET PROPOSmONS D’AMENAGEMENT ET D’AMELIORATION DES UNITES DE VEGETATION
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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