Variations de paramètres hématologiques et lipidiques au cours de la drépanocytose

Physiopathologie de la drépanocytose

     La physiopathologie relève de multiples altérations du couple membrane /hémoglobine. Cette physiopathologie est due à des phénomènes complexes faisant intervenir divers processus morbides liés à des altérations structurales, fonctionnelles de l’hémoglobine S et de la membrane cytoplasmique. Les répercussions principales de la modification qualitative de la chaîne β de la globine sont :
– la polymérisation intraérythrocytaire de la désoxyHbS. Celle-ci aboutit à la falciformation du globule rouge (drépanocyte) associée à une hémolyse chronique entrecoupée de crises et de troubles hémorrhéologiques.
– une diminution de la solubilité de l’hémoglobine
– une modification de la charge globale de l’hémoglobine S à l’origine de sa différence de migration à l’électrophorèse par rapport à l’hémoglobine normale A.
– une baisse de l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène [5].
Ces différents processus morbides impliquent la membrane cytoplasmique responsable de la morphologie, des fonctions et de la survie du globule rouge. Il faut noter que l’essentiel de la physiopathologie de la membrane du globule rouge tourne autour des phospholipides qui sont les constituants essentiels pour la stabilité structurale et fonctionnelle de la membrane érythrocytaire.

Les crises vaso-occlusives abdominales

     Les crises vaso-occlusives à expression abdominale sont observées surtout chez l’enfant et sont dues à des infarctus spléniques. Une crise vaso-occlusive peut être à l’origine d’un syndrome douloureux abdominal pseudo-chirurgical par ischémie mésentérique, mais cette complication grave est très rare chez l’adulte. Toute douleur abdominale chez l’homme doit donc être considérée en priorité comme potentiellement « chirurgicale » jusqu’à preuve du contraire, car les patients drépanocytaires sont particulièrement exposés au risque de lithiase vésiculaire pigmentaire pouvant se compliquer d’accident infectieux ou de migration lithiasique. Un ileus fonctionnel est souvent observé en cas de crise vaso-occlusive osseuse à localisation vertébrale, surtout si de fortes doses de morphine sont nécessaires pour calmer la douleur. Un échange transfusionnel permet parfois de lever l’hésitation diagnostique entre une urgence chirurgicale et une crise vaso-occlusive à expression digestive. L’amélioration rapide de la symptomatologie après l’échange plaide en faveur de la seconde hypothèse. Des crises vaso-occlusives hépatiques de pronostic sévère peuvent également survenir mais leur fréquence est rare [15]. Il faut également souligner la fréquence et la gravité des pyélonéphrites qui peuvent être à l’origine des douleurs abdominales fébriles et l’existence, plus rare, d’épisodes douloureux abdominaux en rapport avec un foie cardiaque en cas de cardiopathie drépanocytaire évoluée. Un syndrome douloureux abdominal peut également être en rapport avec une nécrose papillaire dont la survenue n’est pas rare au cours des syndromes drépanocytaires majeurs mais également au cours des formes hétérozygotes AS. Ces crises exposent à des accidents graves.

Réaction de Polymérisation en Chaîne (PCR)

     La PCR permet d’amplifier spécifiquement une région de l’ADN double brin de quelques centaines de paires de bases. Cet ADN (génomique ou ADNc) doit d’abord être séparé en simples brins (dénaturation à 95°C) pour servir de matrice. On ajoute à l’ADN de départ une large quantité d’amorces (oligonucléotides synthétiques complémentaires des deux extrémités de la région à amplifier) qui vont s’hybrider à 50-60°C environ avec la séquence complémentaire sur chacun des brins d’ADN, et les quatre dNTP qui serviront de substrats. On soumet le tout à l’activité d’une ADN polymérase (Taq polymérase) qui synthétise à 72°C un brin complémentaire à partir de l’extrémité 3’0H de l’amorce hybridée. On obtient quatre brins d’ADN. Le résultat de la PCR est qu’à la fin de n cycles, on dispose d’un nombre théorique d’amplicons de 2n spécifiques de la séquence encadrée par les amorces (si l’efficience est optimale ; en général le rendement est d’environ 70 %). Le prélèvement (biopsie) est effectué entre la 8eme et la 12eme semaine de gestation ou entre la 15eme et la 20eme semaine de gestation par amniocentèse.Elle utilise des sondes nucléotidiques de synthèse reconnaissant les séquences mutées et normales. Le diagnostic est effectué après amplification génique de l’ADN de la séquence correspondant à la mutation. Cette technique est utilisée dans le diagnostic anténatal de la drépanocytose. En fait le diagnostic anténatal de la drépanocytose n’a de sens que si les parents décident d’une interruption de la grossesse quand l’enfant est porteur d’une forme grave de la drépanocytose [45].

Evaluation du cholestérol LDL

     Dans les laboratoires, son taux est calculé. Toutefois le dosage du LDL direct donne des valeurs plus précises. La formule de FRIEDWALD [29] permet ainsi de calculer le taux, à condition que les triglycérides soient inférieurs à 4g/l et qu’il y ait absence de chylomicrons. Plusieurs études artériographiques ont montré qu’une diminution significative des taux de cholestérol total et de cholestérol des LDL, est associée à une diminution de l’apparition de nouvelles lésions d’athérosclérose, à un ralentissement de la progression et même à une régression des lésions préexistantes [43].

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Table des matières

Introduction
I) Première partie : Généralités sur la drépanocytose
I.1. Historique
I.2) Epidémiologie
I.3) Génétique
I.3.1. Mode de transmission
I.3.2. Génétique moléculaire
I.3.3. Polymorphisme génétique
I.4) Physiopathologie de la drépanocytose
I.4.1. La gélification de l’hémoglobine S
I.4.2. La modification de la membrane érythrocytaire
I.4.3. Falciformation et déshydratation du globule rouge
I.4.4. Interaction des globules rouges drépanocytaires avec l’endothélium vasculaire
I.5) Symptomatologie de la drépanocytose
I.5.1. Les syndromes drépanocytaires
I.5.1.1. La drépanocytose homozygote
A) La phase stationnaire
B) La phase de crise
B.1) Les crises vaso-occlusives
a) Les crises vaso-occlusives osseuses
b) Les crises vaso-occlusives abdominales
c) Les crises vaso-occlusives graves
a) Les déficits neurologiques et sensoriels
b) Le syndrome thoracique aigu
c) Le priapisme
d) D’autres accidents vaso-occlusifs graves moins fréquents peuvent être observés
B.2) Les infections
B.3) Aggravation de l’anémie chronique
C) Les complications chroniques
I.5.1.2. Les hétérozygotes composites
A/ Les hétérozygotes composites SC
B/ Les hétérozygotes composites Sβ thalassémie
B.1) La forme Sβ0 thalassémie
B.2) La forme Sβ+ thalassémie
I.5.2. La drépanocytose hétérozygote
I.6) Diagnostic biologique
I.6.1. L’hémogramme
I.6.2. Test d’EMMEL ou test de falciformation
A/ Principe
B/ Résultats
I.6.3. Test d’ITANO ou test de solubilité
A/ Principe
B/ Résultats
I.6.4. L’électrophorèse de l’hémoglobine
A/ Principe
C/ Résultats
I.6.5. L’isoélectrofocalisation
I.6.6. Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC)
I.6.7. Réaction de polymérisation en chaine (PCR)
I.6.8. Bilan d’hémolyse
I.7) Principe de prise en charge
I.7.1. Suivi médical
I.7.2. Traitement
I.7.2.1. Traitement des crises
a) Traitement de la crise douloureuse drépanocytaire
b) Traitement des infections
c) Traitement de l’anémie aigue
d) Traitement des accidents vaso-occlusifs graves
I.7.2.2. Traitements des complications
I.7.2.3. Les mesures préventives
a) La réhydratation
b) Prévention des infections
c) Autres mesures préventives
I.8) Perspectives thérapeutiques
I.8.1. Le traitement à l’hydroxyurée
I.8.2. La transplantation médullaire allogénique
I.8.3. La thérapie génique
I.9) Pronostic
II) Etude des paramètres lipidiques dans la drépanocytose
II.1. Les lipides membranaires
a) Le profil normal
b) Le profil drépanocytaire
II.2. Les lipides circulants
II.2.1. Le cholestérol
II.2.1.1. Dosage du cholestérol total
II.2.1.1.1. Méthodes anciennes
II.2.1.1.2 Méthodes actuelles
a) Méthodes enzymatiques
b) Méthodes chromatographiques
II.2.1.2. Dosage du cholestérol HDL
II.2.1.3. Evaluation du cholestérol LDL
II.2.2 Les triglycérides
II.2.2.1. Dosage des triglycérides
II.2.2.1.1. Méthodes non enzymatiques
II.2.2.1.1.1. Méthode de Van Handel et Zilversmit (1957)
II.2.2.1.1.2. Méthode de Kessler et Lederer (1965)
II.2.2.1.1.3. Méthode de Pays et Coll. (1967)
II.2.2.1.2. Méthodes enzymatiques
II.2.2.1.2.1. Méthode de O. Wieland (1957)
II.2.2.1.2.2. Méthode enzymatique en UV
II.2.2.1.2.3. Méthode de Fossati (1982)
II.2.3. Les phospholipides
II.2.3.1. Dosage des phospholipides
II.2.4. Les autres paramètres lipidiques pouvant compléter le bilan systématique
II.2.4.1. Les acides gras non estérifiés
II.2.4.2. Les apoprotéines AI et B
II.3. Paramètres lipidiques et drépanocytose
III) Protéines de l’inflammation
III.1. La protéine C réactive (CRP)
III.2. Le fibrinogène
Deuxiéme Partie : Travail expérimental
I) Méthodologie
I.1. Le type d’étude
I.2. Le cadre d’étude
I.3. Les Sujets
I.3.1 Les malades
I.3.2 Les témoins
I.4. Les prélèvements
I.5. Les variables étudiées
I.5.1. Les variables biologiques
a) L’hémogramme
b) Dosage de la fibrinogénémie
c) Détermination de la cholestérolémie totale
d) Détermination de la HDL-cholestérolémie
e) Détermination de l’indice d’athérogénicité
f) Dosage de la triglycéridémie
I.6. Analyse statistique
II. Résultats
II.1. Les paramètres épidémiologiques
II.1.1. L’Age
II.1.2. Le sexe
II.2. Les paramètres biologiques
II.2.1. Les paramètres hématologiques
II.2.2. Les paramètres biochimiques
III. Discussion
1) Population d’étude
2) Les paramètres hématologiques
a) Comparaison entre les drépanocytaires homozygotes et les témoins
b) Comparaison entre les drépanocytaires hétérozygotes et les témoins
c) Comparaison entre les drépanocytaires homozygotes et hétérozygotes
3. Les paramètres lipidiques
a) Comparaison entre les drépanocytaires homozygotes et les témoins
b) Comparaison entre les drépanocytaires hétérozygotes et les témoins
c) Comparaison entre les drépanocytaires homozygotes et hétérozygotes
4. Les protéines de l’inflammation
5. Relations entre les différents paramètres
Conclusion
Références bibliographiques

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