Valorisation du quartier de la Porte de Clignancourt Vers une amélioration du cadre de vie

Dans le cadre de l’exercice qu’est le stage de découverte de 3ème année au Département Aménagement de l’école Polytechnique de l’université de Tours, le rapport suivant présentera les résultats d’une étude sur un sujet issu du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la ville de Paris : la valorisation de la porte de Clignancourt. Le quartier de la porte de Clignancourt se situe sur la ceinture parisienne, au Nord-ouest du 18ème arrondissement de Paris et à la limite sud de la commune de Saint-Ouen. Le quartier se développe en périphérie de la ville de Paris entre le boulevard Ney (boulevard des maréchaux) et le boulevard périphérique (limite physique entre Paris et sa banlieue proche). Ce secteur du 18ème arrondissement se trouve à l’emplacement des anciennes fortifications Thiers de Paris.

Le développement du quartier de la porte de Clignancourt a été véritablement marqué par son histoire qui commence pendant la période de l’entre-deux-guerres où il devient un quartier d’habitat social comme beaucoup de quartier de la périphérie nord de Paris. On peut citer pour exemple le quartier de la porte Pouchet dans le XVIIe arrondissement de Paris.

De par son emplacement, le territoire est rendu accessible par le boulevard périphérique et constitue une des portes majeures d’accès à Paris intramuros. Grâce à cet emplacement stratégique, le territoire étudié fait partie des onze sites prioritaires du Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU) de la ville de Paris, où il est défini comme étant une Zone Urbaine Sensible (ZUS). En mars 2002, la ville de Paris signe un contrat avec plusieurs partenaires : l’Etat, la Région, la Caisse des Dépôts, le F.A.S.I.L.D. (devenu l’Acsé ), pour agir sur 11 sites prioritaires. Ce projet sera dès lors connu sous l’appellation Grand Projet de Rénovation Urbaine (GPRU). Il a pour but d’améliorer les conditions de vie des quartiers périphériques. Au programme de cette opération : des travaux, des aménagements, des actions en faveur de la sécurité et de la propreté, des échanges avec les communes voisines, etc… . Le GPRU de Paris concerne près de 200 000 habitants et 7 arrondissements. La question de la revalorisation du quartier de la Porte de Clignancourt est abordée depuis plusieurs années déjà par la mairie de Paris mais n’a pas encore aboutie. Néanmoins, pendant cette période, des études ont été réalisées pour une meilleure connaissance de cet espace de vie par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur).

Partant des éléments apportés par ces études, ainsi qu’un travail sur le terrain, suivi d’une analyse des différentes données collectées entre octobre 2012 et avril 2013, le présent rapport a été préparé avec l’intention de répondre à la question suivante : Par quels moyens peut-on mettre en valeur le quartier de la porte de Clignancourt ? Pour améliorer la qualité du cadre de vie…

Le but de ce rapport est d’émettre des propositions répondant à la problématique énoncée ci-dessus en partant de l’exercice du diagnostic orienté. De ce fait, dans le cadre de ce projet, l’étude du quartier de la porte de Clignancourt s’est faite en tenant compte de sa proximité avec la commune de Saint-Ouen et surtout en considérant les activités partagées par ces deux territoires. Cette démarche inclut à la zone d’étude, le quartier des Puces-rosiers, au sud de la municipalité de Saint Ouen limitrophe du quartier de la porte de Clignancourt. Ce rapport sera organiser sous la forme suivante : tout d’abord une définition du terrain d’étude par la compréhension des données caractéristiques générales du quartier, ensuite une présentation d’un pôle économique ayant une forte influence sur le fonctionnement du quartier : le marché aux puces de SaintOuen. Puis on verra en quoi ce quartier est une interface entre deux territoires communaux. Et enfin, on verra les moyens qui seront nécessaire pour permettre une meilleure insertion du quartier dans l’arrondissement, donc dans la ville de Paris.

Caractéristiques générales du quartier

Un important travail de terrain a été nécessaire afin de mieux appréhender ce sujet. Même si au départ, la zone privilégiée était celle située entre les deux boulevards (le boulevard Ney et le boulevard Périphérique), il a très rapidement été primordial de redéfinir le terrain d’étude. Et pour cela, il a fallu déterminer de façon précise les limites de ce territoire et définir par des analyses de données et des observations les spécificités du quartier de la Porte de Clignancourt. C’est ainsi que les caractéristiques qui suivent ont pu être déterminées.

Histoire du quartier

Le début du XIX siècle correspond à une intense période de mutation économique et urbaine pour les villages ruraux autour de Paris, notamment pour ceux du Nord de Paris, sous l’effet de l’industrialisation. Ce bouleversement sociétale va être à l’origine de grands changements rapides, dans les paysages du nord parisien, et plus spécialement dans la Plaine Saint-Denis.

Le contrecoup de cette industrialisation des communes proches de Paris, associée à la construction de l’enceinte fortifiée de Thiers en 1841, participe à l’évolution rapide de celles-ci qui se retrouvent ainsi dans l’orbite de Paris. De plus, l’ouverture de la Gare du Nord, en 1846 va conduire à un accroissement de la population locale. A l’époque la commune de Montmartre accueille un flux important d’habitants venus travailler dans la capitale mais ne pouvant s’y loger pour des  raisons financières.

On avait essentiellement une population d’ouvriers, de cabaretiers, de meuniers et d’artistes. La progression rapide de l’urbanisation de Montmartre ainsi que des autres communes proches de la capitale va induire une extension urbaine de l’agglomération parisienne. Sous Napoléon III, Haussmann entreprend les travaux qui vont permettre de rattacher à Paris, les communes situées entre les limites parisiennes et l’enceinte de Thiers. Dès lors, on parle des arrondissements de Paris, avec l’exemple du XVIIIe arrondissement qui correspond à la réunion d’une partie des communes de La Chapelle et de Montmartre. Le XVIIIe arrondissement est alors formé de quatre quartiers que sont : la Goutte d’Or, les Grandes Carrières, La Chapelle et Clignancourt. L’autre partie de la commune de Montmartre, hors des limites de l’enceinte de Thiers, sera rattachée à la commune de Saint-Ouen. Les grands travaux de Haussmann vont achever de modifier le quartier de Clignancourt entre 1863 et 1869, par la construction du Boulevard Ornano qui constitue une percée permettant un accès facilité au centre de Paris. Ce dernier ajout durant les grands travaux est à associer à l’identité du quartier de Clignancourt comme porte d’entrée dans Paris, par le Nord. Toutes ces opérations pour canaliser l’extension de Paris génèrent l’arrivée de nouvelles classes sociales qui donneront la population actuelle de la Porte de Clignancourt.

Caractéristiques de la population

Le quartier de la Porte de Clignancourt s’étale sur 43 hectares et concentre 7.6% de la population totale du XVIIIe arrondissement, soit environ 12 700 habitants en 2009. Pour l’essentiel, il s’agit de familles d’ouvriers et d’employés avec une part non négligeable de cadres. Ces salariés représentent 71% de la population active du quartier. Ce regroupement de personnes de catégories socio-professionnelles bien définies, permet une bonne mixité sociale au sein de ce quartier.

Malgré tout, le quartier se caractérise par une forte présence de familles et notamment de foyers monoparentaux, soit 43% de la population. La part de jeunes est également assez importante, de l’ordre de 32% dans le quartier. On obtient ainsi pour la porte de Clignancourt un âge moyen de 39 ans.

Comme il a été signalé au début de ce document, le quartier de la porte de Clignancourt fait partie des quartiers prioritaires (pour la politique de la ville) de la commune de Paris. Sa définition en tant que ZUS est basée sur les indicateurs de précarité : revenu moyen et part de bénéficiaires du RMI . On peut d’ailleurs préciser que 33% de la population vit sous le seuil de pauvreté (contre 11% dans le XVIIIe arrondissement de Paris) avec 15% de la population bénéficiant de le CMU-C (en 2009 contre 6% à Paris), tandis que les bénéficiaires du RMI représentent 16% des ménages pour 5% dans le XVIIIe. Toujours dans cette logique, les études ont montré que seuls 51% des ménages étaient imposables, soit un pourcentage inférieur de 15 points, en comparaison avec la strate . En effet, le revenu moyen annuel de la population locale est de 22 330€, soit quelques milliers d’euros en dessous du revenu moyen annuel de la strate. Enfin, on note un taux de chômage de 18% dans le quartier, ce qui est supérieur de 5 points, par rapport à la strate. Tout cela, nous permet de conclure sur la précarité de la situation d’une partie de la population du quartier. Pourtant, on aura tendance à décrire le quartier de la porte de Clignancourt comme étant un quartier populaire appartenant à Paris depuis les grands travaux d’Haussmann, ce qui lui a conféré l’image qu’on lui connait actuellement, qui est essentiellement résidentielle. Néanmoins, pour mieux appréhender les différentes facettes du quartier de la porte de Clignancourt, il nous faut tenir compte de ses caractéristiques urbaines comme : la diversité des établissements et des équipements, son aménagement, etc…

Caractéristiques urbaines 

Importance du logement social 

Une étude faite par l’APUR (en 2010) a montré que la majorité du parc locatif du quartier était social, 47% constituant des logements de type HLM. Ces logements sociaux ont été pour la plupart construits entre les années 1920-1930 et 1960-1970. On retrouve parmi ces habitats sociaux, des Habitats Bon Marché (HBM ; cf. Index des sigles) qui bordent le boulevard des maréchaux. L’ensemble de ces logements sociaux est géré par un bailleur unique, Paris Habitat. On retrouve également d’autres logements de type privé gérés par des bailleurs comme : EFIDIS.

Dans les années 1980, suite à la construction de la cité universitaire (une antenne de l’université Paris Sorbonne), un autre bailleur apparait sur le marché local : le CROUS de Paris. Outre cela, le territoire présente la particularité d’héberger des équipements ayant une forte emprise foncière comme l’hôpital Bichat (Porte de Saint-Ouen), et les boulevards Ney et Périphérique.

Multitude des équipements 

Dans le quartier, on comptabilise deux complexes sportifs majeurs dont l’usage est destiné partiellement au quartier. Ces deux complexes se complètent par les activités qui y sont proposées. Dans le complexe Bertrand Dauvin situé Rue Binet, la Mairie de Paris met à disposition de la population : une piscine, une piste d’athlétisme, un terrain synthétique de football, deux gymnases (accessibles aux handicapés), un parcours de santé, sans oublier trois courts de tennis éclairés. Quant au second complexe situé Rue Cocteau, on trouve un stade doté d’une tribune de 1000 places, deux terrains de football, deux gymnases, trois courts de tennis et un mur d’escalade extérieur. La majeure partie des pratiques sportives dans ces deux complexes est soumis à l’adhérence à un club ou à une association sportive. D’ailleurs on retrouve sur le territoire un nombre conséquent d’associations, tous centres d’intérêt confondus.

Outre ces équipements sportifs, on retrouve des équipements d’enseignement comme le groupe scolaire Binet, le collège Utrillo, le lycée Rabelais et l’antenne universitaire de Paris Sorbonne.

Ces deux éléments que sont la richesse, en nombre des équipements tant sportifs qu’éducatifs ainsi que la forte présence du monde associatif sont des atouts non négligeables du quartier que la ville de Paris souhaite précisément conserver. Néanmoins, sur le plan économique, le quartier accueille peu d’entreprises. Les seuls commerces qu’on retrouve sur le territoire sont pour l’essentiel des commerces de proximité. Quelques actions pour qualifier et diversifier l’offre commerciale ont été mises en place pour permettre la résorption de la vacance des locaux. Le manque d’entreprises, créatrices d’emplois dans le quartier, nuit fortement à son développement. Un autre point portant préjudice au quartier est la présence par endroit de la toxicomanie et de la prostitution dans l’espace public. Tous ces éléments jouent un rôle dans le développement du sentiment d’insécurité chez les habitants. Suite à l’étude de l’ensemble des données énoncées précédemment, on arrive à définir les objectifs suivants pour répondre à la question de la « Valorisation du quartier de la Porte de Clignancourt » :

➢ Permettre le développement économique et culturel du quartier
➢ Désenclaver le quartier pour permettre une meilleur distribution des flux
➢ Offrir une image plus attractive à cette interface .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. CARACTERISTIQUES GENERALES DU QUARTIER
1.1. HISTOIRE DU QUARTIER
1.2. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION
1.3. CARACTERISTIQUES URBAINES
1.3.1. Importance du logement social
1.3.2. Multitude des équipements
2. UN SITE PARTICULIER : LES PUCES DE SAINT-OUEN
2.1. PRESENTATION DU MARCHE AUX PUCES
2.1.1. Marché Aux Puces de Saint-Ouen ou les Puces de Clignancourt
2.1.2. Un patrimoine culturel
2.1.3. Un potentiel économique pour Paris Métropole
2.2. MANQUE DE LISIBILITE
2.2.1. La lisibilité du site
2.2.2. La circulation sur le territoire du marché
2.2.3. La forte dépendance météorologique du marché
2.3 MODIFIER LE FONCTIONNEMENT DES AXES MAJEURS
3. LA PORTE DE CLIGNANCOURT : UN QUARTIER, UNE INTERFACE
3.1. PRESENTATION DE L’INTERFACE
3.1.1. Un carrefour d’échange et de passage
3.1.2. Des coupures urbaines : le boulevard périphérique et le boulevard des maréchaux
3.1.3. Des espaces singuliers : les mails
3.2. CIRCULATION ET STATIONNEMENT
3.2.1. La circulation dense
3.2.2. Le stationnement
3.2.3. La Redéfinition et réaménagement des espaces verts du quartier
3.3. CREER UN LIEU D’ECHANGE
3.3.1. Le réaménagement des mails en espace de détente
3.3.2. Le réaménagement des espaces « verts »
4. INSERTION DU QUARTIER DANS LA VILLE
4.1. ACCESSIBILITE DU QUARTIER
4.2. DEVELOPPEMENT DES MODES DE TRANSPORT ALTERNATIFS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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