Valorisation du front de mer de Donville les Bains

«On reste médusé devant le paradoxe de ces millions de touristes qui fuient leur ville parce qu’elle est surpeuplée, bruyante, polluée et qui viennent chercher dans telle ou telle station leurs deux semaines parfois au moins aussi surpeuplées, embouteillées, bruyantes et polluées, la seule différence étant qu’il faut payer -et généralement fort cher- pour ce privilège .On va sur la côte pour «changer d’air» et on y reconstitue la ville avec ses immeubles, ses autoroutes, ses foules, ses stress. Il faut vivre avec son temps, disent les promoteurs » .

( BAVOUX J. J, 1997.- les littoraux français, Paris, Armand Colin édit., p.160 )

L’essor des stations balnéaires en France est relativement récent. Ce développement prend place avec la naissance et la croissance de la société industrielle au XIXème siècle. Les considérables progrès techniques de cette période donnent lieu à une urbanisation trop rapide et fortement axée sur le développement économique. Beaucoup de stations balnéaires n’offrent alors pas vraiment de dépaysement par rapport aux villes, comme souligne Jean Jacques Bavoux, mais cultive un tourisme de masse destructeur de ces paysages naturels fragiles.

Heureusement, la prise de conscience de l’importance de la préservation de l’environnement évolue progressivement dans la société et ces espaces naturels sont de plus en plus protégés. Ce projet a pour objectif de valoriser le front de mer de Donville lesBains en y intégrant pleinement cette notion de préservation des espaces naturels. L’atout majeur de la commune est sa plage. Mais depuis l’époque des premiers congés payés la configuration du bord de mer n’a guère évolué. Dès lors, il apparaît logique que la valorisation de ce potentiel se fasse par un aménagement de cet espace. Cette reconquête passe par la conservation des atouts de cet environnement remarquable tout en l’enrichissant par de nouveaux usages «conviviaux ou récréatifs.

La commune de Donville les Bains, diagnostic

Situation géographique et climat

La commune de Donville les Bains est située en Basse Normandie, au sud-ouest du département de la Manche, à l’extrémité de la région naturelle du Cotentin. Elle prolonge au nord la ville de Granville et clôture au sud la côte des havres. Limitée à l’ouest par la mer, à l’est par la petite rivière le Boscq, elle se distribue en deux parties égales de part et d’autre de la rue principale : la route de Coutances. Sa superficie et de 275 hectares dont l’urbanisation est limitée par la directive européenne Natura 2000 et la loi de préservation du littoral. Avec Granville elle ferme au nord la baie du Mont Saint Michel. Son estran à pente très faible lui permet de bénéficier des plus fortes marées d’Europe pouvant atteindre un marnage de 14 mètres lors des plus forts coefficients. Le front de mer est une vaste plage de sable d’environ 2 km qui s’achève au sud sur une falaise de schiste. Elle est considérée comme une station balnéaire depuis 1967. Donville les Bains bénéficie d’un climat océanique du à sa situation géographique sur la côte de la Manche. Grâce à son positionnement à l’abri au nord du cap de Granville et au fond du golfe formé par la Normandie et la Bretagne, elle est relativement protégée des tempêtes et du vent et elle bénéficie de températures clémentes. La température annuelle moyenne est de 11,4°C., les températures maximales moyennes de juillet – août sont de 21°C et minimales moyennes en janvier – février de 3°C ; ces températures sont révélatrices de la douceur du climat. Granville, sa voisine et consœur climatique, fut qualifiée par le Nouvel Observateur de « station balnéaire où il fait le plus moche » en référence à son relatif faible ensoleillement de 1763 heures par an, il est vrai que le Cotentin fait partie avec certaines régions du centre Bretagne et du nord de la France des régions les moins ensoleillées de France. Quant aux précipitations, elles sont de l’ordre de 600 mm par an ce qui la situe dans la moyenne nationale.

Une organisation urbaine spontanée

Le tourisme de bord de mer se développe en France suite à la révolution industrielle. Cette période constitue un changement dans les sociétés, de nouveaux besoins et de nouvelles habitudes apparaissent. Les villes d’Europe occidentale sont sans cesse exposées à la pollution. Peu à peu, le besoin de changer d’air, de retrouver un contact avec la nature fait son chemin, c’est à cemoment-là que commence l’essor des stations balnéaires en France. Donville les Bains (tout comme d’autres communes littorales) voit sa population estivale augmenter chaque année. Ce phénomène va s’accroitre avec la construction de la voie de chemin de fer ParisGranville sous le second empire. L’urbanisation de la commune va se développer rapidement pour recouvrir la quasi-totalité du territoire. Cette urbanisation accélérée va donner à la commune un caractère essentiellement pavillonnaire et résidentiel. Quelques commerces de proximité s’organisent le long de la route de Coutances, leur disposition ne permet cependant pas de qualifier cette zone de centre-bourg, Donville est marquée par son absence de bourg véritable. On y trouve une seule entreprise Agrex de 19 employés. L’activité principale n’est clairement pas là, le fait que 81% des actifs donvillais travaillent ailleurs que dans la commune le montre bien. Donville est marqué par sa part importante de résidences secondaires. On remarque sur le graphique 1 que la proportion de résidences secondaires et de logements occasionnels par rapport aux résidences principales augmente sensiblement entre 1968 et 2009. Aujourd’hui, près d’un quart des résidences de Donville les Bains sont secondaires et ce phénomène a tendance à augmenter. Une trop forte importance de ce type de logement peut être néfaste et peut non seulement inhiber l’activité de la commune hors de la saison estivale mais aussi nuire àleur diversité, un des moteurs du développement territorial.

Aujourd’hui, la politique de développement urbain de la commune est plus axée sur le cadre de vie des habitants et le tourisme. Donville souhaite conforter son image de station balnéaire en diversifiant ses équipements touristiques tout en préservant sa qualité paysagère.

Un déséquilibre démographique

La population de Donville les Bains est stable sur le long terme. De 1968 à 2011 elle ne varie que de quelques centaines d’habitants sans subir de grandes disparités entre ces deux périodes. En 2009, la ville compte 3269 habitants à l’année selon l’INSEE. Sa densité est de 1188,7 hab. /km², bien que légèrement inférieure, elle reste dans des valeurs similaires à d’autres communes littorales comme Saint Nazaire (1418 hab. /km² pour 65 868 habitants), Saint Malo (1286 ,1 hab. /km² pour 47 045 habitants) ou sa voisine Granville (1297,7 hab. /km² pour 12 000 habitants). Elle est nettement au-dessus de la moyenne nationale (101,6 hab. /km²). En tant que station balnéaire, Donville voit sa population doubler durant la période estivale.

Entre 1999 et 2009, l’effectif de personnes de 45à plus de 75 ans augmente. En particulier la population des plus de 75 ans puisqu’elle croît d’approximativement 33%. Parallèlement, les habitants de 0 à 44 ans diminuent. On assiste à un net vieillissement de la population illustré également par le taux de retraités de la commune s’élevant à 44% en 2009 (Source INSEE) et ayant ces dernières années, tendance à augmenter.

On peut facilement supposer que des retraités non originaires de la commune sont attirés par le bord de mer et la qualité de vie que peut offrir Donville les Bains. La hausse de la demande en logement fait dans le même temps augmenter le prix du foncier. Ceci peut en partie expliquer la diminution de la population jeune de Donville qui n’aurait plus les moyens de s’y installer et serait contrainte d’aller habiter dans la périphérie de l’agglomération granvillaise où le logement est plus abordable. Le vieillissement de la population entraîne une certaine perte de dynamisme. Dans le même temps, les retraités favorisent aussi une certaine économie du territoire. En consommant et vivant sur la commune ils créent une activité,leur pouvoir d’achat n’est pas négligeable, leur revenus représente en effet 40,9% des revenus totaux des ménages de Donville. (Source INSEE) .

Un tourisme populaire

Dans ses premières années, la fréquentation des stations balnéaires est spécialisée, « réservée » aux classes sociales les plus aisées. Aujourd’hui, il existe toujours des stations destinées à un public restreint disposant de revenus élevés mais le tourisme balnéaire n’est désormais plus exclusif à ce type de population. Les personnes de revenus modestes peuvent également partir en vacances au bord de la mer. Les activités de Donville n’indiquent pas nécessairement un tourisme orienté vers des populations aisées mais un public plus modeste. On peut y trouver un camping 3 étoiles comme un centre de thalasso thérapie/hôtel, mais surtout de nombreux gîtes et chambres d’hôtes. Ses commerces de quartiers sont accessibles à toute population, il n’y a pas de boutiques haut de gamme. Le tourisme à Donville est plus populaire qu’à Granville sa voisine, on trouve là-bas des hôtels et des commerces plus luxueux.Donville et Granville sont très liées notamment par leur proximitéLeur tourisme n’est donc pas exclusivement propre à chaque commune mais les populations sont susceptibles d’évoluer sur ces deux territoires.Ce tourisme n’est pas comparable à celui des littoraux plus au sud tant dans son attractivité que dans ses infrastructures. Son public potentiel se situe à proximité, c’est-à-dire principalement dans le quart nord de la France et dans le sud de l’Angleterre. Les destinations estivales les plus prisées sont souvent les plus chaudes. Situé dans le nord de la France, Donville n’en fait pas partie.

Une intercommunalité ouvrant des opportunités 

La présence d’une intercommunalité est importante à prendre en compte dans notre analyse.Elle est composée de 33 communes de petites tailles donc proches.Le déplacement de l’une à l’autre est ainsi relativement rapide et facile. Leurs activités respectives se complètent entre elles,

Leur complémentarité aide au développement économique de chacune et implique un flux constant de personnes. Cette intercommunalité prend son importance dans le fait qu’il est certain que, non seulement Donville est régulièrement au minimum traverséemais elle est également assez rapidement accessible pour les communes alentours. Un réaménagement adéquat du front de mer de Donville les Bains pourrait tout à fait attirer ce flux de personnes, le stabiliser et le fidéliser. La proximité des autres communes assure une population potentielle pouvant se déplacer sans trop de contraintes de distance jusqu’à Donville. Ce phénomène est accru par le caractère frontalier de Donville et Granville, cette dernière est en effet la commune la plus importante de l’intercommunalité. C’est d’abord la plus peuplée (12 000 habitants), son centre-ville ainsi que son centre historique, uniques dans l’agglomération, créent son attractivité. Aussi, les flux domicile/travail de l’intercommunalité convergent vers Granville. Sur 7300 actifs, 4300 proviennent des communes avoisinantes. Granville est le territoire le plus actif, le plus peuplé et le plus prisé du bassin granvillais.

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Table des matières

Introduction générale
1. La commune de Donville les Bains, diagnostic
a. Situation géographique et climat
b. Une organisation urbaine spontanée
c. Un déséquilibre démographique
d. Un tourisme populaire
e. Une intercommunalité ouvrant des opportunités
f. Un patrimoine attractif
g. Des ressources naturelles à mettre en valeur et à préserver
2. Diagnostic ciblé
a. Un front de mer à valoriser
b. Les différentes activités présentes sur le site lui donnent de la matière
c. Une zone naturelle soumise à un règlement particulier
3. Enjeux
a. La mise en avant du développement local durable et de la préservation de l’environnement
b. Reconquête de la promenade du front de mer
c. Mettre en valeur des usages qui existent déjà
d. Développer un projet d’art public qui révèle le site en impliquant une équipe artistique
e. Créer l’attractivité pour plusieurs types de population
f. Appropriation du nouvel aménagement par les potentiels usagers
4. Projet
a. Un espace de détente
b. Le café/bar dansant
c. Un projet d’art public
d. Un éclairage à l’énergie renouvelable
e. La cinquième zone
Conclusion générale
Bibliographie

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