Valorisation de l’histoire et du patrimoine des coopératives agricoles

Le mouvement coopératif : dès l’origine, une alliance entre pratique et théorie

   La coopération est avant tout un état d’esprit, une tendance humaine, voire une philosophie de vie. Elle trouve dans la formation de coopératives son expression économique. Avant même d’exister, l’entreprise coopérative est une utopie qui, comme le rappelle André Martin, « a donné comme résultat concluant une alternative, une autre possibilité d’être économiquement et socialement dans un univers modelé par le capital ». « Le mouvement coopératif, au niveau des communautés humaines réelles, constitue le mode d’organisation permettant de préserver les valeurs communautaires anciennes et de promouvoir un développement moderne susceptible de prendre place solidement dans les courants d’évolution de monde actuel ». Les origines de la coopération remontent à l’Antiquité. Finalement, une réflexion sur la coopération est avant tout une réflexion sur la nature de l’homme : est-il un être social ? La société est-elle le résultat d’un contrat social passé entre les hommes, obligés qu’ils sont de vivre ensemble ? L’apport de Rousseau à cette réflexion est important. Dans ses écrits successifs, il démontre que les hommes, fatalement, se retrouvent à vivre en société, mais que cette société doit être régie par un contrat social approuvé par tous. Une vie commune sans organisation provoque la lutte entre puissants et faibles, riches et pauvres. L’établissement de règles doit alors se faire par une implication de chacun, afin que la volonté générale exprimée dans les lois soit l’expression de chaque volonté individuelle. Sans pouvoir parler de coopération, nous retrouvons tout de même une façon de penser proche du mouvement coopératif. Rapprochement que nous pouvons également effectuer avec un deuxième point essentiel de la philosophie rousseauiste : l’éducation du citoyen. Comme le résume fort justement André Martin : « Elle doit lui permettre de saisir le monde dans lequel il se trouve pour pouvoir débattre des enjeux qui influenceront ses choix, choix auxquels il devra se soumettre volontairement »19. Certains philosophes des Lumières insistent donc sur le rôle actif des individus, qui n’ont plus à se soumettre à des lois, qu’elles soient divines ou humaines, que par sentiment de devoir. Les hommes peuvent exercer leur liberté, encadrée par leur raison, leur éducation et leur obéissance volontaire aux règles qu’ils ont participé à établir. Rousseau et d’autres penseurs comme Emmanuel Kant, Thomas More ou Tommaso Campanella constituent les racines du mouvement coopératif moderne qui se développe en Angleterre, en France et en Allemagne. Ces trois pays sont marqués par un fort développement intellectuel mais aussi industriel au XIXe siècle. Les initiatives coopératives, comme nous l’avons souligné, ne séparent pas théorie et pratique. Les coopératives qui se forment répondent à des mouvements d’idées qui cherchent à démontrer leur validité pratique. « Au sein du mouvement coopératif (…), l’idéologue et le réalisateur se trouvent très souvent dans la même personne. En tout cas, ils restent dans une entente parfaite et en collaboration permanente. En un pareil mouvement il ne peut exister de contradiction ou même de malentendu permanent entre la théorie et la pratique. Dans l’histoire coopérative l’idée précède parfois la réalisation et parfois la suit. Elle est alors la synthèse de certaines expériences dont le détail peut différer, mais dont la complexité dégage l’unité qui domine les actes. L’idée et la réalisation restent dans le mouvement coopératif en un échange permanent d’influences et de suggestions ». André Martin reprend à son compte la classification d’Henri Desroche pour présenter les auteurs du XVIIIe et du XIXe siècle. L’âge utopique s’étend sur tout le XIXe siècle et est représenté par des hommes comme Robert Owen, Henri Saint-Simon, Charles Fourier et Louis Blanc. L’âge empirique ou expérimental est caractérisé par William King et Philippe Buchez. Enfin, l’âge réflexif traverse les XIXe et XXe siècles puisque l’on retrouve des personnalités qui, à travers des réalisations concrètes, dessinent les principes généraux de la coopération moderne et contemporaine. Il s’agit tout particulièrement des Pionniers de Rochdale. Pour Robert Owen (1771-1858), riche industriel de coton anglais, le problème réside dans l’accumulation du capital, processus qui pousse à augmenter les prix des marchandises. Owen considère au contraire que le prix d’un bien doit correspondre à la quantité et à la qualité de travail requis pour le produire. Le travail n’est pas un moyen d’utiliser l’homme, mais un moyen pour l’homme de s’affirmer. Cependant, les nouvelles valeurs libérales se répandent dans l’esprit des hommes, et la coopération n’est possible qu’après une période d’éducation. Elle est indispensable à l’organisation collective et devient une de ses missions. Cette idée fut reprise notamment par les Pionniers de Rochdale. Owen tente de concrétiser ses idées à travers la création de communautés intégrales vivant en autarcie, à la fois en Angleterre (filature de New Lanark) et aux États-Unis (communauté New Harmony dans l’Indiana). Mais il attend beaucoup d’un soutien de l’État ou de mécènes, et néglige tout un pan de la pensée coopérative : le principe d’autodétermination. En France, on constate autant de réflexions sur les principes généraux d’organisation de la société que d’avancées sur les idées et réalisations coopératives. La pensée de Saint-Simon (1760-1825) s’inscrit dans la première tendance, tout en ayant une influence sur le mouvement coopératif. En effet, il remet en cause la domination de la société par une élite riche et oisive,préconisant plutôt l’avènement d’une élite scientifique et industrielle. Cette nouvelle organisation se fonde sur un système éducatif complet, idée reprise plus tard dans les coopératives, qui se dotent d’une mission de formation à l’égard de leurs membres. Charles Fourier (1772-1837) se rapproche davantage de Robert Owen par sa réponse aux problèmes sociaux : la création de communautés parmi toutes les classes pour organiser leur vie sociale. Son apport est à trouver dans son acceptation de la propriété individuelle et dans l’idée que l’individu qui rejoint une communauté le fait librement. La vie est collective mais, Charles Fourier étant moins communiste que Robert Owen, chaque travailleur reçoit une part de capital au prorata de son activité. Ses tentatives se heurtent à des manques de capitaux, malgré ses appels au mécénat. Quelques constructions de phalanstères, notamment menées par Victor Considérant, furent des échecs, à l’exception du célèbre familistère de Guise. Louis Blanc (1812-1882), ministre en 1848 et fondateur des ateliers nationaux, identifie quant à lui la cause des misères du prolétariat dans la concurrence. Selon lui, la solution réside dans l’association : association des ouvriers entre eux, mais aussi des ateliers au sein d’une industrie, voire jusqu’entre industries elles-mêmes. Il s’agit de développer la solidarité ainsi que la démocratie dans un univers devenu libéral. Ces penseurs de l’âge utopique s’attachent à contrer les ravages du capitalisme libéral par plusieurs idées mises en pratique. La solidarité tout d’abord, organisée au sein d’une vie collective, mais qui peut aussi se révéler source économique. Le capital n’est plus un but, mais un moyen au service de l’action collective pour sa pérennité et son émancipation. Les hommes sont au centre de cette pensée coopérative : les organisations doivent résulter de leur volonté, et être à leur service. Les théoriciens de l’âge empirique ont constaté les difficultés de mise en pratique des initiatives de leurs prédécesseurs, l’élément essentiel étant l’absence de fonds pour les lancer. Leurs réflexions s’en inspirent. Le Docteur William King (1786-1865) reprend l’idée d’autodétermination, et l’applique à toutes les classes sociales, même les plus démunies. Il insiste également sur l’importance du travail par rapport au capital : si les classes ouvrières s’organisent, elles deviendront les propriétaires de leur production, et donc du capital. Le travail collectif participe à l’épanouissement de l’homme, et la coopérative devrait faire de l’éducation de ses membres une mission à part entière. Philippe Buchez (1796-1865) est d’abord un disciple du Duc de Saint-Simon. Selon lui, la coopérative n’a pas besoin de mécènes pour exister. Au contraire, elle se fonde sur les capitaux apportés par ses membres et par les bénéfices qu’elle réalise. Philippe Buchez est d’ailleurs le premier à théoriser la notion de réserve inaliénable pour la coopérative. Il préconise une division des bénéfices en deux parties : la première destinée aux associés, au prorata de leur travail, la deuxième pour alimenter les réserves de l’entreprise. Ces réserves n’appartiennent à personne et servent à tous. « Je n’ai pas besoin de dire que le genre d’associations dont je parle diffère complètement des sociétés commerciales ou industrielles qui sont généralement usitées. Dans l’association que je propose, les hommes associent leur travail, non leurs capitaux. C’est un contrat par lequel les travailleurs prennent le double engagement : 1- de constituer un capital commun qui sera l’instrument de travail, mais qui restera inaliénable, indivisible, et devra toujours croître à l’aide de prélèvements annuels opérés sur les bénéfices ; 2- d’unir leurs efforts pour faire valoir ce capital par leur travail sous la direction d’une gérance nommée par eux dans l’intérêt de tous. (…) La condition essentielle de l’existence de cette espèce d’association est en effet la formation, la conservation et l’accroissement du capital social. Il en est le bien et l’œuvre. Le droit de l’exploiter et l’avantage qui en résulte constituent l’intérêt destiné à maintenir l’association au-delà même du personnel qui l’a fondée. Celui-ci peut changer sans que celle-là cesse d’exister »!

Les politiques agricoles de la France, de la IIIe République à la Politique agricole commune

   La création d’un ministère chargé d’élaborer la politique agricole de la France remonte au XIXe siècle. Alors que ce secteur relevait du Ministère de l’Intérieur ou était traité conjointement avec le commerce, il acquiert son autonomie en 1881. Comme le soulignent Duby et Wallon, l’étude des politiques agricoles ne permet pas de dégager de véritable cohérence, mais plutôt la mise en application de règles ou mesures conjoncturelles, répondant à l’équilibre mouvant des forces en présence et rarement à une volonté d’amener ce secteur vers un point précis. La cohérence surgit plutôt lorsque l’on prend en compte la fonction attribuée à l’agriculture dans la société ou les représentations liées au corps social des agriculteurs. Dans l’environnement capitaliste qui prévaut, les mesures qui les concernent dépendent du rôle que la puissance publique va leur attribuer pour permettre le bon fonctionnement de ce système économique. Si elle occupe pendant longtemps une place à part dans les représentations et le but qui lui est assigné, elle devient à la Libération, avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération de gestionnaires, un secteur économique comme les autres, soumis aux mêmes contraintes économiques. L’orientation donnée à l’agriculture est plus généralement d’arriver à garantir la sécurité alimentaire du pays, puis sa qualité. Cela a nécessité la mise en place d’outils pour favoriser les investissements afin d’améliorer la productivité des exploitations. Enfin, la politique agricole doit également penser aux outils permettant la gestion de la production, surtout depuis qu’elle est excédentaire. La politique agricole consiste essentiellement pour l’État à fixer un prix aux productions agricoles, le plus bas possible. Les paysans s’organisent pour augmenter ce prix, et leur succès dépend de leur capacité d’organisation. Il s’agit de trouver un prix satisfaisant à la fois pour les producteurs et pour les consommateurs. L’intervention de l’État est requise car les prix agricoles sont très sensibles aux variations de l’offre et de la demande. Or, l’offre est dépendante de nombreuses conditions aléatoires en agriculture, notamment climatiques. L’organisation des marchés agricoles, avec l’aide de l’État, permet alors une meilleure maîtrise des prix. Les indicateurs pris en compte pour piloter la politique agricole sont la surface agricole utilisée et le niveau des récoltes atteint chaque année, la structure des exploitations sur ce territoire et leur productivité, le nombre d’hommes chefs d’exploitation et salariés et le nombre de machines. La politique agricole est également mesurée via ses incitations à épargner : l’épargne individuelle des agriculteurs, qui ont peu l’usage d’un compte courant jusqu’à la deuxième guerre mondiale, a longtemps servi à financer les autres secteurs de l’économie française, notamment l’industrie. Mais l’histoire des politiques agricoles françaises est surtout marquée par la recherche d’une définition de l’exploitation modèle, viable, en suivant les évolutions de la société et les contraintes imposées par les exigences du projet politique. Nous étudierons les évolutions de l’exploitation agricole à travers l’exemple plus précis du département de la Loire. Cela nous permettra dans le même temps de saisir les évolutions qui se sont produites sur ce territoire depuis la fin du XIXe siècle. La fin du XIXe siècle est marquée par la volonté de la IIIe République de maintenir la paix sociale dans le pays et notamment dans les campagnes. Dans la Loire, les « rouges » – républicains – deviennent pour l’agriculture des relais des politiques nationales : « L’instituteur, le maire, le directeur des services agricoles et le président de la coopérative devaient être, et ont été le plus souvent, les instruments d’une politique qui a fait du paysan un défenseur de l’ordre républicain et un client des forces au pouvoir ». Pour répondre à l’objectif de paix sociale, le gouvernement met en place en 1892 le tarif Méline pour protéger l’agriculture française d’une part de l’industrie nationale qui cherche de la main-d’œuvre, d’autre part des pays étrangers, soit qu’ils aient mis en place les mêmes protections, soit qu’il s’agisse des pays neufs, exportateurs de produits agricoles à bas coût et donc concurrents des exploitations françaises. Elle répond à son but en évitant de nouvelles révolutions similaires à celles de 1848 ou 1871. Néanmoins, cette politique protectionniste, consolidée en 1910, a pour effet de maintenir nombre de petites exploitations vouées à disparaître car dans l’incapacité de se doter des techniques et des outils de la modernisation. L’exemple de la Loire nous permet de nous faire une idée plus précise des évolutions en cours au XIXe siècle. À la fin du XIXe siècle, les enquêtes de 1882 et de 1892 rapportent l’existence de 62 515 exploitations agricoles dans le département de la Loire. Vercherand définit la typologie suivante pour les caractériser [Tab.1.2].

Les évolutions des coopératives depuis les années 1960.

   On compte aujourd’hui 2 900 coopératives agricoles en France, en incluant les SICA et les unions, réparties dans les secteurs agricole, agroalimentaire et agro-industriel. Se rajoutent également 13 400 CUMA qui prennent une part active dans le développement de l’activité agricole. Les coopératives représentent 40% de l’agroalimentaire français en termes de chiffre d’affaires, et emploient plus de 160 000 salariés. Enfin, un agriculteur sur quatre est adhérent à au moins une coopérative. Les modèles d’entreprises coopératives ne sont pas uniformes et les dénominations restent relatives à leurs caractéristiques, à leur histoire et à leurs pratiques. Peut-on identifier des évolutions communes aux coopératives agricoles ? Cette vision sur le long terme peut permettre d’identifier les points de divergence entre entreprises non-coopératives et coopératives, et de justifier une place « spécifique et indispensable » dans le système agroalimentaire. Nous avons vu que les coopératives partageaient des valeurs communes, un socle qui leur permet de revendiquer une identité spécifique. Cependant, la définition de ce qu’est effectivement une coopérative agricole a suscité beaucoup de littérature, notamment au vu de leurs évolutions récentes. Quels sont les termes employés et comment transcrivent-ils les transformations des coopératives ? Une première série de termes définissent les coopératives par rapport à leurs statuts, et donc en opposition avec des « entreprises non-coopératives »87 (ENC). Cela reste une dénomination vague quant aux activités et à la taille des coopératives agricoles. Le terme « groupe coopératif agro-alimentaire » employé par les mêmes auteurs88 suggère davantage les phénomènes de filialisation et de diversification qu’ont pu connaître les coopératives agricoles au cours des dernières décennies. Il insiste également sur le secteur d’activité. Au contraire, l’appellation de Guillouzo et alii89, qui parlent de « groupe coopératif agricole », reste plus vague sur les activités économiques de la coopérative. Remarquons au passage que la référence aux statuts n’est pas garante du fonctionnement coopératif de l’entreprise. La définition de ce qui fonde l’identité d’une coopérative reste, comme nous l’avons vu, floue et relative à chaque entreprise. Les termes employés par les auteurs apportent, plus qu’une définition de la nature coopérative, un aperçu des évolutions que les coopératives ont connu. La tendance la plus forte identifiée concerne le regroupement des coopératives, soit pour créer une nouvelle structure, soit pour fonder une filiale commune, soit enfin pour se retrouver au sein d’unions. Cette tendance est motivée par différentes raisons. La globalisation des marchés a généralement eu pour conséquences une concentration des entreprises ainsi qu’une réduction des coûts de production et/ou une diversification des produits. Afin de suivre ce mouvement, pour « assurer la survie et (ou) […] accroître l’efficacité du groupe coopératif face à l’accroissement de la dynamique concurrentielle » 90, ou encore préserver leur autonomie, les coopératives ont trouvé des solutions juridiques pour contourner certaines contraintes statutaires, l’exclusivisme et la territorialité par exemple. Les filiales peuvent avoir un statut juridique non-coopératif, et ainsi faciliter de nouvelles opérations financières, notamment en termes de mobilisation des capitaux. Enfin, la gestion des différentes activités par le biais de filiales permet de réorganiser la coopérative – qui conserve les activités d’amont –, introduisant ainsi une meilleure visibilité. La création d’une holding permet aussi de consolider plus facilement les résultats d’une  filiale et de les faire remonter aux adhérents. Les conséquences visibles sont d’ailleurs d’abord organisationnelles. La part des activités mais aussi des effectifs liés à la coopérative diminue au sein du groupe. La création de valeur ajoutée est principalement le fait des filiales alors que la coopérative-mère conserve plutôt les activités d’amont. La réorganisation touche également aux limites territoriales de la coopérative. L’internationalisation généralisée des activités peut impliquer la création ou la reprise de filiales dans des pays étrangers. Le raisonnement est le suivant, exemple donné par René Mauget concernant la stratégie d’implantation à l’étranger de MALTEUROP : «- 1er niveau de raisonnement : Pourquoi investir de l’argent en Chine pour ouvrir une usine là-bas au lieu d’exporter du malt avec des céréales françaises ?- 2e niveau de raisonnement : Si le groupe coopératif n’investit pas à l’étranger, il risque de ne pas conserver ses parts de marchés à l’exportation (coût du malt) car des concurrents investiront en Chine et produiront à moindre coût. – 3e niveau de raisonnement : Si Malteurop ne va pas en Chine, non seulement il perdra le marché chinois mais il risque de perdre des marchés ailleurs car les brasseurs internationaux peuvent se lier avec des malteurs concurrents et progressivement abandonneront Malteurop qui sera marginalisé car non implanté à l’international donc, il faut investir en Chine. – 4e niveau de raisonnement : Il s’agit pour l’agriculteur champenois d’un moindre mal et il peut compenser son manque à gagner en terme d’usager par un plus, nous le verrons, sous forme de dividendes si l’opération à l’étranger est rentable. La perte potentielle pour l’usager sera compensée en partie par un avantage pour l’actionnaire ». Que le développement de la coopérative se fasse en France ou à l’étranger, ces modifications organisationnelles ont des conséquences sur la nature des liens entre les adhérents et leur coopérative. Tout d’abord parce que, dans le cadre d’un groupe filialisé, l’adhérent peut tout à coup devenir également actionnaire de filiales non-coopératives par le biais de son engagement sociétaire. La logique de rémunération du capital est altérée. En effet, la création de valeur pour l’usager est relative à l’activité de l’adhérent avec la coopérative, alors que la création de valeur pour l’actionnaire est en lien avec le capital investi. Cette évolution remet en cause le principe d’acapitalisme de la coopérative. Koulytchizky et Mauget peuvent retracer les évolutions des coopératives agricoles d’une manière assez fiable depuis l’année 196592. Avant cette date, il est assez difficile de trouver des données statistiques précises sur le secteur coopératif. Les auteurs notent plusieurs faits marquants. Le nombre de coopératives agricoles a diminué de 40%, et cette baisse serait plus importante en ne prenant en compte que les centres de décision stratégique. En effet, une grande partie du mouvement de concentration s’est fait par voie d’union, et les coopératives membres de l’union apparaissent encore en tant que telles dans les statistiques. Le nombre d’agriculteurs adhérents est resté stable. Par contre, le nombre de salariés a beaucoup augmenté, passant de 75 000 à 120 000 environ en 2001. Enfin, « le chiffre d’affaires a été multiplié par plus de vingt en francs courants, ce qui correspond à un multiple de 3 en francs constants depuis 1965 ». La moitié des opérations de restructuration observées par Koulytchizky et Mauget (2003) sont menées entre coopératives elles-mêmes. Elles ne débouchent pas en soi sur une extension du périmètre coopératif, mais peuvent permettre de dégager de nouveaux financements pour mener des opérations de croissance externe. L’extension du périmètre coopératif se fait via des prises de contrôle d’entreprises non coopératives. On peut citer entre autres la prise de contrôle de Delpeyrat par Maïsadour, permettant au groupe coopératif de rentrer sur le marché de niche d’un produit agricole particulier, le foie gras. Enfin, une petite partie des opérations menées jusqu’en 2001 concernent une expansion internationale. Ce mouvement est beaucoup moins important pour les coopératives agricoles que pour les entreprises capitalistes. Il se constate par le mouvement de concentration des entreprises coopératives en France, par une internationalisation des activités et une hausse des exportations. Cette dernière est d’ailleurs particulièrement visible dans le secteur de la viande. Mais lesparcours sont encore une fois assez différents selon le domaine d’activité ou la taille initiale de la coopérative. L’expansion des coopératives est limitée tout d’abord par les charges qui pèsent sur elles. Elles sont financières, dépendantes des ressources limitées des agriculteurs adhérents. Elles sont également liées à l’irrégularité des livraisons des adhérents, puisque l’apport total est de moins en moins pratiqué. Enfin, elles souffrent de difficultés dans leur accumulation de capital car leur mission est d’élever le revenu des agriculteurs. L’arbitrage peut alors se faire en faveur de la ristourne d’abord, des investissements ensuite. Les charges sont en partie compensées par l’État, grâce à une série de transferts financiers. Les coopératives bénéficient d’une exonération fiscale sur les bénéfices industriels et commerciaux réalisés sur les transactions réalisées avec les adhérents. Elles peuvent également prétendre aux prêts bonifiés du Crédit agricole, qui révèle une fois de plus son rôle d’outil au sein d’une politique agricole. Enfin, elles ont la possibilité d’obtenir des subventions d’équipement. Le mouvement d’expansion des coopératives répond aux changements qui s’opèrent dans la société dans les années 1960. Jean Pierre Peyon le note : « La modification des genres de vie, le développement de la consommation urbaine, l’augmentation des revenus individuels favorisent la consommation des produits alimentaires plus élaborés, mieux conditionnés et faciles à utiliser. L’industrie agroalimentaire est en marche »94. Les coopératives choisissent de suivre le même mouvement que les entreprises capitalistes en entamant un processus d’innovation, une politique d’investissements mais aussi des mouvements de restructuration interne et externe et enfin une internationalisation de leurs activités. Jean-Pierre Peyon souligne à cette occasion l’importance du dynamisme du conseil d’administration pour s’engager dans cette voie. L’expansion peut se faire par intégration verticale ou horizontale. L’intégration verticale consiste à collaborer avec des entreprises en amont ou en aval de l’activité de la coopérative. Ce type de stratégie vise à mieux contrôler l’apport de matières premières et les débouchés. Elle permet de réduire l’influence des intermédiaires et de gagner un accès au consommateur. Dans le cas d’une intégration horizontale, les coopératives travaillent avec des entreprises sur la même activité. Cette stratégie est suivie dans le but de réaliser des économies d’échelle. Enfin, un dernier type d’expansion peut consister à investir dans une activité sans rapport avec son cœur de métier, mais qui offre une complémentarité, notamment quand le produit principal est saisonnier (conglomerate integration). Les processus sont différents selon les secteurs d’activité. Une stratégie d’expansion dans le lait peut consister à racheter une centrale de collecte auparavant détenue par une entreprise non-coopérative. La signature d’un accord interprofessionnel sur le prix du lait donne à la coopérative un droit de reprise sur les producteurs quand se produit une faillite ou le retrait d’un collecteur. Nicolas donne l’exemple de l’expansion de SODIMA95, créée en 1966, fondatrice des marques Yoplait pour les produits frais et Candia pour le lait96. Dix ans plus tard, en 1976, la coopérative détient 23% du marché des yaourts en France, occupant ainsi la première place, grâce à un puissant réseau coopératif et des innovations technologiques et commerciales d’importance par rapport à ses concurrents. Elle a de plus enclenché une politique de franchisation avec des entreprises essentiellement coopératives dans de nombreux pays (19 en 1977, dont dix aux États-Unis, cinq en Europe et trois en Afrique).

La création de la Coopérative d’élevage de la Loire, 1947-1953

   Pour Florence Hellec, il existe une véritable culture autour de l’insémination artificielle, un « mythe » qui « fait de cette technique de reproduction des animaux un outil ‘révolutionnaire’ qui a contribué à sortir l’élevage français de la situation ‘dramatique’ dans laquelle il se trouvait aux lendemains de la seconde guerre mondiale »152. La Coopérative d’élevage de la Loire, par les innovations qu’elle a portées et sa présence dans le département, a sans doute contribué à la constitution d’une nouvelle culture autour de l’élevage. L’invention de la technique est russe et remonte au début du XXe siècle. Elle est mise en œuvre avec succès en France au mois d’août 1946 par Martial Laplaud et Robert Cassou à la Bergerie nationale de Rambouillet. Cette même année, Robert Cassou crée le premier centre d’insémination à la Loupe (Eure-et-Loir). L’Union Nationale des Coopératives d’Élevage et d’Insémination Artificielle (UNCEIA) est fondée dès 1947. La Coopérative d’élevage de la Loire y adhère dès cette année : « L’assemblée décide une affiliation à l’Union nationale des coopératives d’insémination artificielle, qui a son siège à Paris, 7 rue Scribe. La souscription est de 10 000 francs par Centre ou Station. Cette union permettra une coordination heureuse entre Centres et elle facilitera leur approvisionnement ». L’organisation de l’insémination artificielle répond à une situation difficile pour les agriculteurs dont les exploitations sont trop petites pour assurer l’entretien d’un taureau. La reproduction du troupeau est assurée par un propriétaire de taureaux, qui ne laisse pas le choix du reproducteur. La monte naturelle comporte ses dangers, notamment la transmission de maladies. De plus, les critères de sélection des taureaux sont laissés aux notables du monde de l’élevage. Les centres d’insémination bousculent les habitudes en proposant une méthode de sélection fondée sur les résultats des descendants autant que sur les caractéristiques du taureau. La pratique de l’insémination artificielle remet alors en cause la hiérarchie du monde de l’élevage. La sélection prenait en effet d’abord en compte la conformation du taureau, c’est-à dire son allure générale, sa musculature, et les caractéristiques de ses parents. On connaissait ainsi les capacités de production laitière et de viande en amont, et l’innovation des centres d’insémination a été de suivre les performances des descendants. Ce faisant, les zootechniciens peuvent repérer l’apparition de maladies génétiques dans la descendance d’un taureau qui n’aurait pas lui-même déclaré la maladie. Les centres d’insémination cherchent également à réduire la dépendance des petits paysans en proposant des semences de qualité dont le prix est réduit du fait de l’organisation coopérative. Les cheptels des adhérents gagnent ainsi en qualité tout en garantissant un revenu correct. Enfin, l’objectif de la coopérative est de sécuriser le revenu des adhérents, fragilisé par les maladies contractées par son cheptel. La pratique de l’insémination artificielle garantit une sécurité sanitaire, une sécurité de gestation et une sécurité financière. Une fois démontrées les hausses de productivité, l’insémination a de plus en plus de succès dans les élevages laitiers. Ceux-ci sont souvent plus petits et plus éloignés de l’influence des grands éleveurs dans les bassins de races historiques. « Les coopératives d’insémination ont connu leur âge d’or avec le développement des élevages laitiers spécialisés »154. Elles participent en effet activement à la diffusion de la race Holstein aux côtés des Établissements départementaux d’élevage. Les hausses de productivité sont plus difficilement quantifiables dans les élevages allaitants, qui recherchent un développement de la musculature et des qualités maternelles. Les naisseurs ne sont pas dans tous les cas les engraisseurs, ce qui rend difficile le suivi des animaux.De plus, du fait des conditions d’élevage des vaches allaitantes, laissées au pré alors que les vaches laitières sont traites matin et soir, la détection des chaleurs est malaisée. Il est également plus difficile de manipuler une vache allaitante. Enfin, la monte naturelle est très ancrée dans la culture des éleveurs de bovins allaitants. La première activité des centres d’insémination est de « s’équiper » en taureaux reproducteurs de qualité. Ils sont achetés auprès d’éleveurs d’abord sur leur conformation générale, ensuite sur leur descendance si l’éleveur peut la présenter. L’assemblée générale de 1947 précise également que « l’achat des taureaux est subordonné : à la tuberculination préalable, à l’acceptation du vagin artificiel, à la qualité de leur sperme ». Après prélèvement de la semence et conditionnement en doses, les inséminateurs répondent aux demandes d’insémination des membres. L’agriculteur téléphone au Centre d’insémination dès détection des chaleurs, et l’intervention est programmée pour l’après-midi ou le lendemain. Le rayon d’insémination est assez large. Par ses statuts, la CEL peut, à l’origine, pratiquer son activité sur le département de la Loire et les cantons limitrophes. La première année, la coopérative n’ouvre pas de sous-stations qui rapprocheraient les inséminateurs des agriculteurs. Le rayon d’action en 1947 est donc de 15 kilomètres autour du Centre de Chalain-le-Comtal. « Mais pour cette première campagne, il faudra faire, à titre de démonstration, toute la plaine, les premiers contreforts montagneux, et même la région de Saint-Etienne et de Roanne ». Devant l’augmentation de l’activité de la CEL, des sous-stations sont ouvertes dans plusieurs villes, dès les années qui suivent la création de la coopérative. Ainsi, six sous-stations fonctionnent en 1948 : à Roanne et Saint-Etienne mais aussi à Saint-Symphorien-de-Lay, Belmont, Nérondes et Saint-Bonnet-le-Château. En 1949, le nombre de sous-stations est porté à treize. Durant cette première période, la CEL développe son cœur de métier en ouvrant des sous-stations mais également en équipant ses inséminateurs. « Il a fallu également constituer le parc auto qui comprend : 2 Renault Juvaquatre Touriste, 2 Renault Juvaquatre fourgonnettes, 2 Renault 4CV, une 202 utilitaire, 2 202 Touriste, 2 Citroën 9CV »157. Deux années se sont écoulées, et la coopérative s’éloigne déjà des tournées effectuées à vélo. La coopérative se dote également d’un atelier-garage pour assurer l’entretien de ses véhicules. Une question importante concerne le prix de l’insémination qu’il faut distinguer des parts sociales à acquérir pour bénéficier des services de la coopérative. Il est rapidement décidé que chaque agriculteur doit acheter deux parts sociales de 100 francs chacune par vache qu’il souhaite voir inséminée. Par la suite, il doit s’acquitter du prix fixé par la coopérative pour chaque insémination réalisée. L’assemblée générale de 1947 fixe ce prix à 400 francs pour des doses de taureaux charolais et à 500 francs pour des doses de taureaux hollandais. Un an plus tard, en 1948, ce prix est jugé insuffisant par le directeur pour couvrir les frais de fonctionnement de la coopérative. Le prix retenu est variable, en fonction du prix de la viande de veau, avec un minimum de 700 francs. Il s’agit d’une proposition de Jean Pupat, président de la Coopérative de Blé et d’Approvisionnement de la Loire. La CEL bénéficie de l’agrément des services agricoles et de la licence ministérielle dès sa création. Le premier lui permet notamment d’emprunter auprès du Crédit agricole. Monsieur Menu, directeur de la Caisse régionale, est présent à l’assemblée générale de 1947. Outre ces aspects financiers, la coopérative coordonne son action avec les services vétérinaires et les services agricoles du département de la Loire. Leurs directeurs respectifs, Messieurs Rollet et Combe, assistent d’ailleurs à la majorité des assemblées générales et s’expriment souvent. Les services vétérinaires accompagnent la CEL dans sa lutte contre la stérilité, en organisant régulièrement des campagnes de détection et de traitement dans les villages volontaires. Ces campagnes sont financées par le ministère de l’Agriculture. La première campagne, menée en 1948, a permis de traiter et d’inséminer près de 1 000 vaches. Elles seront 3 000 en 1951. Au fil des années, on constate la présence aux assemblées générales de représentants des conseillers généraux de la Loire (Messieurs Jacquet, Thoral, Vicard, Ravel), d’un ingénieur du Génie rural (M. Chassin/Chassaing), de la Chambre d’agriculture de la Loire (Pierre Collet). Ces participations sont le signe d’une reconnaissance de l’importance du Centre pour l’agriculture départementale. Elles prouvent également la volonté de la coopérative de progresser sur le plan technique et d’assurer un meilleur fonctionnement de l’entreprise. Chacun dans son domaine apporte son expertise pour régler les détails du fonctionnement de la structure. L’activité de la CEL répond également au projet d’amélioration globale de l’agriculture ligérienne. Ainsi la coopérative propose des solutions qui, appliquées globalement, peuvent contribuer à l’amélioration du cheptel. Cette démarche peut être constatée d’abord par le partenariat étroit avec d’autres acteurs du secteur de l’élevage, notamment le  Contrôle laitier à partir de 1953 date à laquelle ce dernier « a repris son essor »158, ensuite par l’intérêt porté à la conduite des élevages de leurs membres, ce qui se traduit enfin par la mise en place de nouveaux services complémentaires. Comme le rappelle Simon Dosson, président de la CEL, en 1947 : « Mais cette méthode n’est pas une panacée. Les questions d’alimentation, d’amélioration des sols ne devront pas être négligées »159. L’assemblée générale constate ainsi la mise en place d’un service de désinfection des étables160 ou encore la distribution d’un apport minéral pour améliorer l’alimentation du bétail.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GÉNÉRALE
SOURCES
Les procès-verbaux des assemblées générales
Les entretiens oraux avec des salariés et des administrateurs/présidents
PLAN
I. HISTOIRE ET COOPÉRATIVES
A. QU’EST-CE QUE LE SYSTÈME COOPÉRATIF ?
1. Le mouvement coopératif : dès l’origine, une alliance entre pratique et théorie
2. Coopératives et territoires.
B. LA PLACE DES COOPÉRATIVES DANS LES POLITIQUES AGRICOLES FRANÇAISES
1. Les politiques agricoles de la France, de la IIIe République à la Politique agricole commune
2. Panorama des productions agricoles de la France en 2010
C. LES ÉVOLUTIONS DES COOPÉRATIVES DEPUIS LES ANNÉES 1960
1. Les défis actuels des coopératives agricoles
2. La place des coopcratives agricoles dans l’industrie agro-alimentaire
D. CONCLUSION
II. L’ORGANISATION DE L’ACTION COLLECTIVE PAR LES COOPÉRATIVES AGRICOLES LIGÉRIENNES
A. L’HISTOIRE DES COOPÉRATIVES AGRICOLES DE LA LOIRE : CE QUE LES ARCHIVES NOUS APPRENNENT
1. La création des coopératives
a) Les prémisses de la Caisse régionale de la Loire, 1904-1946
b) La création de la SICAREV, 1962-1973
c) La Coopérative de Blé et d’Approvisionnement de la Loire, une « phase constructive », 1934-1953
d) La création de la Coopérative d’élevage de la Loire, ϭϵϰϳ-1953
e) L’ORLAC, la création dans un contexte de hausse de la production laitière, 1961-1970
f) Conclusion
2. Développer l’activité
a) La création de la Caisse régionale de Crédit Agricole de la Loire, 1947-1955
c) La SICAREV vers la professionnalisation, 1973-1988
d) La Coopérative de Blé et d’Approvisionnement de la Loire, ϭϵϱϱ-1973
e) La Coopérative d’élevage de la Loire, ϭϵϱϰ-1983
f) L’ORLAC, une réduction de la collecte, 1971-1983
3. Faire face aux changements
a) Le Crédit agricole de la Loire : accompagner les changements politiques et sociétaux, 1955-1989
c) La SICAREV, adaptation de l’organisation et de l’outil, ϭϵϴϴ-1999
d) La Coopérative de Blé et d’Approvisionnement de la Loire, ϭϵϳϰ-1979
e) La Coopérative d’élevage de la Loire, ϭϵϴϰ-1992
f) L’ORLAC, une nouvelle organisation du marché du lait, 1983-1990
4. Diversifier l’activité : vers les unions et les filiales
a) La Coopérative de Blé et d’Approvisionnement de la Loire, ϭϵϴϬ-1999
b) La Coopérative d’élevage de la Loire, ϭϵϵϯ-2000
5. Un pas de plus en avant
a) La fusion avec la Caisse régionale de la Haute-Loire, 1991-2010
b) La SICAREV, nouvelle période avec l’engagement des groupements de producteurs et une nouvelle période
de diversification par unions et fusions, 2000-2010
c) La Coopérative de Blé et d’Approvisionnement de la Loire, ϮϬϬϬ-2010
d) La Coopérative d’élevage de la Loire, ϮϬϬϭ-2010
6. Conclusion
B. ACTION COLLECTIVE ET ÉLITES AGRICOLES : L’EXEMPLE DES COOPÉRATIVES DE LA LOIRE DANS LES ANNÉES 1960 
1. L’adhésion primaire
2. L’engagement
3. De la JAC aux JA, de l’engagement à la prise de responsablités, de la formation à l’action
4. Les caractéristiques des parcours des dirigeants des années 1960
C. UNE NOUVELLE GÉNÉRATION AU POUVOIR : LE CHANGEMENT DES ANNÉES 1990-2000
1. La scission syndicale de 1983
2. Les caractéristiques des parcours des dirigeants
D. DEVENIR ADHÉRENT AUJOURD’HUI
F. CONCLUSION
III. SUSCITER LA PARTICIPATION
A. LES COOPÉRATIVES EN CRISE : DÉGÉNÉRESCENCE ET BANALISATION 
B. FACE AU DÉCLIN DES COOPÉRATIVES 
1. Défection, prise de parole et loyauté : caractériser les comportements des adhérents face au déclin démocratique
2. Gérer la loyauté des adhérents
C. OPPORTUNITÉS DE PARTICIPATION DANS LES COOPÉRATIVES AGRICOLES
1. Le fonctionnement des assemblées générales plénières et de section
2. Propositions d’amélioration du fonctionnement des assemblées générales
D. UN PROJET COOPÉRATIF POUR LES RÉUNIR TOUS, ET ENSEMBLE PENSER LA VALORISATION DU PATRIMOINE AGRICOLE
1. Envisager la valorisation du patrimoine coopératif
a) Identifier et questionner le patrimoine coopératif
b) Valoriser le patrimoine coopératif : pistes de réflexion
2. Un projet agricole en synergie.
b) Proposer de nouvelles voies aux salariés et aux clients
c) Gérer les mutations du sociétariat : outils d’éducation et de forŵation
d) Organiser l’intercoopération
E. CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE
INDEX
BIBLIOGRAPHIE

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