Vaccination contre la rougeole

Vaccination contre la rougeole

Couverture vaccinale par le Vaccin anti rougeoleux au Maroc :

Les données disponibles à ce jour qui permettent d’apprécier l’évolution depuis 1987 du taux de la CV contre la rougeole à l’âge d’un an confirment l’augmentation de 16 % de ce taux à l’échelon nationale entre 1987 et 2005 (figure 1). Malgré cette augmentation, le taux enregistré en 2005 qui est de 89% reste inférieur par rapport au taux optimal de la CV recommandé par l’OMS et qui est d’au moins 95%. Depuis 1997, le taux de la CV des enfants d’un an obtenu par l’administration systématique d’une dose de VAR s’est stabilisé aux alentours de 88 % et n’a que faiblement progressé depuis. Ce taux, mesuré au niveau national, masque des différences importantes entre les seize régions du royaume et entre les provinces et préfectures à l’intérieur des régions. Il cache aussi des disparités entre les villes et les campagnes du royaume.

En milieu urbain, nous avons une CV de 93% en 2005, contre 84% en milieu rural (Tableau II). Les disparités entre les populations urbaines et rurales en matière de vaccination ont été nettement réduites. En effet, en milieu urbain nous avions une CV de 83% en 1986, contre 42% seulement en milieu rural (soit pratiquement la moitié). Cet écart était comblé depuis lors, grâce à la mise en place dès 1987 du nouveau PNI, aux grandes actions de vaccination dans le pays (JNV) et à un meilleur accès à la vaccination infantile systématique. Comparé aux autres pays du Maghreb Arabe, notre pays garde une position intermédiaire avec un taux de CV enregistré en 2004 de 88%, dépassant celui de l’Algérie (81% en 2004) et de la Mauritanie (64% en 2004). Ce taux national reste inférieur par rapport au taux de la CV réalisé par la Tunisie et la Libye (soit respectivement 95% et 99% en 2004). (Tableau IX).

Impact de la vaccination sur l’évolution du nombre des cas de rougeole à l’échelle nationale :

Bien que le taux de la CV nationale soit inférieur à 95%, le nombre de cas de rougeole a nettement diminué pendant la période allant de 1987 à 2005, et ce suite à l’augmentation de 16% de ce taux. Les données d’incidence de la rougeole au Maroc qui proviennent du système de surveillance épidémiologique montrent que l’incidence annuelle était proche de 63.180 cas en 1982, a chuté autour de 26.621 cas en 1987 puis à 2.251 en 2005 (figure 1). Cette diminution du nombre des cas de rougeole a accompagné l’augmentation du taux de la CV depuis 1987 : le taux enregistré de 73% en 1987 a atteint 89 % en 2005 (figure 1). Ce même constat a été observé en France où l’incidence nationale est passée de 331.000 cas en 1985 à environ 10.400 cas en 2003 et 4.448 cas en 2004, résultat de l’augmentation du taux de la CV depuis 1984 qui est passé de 29% en 1984 à 82% en 1998 puis à 85% en 2003 et 2004 (17).

De même, la situation des cas de rougeole a nettement changé en Amérique suite à la promotion de la vaccination. L’Amérique du nord et l’Amérique du sud sont proches de l’élimination de la rougeole. Au Brésil, les cas de rougeole ont chuté de plus de 40.000 en 1991 à moins de 40 en 2.000. Cuba a éliminé la rougeole depuis 1993, plus de 98% des enfants ont été vaccinés (45). Ces résultats sont en faveur d’une amélioration de la CV. La vaccination a été accompagnée d’une réduction de la morbidité et la mortalité de la rougeole. La mortalité rougeoleuse a baissé de 60% dans le monde, passant, selon les estimations, de 871.000 décès en 1999 à 345.000 en 2005 (1). Ce résultat a été obtenu grâce aux grandes actions de vaccination dans les pays et à un meilleur accès à la vaccination infantile systématique.

Ces bons résultats ne sont pas synonymes d’élimination de la rougeole. Les efforts de la vaccination ont permis une forte baisse de l’incidence sans pour autant éviter la formation à bas bruit, sans aucune manifestation, des poches d’individus non-protégés, source des prochains foyers épidémiques. Ceci explique les pics épidémiques de rougeole observés au cours de certaines années. A titre d’exemple, nous citons l’épidémie qu’a connu la localité de Kouf (province de Tétouan) en mai 1995 avec un taux d’attaque de 22.8% (12). Le taux de la CV contre la rougeole qui est inférieur à la recommandation de l’OMS, pourrait-il expliquer la survenue de ces épidémies ? Des épidémies de rougeole sont survenues dans d’autres pays dont le taux de la CV était inférieur à 95% : (46,47, 48)

Conséquences d’une couverture vaccinale insuffisante : Une CV nationale aux environs de 88 % peut sembler importante ; mais ce niveau reste très insuffisant parce qu’il ne permet pas l’élimination de la maladie et accroît les risques pour les non-vaccinés. Cette couverture stagnante aux environs de 88 % entraîne un déplacement de l’âge des cas et le maintien de la transmission de la maladie sur le territoire. Les taux de CV relativement élevés chez les jeunes enfants ont conduit à une baisse de la circulation du virus de la rougeole (8). Le ralentissement de la circulation du virus diminue la probabilité pour les sujets susceptibles de rencontrer le virus entraînant donc une réduction du taux d’immunisation «naturelle» des enfants non vaccinés. Ainsi, des cohortes d’enfants qui n’ont pas été vaccinés au cours des années précédentes ou qui n’ont pas répondu à cette vaccination (5 à 10 % des vaccinés) peuvent atteindre un âge avancé sans rencontrer le virus et par conséquence ne pas contracter la maladie. L’élévation de la CV entraîne ainsi, une augmentation de l’âge moyen de survenue de la maladie. De plus, une baisse de la durée de protection induite par la vaccination est à craindre, en l’absence de rappels naturels par baisse de l’effet d’exposition des personnes vaccinées au virus sauvage (8, 55,56).

Les conséquences de l’élévation de la CV sont une réduction globale de l’incidence de la maladie, un déplacement de l’âge moyen de survenue des cas vers des tranches d’âges plus élevées et un allongement des périodes interépidémiques (8, 55,56). La France a connu la même situation : avec l’augmentation du taux de la CV contre la rougeole entraînant la diminution du nombre des cas de rougeole pendant la période allant de 1985 à 2004, il a été observé une augmentation de l’âge moyen de survenue de la maladie avec une proportion des patients âgés de plus de 10 ans qui est passée de 13% en 1985 à 62% en 2002 (56). La CV qui n’est pas assez élevée pour interrompre la transmission du virus induit une période caractérisée par une faible incidence mais également par l’accumulation progressive, à bas bruit, de sujets non immuns, augmentant le risque d’épidémies périodiques dans des populations insuffisamment vaccinées.

La conjonction de ce niveau insuffisant de CV et d’une faible circulation virale depuis plusieurs années entraîne un niveau de réceptivité à la maladie important chez les grands enfants. Cette situation est préoccupante car la létalité et les taux de complications augmentent avec l’âge (57, 58, 59). Ces effets paradoxaux de la vaccination liés au déplacement de l’âge ne peuvent être contrecarrés que par l’élimination de la maladie. Elle requiert une CV de plus de 95 % et l’administration de 2 doses d’un VAR (60). Certains pays ont atteint cet objectif et ont ainsi montré la faisabilité d’interrompre la transmission du virus. A titre d’exemple, la Finlande n’enregistre déjà plus de cas autochtones de rougeole depuis 1996, et le taux de CV contre la rougeole est de plus de 96% dès 1991 avec deux doses (8,17). L’évaluation de la CV permet de connaître à un moment donné la proportion de la population cible du programme de vaccination qui a été vaccinée. Cependant, elle ne permet pas d’apprécier l’efficacité du vaccin et ne dispense pas de mesurer l’impact épidémiologique du programme. L’évaluation de l’efficacité vaccinale sur le terrain représente le prélude à l’exploration de l’efficacité des différents éléments d’un programme de vaccination:

Seconde possibilité de vaccination antirougeoleuse: Celle-ci est offerte à tous les enfants, de 9 mois à 15 ans. Elle permet d’immuniser les enfants qui n’ont pas reçu la première dose de VAR et ceux qui ont été vaccinés mais qui n’ont pas développé d’immunité (environ 15 % des enfants vaccinés à neuf mois). La deuxième occasion de vaccination permet d’éviter une accumulation dangereuse du nombre des enfants sensibles, c’est-à-dire un trop grand nombre d’enfants plus âgés qui n’ont été ni vaccinés, ni contaminés et qui, par conséquent, ne sont pas immunisés. Elle est proposée soit par les services de vaccination systématique (si une couverture importante peut être obtenue et maintenue), soit dans le cadre des activités de vaccination supplémentaires périodiques (76, 77, 78). Garly ML, Martins CL, et all ont mis en relief l’importance de la 2ème dose. Des enfants nés de septembre 1994 à janvier 1996 ont été randomisés dans deux groupes : le premier a reçu deux doses de VAR à 6 et 9 mois, le deuxième a reçu une dose de VAR à 9 mois. L’immunisation contre la rougeole dans le groupe d’une-dose était de 59% contre 80% dans le groupe de deuxdoses, et les cas de rougeole cliniquement diagnostiqués sont survenus dans le groupe d’unedose. Le risque de ne pas être vacciné était inférieur dans le groupe de deux-doses que dans le groupe d’une-dose, avec une efficacité haute du programme utilisant deux-doses de vaccin. Un tel programme peut être donc une manière faisable de résoudre les problèmes de la basse CV et de l’infection grave de la rougeole (28).

côté d’un calendrier vaccinal préconisant l’administration systématique du VAR en deux doses, des campagnes de rattrapage sont nécessaires pour l’élimination de la maladie (79). Ces campagnes sont des événements uniques ciblant de nombreuses cohortes dans lesquelles les enfants sensibles se sont multipliés. Si l’on parvient à une couverture dépassant 95 %, c’est là le moyen le plus efficace d’interrompre la transmission de la rougeole. La classe d’âge ciblée dépend du profil de sensibilité à la rougeole de la population. Au cours d’une campagne de rattrapage, les enfants de la classe d’âge ciblée reçoivent une dose supplémentaire de VAR, quels que soient leurs antécédents de maladie ou de vaccination.

Au cours de l’épidémie de rougeole survenue en Roumanie entre novembre 1996 et juin 1998, une campagne de vaccination a été menée dans tout le pays pour immuniser les enfants d’âge scolaire qui n’ont pas été immunisés dans le cadre de la politique de vaccination de deux doses établie en 1994. Cette campagne a réduit la susceptibilité aux niveaux requis pour empêcher d’avantage les manifestations de la rougeole et interrompre la transmission indigène de la maladie (80). Lorsque la transmission du virus rougeoleux a été abaissée jusqu’à des niveaux très faibles (par exemple après une campagne de rattrapage et lorsqu’on est parvenu à maintenir une couverture systématique), l’âge auquel le VAR est administré dans le calendrier de vaccination peut être augmenté (par exemple de neuf à 12 mois). Cela permet de profiter d’une meilleure efficacité du vaccin dans un endroit où la transmission de la rougeole est très faible (31).

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Table des matières

INTRODUCTION
METHODOLOGIE
RESULTATS
I – Impact de la vaccination sur l’évolution du nombre des cas de rougeole à l’échelle nationale
II- Evolution de l’incidence et du taux de la couverture vaccinale contre la rougeole : (1998-2005
III- Comparaison du taux de la couverture vaccinale entre les différentes régions du Maroc
IV- Comparaison de la couverture vaccinale entre provinces et milieux urbain et rural au niveau de la région de Marrakech Tensift Al Haouz
V- Rougeole dans la région de Marrakech Tensift Al Haouz
VI-Vaccination combinée contre la rougeole et la rubéole en milieu scolaire
VII- Problèmes et contraintes à la vaccination contre la rougeole dans la région de Marrakech Tensift Al Haouz
DISCUSSION
I- Rappels
1- Rappel théorique sur la rougeole
2- Vaccination contre la rougeole
2-1 Introduction
2-2 Différents vaccins
2-3 Thermostabilité
2-4 Posologie et voie d’administration
2-5 Réponse immunitaire après vaccination
2-6 Revaccination ou deuxième dose
2-7 Réponse au vaccin
2-8 Indications et contre indications
2-9 Calendrier national de vaccination
2-10 Effets indésirables
2-11 Précautions
II- Discussion
1 – Couverture vaccinale par le vaccin antirougeoleux au Maroc
2 – Impact de la vaccination sur l’évolution du nombre des cas de rougeole à l’échelle nationale
3 – Rougeole et couverture vaccinale dans la région de Marrakech Tensift Al Haouz
4 – Conséquences d’une couverture vaccinale insuffisante
5 – Conditions de l’amélioration de la couverture vaccinale et de l’élimination de la rougeole
6 – Elimination de la rougeole
CONCLUSION
ANNEXES
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE

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