Vaccination anti-Newcastle des volailles

Contraintes de l’aviculture malgache

À cause du manque de moyens financiers et d’activités sanitaires, la filière volaille subit une forte pression d’infection, des contraintes zootechniques et des contraintes nutritionnelles [10].

La plus importante des pathologies touchant l’aviculture à Madagascar, comme dans certains pays d’Afrique et d’Asie, est la maladie de Newcastle. Cette maladie influe énormément sur la production de volailles rurales ou villageoises dans la plupart des pays en développement [4]. L’évaluation du coût total des impacts économiques de la maladie de Newcastle (mortalité et chute de production) sur l’aviculture villageoise est estimée à 15 372 420 000 d’Ariary en 2013 [14]. À part cette maladie infectieuse, des maladies parasitaires comme les coccidioses et les ascaridioses envahissent également l’aviculture malgache. Ces deux parasitoses constituent les premiers facteurs de mortalités chez les poussins élevés dans le système d’aviculture villageoise [11, 12]. Par contre, la maladie de Newcastle est contrôlée avec des programmes de vaccination régulière dans l’aviculture de type commercial. Ainsi, elle ne constitue pas une menace importante, mais secondaire par rapport aux autres viroses aviaires (la maladie de Marek, la bronchite infectieuse et la maladie de Gumboro). La forme typique de cette maladie n’apparaît que lorsqu’il y a mauvaise application de ces programmes [5].

Les contraintes zootechniques et nutritionnelles sont la faible productivité, la mauvaise qualité de l’alimentation et la faible utilisation d’intrants pour l’aviculture villageoise. Elles sont dues à la compétition entre l’alimentation humaine et avicole (maïs, manioc, poissons, etc.) pour l’aviculture de type commercial [10].

Vaccination anti-Newcastle des volailles

Bien que la maladie de Newcastle soit une maladie prioritaire et à vaccination obligatoire à Madagascar, le taux de vaccination national est très faible et ne dépasse pas les 10% au sein de l’aviculture villageoise. D’où la grande difficulté de contrôle de cette maladie causant ainsi un obstacle au développement de l’aviculture villageoise [5, 11]. Les aviculteurs malgaches choisissent leurs vaccins en fonction de leur type d’élevage et des vaccins disponibles. Dans l’aviculture traditionnelle, ce sont les vaccins à souches mésogènes Mukteswar appartenant au génotype III qui sont principalement utilisés. Ces vaccins sont connus sous le nom PESTAVIA® et sont produits par l’Institut Malgache des Vaccins Vétérinaires ou l’IMVAVET. Par contre, ce sont les vaccins à bases de souches lentogènes La Sota et Hitchner B1, appartenant au génotype II, qui sont utilisés généralement dans les élevages de type commercial.

Maladie de Newcastle

Définition 

La maladie de Newcastle ou pseudo-peste aviaire est une maladie infectieuse très contagieuse des volailles, principalement les volailles domestiques [15]. Elle est due à un virus et affecte plus de 200 espèces d’oiseaux, spécialement les poulets ou les oiseaux domestiques. Les signes cliniques de la maladie sont très variables notamment l’abattement, les signes digestifs et nerveux. Toutefois, les signes respiratoires sont les plus observés. Ces signes dépendent de plusieurs facteurs tels que le virus, l’espèce affectée, l’âge de l’hôte, l’état immunitaire, les surinfections, l’état de stress etc. [16]. C’est une maladie à déclaration obligatoire auprès de l’OIE, sous sa forme hautement pathogène [3].

Synonymie

La maladie de Newcastle ou pseudo-peste aviaire a de nombreuses appellations selon les pays. Elle est appelée Ranikhet en Asie, the bomb en République Démocratique du Congo, konko ou twase obgo au Ghana et muzungo au Mozambique [17, 18]. D’autres différentes appellations sont recueillies à Madagascar: pesta akoho, ramoletaka akoho, koropoke, ramibomogno ou moafon’akoho [5, 19].

Historique de la maladie

La première description de la maladie de Newcastle a été réalisée en 1926 en Java Indonésie [20]. Une autre description a été aussi effectuée par Doyle qui a attribué la dénomination « maladie de Newcastle » et qui a décrit l’agent étiologique de cette maladie, après identification du virus en 1927 à Newcastle Sur-Tyne (Angleterre) [21]. Mais bien avant ces deux dates, une flambée de maladie engendrant de nombreuses mortalités et de propriétés pathologiques et cliniques ressemblant à cette maladie de Newcastle a été rapportée en Europe centrale et au nord de l’Italie en 1878 [22] et dans l’est de l’île de Scotland en 1896. En 1955, le virus a été identifié de nouveau et répertorié dans la classification scientifique. Le virus appartient à la famille des Paramyxoviridae et au genre Paramyxovirus. À partir de cette date, la maladie est devenue maladie à déclaration obligatoire auprès de l’OIE et est à différencier de l’influenza aviaire qui est causée par Orthomyxovirus. L’introduction de la maladie de Newcastle en Californie et aux États-Unis de 1970 à 1972 a été causée par l’importation d’oiseaux malades ou en incubation. L’utilisation des vaccins contre cette maladie a été vulgarisée depuis cette année 1970 grâce au développement des recherches et la circulation de virus virulent a été masquée [15, 23]. À Madagascar, les premières apparitions de foyers de maladie ont été observées en août et septembre 1946 dans le grand port de Toamasina [24]. L’importation clandestine de coqs de combat et de volailles depuis l’Afrique du Sud a été suspectée comme moyen d’introduction de la maladie dans la Grande-Île [5]. Ensuite, à travers l’axe ferroviaire et les grandes routes, cette maladie s’est propagée aux alentours de la gare d’Antananarivo et à Ambatolampy en décembre 1946, puis à Antsirabe en janvier 1947 [25]. Dès lors, la maladie s’est créée de nouveaux foyers dans toute l’île [6].

Répartition géographique
La maladie de Newcastle est une maladie infectieuse d’une allure enzootique dans plusieurs pays en voie de développement de l’Asie et de l’Afrique. Aux États-Unis d’Amérique et en Europe, la maladie est maîtrisée par la vaccination et par des mesures de biosécurité rigoureuses [26]. Quelques cas épizootiques occasionnels sont toutefois constatés avec des manifestations variables [27-34]. Les génotypes V et VI sont responsables de ces cas imprévus de maladie de Newcastle en Amérique et les génotypes V, VI et VII, en Europe [35, 36]. Pour le cas de l’Afrique et de l’Asie, les génotypes VI et VII sont à l’origine de nombreuses mortalités [37, 38]. Outre ces deux génotypes, la circulation des génotypes I et II dans la classe II et les APMV-1 dans la classe I a été aussi constatée au niveau mondial avec des pouvoirs pathogènes généralement avirulents et/ou lentogènes. Ces génotypes I et II vivent dans les espèces aquatiques sauvages qui constituent leurs réservoirs [39]. Pour le génotype VIII, il a été trouvé en Asie et en Afrique australe [40]. À Madagascar, une étude récente en aviculture villageoise et en élevage de volailles de type commercial, réalisées au Lac Alaotra et à Antananarivo, a montré que les différentes souches d’APMV-1 responsables de foyers de maladie de Newcastle appartiennent à un nouveau génotype, le génotype XI. Des multiples substitutions spécifiques ou mutations ont été observées et la plus évidente est la présence de 5 arginines (112RRRRR↓F117) sur le site de clivage de type virulent et aussi la présence de double codon d’initiation (ATGATG→ 0MM1 ) sur la protéine de fusion (F) [25].

Importance économique

La maladie de Newcastle est le principal obstacle de l’élevage des volailles villageois en Afrique et dans d’autres continents en engendrant de lourdes pertes économiques[41]. Toutefois, les pays développés ne sont pas exclus de lourd impact économique de cette maladie. En effet, l’État de la Californie a investi 162 millions de dollars pour la prise en charge de l’épizootie de la maladie de Newcastle de 2002 2003 [42].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. Généralité sur l’aviculture à Madagascar
I.1. Aviculture malgache dans le secteur élevage
I.1.1. Aviculture villageoise
I.1.2. Aviculture commerciale
I.2. Contraintes de l’aviculture malgache
I.3. Vaccination anti-Newcastle des volailles
II. Maladie de Newcastle
II.1. Définition
II.2. Synonymie
II.3. Historique de la maladie
II.4. Importance économique
II.5. Étiologie
II.5.1. Structure et organisation du virus
II.5.2. Génome du virus
II.5.3. Glycoprotéine F
II.5.4. Glycoprotéine HN
II.6. Propriété biophysique et biochimique
II.7. Épidémiologie
II.7.1. Espèces affectées
II.7.2. Pouvoir immunologique d’APMV-1
II.7.3. Facteurs de risque de la maladie
II.7.4. Sources de contamination et transmission
II.7.5. Voies de contamination
II.8. Signes cliniques
II.8.1. Chez les poulets
II.8.2. Chez les autres espèces d’oiseaux
II.8.3. Chez l’homme
II.9. Pathogénie
II.10. Lésions
II.11. Diagnostics
II.11.1. Diagnostic épidémio-clinique
II.11.2. Diagnostic différentiel
II.11.3. Diagnostic de laboratoire
II.12. Mesures prophylactiques
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS
I. MÉTHODES
I.1. Zone d’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Durée de l’étude et période d’étude
I.4. Population d’étude
I.5. Mode d’échantillonnage des ménages
I.6. Mode de collecte de données
I.6.1. Prélèvements sérologiques
I.6.2. Prélèvements pour les analyses virologiques
I.7. Analyse sérologique par le test IHA
I.8. Analyse virologique par le test RT-PCR en temps réel
I.9. Analyses typologiques des données
I.9.1. Variables utilisées
I.9.2. Analyse des Correspondances Multiples ou ACM
I.9.3. Classification Ascendante Hiérarchique ou CAH
I.10. Considérations éthiques
II. RÉSULTATS
II.1. Description des élevages et des échantillons
II.1.1. Démographie des volailles dans les ménages d’enquête
II.1.2. Effectifs des élevages et des échantillons sérologiques
II.1.3. Effectif des prélèvements pour l’analyse virologique QRT-PCR
II.2. Typologie de l’aviculture villageoise à Vatomandry
II.2.1. Classification des élevages selon la conduite générale d’élevage pratiquée
II.2.2. Classification des élevages selon les conduites d’élevage en cas de maladies
II.2.3. Classification des élevages selon les conduites d’élevage en cas de mortalités causées par une maladie
II.3. Suspicion de la maladie de Newcastle par les aviculteurs
II.4. Séroprévalence de la maladie de Newcastle
II.5. Circulation du virus APMV-1 dans le district de Vatomandry
TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION
DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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