Utilisation des pesticides en agriculture urbaine et periurbaine

L’alimentation, par ses apports, constitue un élément indispensable dans le développement sain et harmonieux de toute espèce vivante. En effet, elle fournit des produits pour satisfaire les besoins alimentaires d’une population donnée. Ces besoins alimentaires doivent être diversifiés en fonction des groupes sociologiques, du sexe, de l’âge et même de l’état physiologique. C’est ainsi par exemple que les besoins alimentaires d’une femme seront différents d’un état physiologique à un autre (enceinte ou pas), pour un enfant en croissance. Cependant, quels que soient les besoins alimentaires, tous les éléments sont retrouvés dans les matières premières végétales et animales tels que les fruits et légumes, les graisses, les œufs, les animaux de boucherie ou la viande et le poisson.

De ce constat, il ressort qu’une grande partie de ces matières premières provient directement ou indirectement de la pratique agricole d’où l’importance de cette dernière dans l’alimentation humaine. Toutefois, les productions alimentaires restent inférieures à la croissance démographique dans beaucoup de parties du monde [13]. Les villes africaines connaissent une croissance démographique rapide qui devrait s’accélérer dans les vingt prochaines années [6]. Cet accroissement des populations urbaines pose le problème des options d’approvisionnement à partir soit de pays tiers, soit de zones rurales, ou encore de zones périurbaines. Cette croissance pose l’approvisionnement alimentaire comme un enjeu majeur des politiques de développement afin d’assurer la sécurité alimentaire des population concernées.

Au niveau local, cette sécurité alimentaire est en partie assurée par la pratique maraîchère. La capacité de l’agriculture à approvisionner les marchés urbains est donc posée comme une question importante pour le développement des pays africains [15]. Le maraîchage ou jardinage est sujet à plusieurs interprétations possibles [29]. La FAO différencie l’agriculture urbaine, située dans la ville, de l’agriculture périurbaine située autour de la ville. D’autres institutions comme le PNUD ou le CRDI utilisent un terme unique pour désigner ces deux agricultures. On parle alors d’agriculture urbaine ou d’agriculture périurbaine. Une autre présentation consiste à joindre à celle de la FAO, un troisième type d’agriculture qui elle est caractérisée d’agriculture rurbaine [29]. Pour notre part, nous utiliserons la définition de la FAO pour éviter toute confusion possible. Le maraîchage ou jardinage se définie comme la culture de plantes et l’élevage d’animaux destinés à la consommation alimentaire et à d’autres fins, dans les villes (agriculture intra urbaine) et en périphérie des villes (agriculture périurbaine), le traitement et la commercialisation des produits [12]. La culture maraîchère est caractérisée par la spécificité et la diversité de ses systèmes de production. Des recherches montrent que jusqu’à deux tiers des ménages urbains et périurbains sont engagés dans des activités agricoles. Ainsi, selon les estimations, dans le monde entier, quelques huit cents millions (800 000 000) de citadins sont impliqués dans l’agriculture urbaine et périurbaine, que ce soit pour se procurer des revenus et/ou pour produire de la nourriture [9]. Une grande partie des productions agricoles urbaines et périurbaines est destinée à la consommation des ménages et les excédents sont vendus sur le marché local ou exportés.

La capacité d’un pays à exporter est un indicateur de son dynamisme interne et de son insertion dans le marché international. Les exportations permettent à un pays de dépasser le cadre étroit de son marché pour évoluer vers des marchés plus porteurs et pourvoyeurs de devises. Une étude sur la compétitivité de l’économie burkinabé réalisée par la banque mondiale en collaboration avec les autorités nationales donnait comme pilier de la croissance du Burkina, les ressources agricoles, animales, minières et des services. Cependant, parmi les pays de L’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain), le Burkina est celui qui exporte le moins par rapport à son volume de richesse [21]. En 1995, le Burkina exportait vers la France deux mille neuf cent cinquante deux (2952) tonnes de haricots verts et quatre cent soixante et huit (468) tonnes de mangues, goyaves et mangoustans. Ceci faisait du Burkina le quatrième fournisseur de haricot vert et le sixième fournisseur de mangues à la France [34]. De 1992 à 2001, les exportations de produits agricoles au Burkina Faso ont représenté en moyenne 10,25% des exportations totales, contre 62,31% pour le coton ; 26,86% pour l’élevage, 9,02% pour l’or [4]. Ces dernières années l’exportation des fruits et légumes s’est accrue en particulier vers les pays de la sous région tels que le Ghana, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Bénin. La demande va de plus en plus grandissante. Les statistiques de production des fruits et légumes affichent une courbe ascendante [8]. En amont, au niveau de la production, l’agriculture maraîchère est une culture intensive (elle produit beaucoup sur des surfaces limitées). Elle est également plus intensive en intrants par rapport à l’agriculture rurale. Cette spécificité est liée à une présence plus marquée des cultures maraîchères, à la plus forte proximité du marché, à la pression foncière [20], mais aussi au meilleur niveau de formation des producteurs qui ont des contacts fréquents avec la vulgarisation [34], et enfin à la pluriactivité des producteurs qui permet de financer l’intensification par des revenus extérieurs [28]. Tous ces facteurs induisent une forte consommation de produits agrochimiques que sont engrais et pesticides. Les premiers pour apporter les éléments nutritifs indispensables, les seconds pour lutter contre parasites et ravageurs des plantes. Ainsi la nécessité d’un développement accru et la peur des chutes de rendements, conduisent très souvent à des surdosages et à des traitements abusifs [21]. Cette utilisation dans de nombreux cas, porte sur des produits phytosanitaires qui ont été interdits dans certains pays en raison de leurs caractères dangereux pour l’homme (40% des pesticides utilisés à Dakar) [6]. Ceci a un impact énorme sur la santé humaine et sur l’environnement. Partant de statistiques établies par une vingtaine de pays, le comité des experts pour les insecticides de l’OMS a élaboré un modèle mathématique et est arrivé en 1972 à une estimation minimale de cinq cent mille (500 000) cas d’empoisonnements accidentels de part le monde et de cinq mille (5000) morts [15]. Au Burkina, une enquête réalisée en 1996 dans la province du Mouhoun a révélé quatorze (14) cas d’intoxication individuelle, volontaire ou accidentelle sur une période de cinq (5) ans. Des cas d’intoxication aiguë mortelle humaine ont été notifiés en 1996 dans la région de Dédougou, liés à une méprise de contenu de bidons, de même que dans la région de Banfora [20].

Au regard de l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’environnement, des mesures ont étés prises au plan national et international dont:
− la convention de STOCKHOLM sur les polluants organiques persistants (POPs).
− la convention de ROTTERDAM sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC) [21].

Au plan régional et à travers le comité inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), nous avons le comité sahélien des pesticides (CSP). L’action du CSP est relayée au niveau local par les comités nationaux de gestion des pesticides (CNGP) [21].

Au niveau mondial, les experts du comité mixte FAO/OMS ont établi des limites maximales de résidus de pesticides (LMRs) à ne pas dépasser dans les aliments, fruits et légumes. Le marché mondial des fruits tropicaux est en pleine expansion. La FAO estime qu’en 2005, la demande mondiale des principaux fruits tropicaux devrait avoir augmenté de 35 à 55% par rapport à 1995 [27]. C’est alors une chance à saisir pour l’Afrique à condition que ses producteurs soient en mesure d’offrir des marchandises qui ne contiennent pas de résidus de pesticides que l’Union européenne n’est pas prête désormais à tolérer. La tendance actuelle serait de ramener ces LMRs à un Seuil de Détermination (SdD), équivalent au zéro analytique [28].

AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE AU BURKINA FASO 

Le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole et l’évolution du PIB est fonction de celle de la production agricole qui elle, est largement tributaire des aléas climatiques [4].

PLUVIOMETRIE

Les précipitations au Burkina Faso sont très inégalement réparties aussi bien dans le temps que dans l’espace.

Dans le temps, trois (3) saisons se distinguent au cours de l’année [1] :
− la saison sèche et froide de novembre à mars
− la saison sèche et chaude d’avril à mai
− la saison pluvieuse de juin à octobre.

Dans l’espace trois (3) régions climatiques se dégagent :
− La zone soudanienne, qui occupe tout le sud du pays est la zone humide et reçoit entre 900 et 1300 mm d’eau de pluie par an,
− la zone soudano sahélienne, qui s’étale sur tout le centre, reçoit entre 600 et 900mm,
− la zone sahélienne qui occupe le quart nord du pays, reçoit moins de 600mm. Par ailleurs cette pluviométrie se caractérise par une très grande variabilité inter annuelle et inter saisonnier, entraînant de fortes fluctuations de la production agricole [34].

SOLS
Dans leur ensemble, les sols sont peu profonds avec un durcissement superficiel donnant lieu à des ruissellements importants et à des pertes significatives en terre 10 à 15 tonnes /ha/ an. De plus, ces sols sont pauvres en matières organiques et carencés en azote et phosphore [34].

BARRAGES ET RETENUES D’EAU 

L’accroissement du nombre de barrages et de retenues d’eau a connu une accélération très importante après la sécheresse de la période 1968-1974. L’inventaire, conduit par le ministère de l’eau, recense 1099 barrages en 1991. En 1995, ils étaient près de 1500. Malgré leur forte progression en nombre, les barrages existant ne permettent d’irriguer que 17 300 hectares alors que le potentiel d’irrigation du pays est estimé à 160 000 ha. Les 17 300 ha des terres effectivement  sont consacrées au riz (10 000 ha), à la canne à sucre (3 900 ha) et aux produits maraîchers (1000 ha) [34]. L’essentiel des surfaces réservées au maraîchage se concentrent pour la plupart autour de ces retenues d’eau; c’est le cas de la ville de ouagadougou.

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Table des matières

INTRODUCTION
REVUE DE LA LITTERATURE
I AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE AU BURKINA FASO
I.1 Pluviométrie
I.2 Sols
I.3 Barrages et retenues d’eau
I.4 L’agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou
I.4.1 Historique de l’agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou
I.4.2 Etat actuel
I.4.3 Caractéristiques des 3 principaux sites
I.4.4 L’horticulture
I.4.5 Circuit d’écoulement
I.4.6 Filière élevage
I.5 Quelques fonctions et contraintes de l’agriculture urbaine et périurbaine
I.5.1 Les fonctions
I.5.2 Contraintes
II LES PRODUITS AGROCHIMIQUES EN AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE
II.1 Considération générales sur les engrais
II.1.1 Classification des engrais
II.1.2 Intérêt de l’utilisation des engrais
II.1.3 Inconvénients liés à l’utilisation des engrais
II.2 Considérations générales sur les pesticides
II.2.1 Composition d’un pesticide
II.2.2 Formulation
II.2.3 Classification des pesticides
III PESTICIDES, ECOTOXICOLOGIE ET SANTE HUMAINE
III.1 Pesticides dans l’environnement
III.1.1 Comportement des pesticides dans l’environnement
III.1.2 Comportement des pesticides dans le sol
III.1.3 Transport des pesticides par l’air
III.1.4 Transport des pesticides par les eaux de surface et souterraines
III.1.5 Pesticides et précipitations
III.1.6 Transport des pesticides sur de grandes distances : effet sauterelle : (cas des pops)
III.1.7 Bio-accumulation et bio-amplification
III.1.8 Impacts environnementaux des pesticides
III.2 Pesticides et santé humaine
III.2.1 Circonstances de survenue des intoxications
III.2.2 Toxicité aiguë
III.2.3 Toxicité chronique
TRAVAIL PERSONNEL
I METHODOLOGIE
I.1 Description de l’étude
I.2 Cadre de l’étude
I.2.1 Localisation et présentation des sites
I.2.2 Population d’étude
I.2.3 Matériel et méthode
II RESULTATS
II.1 Caractéristiques socio-démographiques
II.1.1 Le sexe
II.1.2 L’âge
II.1.3 Niveau d’instruction
II.1.4 La situation matrimoniale
II.2 Etude descriptive
II.2.1 Les principales cultures identifiées
II.2.2 Main d’œuvre utilisée
II.2.3 Utilisation des pesticides
II.2.4 Connaissances sur les pesticides utilisés
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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