Une interdépendance forte entre agriculture et modèle urbain 

Une interdépendance forte entre agriculture et modèle urbain 

Le paysage humain et agricole dépendant des contraintes de l’île

L’île de la Réunion, malgré des caractéristiques physiques très contraignantes, offre un niveau de développement, qui bien qu’inférieur à celui de la métropole, n’en reste pas moins largement supérieur à la plupart des pays de la région. Ce développement est le résultat d’un processus historique qui s’est étalé sur trois siècles dans lequel l’intervention publique et les organismes agricoles ont eu un rôle déterminant. Ce processus historique conditionne très largement les caractéristiques de l’agriculture, sa place dans l’économie et les fonctions qu’elle remplit dans le domaine social et environnemental. Le développement de l’agriculture est également dépendant de contraintes physiques et climatiques fortes.

Une nature contraignante

La Réunion est une île de 2512 km², entièrement constituée de coulées basaltiques qui se prolongent jusqu’à 4000 m en dessous du niveau de la mer. Elle est située dans l’archipel des Mascareignes, en plein océan indien, à 800 km à l’est de Madagascar et à 200 km au sud- Ouest de l’île Maurice (Atlas 1930);
La Réunion est un massif montagneux, ayant une forme ovoïde dont le grand axe a 72 km et le petit 51 km. Elle est composée de deux volcans. Le plus haut, le Piton des Neiges, est éteint et culmine à 3069 m. Le second, le Piton de la Fournaise, en activité, s’élève à 2613 m. Le Piton des Neiges est inséré dans un système comportant trois énormes cirques (Mafate, Cilaos et Salazie) dont les parois extérieures constituent de véritables murailles de 800 à 1200 m, inclinées de 70° à 75°. L’érosion a formé de profondes ravines tout laissant au fond des cirques des formations verticales, les « îlets », difficilement accessibles. Dans ces conditions la superficie agricole utile (SAU) n’occupe que 19,5 % de la superficie totale (ST), ce qui est très faible comparé à celle de la métropole (51%) par exemple ( S.A.R., 2001).
Les deux volcans forment un ensemble compact qui sépare les côtes sous le vent et au vent dont la communication n’est assurée que par la route et par les plaines d’altitude (Plaine des Palmistes et Plaines des Cafres) qui les séparent.
Le climat (voir carte en annexe), à l’image du relief, est contrasté. La côte au vent est une zone humide. Elle reçoit ainsi une pluviométrie considérable (plus de 5000 mm par an) alors que la côte sous le vent, zone sèche, ne reçoit que 750 mm d’eau en moyenne par an est semi-aride. Les plaines d’altitude et les cirques bénéficient d’un climat frais, plus ou moins humide selon l’altitude et l’exposition. La variabilité interannuelle des pluies est considérable.
Enfin, l’île est soumise à des cyclones dont certains peuvent avoir un effet dévastateur.
De par son relief et son climat, l’île constitue un véritable défi à l’activité agricole. Deux grands ensembles territoriaux sont communément distingués : les « Bas » et les « Hauts » (voir carte en annexe). La zone des Hauts est définie juridiquement (C.A.H, 2005) mais aussi caractérisée par certaines productions agricoles. Les « Bas » correspondent à la zone de culture principale de la canne à sucre, ils sont compris entre 0 et 400 m d’altitude.
Cette limite est variable selon les communes. Les cultures maraîchères et l’élevage principalement caractérisent la zone des Hauts. Mais, dans l’inconscient collectif, la distinction entre les Hauts et les Bas va bien au de-là de cette considération attitudinale, agricole et juridique. Elle porte véritablement sur le niveau de développement socioéconomique et sur des différences culturelles, bien que la distinction à cet égard entre les deux zones ait tendance à se réduire de plus en plus.

Le paysage humain réunionnais

La population estimée par l’INSEE3 en 2004, était de 763.200 habitants. Elle présente deux particularités vis à vis de celle de la France métropolitaine. Elle est d’abord relativement jeune, puisque que le tiers des habitants a moins de vingt ans (contre le quart dans l’hexagone) et elle est en forte augmentation sous l’effet du solde naturel de la population (1,6% par an) et du solde migratoire positif (0,2% par an). Le passage de la transition démographique est prévu à l’horizon 2020.
Parallèlement à cette croissance démographique importante, le nombre d’actifs agricoles ne cesse de diminuer. Le taux de chômage de 33,5% en 20044 est un des plus élevés de France. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur primaire (notamment dans l’agriculture) chute.

Une Surface Agricole Utilisée (S.A.U.) qui s’effrite et seréorganise

La SAU de l’île de la Réunion est estimée en 2003 à 42.996 ha selon AGRESTE. La situation foncière de la Réunion présente deux caractéristiques importantes. En premier lieu, elle est en constante diminution depuis plusieurs décennies, principalement sous l’effet de l’urbanisation et de la déprise agricole. Ensuite, la répartition de la SAU entre les activités productives évolue. La surface en canne à sucre, située de façon privilégiée dans les Bas, est particulièrement affectée par l’urbanisation et diminue donc fortement. Elle a perdu 20% en 10 ans. Actuellement, la canne à sucre concentre encore 53% de la SAU tandis que les parts de la surface toujours en herbe (pour les prairies d’élevage) et des cultures fruitières permanentes sont respectivement de 19% et de 5% (FRCA 2005).
L’agriculture réunionnaise est soumise à des conditions de production particulières etsouvent difficiles dû notamment aux contextes physique et climatique. Elle est aussi confrontée à la raréfaction des ressources en terre et en eau qui résulte de la croissancedémographique. Concernant le secteur économique, l’agriculture est en repli au regard de la surface exploitée et de la population concernée. Elle est néanmoins l’objet d’une forte recomposition observable au niveau des exploitations agricoles, des filières de production et des territoires ruraux.

Le paysage agricole s’inscrit dans un cadre juridique et institutionnel

L’agriculture de l’île évolue dans le cadre d’une économie régulée, en s’appuyant sur des systèmes d’aides adaptées, sur des marchés organisés et sur une recherche constante des performances individuelle et collective. Outre ces relations économiques avec la métropole, elle s’est également façonnée en lien avec les différentes orientations politiques nationales et européennes organisant l’aménagement du territoire et plus précisément le foncier agricole.
Vu l’intérêt de l’étude portant sur l’évolution des interactions entre foncier « urbain » etfoncier « agricole », nous décrirons brièvement les trois principaux documents réglementaires issus du code de l’urbanisme qui régissent l’organisation des différents modes d’occupation de l’espace (SAR, SCOT, PLU). Ces documents ont nécessairement une influence sur l’agriculture de l’île par les orientations plus ou moins marquées au niveau agricole, qu’ils peuvent avoir. Ensuite, nous présenterons les organismes agricoles en lien avec les pratiquesfoncières.

Place du foncier agricole dans les réglementations sur l’aménagement du territoire

SAR, SCoT et PLU sont issus de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000.
Le P.O.S est la version antérieure du PLU. Chaque document doit être compatible avec ceux de hiérarchie supérieure (cf figure 3).
Le code de l’urbanisme et la loi Solidarité et Renouvellement Urbain5 tented’associer habitat, urbanisme et déplacements pour une plus grande cohérence entre les politiques sectorielles et leurs échelles de mise en oeuvre que sont l’agglomération, la commune et le quartier. La loi S.R.U a comme exigence le principe de solidarité entre zones urbaines et rurales et le respect des espaces agricoles.
Le Schéma d’Aménagement Régional fixe les orientations fondamentales en matière de développement, de mise en valeur du territoire et de protection de l’environnement. Ainsi,dans ce document (S.A.R. 2001). La Région décrit les caractéristiques du secteur agricole de l’île. « L’économie réunionnaise a assis son équilibre sur la monoculture de la canne à sucre.
Imprégnée d’une forte tradition rurale et à l’écart des révolutions sociales et culturelles qui ont fait passer en quelques décennies les sociétés européennes à une économie industrielle eturbaine, la population réunionnaise a besoin d’un certain délai, pour connaître la même restructuration sans risque de déstructuration sociale ».
Le SA.R propose d’accompagner la mutation de l’agriculture, première activité des Hauts. Il met donc l’accent sur la préservation de la culture de canne à sucre, donnant un avenir plus certain à l’agriculture réunionnaise et une identité forte à la population de l’île.
Le Schéma de Cohérence Territoriale 6 mis en place par les Collectivités territoriales du Grand Sud a pour objectif l’affirmation du rôle majeur de l’agriculture dans le développement économique de la microrégion Sud par le maintien des surfaces agricoles indispensables à l’équilibre des trois filières : canne à sucre, fruits et légumes et élevage. De plus, il met en avant la nécessité de protéger à long terme les terres agricoles à forte potentialité7. Les orientations, prise par ce document, valorisant l’agriculture et son importance au niveau économique sont dues aux volontés politiques actuelles. Il est à préciser qu’il n’existe pas encore de S.C.O.T pour la région Sud, en lien avec ma problématique. Ce document est en cours d’élaboration.

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Table des matières

1 Le contexte institutionnel 
1.1 L’organisme d’accueil 
1.1.1 Naissance du Cirad
1.1.2 Missions du CIRAD
1.1.3 Activités de recherche
1.1.4 Le CIRAD à la Réunion
1.2 Présentation du projet Domino 
2 Le contexte réunionnais 
2.1 Une appropriation foncière liée à l’histoire agraire 
2.2 Le paysage humain et agricole dépendant des contraintes de l’île 
2.2.1 Une nature contraignante
2.2.2 Le paysage humain réunionnais
2.2.3 Une Surface Agricole Utilisée (S.A.U.) qui s’effrite et se réorganise
2.3 Le paysage agricole s’inscrit dans un cadre juridique et institutionnel 
2.3.1 Place du foncier agricole dans les réglementations sur l’aménagement du territoire
2.3.2 Les organismes liés aux pratiques foncières agricoles
2.4 Les caractéristiques de Saint Joseph 
2.4.1 Appropriation de l’espace et histoire agraire de Saint-Joseph
2.4.2 Le contexte physique et climatique
2.4.3 L’évolution démographique
2.4.4 L’activité agricole
2.4.5 Les grandes unités agricoles des Hauts de Saint Joseph
2.4.6 La pression urbaine et le mitage : une réalité des Hauts de Saint Joseph
3 Problématisation sociologique de l’objet 
3.1 Une évolution rapide source de tensions intergénérationnelles. 
3.2 Une interdépendance forte entre agriculture et modèle urbain 
4 Méthodologie de l’enquête 
4.1 La position du chercheur 
4.2 La collecte des données 
4.2.1 Le récit de vie
4.2.2 La zone étudiée
4.2.3 L’échantillon à Saint-Joseph
4.2.4 Hypothèses de départ
4.3 Analyse et interprétation des données qualitatives 
5 Exploitation et analyse des données recueillies 
5.1 La succession : La transmission de biens et de statut 
5.2 Capacité d’innovation : projection dans l’avenir 
5.3 A la recherche d’une certaine qualité de vie 
5.4 Faire une case…est chose que tout ce qu’il y a de créoles dans l’île savent faire 
6 Conclusion
7 Bibliographie 

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