Une ingénierie inventive au service de l’amélioration du partenariat 

Entretien exploratoire n°4

Présentation de l’interviewé

L’interviewée est une IDE d’un centre hospitalier de la région, diplômée depuis 7 ans. Elle a travaillé dans différents services avant d’être en chirurgie traumatologie depuis 6 ans. Elle est tutrice depuis 4 ans mais n’a pas suivi la formation sur le « tutorat infirmier ».

Contexte de réalisation de l’entretien

Cet entretien fait suite à une première prise de contact durant notre stage d’encadrement du module 4. Le rendez-vous fut pris 3 jours avant sa réalisation. Le but de la démarche avait donc été expliqué. Revenant pour une réunion ce jour là, elle nous avait donné rendez-vous à 17h. Il s’est déroulé dans l’infirmerie, seul bureau disponible. Nous avons été dérangées à deux reprises. Ceci fut un peu déstabilisant aussi bien pour l’IDE que pour moi mais nous avons su nous concentrer à nouveau sur le thème de l’entretien.
Cet entretien s’est donc déroulé sous la forme d’une conversation avec des échanges. J’ai reformulé certaines idées que je pensais intéressantes d’approfondir. L’entretien a duré 22 minutes.

Le ressenti

L’entretien s’est déroulé de façon courtoise. Elle nous a proposé un café ce qui a permis de prendre un peu de temps et ainsi faire connaissance.
Mis à part les deux interruptions où il est vrai, nous avons perdu le fil de notre pensée, l’entretien s’est bien déroulé. L’entretien fut assez court, l’infirmière revenant sur les mêmes thèmes, il fut difficile de trouver des questions afin d’élargir la pensée de l’interviewée.
Au final, les quatre tuteurs s’accordent à dire que des difficultés existent dans l’évaluation de la progression des étudiants. Les thèmes les plus fréquemment abordés dans cette série d’entretien sont :
La responsabilité ou ce sentiment de responsabilité, qui repose désormais sur les tuteurs, est défini d’après le dictionnaire de « vocabulaire technique et critique de la philosophie » (A. Lalande, 2010, p. 926), comme « situation ou caractère de celui qui peut être appelé à « répondre » d’un fait ». Différentes responsabilités existent telles que civile, pénale, morale. Cette dernière peut être définie comme la « situation d’un agent conscient à l’égard des actes qu’il a réellement voulus… ».
Le temps passé auprès des étudiants est un facteur important avec différentes conséquences : moins de temps pour les patients, risque d’épuisement des tuteurs. Une réorganisation de la charge de travail est un axe de travail à améliorer.
La cohésion d’équipe, le travail en collaboration et donc l’interdisciplinarité semblent être indispensables afin d’évaluer la progression des étudiants. La collaboration IFSI et services de soins est peu présente à l’heure actuelle pour les tuteurs interviewés.
L’autonomie des étudiants est dépendante de leur investissement pendant le stage mais aussi par la place que chaque professionnel lui donne. Cette autonomie, c’est-à-dire le fait d’être capable de prendre des décisions est une des finalités de la formation. Ceci peut se faire grâce à l’alternance et aux trois paliers de l’apprentissage (abordés dans le chapitre 2).
Les difficultés rencontrées par les professionnels font suite à la mise en place du nouveau référentiel en 2009 et à toutes les conséquences que cela a produit :
 La reconnaissance de différents professionnels, maître de stage, tuteurs, professionnels de proximité
 Les missions des tuteurs
 L’apparition de nouveaux outils (portfolio…)
 L’évolution de l’approche pédagogique : la formation est centrée sur un référentiel de compétences à acquérir, et non plus sur un programme et des contenus à dispenser.
 L’évolution de la conception de l’étudiant.
Les infirmiers diplômés depuis de juillet 2012 ont ainsi un grade licence. Cette réforme implique donc un partenariat entre les IFSI et l’université. Avec cette nouvelle réforme, il n’y a plus de mise en situations professionnelles et donc d’évaluations de prestations de soins. Désormais les tuteurs évaluent des compétences. Or, ceux-ci sont presque tous issus du programme de formation de 1992, ils ont donc été formés à l’encadrement des étudiants mais pas à la pédagogie à mettre en place. Comment ces professionnels peuvent évaluer les compétences des étudiants infirmiers ?

La deuxième série d’entretiens auprès des cadres de santé formateurs

Au terme de cette première série d’entretiens, il nous semble intéressant d’aller à la rencontre des cadres formateurs. Suite aux thèmes abordés dans la première série d’entretiens, nous souhaitons développer les notions suivantes : la collaboration, l’accompagnement et l’alternance.

Présentation du guide d’entretien

Exerçant dans un IFSI, nous savions que les projets de formations sont différents selon les IFSI avec ainsi des organisations différentes. Nous avons donc commencé tous les entretiens en demandant aux formateurs de se présenter professionnellement. Nous souhaitions aussi comprendre au cours de l’entretien le fonctionnement général de chaque IFSI. Ensuite nous avons établi une liste de questions afin d’aborder les thèmes cités précédemment qui sont l’alternance, la collaboration et l’accompagnement. Il nous a semblé judicieux de nous appuyer sur les réponses des interviewés et donc les questions n’ont pas été posées dans le même ordre.
Questions relatives à l’alternance
 Quelles sont vos relations avec les professionnels des terrains de stage ?
 Depuis le référentiel de 2009, vos relations avec les professionnels des services de soins ont-elles changé ?
 Comment définiriez-vous votre rôle auprès des tuteurs ?
Questions relatives à la collaboration
 Qu’attendez-vous des tuteurs de stage ? (rôle, compétences…)
 D’après votre expérience, quelles sont les difficultés rencontrées par les tuteurs ?
 Quelles sont leurs ressources pour pallier ces difficultés ?
Questions relatives à l’accompagnement
 Comment sont organisées les formations pour les tuteurs de stage au sein de votre établissement?
 Pensez-vous qu’elles soient suffisantes ?
 Quels seraient les autres moyens de les aider ?
Ce guide d’entretien avait pour but d’établir quelles étaient les relations pour les formateurs entre l’IFSI et les services de soins, leur rôle auprès des professionnels, dans le parcours en alternance. Il nous a semblé également intéressant d’aborder les expériences des formateurs sur l’accompagnement des tuteurs et ce qui pourraient être proposé et enfin leur perception du rôle de tuteur afin de voir s’il était en adéquation avec les réponses des tuteurs de la première série d’entretiens.

Choix et présentation des formateurs

Nous avons fait le choix d’interviewer des formateurs de 3 IFSI différents dans 2 régions différentes afin d’obtenir une diversité de pratiques avec des points convergents voire divergents.
Le premier formateur, que l’on nommera F1 est issu d’un IFSI de l’Aisne. Diplômé infirmier depuis 13ans, il a exercé dans divers services en secteur public et privé. Il a exercé comme cadre de santé dans différents services et il a intégré l’IFSI en 1999. Il a en charge la coordination des 2èmes années avec d’autres cadres formateurs. Le fonctionnement de cet IFSI est tel que les formateurs coordonnent les UE de leur promotion de référence.
Le deuxième formateur, que l’on nommera F2, exerce dans un IFSI du Nord. IFSI dans lequel nous travaillons. Elle a travaillé comme infirmière dans différents services avant d’intégrer cet IFSI en 1998, comme infirmière enseignante. Elle est diplômée cadre de santé depuis 2002 et a été responsable de différentes promotions infirmières et aides-soignantes. Dans cet IFSI, contrairement au précédent, les formateurs coordonnent une promotion et des Unités d’Enseignements sur les 3 promotions.
Le troisième formateur, que l’on nommera F3 exerce dans un autre IFSI du Nord. Elle a travaillé comme infirmière dans différents services avant d’intégrer l’IFSI en 2003 comme faisant fonction cadre de santé pendant 2 ans puis cadre de santé formateur depuis 2005. Elle s’est occupée de différentes promotions. Comme l’IFSI précédent, les formateurs coordonnent une promotion et des Unités d’Enseignements sur les 3 promotions.

Déroulement et analyse du ressenti des entretiens

Les entretiens ont eu lieu après accord des formateurs et des différents directeurs des instituts de formation. Les formateurs nous ont accueilli dans leur bureaux pour F1 et F2 et dans une salle réservée pour F3. Les 3 formateurs avaient décroché leur téléphone et avaient mis une pancarte « ne pas déranger » sur la porte. Ceci fut assez surprenant pour moi, et ils m’ont tous expliqué qu’ils étaient passés par ce même cursus et qu’ils agissaient toujours de la même façon.
Exerçant dans un IFSI, nous étions à l’aise dans les différents entretiens sachant que nous connaissions 2 formateurs sur les 3. Au-delà de l’entretien dans le cadre du mémoire, il était pour nous aussi important d’échanger autour de pratiques et de connaitre les différents fonctionnements des IFSI.

L’analyse des entretiens

L’analyse entretien par entretien dans la première série nous a permis de voir la singularité des réponses de chaque interviewé et cela nous semblait nécessaire pour des entretiens exploratoires. Dans les deux séries d’entretiens suivants nous avons fait le choix d’en faire une analyse croisée. Cela va nous permettre d’identifier les points convergents et divergents sans avoir un effet de redondance. Voici donc les résultats de l’analyse croisée des 3 entretiens de formateurs.

Le regard des formateurs sur les tuteurs

De la fonction de tuteur…

La fonction du tuteur est définie par F1 comme une fonction pédagogique auprès de l’étudiant. F1 le place dans une fonction d’accompagnement avec « l’exemple de la personne qui marche à côté d’eux (l’étudiant), pour les faire grandir […], il est là pour l’épauler, pour le guider, pour faciliter son travail au quotidien… ». Avec des rencontres pour « faire des points d’étapes », « échanger », « aiguiller » l’étudiant et évaluer.
F1 exprime aussi que le tuteur est une « personne ressource » pour les professionnels de proximité.
F2 décrit le tuteur comme un élément essentiel, « pivot et vraiment référent pour l’étudiant ». Il a cette fonction de « facilitateur » dans l’intégration des étudiants. Puis une fonction d’évaluateur en collaboration avec l’équipe soignante. « C’est lui qui évalue, c’est lui qui est chargé de recevoir aussi l’appréciation de ses collègues qui l’ont (l’étudiant) évalué à des temps X, à des temps Y sur des actes […] c’est lui qui balise le parcours de l’étudiant, […], c’est l’interlocuteur privilégié de l’étudiant ». Pour F1, le tuteur doit se remettre en question et parle de réciprocité. « Apprendre aussi de l’étudiant, c’est, enfin c’est à double sens, c’est dans la réciprocité aussi qu’on apprend, et pour l’étudiant et pour le tuteur ». Ceci fait ainsi penser au socioconstructivisme. Selon H. Menaut (2013, p. 39) « Le socioconstructivisme présente les interactions entre pairs comme une des sources primordiales du développement cognitif ».
F3 précise la fonction d’accompagnement avec l’importance de « l’accueil », d’effectuer « un bilan de mi-stage, un bilan de fin de stage ». Pour F3, le tuteur doit aussi posséder des qualités pour exercer cette fonction telle que « la motivation », « la disponibilité ».

aux compétences attendues

« N’est pas tuteur qui veut », voici les termes qu’emploie F2. En effet, le tuteur doit avoir des « compétences relationnelles […], des compétences professionnelles […], pédagogiques et organisationnelles ».
F2 explique la nécessité de :
 Compétences relationnelles afin de faire passer des informations, de compétences professionnelles
 Compétences professionnelles avec une certaine expérience. Dans cet IFSI, à la mise en place du référentiel de 2009, il a été demandé que les tuteurs, des services accueillant des étudiants, aient « au moins deux ans de diplôme et plus de 6 mois d’ancienneté dans le service ». Ceci dans le but d’avoir une certaine « expérience dans son domaine d’activité pour pouvoir encadrer au mieux et tutorer au mieux un étudiant ».
 Des compétences pédagogiques pour « faire apprendre »
 Des compétences organisationnelles pour « construire le parcours de l’étudiant ».

Les difficultés rencontrées

Selon F1, certains tuteurs rencontreraient des difficultés du fait de la méconnaissance « des missions des tuteurs, qui n’est plus sur un rôle d’encadrant du stagiaire au quotidien mais qui est plus, on va dire dans la réalisation d’actes et activités et qui ne prend pas en compte le réel développement des compétences des étudiants » ; « des manques dans la connaissance et dans l’application du nouveau référentiel, dans l’utilisation du portfolio, dans l’appropriation aussi des termes utilisés au niveau de l’évaluation des compétences » ce qui peut entraîner parfois « des discordances aussi qu’on peut avoir entre des appréciations et des évaluations de compétences ».
Pour F2, il existe encore des difficultés dans certains services « ils sont en peine d’effectifs », d’où un manque de temps pour encadrer les étudiants. Le fait que « l’évaluation de stage peut encore passer comme service rendu », qu’ils aient « des difficultés dans l’évaluation des compétences » est mentionné mais « ceci tant à s’atténuer ».
Pour F3, c’est essentiellement une difficulté « de pouvoir évaluer les étudiants au travers de la feuille de stage ».

Les ressources existantes pour palier ces difficultés…

Tous les formateurs F1 F2 F3 s’accordent sur la « formation tuteur » qui est « une aide », « un outil » proposée aux tuteurs. Cette formation est réalisée par F2 et F3 mais dans l’IFSI de F1, la formation est réalisée par un organisme extérieur et l’IFSI n’a pas été conviée à la construction du cahier des charges et donc F1 ne connait pas le contenu délivré.
Pour F1, une autre ressource est le formateur. « Les équipes de formateurs sont là et c’est leur rôle et leurs missions d’accompagner, euh, justement les équipes dans la mise en place de ce nouveau référentiel et dans les explications qui peuvent être données. »
Pour F2 les ressources, des tuteurs pour pallier aux difficultés, sont désignées par les équipes, elles-mêmes et le partenariat avec l’IFSI. « Ils ont leurs ressources en interne, dans leur équipe avec leur maître de stage et puis le partenariat qu’on peut avoir avec l’IFSI ».
Selon F3, outre la formation, les formateurs et notamment le « référent de stage » serait une ressource. De plus F3 évoque « leur expérience (aux tuteurs) qui les aide aussi, il y a des échanges entre eux dans certains services, ils ont des réunions de tuteurs pour pouvoir faire avancer les choses ».

aux solutions proposées

Pour F1, ce serait baliser les rencontres FET11 sur le terrain de stage « Qu’est ce que l’on y fait réellement ? » Ceci peut donner des points de repères aux tuteurs. Ce serait également renforcer les liens entre l’IFSI et les services de soins et donc renforcer « le partenariat avec les services ». Pour F1, le fait de se rencontrer fréquemment « permet d’établir une relation de confiance » et la communication se fera plus facilement en cas de difficultés.
Pour F2, les solutions proposées seraient « un temps de « reformation », allez une injection de rappel […] pour analyser leur pratique», ainsi que de l’aide des formateurs dans « l’élaboration d’outils ».

La rencontre des étudiants par les tuteurs et les formateurs

Tous les formateurs rencontrent les étudiants avec les tuteurs dans les services de soins.

Plusieurs dénominations…

Ces rencontres sont nommées « FET : Formateur-Etudiant-Tuteur » pour F1.
Pour F2 ce sont des « regroupements », et pour F3, « des accompagnements professionnalisant ». Ces rencontres, qui ont lieu sur les lieux de stage ont ainsi des dénominations différentes selon les IFSI. Que fait-on lors de ces rencontres ?

pour une rencontre aux objectifs variables

Pour F1, les FET ont des objectifs différents suivant les semestres et n’ont pas lieu à chaque stage. C’est systématiquement au 1er stage « où on reprend où en est l’étudiant par rapport à ses objectifs, où il est en est par rapport à l’écriture de ses analyses de pratiques ». Puis au semestre 2, cette rencontre a pour but une évaluation, « on va évaluer la 3.1 et la 3.2 S2 donc raisonnement clinique et projet de soins ».
F2 fait systématiquement des regroupements. Ceux-ci sont « formalisés, on y a travaillé pour que tout le monde s’y retrouve ». Il est constitué de 4 temps, le 1er où « on fait le point sur les objectifs de stage » puis une partie évolutive suivant les demandes des différents protagonistes, ensuite « l’autoévaluation » de l’étudiant » et enfin les nouveaux objectifs ou réajustements pour la fin de stage. Ces regroupements sont formalisés dans le projet pédagogique.
Pour F3, « les accompagnements professionnalisant » se font systématiquement, ils ont comme objectif « une démarche d’accompagnement de l’étudiant à un moment donné sur son stage » avec « des échanges entre nous, le tuteur et l’étudiant ». A la différence de l’IFSI précédent, ces accompagnements ne sont pas formalisés dans un document.

L’importance d’une collaboration

L’importance du travail en équipe à l’IFSI et dans les services…

F1 souligne l’importance du travail en équipe. «… travailler en équipe (pédagogique) autour de l’accompagnement des tuteurs dans leurs fonctions, donc, au niveau de l’institut… ». Pour F1, il semble essentiel qu’il y ait un travail d’équipe au sein des IFSI.
F2 souligne l’importance du travail en équipe par « la formalisation des regroupements », le contenu a été travaillé en équipe et le fait d’avoir conçu « la formation tutorat » en équipe. En effet, F1 explique que celle-ci a pu être réajustée suivant les attentes des tuteurs.
F3 explique que l’IFSI, suite à un travail d’équipe a conçu un « un livret d’objectifs institutionnels » qui a été donné aux étudiants et aux lieux de stage. Cet outil est une aide pour les équipes soignantes pour remplir la feuille de compétences de l’étudiant. « On a reprécisé des éléments que l’on attendait et on a bien tenu compte aussi de la progression des étudiants ».
De plus les 3 formateurs soulignent à leur façon l’importance du travail en équipe dans les services notamment dans l’évaluation de la progression de l’étudiant. Comme le tuteur n’est pas toujours présent, les professionnels de proximité ont toute leur importance puisqu’ils apportent « une aide » aux tuteurs afin « d’avoir une évaluation la plus objective possible ».

au partenariat, à la réciprocité

F1 exprime l’importance du partenariat entre IFSI et service de soins. « Partenariat aussi bien avec les tuteurs qu’avec les maîtres de stage […] parfois les professionnels de proximité qui sont présents au niveau de l’entretien […] et puis que ça se fasse autour d’un échange avec des questions sans forcément qu’on soit centré sur la pratique de l’étudiant mais plus sur l’encadrement en règle générale ». Tous les professionnels des services sont inclus dans le partenariat. Celui-ci « se construit au quotidien », il peut toujours être développé et il « est IFSI dépendant ».
F2 décrit le partenariat comme un élément essentiel « dans une formation en alternance pour que çà ne soit pas une alternance juxtaposée mais une alternance intégrative ». « Le partenariat, c’est un travail d’équipe dans lequel on est 3, où l’on essaie d’inclure au maximum l’étudiant, le tuteur, le formateur, chacun à son niveau ».
Les 3 formateurs parlent tous « d’aide mutuelle » et de « réciprocité » entre IFSI et services de soins, étudiants et services de soins et entre IFSI et étudiants. Pour que l’on soit « dans une aide mutuelle par rapport à l’encadrement des étudiants », « il y la notion de partage, on apprend mutuellement l’un de l’autre, formateur et tuteur ».

La modification des relations depuis le référentiel de 2009

Du renforcement des liens entre tuteur et formateur…

Pour F1, F2 et F3, ce référentiel a permis « plus de rencontre avec les équipes » et a permis de cerner davantage les difficultés rencontrées par les équipes comme le « manque de temps » ou « le manque de reconnaissance ».

à l’éloignement des relations entre maître de stage et formateur

F1, F2 et F3 s’accordent sur le fait du rôle « organisationnel » du maître de stage, que les négociations pour les rencontres « se font directement avec le tuteur ». « Que les contacts sont plus poussés avec lui quand on se rend compte que l’étudiant est en difficulté ». Pour F3, elle n’a « pas forcément de relation (avec le maître de stage), alors ça reste convivial mais ce n’est pas avec eux que je travaille, enfin avec qui je fais les accompagnements ».
L’importance d’une collaboration dans les IFSI et dans les terrains de stage est importante pour les formateurs. Le partenariat et la réciprocité sont des termes essentiels pour eux. Mais d’après les 3 formateurs, le référentiel de 2009 a renforcé les liens entre les formateurs et les tuteurs mais les relations entre les formateurs et les maîtres de stage s’estompent et se cantonnent principalement à la gestion de difficultés avec certains étudiants. Comment le partenariat peut-il être efficace si les cadres des services de soins qui sont pour la plupart maître de stage ont peu ou pas de contact avec les formateurs de l’IFSI ? Dans ce contexte, comment l’étudiant peut-il vivre sa formation ?

La troisième série d’entretiens auprès des maîtres de stage (cadre de santé)

Après cette deuxième série d’entretiens, il nous a semblé tout à fait judicieux d’interviewer des cadres de santé qui sont maîtres de stage et d’aborder les mêmes thèmes que pour les formateurs afin d’avoir un autre regard avec des points de convergence et des points de divergence.

Présentation du guide d’entretien

Nous avons commencé tous les entretiens par demander aux maîtres de stage de se présenter professionnellement afin de mettre en confiance la personne et voir si le parcours du maître de stage pourrait éventuellement avoir une influence sur les réponses données. Ensuite nous avons repris la même liste de questions (en les adaptant aux maîtres de stage) que pour les formateurs afin d’abord d’analyser ces réponses et ensuite de croiser avec les réponses des formateurs. Il nous a semblé judicieux de nous appuyer sur les réponses des interviewés et donc les questions n’ont pas été posées dans le même ordre.
Questions relatives à l’alternance
 Quelles sont vos relations avec l’IFSI?
 Depuis le référentiel de 2009, vos relations avec l’IFSI ont-elles changées ?
 Comment définiriez-vous votre rôle auprès des tuteurs ?
Questions relatives à la collaboration
 Qu’attendez-vous des tuteurs de stage ? (rôle, compétences…)
 D’après votre expérience, quelles sont les difficultés rencontrées par les tuteurs ?
 Quelles sont leurs ressources pour palier ces difficultés ?
Questions relatives à l’accompagnement
 Comment sont organisées les formations pour les tuteurs de stage au sein de votre établissement?
 Pensez-vous qu’elles soient suffisantes ?
 Quels seraient les autres moyens de les aider ?
Ce guide d’entretien avait ainsi pour but d’établir quelles étaient les relations pour les maîtres de stage entre l’IFSI et les services de soins, le regard des maîtres de stage sur l’alternance. Il nous a semblé également intéressant d’aborder le regard des maîtres de stage sur l’accompagnement des tuteurs et ce qui pourraient être proposé et enfin leur perception du rôle de tuteur afin de voir s’il était en adéquation avec les réponses des tuteurs de la première vague.

Choix et présentation des maîtres de stage

Nous avons fait le choix d’interviewer des maîtres de stage de 3 établissements différents dans 2 régions différentes afin d’obtenir une diversité de pratiques avec des points convergents voire divergents. Il nous a semblé intéressant d’interviewer les maîtres de stage des services dans lesquels travaillent les tuteurs de la première série. Toutefois suite à des réorganisations d’établissement, deux des quatre cadres des services que nous avions choisi dans la première série d’entretiens n’étaient plus en poste. Nous avons donc réorienté notre choix.
Le premier maître de stage, que l’on nommera MdS1 est issu du même service de psychiatrie que T1. Diplômé infirmier depuis 9 ans, il a exercé en secteur public dans des services de chirurgie et de psychiatrie. Il est en poste comme cadre de santé et donc maître de stage en psychiatrie depuis 2012.
La deuxième maître de stage, que l’on nommera MdS2, exerce dans un établissement public du Nord, et est ainsi le cadre de santé de T3. Elle est diplômée infirmière et a travaillé dans divers services et est cadre de santé depuis 2005. Elle est maître de stage depuis 2011 et travaille dans le service de cardiologie depuis un an.

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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : L’émergence d’un questionnement dans un contexte 
Chapitre 1 : L’émergence d’un questionnement
Chapitre 2 : L’évolution de la profession et de la formation infirmière
DEUXIEME PARTIE : A la rencontre de l’expérience exprimée
Chapitre 3. La méthodologie de recherche
Chapitre 4. La première série d’entretiens auprès des tuteurs
Chapitre 5. La deuxième série d’entretiens auprès des cadres de santé formateurs
Chapitre 6. La troisième série d’entretiens auprès des maîtres de stage (cadre de santé)
Chapitre 7. Synthèse croisée et évolution de la question de départ
TROISIEME PARTIE : A la rencontre des auteurs
Chapitre 8 : L’alternance
Chapitre 9 : Le partenariat
Chapitre 10 : L’accompagnement
Chapitre 11 : Problématique et hypothèse
QUATRIEME PARTIE : Décentration et orientations d’actions
Chapitre 12 : Une décentration nécessaire
Chapitre 13 : Le contexte de proposition d’action
Chapitre 14 : Un existant à consolider : la co construction des parcours de stage
Chapitre 15 : Une ingénierie inventive au service de l’amélioration du partenariat
CONCLUSION GENERALE 
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 
TABLE DES SCHEMAS ET DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES

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