Une asymétrie informationnelle renforcée par une information financière inexistante ou peu probante

LA PME, UN ACTEUR ECONOMIQUE MAJEUR DANS LES ECONOMIES AFRICAINES, MALGRE UNE PRECARITE FINANCIERE CERTAINE

La Petite et Moyenne Entreprise (PME) est un modèle entrepreneurial à mi-chemin entre la Très Petite Entreprise (TPE) et la Grande Entreprise (GE). En raison de son champ d’action transversal, qui s’étend aussi bien aux secteurs primaire, secondaire, tertiaire que quaternaire, il est difficile de la rattacher à un domaine d’activité en particulier. Cependant, la littérature et la pratique professionnelle ont pris l’habitude de la démarquer par des critères économiques, tels que la taille, le nombre de salariés, le chiffre d’affaires, ou encore la structure du capital. Ainsi, suivant le critère de la taille, la PME est présentée en France comme une entreprise employant moins de 250 salariés2 • Au Canada, le vocable s’applique aux entreprises employant moins de 500 salariés3 .

Aux Etats-Unis d’Amérique, l’application du concept connaît une certaine flexibilité, étant donné qu’elle évolue d’un secteur d’ activités à l’autre. C’est ainsi que la Small Business Administration (SBA) classe dans la catégorie de PME les industries manufacturières et minières employant moins de 500 personnes. Dans le secteur du commerce de gros, ce nombre passe à moins de 100 personnes. En rapport avec le chiffre d’affai res, l’appartenance d’une entreprise à la catégorie dite des PME varie également d’ un espace économique à l’autre. Sous ce prisme, une entreprise française réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros sera logée dans cette catégorie Aux Etats Unis, la SBA introduit, une fois de plus, une modulation dans la classification des entreprises dans cette catégorie, suivant le critère du chiffre d’affai res. En effet, dans le secteur de la vente de détail, le plafond de chiffre d’affaires y relatif est de 7 millions de dollars US, contre 33, 5 millions de dollars US dans le secteur de l’i ndustrie lourde, 14 millions dans celui des entreprises spécialisées et 0,75 millions dans celui de l’agriculture.

Sous le prisme de la structure du capital, la PME est souvent caractérisée par la concentration du capital entre les mains d’une seule personne ou au sein de la même famille, qui en fait sa principale source de revenu, et un moyen de transmission du patrimoine entre ascendants et descendants. Ce dernier état de chose conduit souvent à qualifier la PME « d ‘entreprise familiale» ou « patrimoniale ». Dans cet ordre d’idées, une des définitions de l’OCDE la présente comme « celle dans laquelle les chefs d’entreprises assument personnellement et directement les responsabilités économiques, financières, techniques, sociales et morales de l’entreprise, quelle que soit la forme juridique ». Cette relativité dans la caractérisation économique de la PME s’étend également aux pays africains. Au Cameroun, par exemple, la loi N°2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME) la présente comme une entreprise employant moins de 100 personnes et réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à un milliard de FCFA.

Au plan fiscal, l’Administration fiscale camerounaise rattache aux Centres d’Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) celles qui réalisent un chiffre d’affaires annuel compris entre 100 millions et 500 millions de CFA, tandis que les entreprises n’atteignant pas 100 millions de FCFA de chiffre d’affaires annuel sont considérées comme de petites entreprises et rattachées aux Centres Divisionnaires des Impôts (CDI)4. Dans l’espace OHADA5 , le législateur considère comme petites et moyennes entreprises celles réali sant un chiffre d’affaires annuel n’atteignant pas 100 millions de FCFA6 . Cependant, quelle que soit le prisme sous lequel elle est appréhendée, la PME est un acteur économique majeur dans l’ensemble des pays. Cette position est aussi bien due à sa représentativité dans la population des entreprises qu’au nombre de personnes qu’elle emploie. En effet, selon l’OCDE, entre 95 et 99% des entreprises au monde sont des PME. Au Canada, la PME n’occupe pas une situation moins importante. En 2005 déjà, elle employait 70% de la main d’oeuvre dans le secteur privé, et sa contribution au Produit Intérieur Brut (POE) était estimée à 45%7. Dans les pays en voie de développement, et en particulier ceux situés sur le continent africain, on assiste, ces dernières années, à une reconnaissance progressive du rôle que les PME sont susceptibles de jouer dans l’essor économique, et donc de leur importance (1). Cependant, cette importance contraste fortement avec la précarité financière qui semble être l’une des principales caractéristiques de la PME africaine (2).

L’importance croissante de la PME au sein des économies africaines Les statistiques qui constatent l’écrasante primauté de la PME dans la population des entreprises à l’échelle mondiale peuvent, quasiment, être transposées à l’identique aux économies africaines et à l’ensemble des pays émergents. À titre illustratif, au Cameroun, une enquête réalisée par l’Institut National de la Statistique (INS) (2009) établit à 90% la part de la PME dans la population des entreprises, pour une contribution de 34% à la formation du POE. Au Nigeria, cette proportion est estimée à 95%, selon une étude conjointe OCDE-BAD (2005).À l’échelle des pays émergents, l’OCDE (2005) relève que la part de la PME dans la population des entreprises est passée de 12% à 65% sur les deux dernières décennies. L’importance de la PME dans ces économies se manifeste également dans la formulation de leurs stratégies de développement. En effet, depuis quelques années, plusieurs de ces pays sont engagés dans la mise en oeuvre des stratégies destinées à les conduire à l’émergence économique.

C’est le cas, notamment, du Cameroun, où les Autorités ont adopté, en 2009, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), qui traduit le sentier que ce pays envisage de suivre pour son émergence à l’ horizon 2035. En République Démocratique du Congo (RDC) et en Côte d’Ivoire, des documents similaires ont été élaborés, avec pour cible, l’émergence économique en 2030 et 2025, respectivement. En parcourant chacune de ces stratégies, il est loisible de relever qu’elles accordent toutes une place importante à l’essor de la PME locale, qu’elles considèrent comme un levier essentiel de l’émergence économiques des Etats concernés. Au Cameroun par exemple, les Autorités placent de grands espoirs en la PME pour relever le grand défi de l’emploi8 • Dans la même veine, elles comptent essentiellement sur celle-ci pour promouvoir l’auto emploi en accompagnant le développement des secteurs porteurs de croissance notamment dans le domaine rural, de l’artisanat et des services, avec pour cible, une contribution importante à la réduction à moins de 50% du sous-emploi visible et à la migration du secteur informel vers le secteur formel de l’économie9.pour atteindre ces objectifs, de nombreuses initiatives de soutien à la PME ont été élaborées, et sont déjà mises en oeuvre, pour plusieurs d’entre elles. C’est le cas de la création d’un Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Economie Sociale, de la création, par l’Etat, de la Banque Camerounaise des PME (BCPME), de la création des Centres de formalités de création d’entreprises (CFCE), de la mise en place de Centres de gestion agréés (CGA) et de l’adoption, en 2010, d’une nouvelle législation en faveur du crédit-bail pour les équipements de production au profit des PME, et de la création d’un bureau de mise à niveau, du financement de la mise en place d’un outil de diagnostic pour les PME.

L’acceptation du risque comme spécificité de la SCR

La Société de capital-risque (SCR), encore appelée « venture-capital» ou capitalrisqueur est une structure d’investissement, dont l’activité consiste à apporter du capital, ainsi que ses réseaux et expériences à la création et aux premières phases de développement d’entreprises innovantes ou de technologies considérées comme à fort potentiel de développement et de retour sur investissement(Paoli-Gangin et Lalande, 2003). Pour Tabourin (1990), le capital-risque constitue un apport en fonds propres dans une PME naissante ou en développement, présentant des perspectives aléatoires de croissance. D’après cet auteur, le capital-risqueur se démarque du banquier classique par le fait qu’il est, pour l’entreprise à laquelle il apporte des capitaux, un véritable partenaire qui partage le risque entrepreneurial, à la phase de lancement, de développement ou de maturité, en prenant part aux pertes et aux bénéfices éventuels. En France, les SCR ont été définies par l’article 1 de la Loi du Il Juillet 1985 modifiée par la Loi 2000-l352 du 30/12/2000. Aux termes des dispositions de cet article, elles sont des sociétés d’investissement dont la situation nette comptable doit être représentée de façon constante à concurrence d’au moins 50 % de parts, actions, obligations convertibles ou titres participatifs de sociétés françaises dont les actions ne sont pas admises à la cote. Bien que les définitions sus présentées tendent à la présenter comme un investisseur classique, il convient de relever que le capital-risqueur se démarque de cette catégorie d’investisseurs par la nature même de son activité. En effet, si l’investisseur classique peut être amené, pour divers arguments liés à sa stratégie financière, à prendre des participations durables dans les entreprises dans lesquelles il investit, le capital-risqueur, quant à lui, n’a pas vocation à prendre de telles positions (Battini, 1985).

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Table des matières

SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 – INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE MANAGERIALE
1.1 LA PME, UN ACTEUR ECONOMIQUE MAJEUR DANS LES ECONOMIES AFRICAINES, MALGRE UNE PRECARITE FINANCIERE CERTAINE
1.1.1 L’importance croissante de la PME au sein des économies africaines
1.1.2 La précarité financière de la PME
1.1.2.1 Une surface financière généralement étroite
1.1.2.2 Une faible éligibilité au financement bancaire
1.1.2.3 L’absence ou l’ insuffisance d’incitations
1.1.2.4 Le poids écrasant et pénalisant de l’ informel.
1.2 LES FACTEURS AGGRAVANT LA PRECARITE FINANCIERE DE LA PME
1.2.1 Une signalisation défavorable auprès des organismes de crédit
1.2.2 Une asymétrie informationnelle renforcée par une information financière inexistante ou peu probante
1.2.3 Un style managérial auto centré et faiblement formalisé
1.2.3.1 Le promoteur de la PME, un manager autocrate
1.2.3.2 L’improvisation comme modèle managérial par excellence
1.3 LA SOCIETE DE CAPITAL-RISQUE (SCR), UNE SOLUTION AUX DIFFICULTES DE FINANCEMENT DE LA PME
1.3.1 L’acceptation du risque comme spécificité de la SCR
1.3.2 La société de capital-risque et la PME
1.3.2.1 La SCR comme pourvoyeur de fonds à la PME
1.3.2.2 La relation PME-SCR lA QUESTIONS ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
1.5 PORTEE MANAGERIALE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 2 -MISE EN EVIDENCE DE LA RELATION SCR-PME
2.1 LA SOCIETE DE CAPITAL-RISQUE (SCR), UN PRENEUR DE RISQUE
2.1.1 Le risque, une notion plurielle
2.1.2 Le statut juridique de la SCR
2.1.2.1 Le cadre légal de la SCR
2.1.3 Les fonctions de la SCR
2.1.4 Le poids de la SCR dans les économies africaines
2.1.5 La SCR aux côtés de la PME
2.2 LA MODELISATION DE L’INVESTISSEMENT DE LA SCR DANS LA PME
2.2.1 La prise en compte des spécificités de la PME
2.2.2 La diversification des portefeuilles
2.2.3 La prise en compte de la structure financière
2.204 La couverture juridique et financière du risque
2.2.5 L’analyse du cycle de vie
2.3 LA GESTION DE LA RELATION SCR-PME
2.3.1 La relation d’agence SCR-PME
2.3.2 Les risques induits par la relation d’agence SCR-PME
2.3.2.1 Le risque précontractuel, l’antisélection
2.3.2.2 Le risque post-contractuel, l’aléa moral.
2.3.3 Les stratégies de gestion des risques dans la relation d’agence SCR-PME
2.3.3.1 Les stratégies normatives
2.3.3.2 Les Stratégies positives
CHAPITRE 3 – PROPOSITION DE TRAVAIL DE RECHERCHE
3.1 RAPPEL DE L’OBJECTIF ET DE LA QUESTION DE RECHERCHE
3.1.1 La théorie normative de l’agence, ou comment protéger le principal contre l’opportun isme de l’agent
3.1.2 La théorie positive ou le contrôle et la coordination de la relation d’agence dyadique
3.2 CADRE CONCEPTUEL
3.3 BASE DE PROPOSITION DE TRAVAIL.
3.3.1 Les instruments relevant de l’approche descriptive
3.3.1.1 Les droits sur les cash-flows
3.3.1.2 Les droits de contrôle
3.3.1.3 Les droits de liquidation
3.3.2 Les instruments relevant de l’approche normative: La maîtrise des droits de contrôle
3.3.2.1 Le financement par étape
3.3.2.2 Les options de conversion
3.3.2.3 Le Conseil d’Administration
3.3.2.4 Le système d’information
3.3.3 L’approche cognitive de la relation SCR-PME : L’implication de la SCR comme levier de création de la valeur et de coordination
3.3.3.1 L’approche cognitive comme source d’opportunités productives pour la PME financée par la SCR
3.3.3.2 L’approche cognitive comme outil de coordination de la relation SCR-PME
3.4 PROPOSITION DE RECHERCHE.
CHAPITRE 4 – METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
4.1 CADRE GLOBAL DE LA RECHERCHE
4.1.1 Le modèle théorique
4.1.2 Nature de la recherche
4.2 LA STRATEGIE DE COLLECTE DES DONNEES
4.2.1 La population cible
4.2.2 L’échantillon utili sé: Des entreprises du portefeuille ECP
4.3 LE TRAITEMENT ET L’ANALYSE DES DONNEES
4.3.1 Les outils d’analyses utilisées
4.3.2 L’opérationnalisation des Concepts
CHAPITRE 5-RESULTATS ET DISCUSSION
5.1 PRESENTATION DES ENTREPRISES INTERVIEWEES
5.1.1 L’entreprise A
5.1.2 L’entreprise B
5.1.3 L’entreprise C
5.1.4 L’entreprise D
5.2 ECONOMIE DES ENTREVUES
5.2.1 La mise en oeuvre des mécanismes de contrôle dans la gouvernance de la relation SCRPME africaine
5.2.1.1 Les raisons du recours au SCR
5.2.1.2 La place des titres hybrides
5.2.1.3 Le contrôle du Conseil d’Administration
5.2.1.4 Le suivi du système d’information
5.2.2L’utilisation des clauses contractuelles dans la gestion de la relation SCR-PME
5.2.2.1 Le contrôle des « cash flows» ou flux de trésorerie
5.2.2.2 Le droit de liquidation
5.2.3 Le rôle des instruments cognitifs dans la gestion de la relation SCR-PME
5.2.3.1 L’ implication de la SCR dans la gestion de la PME
5.2.3.2 La modulation de l’ implication de la SCR dans la gestion de la PME
5.3 SYNTHE SE DES RESULTATS
5.3.1 Relativement à la première proposition de travail selon laquelle: « La SCR a recours à des in struments de contrôle pour gouverner sa relation avec la PME »
5.3.2 Relativement à la deuxième proposition de recherche selon laque lle « La SCR gouverne la relation avec la PME au moyen de c lauses contractuelles »
5.3.3 Concernant la troisième proposition de recherche selon laque lle « La SCR mobilise des instruments cognitifs pour gouverner la relation avec la PME »
6 DISCUSSION DES RESULTATS: LA CONTRIBUTION MITIGEE DE LA SCR A
LA PERFORMANCE ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA PME
6.1 SCR ET PERFORMANCE ECONOMIQUE DES PME ETUDIEES
6.2 PRESENCE DE LA SCR ET CLIMAT SOCIAL AU SEIN DE LA PME
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BmLIOGRAPHIQUES
GUIDE D’ENTREVUE
ANNEXES

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