Un parcours VAE: des logiques d’accès et des processus psychologiques 

Le contexte régional en Aquitaine

En charge de l’information et du conseil depuis 2004, la Région Aquitaine souhaite aller plus avant dans le développement de la VAE. « En dix ans d’existence, ce dispositif a fait ses preuves, explique le conseiller régional en charge de la sécurisation des parcours professionnels. Mais un constat s’impose : engager une VAE relève souvent du parcours du combattant car les démarches et les interlocuteurs sont légion. Pour éviter le découragement et les décrochages, nous nous employons donc à faciliter l’accès de tous à la VAE, en balisant le parcours et en aiguillant vers les interlocuteurs utiles ».
Sur les 3500 Aquitains qui chaque année engagent une démarche VAE, la moitié termine et se présente devant un jury. Près des deux tiers des dossiers présentés sont totalement validés.

Focus sur la Région Aquitaine avec des éléments chiffrés

La demande globale de VAE au niveau national porte essentiellement sur des diplômes technologiques et professionnels de l’Education nationale (40% en 2008) et des ministères chargés de l’action sociale et de la santé (30%). En Aquitaine, près de 90% de la demande globale de VAE porte sur des diplômes de l’Education nationale, des Affaires sanitaires et sociales et des titres du Ministère chargé de l’emploi.
Les constats en Région Aquitaine sont les suivants :
une part relativement faible de demandeurs d’emploicandidats à la VAE ;
une majorité de candidates ;
niveaux V majoritairement demandés (niveau CAP/BEP);
une tendance globale à l’augmentation des taux de validation entre 2007 et 2010, mais des disparités selon les diplômes.
Avant une modélisation du parcours VAE (en partie théorique), voici un schéma présentant le parcours VAE (réalisé par Aquitaine Cap Métiers), celui-ci permet de rendre compte de l’ensemble des étapes d’une VAE. Nous décrivons ensuite l’évolution de la VAE entre 2004 et 2010.

La création de groupes de travail de propositions

Le comité de pilotage a statué sur la mise en place de trois groupes de travail de propositions cités ci-après avec un résumé succinctdes préconisations :
– L’accompagnement : mise en place d’une charte d’accompagnement en Aquitaine – identification des raisons d’abandon ;
– La post VAE et les jurys : formation en tronc commun des jurys – préconisations des jurys en cas de validation partielle ;
– L’observatoire des données : outil de suivi régional.
D’autres groupes de travail ont ensuite été créés pour poursuivre le travail engagé dans le cadre de la préparation du schéma régional de développement et d’animation de la VAE en Aquitaine. Les groupes de propositions réunis en décembre 2011 et janvier 2012 sont les suivants :
– Exigence qualité et financements de l’accompagnement : communiquer autour de l’offre d’accompagnement et du financement de la VAE, mettre en place une charte qualité, former les accompagnateurs.
– Démarche collective et entreprises : sensibiliser les TPE (très petites entreprises soit moins de 20 salariés), recenser les pratiques des entreprises déjà impliquées dans des démarches de VAE, mobiliser les syndicats, mettre en place des documents d’informations.
– Sécurisation du parcours VAE et post jury : mettre en place un chèque VAE à talons, un carnet de bord, un chaînage du financement jusqu’au post jury.
– Développement des jurys : sensibiliser pour élargirle recrutement de jurys, mettre en place une formation « tronc commun » pour les membres de jurys.
– Observatoire des données : comprendre l’ensemble des données permettant d’établir des statistiques sur les parcours de VAE et être unoutil d’aide à la décision en matière de financement d’actions, par exemple.
– VAE dans les métiers du sanitaire : construire une offre de formations complémentaires au regard des modules non validés, mettre en place un outil centralisé d’information (dates de jury, offre d’accompagnement, formations complémentaires), sécuriser les parcours par le financement.

La construction du schéma régional de développement et d’animation de la VAE

Un schéma régional pour le développement et l’animation de la VAE est en cours d’élaboration à l’initiative du Conseil Régional d’Aquitaine. Ce schéma vise d’une part, à rassembler tous les acteurs aquitains de la VAE et d’autre part, à harmoniser les modalités d’intervention en faveur des salariés ou des demandeurs d’emploi qui s’engagent dans une VAE. Pour ce faire, le schéma régional poursuit plusieurs objectifs notamment, sécuriser le parcours VAE de la personne, développer l’information sur le dispositif et organiser la gouvernance régionale et l’animation de la VAE en Aquitaine. Une quarantaine d’acteurs aquitains ont participé aux travaux préparatoires duschéma régional au travers d’une dizaine de réunions avec l’Etat, la Région et les différents acteurs concernés. Le schéma régional sera structuré de la façon suivante :
– Un accord cadre précisant les orientations retenues et la gouvernance du schéma. Ce document serait signé par l’Etat, la Région et lesPartenaires sociaux ;
– Un plan d’actions sous la forme de 40 propositions contractualisant avec l’ensemble des acteurs de la VAE en Aquitaine les actions découlant de l’accord cadre ;
– Un état des lieux de la VAE en Aquitaine (acteurs, modalités d’interventions, résultats). Autour de 4 axes de développement :
Sécuriser le parcours VAE pour réduire les temps et les lieux de rupture de la démarche VAE, de la demande du candidat à l’obtention du diplôme ;
Développer l’informationauprès des professionnels, des DRH, du grand public et des secteurs économiques, notamment en dotant les professionnels de la formation d’outils de connaissance des modalités d’organisation et de financement de la VAE ;
Aller vers une exigence qualité des différentes démarches de la VAE (conseil- accompagnement – jurys – formations post-jury) en améliorant l’articulation entre les certificateurs et le monde de l’entreprise par la mise en œuvre d’actions de terrain concertées entre les partenaires ;
Mieux structurer l’offre de formation post-jury.
Grâce à 2 axes de moyens :
Organiser la gouvernance et l’animation du développement de la VAE en Aquitaine par la mise en place d’un comité de pilotage, de deux commissions (décideurs financiers et certificateurs) et de groupes de travail permanents ;
Se doter d’un outil d’aide à la décision grâce à l’observation des parcours individuels des Aquitains.

Les objectifs de la demande

Les objectifs affichés de cette demande s’articulent autour des notions de sécurisation des parcours VAE et de gestion prévisionnelle des emplois et compétences sur le territoire aquitain :
la sécurisation des parcours en VAE : cet objectif a pour visée l’obtention de la qualification et de l’emploi pour les publics du Conseil Régional ; à savoir les jeunes et les demandeurs d’emploi mais aussi de façon volontaire pour les salariés,
la progression en termes de nombre de parcours VAEaboutis sur le territoire aquitain (cette progression n’est cependant pas quantifiée par le Conseil régional),
le maintien sur le parcours VAE en limitant les lieux de « décrochages » sur l’ensemble du parcours de l’information au retour en formation pour les validations partielles,
l’entrée de la VAE dans l’entreprise : l’objectif de la Région est de promouvoir la VAE comme outil de la GPEC notamment territoriale,
l’application de la compétence de la Région en termes de formation : le Conseil Régional d’Aquitaine a en charge l’accès à la qualification et la sécurisation des parcours professionnels des Aquitains.

Présentation du dispositif de la VAE

La validation des acquis avant la loi de 2002

La plus ancienne validation des acquis, fondée sur une loi du 10 juillet 1934 (Code de l’éducation L 642-9) et régie par un décret du 16 mai 1975, a permis de délivrer à des techniciens, justifiant de cinq années de pratique professionnelle dans des fonctions communément confiées à des ingénieurs, le titre d’ingénieur diplômé par l’État.
Plus tard le décret n°85-906 du 23 août 1985 indique que « la valorisation permet soit d’accéder directement à une formation dispensée par l’établissement et conduisant à la délivrance du diplôme national ou d’un titre dont l’obtention est réglementée par l’Etat, soit de faire acte de candidature au concours d’entrée dans un établissement » et que « peuvent donner lieu à validation : […] l’expérience professionnelle acquise au cours d’une activité salariée ou non salariée, ou d’un stage ; les connaissances et les aptitudes acquises hors de tout système de formation ». Ce texte ne vise que l’enseignement supérieur et permet d’accéder à une formation ou à un concours, non pasd’acquérir directement une certification.
La loi n°62-678 du 20 juillet 1992 relative à la Validation d’Acquis Professionnels pour la délivrance de diplôme à « toute personne qui a exercé pendant cinq ans une activité professionnelle [de] demander la validation des acquis professionnels qui pourront être pris en compte pour justifier d’une partie des connaissances et des aptitudes exigées par l’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur […] ou de l’enseignement technologique. Cette loi élargit le champ d’application des textes précédents, mais la VAP ne concerne que les diplômes de l’Education nationale et de l’Agriculture. Elle ne permet toujours pas d’acquérir la totalité d’une certification.
En 1999, dans son livre blanc sur la formation professionnelle, Nicole Pery, secrétaire d’Etat en charge de la formation professionnelle, entame une réflexion sur un dispositif à la vocation plus large et plus égalitaire. Trois constats ont ainsi présidé à l’émergence de la VAE la nécessité de sécuriser les parcours professionnels d’une population active faiblement diplômée ; le rôle majeur de la possession d’un diplôme pour l’insertion durable sur le marché du travail et la faible dimension qualifiante de la formation continue.

Instauration en 2002 de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)

La loi de modernisation sociale n° 2002-73 du 17 janvier 2002 et le décret n° 2002-590 du 24 avril 2002 offrent la possibilité de valider les acquis de l’expérience pour l’obtention d’un diplôme dès lors que le candidat justifie au minimum de 3 années d’expérience en rapport avec le contenu du diplôme souhaité et acquises dans l’exercice continu ou non d’une activité salariée, non salariée ou bénévole.
La VAE est une procédure qui permet de faire reconnaître ses compétences professionnelles et ses acquis personnels en vue de l’obtention d’un diplôme. Au vu d’un dossier constitué par le candidat et décrivant son parcours de formation, ses compétences professionnelles et personnelles, un jury de validation décidera, après audition du candidat, de l’attribution complète ou partielle du diplôme, voire de la non validation.
Les partenaires sociaux insistent sur l’importance de la VAE dans l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 5 décembre 2003. Par lasuite, la loi n°2004-391 du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au longde la vie et au dialogue social confirme son statut de dispositif au service de la sécurisation des parcours professionnels.

Développement de la VAE

En 2008, deux rapports font le bilan du plan de développement lancé en 2006 et émettent de nouvelles recommandations :
Le rapport BESSON, commandé par le Premier Ministre, intitulé « Valoriser l’acquis de l’expérience : une évaluation du dispositif de VAE » examine les raisons pour lesquelles la VAE n’est pas suffisamment utilisée. Il formule plusieurs propositions d’actions pour renforcer les moyens accordés à la VAE et ainsi assurer son développement et un accroissement conséquent du nombre de VAE délivrées. Il s’agit d’améliorer l’information et la lisibilité du dispositif, de raccourcir les procédures, de mieux accompagner les candidats et de renforcer les pouvoirs de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) dans le but, notamment, de mieux articuler la production de titres et diplômes et de réduire le nombre de certifications disponibles sur le marché.
Le groupe de travail sur la validation des acquis de l’expérience présidé par Vincent Merle à la demande au secrétaire d’État à l’Emploi, constate également que « la cohérence et la lisibilité du système de certification professionnelle conditionnent en partie le déploiement de la VAE ». Son rapport émet plusieurs préconisations : mobiliser les acteurs institutionnels pour promouvoir la VAE, diffuser laVAE dans l’ensemble des dispositifs et en faciliter l’accès à tous les publics, inscrire les processus VAE dans une démarche qualité, mieux réguler le système de certifications et améliorer l’accessibilité par la VAE.

L’émergence de l’expérience comme outil d’apprentissage et de savoir

La VAE constitue un nouveau droit individuel et devient la quatrième voie d’accès à la certification. Bureau et Tuchszirer (2010, p.56) rappellent que la VAE a été « présentée par ses promoteurs comme une petite révolution dans le système français de la formation professionnelle, un moyen de réparer des injustices sociales en offrant à tous ceux qui travaillent la possibilité de transformer leur expérience en diplôme ». La loi de 2002 « consacre une reconnaissance de l’expérience de travail comme une source potentielle de savoirs ».
Selon Merle (2008), cette loi introduit une rupture décisive dans la formation professionnelle : « les diplômes et titres à finalité professionnelle ne sont plus seulement définis en termes de contenus de connaissances ou de programmes scolaires et universitaires mais principalement en termes d’activités, de compétences et de connaissances liées à l’exercice de ces activités ». L’adoption de cette loi a eu des effets sur les modalités d’élaboration des référentiels, sur le conseil en carrières et l’élaboration de projet professionnel, un intérêt plus grand porté aux apprentissages en situation de travail et une plus grande « modularisation » des formations.
La VAE semble être « un moyen de créer une passerelle entre formation continue et éducation permanente (Pinte cité par Pinte 2001) mais aussi une façon de scolariser l’entreprise et de professionnaliser l’enseignement » (Dubar cité par Pinte 2001).
Clot et Brot (2003, p.188/189) précisent qu’à partir de l’instauration de la VAE, le diplôme « au lieu d’être placé à la fin d’un parcours de formation (initiale, continue ou par apprentissage), il doit attester des connaissances construites au travail ». Pour ces auteurs, « les accompagnateurs et les membres du jury s’appuient sur les traces qui manifestent l’inscription du candidat dans un genre professionnel pour trouver les indices probants de la véracité de l’activité de travail et de l’intégration des connaissances : la manière de parler, le genre de discours propre à un milieu, les petits détails qui signent, souvent à l’insu du sujet, son appropriation du genre ».

La décision de recevabilité

Une fois la certification choisie, le candidat doit constituer un dossier de recevabilité. Ce dossier est retiré et envoyé auprès de l’organisme certificateur. Chaque organisme certificateur est chargé d’instruire les demandes de recevabilité à la VAE (annexe 4) et de notifier les décisions aux candidats. Après instruction, la décision de recevabilité est prononcée, au vu d’informations et de pièces fournies par le demandeur dans son dossier.
Cette décision de recevabilité autorise le candidat à poursuivre la démarche VAE mais ne préjuge en aucun cas de la décision future du jury.Pour certains certificateurs, il s’agit d’une recevabilité purement administrative.

Le financement du parcours

Le dispositif de la VAE est payant. Son coût est variable selon les ministères et le diplôme envisagé. Le coût de gestion d’un dossier individuel de VAE (prestations d’accompagnement, droits d’inscription, actions de validation proprement dites, action de formation prescrites en vue de la certification…) varie selon une fourchette de 70 à 2000 euros. Les actions de VAEentrant dans le champ d’application des dispositionsrelatives à la formation professionnelle continue, peuvent à ce titre, faire l’objet d’une prise en charge par différents acteurs : Etat, Unedic, entreprises, OPCA et OPACIF.

Le livret de validation

La demande de validation des acquis de l’expérience est accompagnée d’un dossierconstitué par le candidat dont le contenu est fixé par l’autorité ou l’organisme délivrant la certification visée. Ce dossier comprend les documents rendant compte des expériences acquises dans les différentes activités salariées, non salariées, bénévoles exercées par le candidat et leur durée, en relation avec la certification recherchée, ainsi que les attestations de formation suivies et les diplômes obtenus antérieurement.
L’élaboration de ce livret de validation nécessite une explicitation écrite de l’expérience professionnelle et personnelle.

Accompagnement : méthodologie et expertise

L’accompagnement proposé pendant le parcours pose aux professionnels la question suivante : « qui pour accompagner le candidat ? ». Cuvillier (2004 p.129/130) considère l’accompagnement à la fois comme une médiation propice à une dynamique d’évolution et comme une méthodologie pour « baliser » le travail de retour sur l’expérience.
– L’accompagnement comme une médiation propice à une dynamique d’évolution : le développement des compétences est impulsé en partiepar une co-analyse de l’activité (Clot, 1999). Un travail de quête de sens supporté par le langage peut s’engager. Clot utilise l’expression de rapport dialogique offrant « les conditions favorables au développement discursif par lequel l’activité peut se retravailler et donc se révéler. »
– L’accompagnement comme une méthodologie pour « bali ser » le travail de retour sur l’expérience : il s’agit d’entrer dans une analyse de sa pratique grâce à une description détaillée de certaines situations professionnelles. La méthodologie transmise lors de l’entretien permet au candidat de poursuivre le dialogue avec lui même, en l’incitant à regarder son expérience avec les yeux d’un autre.
Kogut-Kubiak, Morin, Personnaz, Quintero et Séchaud (2006) articulent ainsi le travail à réaliser par le candidat et les prestations d’accompagnement ; « la compétence de formalisation et surtout la capacité réflexive sur laquelle elle s’appuie représentent des dispositions cognitives inégalement réparties parmi l’ensemble des candidats.
L’accompagnement ou d’autres prestations concourent à développer ces compétences, des candidats évoquant même, au-delà de son aspect instrumental, un « épanouissement personnel » et un « enrichissement intellectuel ». Ces auteurs complètent : « si l’accompagnement permet d’intégrer les normes explicites dans la conduite du projet de validation, il favorise aussi un travail de rapprochement entre le candidat et son jury, en informant celui-ci du langage et des comportements à adopter, comme des attitudes à proscrire. »

Des processus psychologiques

Le sentiment d’efficacité personnelle(SEP)

Pour François et Botteman (2002), le SEP renvoie «aux jugements que les personnes font à propos de leur capacité à organiser et réaliser des ensembles d’actions requises pour atteindre des types de performances attendus » (Bandura) mais aussi aux croyances à propos de leurs capacités à mobiliser la motivation, les ressources cognitives et les comportements nécessaires pour exercer un contrôle sur les événements de la vie. L’engagement et le maintien sur le parcours de VAE est à rapprocher des « conceptions actuelles de la motivation en formation, l’idée que les croyances qu’à l’apprenant en ses capacités à réussir joue un rôle crucial dans son engagement et ses performances » (Galand et Vanlede, 2004). Si le maintien sur le parcours VAE peut être considéré comme un effet du SEP, nous pouvons nous interroger sur les sources de celui-ci. Pour Bandura (2007), le SEP est déterminé par quatre sources d’information : les expériences actives de maîtrise, les expériences vicariantes, la persuasion verbale et les états physiologiques et émotionnels.

La procédure

Nous avons, après la validation par la méthode des juges, constitué l’échantillon auprès duquel le questionnaire et un courrier d’accompagnement allaient être envoyés. Celuici est basé sur les fichiers de candidats, auxquels nous avons pu avoir accès à savoir des personnes ayant bénéficié d’un chèque régional pour leur accompagnement, d’une aide de l’Etat/AFPA ou d’un OPCA (Uniformation), d’un OPACIF (Fongecif) et enfin de candidats ayant bénéficié d’une prestation en PRC. Nous avonssouhaité envoyer ce questionnaire à un nombre important de personnes, nos critères de sélection étaient de couvrir un maximum de certifications et d’avoir des candidats ayant terminé leur parcours de VAE. 1 300 courriers ont été envoyés sur tout le territoire aquitain et nous avons obtenu 159 retours exploitables et environ 300 retours non délivrés de la Poste, soit un retour de 16%.

La population ayant répondu au questionnaire sur les parcours VAE de l’information à la validation

Nous avons choisi à partir des réponses au questionnaire de construire le profil type de notre candidat à la VAE en Aquitaine, ce qui rend compte au mieux de notre échantillon de répondants qui est représentatif des candidats en Aquitaine si nous nous référons aux chiffres fournis par la CRIS VAE en termes de sexe, d’âge, de certificateurs et de niveau de qualification.

Les entretiens semi-directifs : une démarche qualitative

Le matériel d’analyse

Après le retour des questionnaires par courrier et leur dépouillement, nous avons poursuivi notre intervention en mettant en place des entretiens semi-directifs , outil privilégié pour favoriser le recueil de la parole des candidats. Ces entretiens sont inspirés de la méthode des incidents critiques (Flanagan, 1954), « cela permet à l’interviewé de s’exprimer sur son expérience directe en limitant toutefois la part d’opinion, d’inexactitude de mémoire et d’exagération des discours ».
Afin de constituer un échantillon représentatif de la population qui participerait à ces entretiens, nous avons recensé les « candidats » ayant proposé d’être contacté suite au questionnaire complété et avons constitué quatre groupes en fonction des thèmes que nous souhaitions interroger. Nous avons convenu avec cesvolontaires de réaliser les entretiens par téléphone, ceux-ci ont été enregistrés avec leur accord. Cela nous a permis d’être dans une posture d’écoute et de reformulation.
Concernant les entretiens, nous commencions ceux-cien présentant à nouveau l’objectif de cette étude, le déroulement et en mentionnant leprincipe de confidentialité auquel nous sommes soumis et l’anonymat dont ils bénéficient.

Le modèle d’analyse

Après le travail réalisé sur les questionnaires, de repérage des lieux de décrochage éventuels sur les parcours de VAE, nous avons bâti une trame d’entretien semi-directif. Nous avons choisi d’interroger les candidats sur l’ensemble du parcours et plus spécifiquement sur certaines étapes (nous avons écarté l’information et l’entretien/conseil, une étude ayant déjà été réalisée à la demande de la Région sur cette étape). Notre objectif était de recenser les facteurs d’abandon et d’interroger les candidats sur les « leviers », les processus psychologiques et ressources leur ayant permis de poursuivre leur parcours de VAE. La limite de cette méthode réside dans le fait que les candidats à la VAE devaient faire mention de ces ressources (SEP et soutien social perçu) en faisant une analyse rétrospective d’un parcours terminé et pour lequel ils connaissent l’issue plus ou moins favorable.

L’analyse de contenu

Nous avons procédé à une analyse de contenu pour les réponses obtenues aux questions ouvertes de notre questionnaire et pour les réponses obtenues lors des entretiens semidirectifs. Selon Mucchieli (1974), l’analyse de contenu se veut une méthode capable d’effectuer l’exploitation totale et objective des données informationnelles. Elle a eu pour souci d’éliminer la subjectivité de l’opérateur.
Dans un premier temps, afin de nous familiariser avec le contenu et l’univers sémantique des individus, nous avons procédé à une lecture globale des entretiens (préanalyse au sens de Bardin, 2005). Par la suite, nous avons isolé chaque noyau de sens en lien avec le but de notre analyse. Puis, en accord avec la phase de traitement des résultats, d’inférence et d’interprétation de Bardin (2005), nous avons assemblé ces unités de sens par thèmes secondaires et principaux. Nos thèmes principaux ont été induits par les catégories de facteurs d’abandon et de ressources mobilisées apparaissant dans la littérature.
A l’image de De Zanet, Hansez, Bossut, Vandenberghe, et De Keiser (2004), nous avons estimé que l’occurrence d’un même thème chez une même personne ne reflétait pas nécessairement l’importance de ce thème pour les interviewés, nous avons choisi de ne coder qu’une seule fois le thème, même si le sujet avait évoqué celui-ci à plusieurs reprises lors du questionnaire ou de l’entretien. Nous avons par la suite procédé au comptage et aux pourcentages.

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Table des matières
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
SOMMAIRE FIGURES ET TABLEAUX
GLOSSAIRE
RESUME/ABSTRACT
INTRODUCTION 
ANALYSE DE LA DEMANDE 
1. La demande initiale
2. L’analyse du contexte d’émergence de la demande
3. Les objectifs de la demande
4. Les enjeux de la demande
5. Les acteurs
6. Les ressources
7. Les contraintes
8. Le type d’intervention et sa légitimité
9. La reformulation de la demande
CADRAGE THEORIQUE 
I- Les parcours de VAE entre pratiques institutionnelles
1. Présentation du dispositif de la VAE
2. Une « petite révolution »
3. Le parcours de VAE : étapes, acteurs et modélisation
II- …et ressources mobilisées par les candidats
1. Un moment dans son parcours de vie, de conscientisation de l’expérience
2. Un parcours VAE: des logiques d’accès et des processus psychologiques
III- lieux de décrochages et sécurisation des parcours en VAE
1. Un parcours VAE: des facteurs d’abandon
2. La sécurisation des parcours
3. Un modèle théorique de synthèse du cadrage conceptuel
METHODOLOGIE 
I. La pré-enquête : l’analyse documentaire
II. L’enquête : l’étude des parcours de VAE auprès des candidats aquitains
1. Le questionnaire : une démarche quantitative
2. Les entretiens semi-directifs : une démarche qualitative
3. L’analyse de contenu
4. Le modèle d’analyse conceptuel
RESULTATS 
I. Le questionnaire
1. Statistiques descriptives
2. Analyse statistique
3. Analyse de contenu
II. Les entretiens semi-directifs et leur analyse de contenu
III. Croisement des résultats
DISCUSSION 
PRECONISATIONS 
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES

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