Un aspect de la traduction : le doublage et le sous-titrage

Un aspect de la traduction : le doublage et le sous-titrage

IL ME LE FAUT POUR HIER

Le premier maillon de la chaîne est évidemment indispensable, mais pour le monde du doublage, il est le moins difficile et le moins intéressant ; il est comme la pâte de la pizza, la toile du tableau, le tissu du vêtement : il faut qu’il soit prêt pour le début de la semaine de travail, lorsque les artistes se mettent à l’oeuvre. Le lecteur me pardonnera ce petit coup de gueule, mais il n’y a que peu de dialoguistes, de comédiens et de directeurs de doublage dotés d’une sensibilité suffisante pour comprendre ce qu’est la traduction. N’importe qui parmi eux « se permet de » retoucher le texte traduit. Et n’oublions pas que le doublage est une industrie et que c’est la production qui compte le plus : plus on produit, mieux c’est.

La qualité est un facteur plutôt secondaire. Et il n’est peut-être pas inutile de rappeler que la SGAE1 ne reconnaît que la propriété intellectuelle des adaptateurs de scénarios audiovisuels, non celle des traducteurs. Avec d’abord l’apparition des chaînes des Communautés autonomes, ensuite avec celle des chaînes privées, la production de films et de séries doublés a augmenté de façon exponentielle. De plus, la concurrence est rude, la contre-programmation est la norme et non l’exception. Ainsi, la quantité influe aussi sur la qualité. Et ceci ne vaut pas seulement pour le doublage, mais également pour la production des originaux : pour approvisionner un marché aussi vaste, l’industrie audiovisuelle produit des navets comme des petits pains.

DOUBLER OU SOUS-TITRER

C’est une histoire sans fin. La polémique revient à intervalles réguliers dans les pages des journaux et les conversations de ceux qui appartiennent de près ou de loin au monde de la traduction. Je ne vais pas entrer dans ce débat. Je voudrais simplement rappeler une chose que j’ai apprise quand j’enseignais les langues : le sens de la vue est beaucoup plus puissant que celui de l’ouïe ; pour apprendre à bien écouter, il ne faut pas lire. L’été dernier, je me trouvais dans un hôtel à Prague et j’avais allumé la télévision. Ils passaient un film italien sous-titré en tchèque. Et bien que je ne connaisse pas un mot de cette langue et que je sois plus familier avec l’italien, je m’obstinais à lire les sous-titres, de sorte que je ne prêtais pas l’oreille – c’est le cas de le dire – au dialogue parlé. Et ainsi, j’ai regardé tout le film sans même avoir compris l’intrigue. C’est sans doute dû à une déformation professionnelle, à ces années pendant lesquelles j’étais professeur de langues et de traduction, mais une chose est sûre : pour moi, le monologue a quelque chose d’étrange. Et s’il s’agit de parler de soi-même, ce sentiment d’étrangeté se transforme en malaise. Peut-être est-ce pour cette raison que j’ai intercalé des citations d’autres personnes. Ceci ferait-il partie des caractéristiques du traducteur ?

À force de rester invisible aurait-il du mal à sortir au grand jour ? Traditionnellement, on n’entend la voix du traducteur que dans ce que l’on appelle les « notes du traducteur » ou les préfaces qui lui servent de présentation de l’oeuvre traduite, mais également de justification voire d’excuse. Cette pratique ne date pas d’hier : les traducteurs médiévaux avaient déjà recours aux « gloses ». Le traducteur qui traduit pour le doublage ne dispose d’aucun de ces recours : il reste irrémédiablement dans l’anonymat. La vérité est que, eu égard à son succès (c’est-à-dire à la qualité moyenne si mauvaise des produits), il vaut alors mieux recourir à cette cape de protection, à cette « invisibilité » traditionnelle du traducteur. […]

LE PROCESSUS

Une fois le visionnage terminé, nous pouvons commencer à adapter le scénario, autrement dit, à synchroniser le texte avec la vidéo. Dans un premier temps, nous écoutons l’intervention, c’est-à-dire la phrase ou l’ensemble de phrases porteuses de sens. Nous nous appuierons sur les pauses marquées par le personnage pour déterminer le morceau de texte sur lequel nous allons travailler. Il s’agit généralement de deux, voire trois lignes tout au plus, étant donné qu’il faut les mémoriser. Ensuite, nous allons observer comment le texte traduit s’intègre au morceau choisi. Pour ce faire, il nous faut prononcer le texte à voix haute tout en écoutant les mots dans la langue originale, en commençant à parler précisément au même moment que le personnage à l’écran, en suivant le même rythme et en essayant de l’interpréter avec la même intonation et avec le même volume de voix qu’aura le comédien lors du doublage.

Il est important d’insister sur le fait qu’il ne faut pas lire la phrase, mais bien la mémoriser. Il y a deux raisons à cela : d’une part, la durée de l’intervention varie sensiblement selon si on la lit ou si on la prononce comme une phrase spontanée, et d’autre part, il faut regarder l’écran et non pas le papier lorsqu’on récite la phrase, afin de vérifier si elle s’accorde aux mouvements des lèvres. Il est également important de parler à voix haute, puisque prononcer et articuler le texte sur le même ton que le personnage nécessite plus de temps que le dire en murmurant.

LA SPECIFICITÉ DE LA TRADUCTION AUDIOVISUELLE

Dans le cas du doublage, la synchronisation vise la coïncidence des silences, des débuts et des pauses (à moins qu’on ne soit en off ou hors champ) ainsi que le synchronisme visuel qui, lui, est appliqué avec plus ou moins de rigueur, allant de systèmes très exigeants comme celui de Fodor, 1976, jusqu’aux systèmes couramment utilisés en Espagne aujourd’hui, qui n’imposent ce synchronisme qu’aux labiales apparaissant en premier ou en gros plan. Dans le cas de la voice over, la synchronisation nécessite un décalage de trois ou quatre mots par rapport à la version originale, ainsi qu’une coïncidence plus ou moins stricte quant à la fin du discours.

Dans le cas du sous-titrage, la synchronisation exige une coïncidence entre le début et la fin du discours (en tenant compte des rectifications apportées par Ivarsson, 1992, que nous commenterons plus tard). Elle requiert également l’observation d’une vitesse de lecture confortable pour le spectateur, le respect des limitations de l’espace ainsi que d’autres conventions concernant l’affichage des sous-titres à l’écran. Pour le traducteur, ces contraintes peuvent se matérialiser dans le rapport entre la durée d’un fragment du dialogue original qui doit être rendu par un seul sous-titre et la longueur du texte traduit correspondant. Lorsque le traducteur de sous-titres dispose d’un scénario post-édité (comportant des sous-titres définitifs ou des dialogues spécialement adaptés au sous-titrage, en plus du repérage réalisé en fonction du métrage), ce rapport est précisé dans ce même scénario ou par les instructions de la maison de production.

Lorsque le traducteur travaille avec le son original, ce rapport est établi, de manière plus libre et créative, à l’oreille, par le traducteur lui-même (Mayoral, 1993; Torregrosa, 1996).

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Table des matières

  1. 1.Introduction
    2.TRADUCTION
    2.1. «Eres patético»: el español traducido del cine y de la televisión par MIGUEL DURO MORENO
    2.2. La traducción en el doblaje o el eslabón perdido par JOAN FONTCUBERTA I GEL
    2.3. La sincronización y adaptación de guiones cinematográficos par ANNA GILABERT, IOLANDA LEDESMA et ALBERTO TRIFOL
    2.4. El espectador y la traducción audiovisual par ROBERTO MAYORAL ASENSIO
    3.GLOSSAIRE
    4.Bibliographie
    5.TABLE DES MATIERES
    6.Annexes
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