Un acteur du développement local : la B.D.P. de la Somme 

Introduction

Les Bibliothèques Départementale de Prêt ont fêté leur cinquantenaire en 1995. Ces Bibliothèques Départementales ont un statut particulier : ce sont essentiellement des bibliothèques qui prêtent aux bibliothèques. Leurs missions, dictées d’abord par l’Etat à leur création en 1945, puis par les conseils généraux depuis la loi de décentralisation de 1986, ont toujours été celles de bibliothèques de lecture publiques. La circulaire de 1986 précise : « Comme les collections de l’ensemble des bibliothèques publiques, celles des B.C.P. doivent répondre en nombre et en quantité aux besoins généraux et particuliers du public…Les collections des B.C.P. sont multimédia et comprennent des documentaires sur tous types de supports. »
Si les B.D.P., comme tout établissement de lecture public, s’affirment comme service de référence en matière de lecture, c’est parce que leur rôle premier est celui de la constitution des collections : acquisitions, développement, renouvellement.
Ce circuit des acquisitions est délicat dans une structure comme celle d’une bibliothèque départementale pour diverses raisons : contacts quasi-nuls avec les lecteurs, profils différents des dépôts,… Face à la multiplication de l’offre, à la diversification de la demande, à l’émergence de nouveaux supports,… les acquisitions deviennent un acte délicat et complexe.
La constitution des collections est l’enjeu central d’une offre documentaire pour un réel service du public.

L’INSCRIPTION DE LA BIBLIOTHEQUE DEPARTEMENTALE DANS LE DEPARTEMENT DE LA SOMME

Un département : la Somme

Avec L’Aisne et l’Oise, la Somme appartient à la région Picardie. Ce département est situé au Nord de la France, à mi-chemin de Paris, Londres et Bruxelles. La Somme a pour chef-lieu et préfecture, Amiens, également capitale régionale, et pour sous-préfectures, Abbeville, Montdidier et Péronne.

Géographie

La Somme traverse ce département, d’une surface de 627 712 ha, avant de se jeter dans la Manche.
Avec 60 km de côtes, de la Belgique à la Normandie, la Somme est le seul département picard offrant une façade maritime. A l’ouest, de part et d’autre du fleuve, s’étendent les plateaux du Vimeu et du Ponthieu, ce dernier étant séparé du littoral par la zone dunaire du Marquenterre et des Bas-champs. A l’est d’Amiens s’étend ensuite le vaste plateau crayeux recouvert de limons fertiles du Santerre.
Le département compte 4 arrondissements, 46 cantons. L’émiettement des communes, visibles dans de nombreux départements, représente dans la Somme un problème important avec 783 communes.
Pour y pallier, les recompositions spatiales et les regroupements se multiplient.

Economie

La Somme est un département largement agricole (8 000 exploitations agricoles représentent l’équivalent de 15 000 emplois à temps complet) : grandes cultures dans le Santerre (très grandes exploitations), systèmes de culture diversifiées dans le Ponthieu, élevage et cultures fourragères, céréales et oléagineux dans le Marquenterre et le Vimeu. L’économie est également fortement représentée par l’industrie. L’agroalimentaire est l’activité la plus présente.
La Somme est avec l’Aisne le département le moins dynamique de la région : assez faible taux d’urbanisation, nombreuses industries traditionnelles, retard de qualification de la main d’oeuvre, faible niveau d’étude.

Population

Le département abrite une population de 559 429 habitants sur 6 176 km2 (90, 5 hab/km2).
Longtemps, les populations de la région ont été plus rurales, plus fécondes, plus conservatrices, plus paysannes que d’autres. Bien qu’il y ait depuis les années 60 alignement du mode de vie sur les moyennes nationales, la région reste plus rurale que d’autres avec en 2000, selon les chiffres de l’INSEE, 40 % de la population rurale contre 25 % dans la moyenne nationale. Le faible taux d’urbanisation confirme donc le fait que le milieu rural, dans le département de la Somme, est encore solide. La B.D.P., au cœur du réseau de lecture publique est un acteur de premier plan dans la redéfinition de la politique culturelle.

Un acteur du développement local : la B.D.P. de la Somme

Créées progressivement à partir de 1945, les BDP, aujourd’hui sous l’autorité des Conseils généraux, ont pour mission de desservir les communes de moins de 10 000 habitants. Créée en 1967, la Bibliothèque Départementale de la Somme a fort à faire dans ce département très émietté, parcellisé qui ne compte que 3 communes, sur 783, de plus de 10 000 habitants : Amiens (131 872 h), Abbeville (23 787 h) et Albert (10 010 h). La BDS se trouve donc confrontée à une grande complexité de son champs d’intervention. Elle assure une couverture documentaire importante avec plus de 600 communes desservies (plus de 75 % des communes de moins de 10 000 habitants) par la centrale d’Amiens et l’annexe de Saint-Riquier.

Rôle de la B.D.S

Missions

Les Bibliothèques départementales ont pour mission de constituer un réseau de bibliothèques publiques dans les communes de moins de 10 000 habitants. La Bibliothèque départementale de la Somme, à l’instar de ses consoeurs, inscrit donc son action dans le développement de la lecture en milieu rural en aidant et en incitant à la création de véritables bibliothèques municipales.
Conformément à la Charte des bibliothèques adoptée par le CSB le 7 novembre 1991, la B.D.P. assure une égalité d’accès à tous en desservant tout le territoire.
Les services assurés par la BDS sont les suivants :
•leprêt de documents
•la formation des bénévoles
•l’aide individualisée(assistance technique, animation, conseil…).
Le Manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque publique de 1994 résume bien le rôle fondamental et les missions des bibliothèque : « La bibliothèque publique, clé du savoir à l’échelon local est un instrument essentiel de l’éducation permanente ».
Les documents sont présents dans les bibliothèques pour permettre aux usagers de s’informer (mettre à sa disposition des informations récentes et pertinentes).
-de se former (lui proposer une documentation lui permettant de mettre à jour ses acquis scolaires, universitaires ou professionnels).
-de se cultiver (présenter au lecteur une documentation de niveau varié dans les grands domaines de la connaissance).
-de se divertir ( mettre à sa disposition des documents destinés aux loisirs) de s’ouvrir (aux autres, au monde, aux nouvelles technologies, à toutes les tendances artistiques).

LES PRATIQUES D’ACQUISITION

Les enjeux du choix

L’environnement

L’environnement doit être pris en compte dans la politique d’acquisition, on ne choisira pas tout à fait les mêmes livres pour un milieu rural que pour un espace urbain. S’il y a une harmonisation certaine entre le rural et l’urbain, dans le département de la Somme, des différences persistent :
pratiques liées à la vie collective, curiosités nouvelles, accessibilité aux services culturels ou de loisirs…
Toutefois, ces écarts s’atténuent chez les jeunes qui ressemblent en de nombreux points aux citadins.
Les écarts au niveau des localisations dans l’espace territoriale ne seront pas négligés au moment des choix. Les enfants de Ham (5 532 habitants), chef-lieu de canton, ne vont pas lire la même chose, et pas de la même façon que les jeunes de Boismont (551 habitants) à quelques kilomètres d’Abbeville ou de Andainville (211 habitants), isolé en pleine campagne.
Dans ce département, la culture du livre est récente, les parents qui n’ont jamais beaucoup lu ne vont pas transmettre à leurs enfants ce besoin, ce réflexe. Ils se reposent pour cela sur les professionnels. Et pour que ces derniers comprennent leur public… leurs publics, il faut du temps et de l’observation.
Geneviève Patte affirme que l’observation du comportement, des réactions personnelles des jeunes lecteurs est une mine d’informations. La banque de prêt du fonds jeunesse était mon poste d’observation. Être à cet endroit, en concertation avec les bibliothécaires, m’a semblé le meilleur moyen de découvrir les lectures des jeunes, leurs goûts, d’établir un contact avec eux … J’étais seule dans la salle jeunesse. Le secteur jeunesse se situe à Saint-Riquier à l’étage. Les jeunes traversent donc d’abord le secteur adulte puis le hall des périodiques avant de monter l’imposant escalier classé, qui ne les intimide pas du tout et qu’ils adorent, pour finalement entrer par une double porte, systématiquement ouverte, dans la salle jeunesse. La banque de prêt se situant à l’opposé de l’entrée, je pouvais noter, discrètement, les progressions des jeunes, épier leurs parcours, les livres devant lesquels ils passent sans s’arrêter, ceux qu’ils prennent en mains, ceux qu’ils feuillettent, rapidement, longuement.

Représentation des jeunes lecteurs

Dans le département, la tendance est souvent grande pour les bénévoles de ne s’occuper que des adultes. Ce fait semble être une particularité de la Somme. En effet, j’ai souvent observé dans les dépôts que les bénévoles connaissent les goûts de leurs lecteurs adultes mais pas ceux des jeunes lecteurs, j’ai souvent noté que les bénévoles prenaient plaisir à conseiller les adultes, à aller audevant d’eux pour les guider dans leurs choix alors qu’ils laissent les enfants aller et choisir seuls leurs livres, j’ai souvent entendu les bénévoles demander aux lecteurs qui rendaient des livres si ces lectures leur avaient plu, ce qu’ils en avait pensé, jamais aux jeunes lecteurs. On se protège souvent en affirmant qu’il faut leur laisser la liberté de choisir ce qu’ils veulent lire, de ne rien leur imposer.
Mais on a tort. Pour l’enfant, la bibliothèque est un lieu qui joue un rôle capital. Selon Jean Hébrard, les bibliothèques sont « les réserves naturelles des connaissances nécessaires à toute lecture mais aussi à toute écriture. Savoir se documenter, savoir trouver le livre que l’on souhaite lire sont des compétences qui s’acquièrent au coin lecture, dans la BCD, au CDI, à la bibliothèque de quartier, à la médiathèque ou encore sur les étagères du bibliobus. »8. Il affirme que les jeunes recherchent le contact, le partage autour des livres. Les résultats du questionnaire ont montré que dix enfants sur dix-sept acceptaient d’être conseilléj(le plus souvent par les pairs, le conseil est mieux reçu), mais je peux affirmer que pour une partie des sept autres, le conseil serait bien accueilli s’il est bien amené. « La culture écrite, dans nos sociétés n’a de sens que par les échanges qu’elle permet, par les sociabilités qu’elle suscite. ». Dans notre société où l’enfant est poussé à l’isolement par le biais de la télévision, des jeux vidéo, de l’ordinateur, les jeunes recherchent consciemment ou non le dialogue. Il est temps que les dépositaires et bibliothécaires prennent le temps de proposer, discuter, raconter, montrer… (au retour d’un document, demander : ça t’a plu?…). J’ai noué au cours de ces deux mois des liens forts avec les enfants : avec les plus petits, j’essayais de leur montrer comment regarder un livre, apprendre à regarder les illustrations de divers tendances esthétiques, leur raconter des histoires avec le ton… ; avec les plus grands, je partageais des avis sur les livres, sentiments à la lecture de romans, je me permettais de leur conseiller des livres sur la base d’un climat de confiance, je leur montrais comment exploiter au mieux Internet… Tout en leur laissant beaucoup de liberté, je me suis rendu compte de l’importance d’être un médiateur et les sourires « complices » m’ont montré que j’étais sur la bonne voie.

La B.D.S. et le réseau

Description du fonds

En 2001, le fonds de la Bibliothèque Départementale de la Somme s’élève à 485 088 documents dont 238 524 pour le fonds jeunesse, soit 49,2 %. Tant au niveau du fonds que pour les acquisitions d’une année, la part des livres jeunesse et la part des livres adultes sont équilibrées.
En 2000, le budget prévisionnel d’acquisition pour le fonds jeunesse se répartissait de la manière suivante : 110000 F pour les romans, 120000 F pour les documentaires, 150000 F pour les albums, 70000 F pour les bandes dessinées enfants et adultes soit plus de 400000 F. pour un achat de 11720 documents. Les abonnements aux périodiques pour la jeunesse font l’objet d’un financement à part.
La répartition entre les livres (98 %), les livres gros caractères (0, 1 %), les périodiques (1 %), les cassettes (0, 5 %) et les CD (0, 1 %) montre une forte disparité. Le fonds cédéroms est très faible car il n’a pas encore pour vocation le prêt individuel mais la consultation. Cependant, sur 97 B.D.P., plus de la moitié ont plus de 100 cédéroms et plus du tiers en possèdent plus de 200, alors que la B.D.S. n’en a que 27 informatisés. Chaque membre de l’équipe des bibliothécaires est responsable d’un domaine d’acquisition (livres adultes, livres jeunesse, CD). Pour le fonds jeunesse, les choix sont effectués par Catherine Ribet et Bettina Datour.
La B.D.S. réalise des sélections de livres thématiques regroupant tous types de supports. Ces sélections et valises thématiques servent de supports à des animations mises en place par les bénévoles et conditionnent une part des choix et des acquisitions de la B.D.S.

A chaque support ou type de documents ses critères

Choisir un livre est une activité délicate, surtout quand il est destiné à un public en formation, qui éveille ses sens, élabore ses goûts,… Devant chaque livre, les interrogations sont multiples : intérêt de l’histoire, du message, originalité du thème, esthétique des illustrations, de la calligraphie, lisibilité, langage, papier, couverture…
La B.D.P. joue un rôle primordial pour les grandes orientations de choix.

Les documentaires

Les documentaires sont difficiles à choisir car ils coûtent cheyf, réclament une analyse de leur contenu et vieillissent vite.
Pour les thèmes qui plaisent beaucoup, les classes devront être alimentées en conséquence, diverses et renouvelées.
Pertinence des informations, moyens d’accès (index, chronologie) : ne pas choisir un atlas uniquement parce que les cartes sont jolies.
Une grille d’analyse est indispensable pour évaluer un documentaire.
La grille définie par Martine Rouxin (B.D.P. de la Savoie) lors d’un programme de formation en acquisitions est simple et pertinente.16. Cette grille permet de pointer les caractéristiques du document, ses lacunes… Elle représente une aide lors de l’office pour analyser le document et le sélectionner selon des critères précis pour le contenu et le contenant et par rapport au fonds.
D’autres grilles peuvent également être retenues qui facilitent l’analyse lors de l’office. Au cours de l’utilisation de telles grilles, précises, détaillées et pertinentes, des questions mûrissent dans l’esprit du bibliothécaire : ce documentaire est-il de qualité ? Est-il pertinent d’intégrer ce documentaire au fonds ?
D’après les réponses des enfants aux questionnaires, le documentaire est emprunté pour deux raisons différentes : en premier lieu pour le plaisir, en second lieu, pour l’école (compléter les informations reçues, le plus souvent pour la réalisation d’exposés) jusqu’à 10 ans, après, la tendance s’inverse. Les documentaires destinés aux jeunes enfants, qui intègrent une dimension ludique remportent souvent beaucoup de succès, en particulier, la collection Première découverte chez Gallimard qui utilisent des pages intercalaires en rhodoïd pour des phénomènes de surimpression et de relief, (il est dommage encore une fois de ne pas avoir fondé votre travail sur l’observation de caractère scientifique que vous avez faite.

Formaliser : le guide

Une nécessité

Les choix opérés sont pour la plupart le fruit du jugement subjectif du bibliothécaire. C’est pourquoi l’élaboration d’un tel document est fondamentale.
« Mieux vaut prévenir que guérir : affirmer une politique d’acquisition n’est pas un acte circonstanciel, mais participe d’une exigence de professionnalisation. Sans perdre leur subjectivité, les bibliothécaires doivent démontrer que les achats qu’ils effectuent sont issus d’une réflexion collective qui ne se limite pas à leur conviction personnelle ou à la pression des utilisateurs ; leurs sélections ne sont pas un acte de censure (décision délibérée d’écarter des documents) mais un choix (décision positive d’inclure dans les collections des documents en conciliant qualité, diversité, adéquation aux besoins des publics et cohérence des fonds). Ces choix ne sont pas intuitifs et relèvent de règles bibliothéconomiques, constituées et à construire dans tous les types de bibliothèques ; en outre, ils sont étroitement liés aux priorités de ses missions de service public. Ils sont appelés à être validés par les tutelles de cette bibliothèque. ».
L’élaboration et l’adoption d’un tel document ne se font pas sans beaucoup de temps, de patience, de tact et de conscience professionnelle. En effet, un projet d’évaluation, une possible réorganisation suscitent la crainte d’une atteinte à la liberté et sont perçus comme une remise en cause plus ou moins volontaire sinon des compétences professionnelles, du moins de leurs pertinences et des priorités valorisées…
La Bibliothèque Départementale de la Somme doit définir ses exigences de constitution des collections. Ce document est destiné à aider les bibliothécaires dans leurs choix qu’il effectuera en conformité avec les objectifs de la bibliothèque. Car au préalable, un rappel des missions de la bibliothèque est nécessaire. Cette réalisation permet de découvrir le fonds réel de la bibliothèque, de rajeunir les méthodes professionnelles et de clarifier les pratiques d’acquisition.
L’ensemble des principes d’une politique documentaire constitue un acte volontariste. La mise en œuvre d’une politique d’acquisition exprime une conception commune de la bibliothèque publique.
Selon Bertrand Callenge, « Et au-delà de l’aspect symbolique, son importance n’est pas mince : il a valeur de référence pour l’ensemble du personnel et des partenaires, il est en général le fruit d’un débat interne souvent long, il s’oppose aux tentatives de confiscation de la bibliothèque par un groupe ou un courant de pensée, il signale la valeur fondatrice des collections dans la construction d’une identité collective. »

Conclusion

Ce sujet de stage s’est révélé être délicat pour deux raisons :
-la première réside dans la constitution d’un fonds pour enfants. En effet, ce lectorat est multiple et varié. De la naissance à l’adolescence, le public jeune a des attentes diverses. Romans, albums, bandes dessinées, documentaires…que faut-il sélectionner dans cette masse documentaire que nous offre les éditeurs, comment se créer des repères, faut-il prendre tout ce que les jeunes réclament, doit-on refuser d’acquérir des collections dites « illégitimes »… ? Beaucoup de questions devant lesquelles le sélectionneur se trouve souvent désarmé.
-La deuxième est l’existence du réseau. Constituer un guide d’acquisition au sein d’une bibliothèque départementale n’est pas anodin, la marche à suivre ne sera pas la même que dans une bibliothèque municipale autonome. Elaborer un guide pour la tête de réseau implique le fait de cerner les politiques documentaires de tous ses membres, leurs attentes vis-à-vis de la B.D.S..
La constitution d’un fonds est une opération délicate qui soulève de nombreux problèmes. « La constitution générale du fonds doit être large et permettre au lecteur d’y trouver son compte.
La bibliothèque est pour Francis Marcoin, un lieu de lecture extensive, complémentaire de l’école qui s’attache à l’étude minutieuse d’un corpus légitimé et restreint. (…); en revanche, la prescription ou le conseil de lecture, quand il est sollicité, devrait répondre à ce souci exigeant de qualité. »
Avant toute chose, bien sélectionner et bien diffuser impliquent de bien connaître. Des guides, des formations ponctuelles ne seront pas efficaces sans un investissement de la part des sélectionneurs : en temps, en rencontre, en lectures, en passion. « Acquise lors de la formation, entretenue par des lectures complémentaires et un suivi attentif de l’activité éditoriale (à travers des comités de lecture, les revues spécialisées, les liens avec les libraires, la fréquentation des salons professionnels…), cette familiarité avec les livres permet non seulement de répondre aux innombrables demandes individuelles, par les conseils de lecture mais d’assurer aussi la promotion de la littérature, à travers les animations proposées, qui sont autant de voies ouvertes à la découverte et de moyens de susciter des envies de lire. »
Ce qui me semble primordial dans l’espace du réseau de la Bibliothèque de la Somme est, selon une expression de Bertrand Callenge, d’« introduire une culture des collections ». A l’heure actuelle, une des priorités pour la Bibliothèque Départementale de la Somme serait de développer la complémentarité, la coopération, l’harmonisation. Cohérence et harmonisation pourraient devenir les maîtres mots de ce réseau (certaines bibliothèques n’ont pas éprouvé l’utilité de se soumettre au plan de classement de la B.D.S.) afin d’améliorer d’en améliorer le fonctionnement.
La B.D.S doit donc acheter de tout pour réussir à satisfaire aussi bien les dépôts dépendants à 100 % de celle-ci que les bibliothèques possédant en général un fonds de base. Me confier ce travail, c’est à-dire confier ce travail à une personne étrangère, extérieure à la bibliothèque, était le gage d’une objectivité, favorisait la critique des processus d’acquisition actuelle (il est difficile pour les bibliothécaires de changer de pratique professionnelle). Mais, il apparaît à la fin de ce travail que ce guide n’ayant pas été longuement mûri par les professionnels va être d’autant plus difficile à faire adopter. En effet, pour bouleverser des habitudes, des manières d’acquérir, ce sont eux qui doivent
se remettre en question. Cette démarche doit venir d’eux et y associer les dépositaires aurait été judicieux. J’ai comparé cette situation à celle d’un fumeur. En effet, quelqu’un pourra dire au fumeur d’arrêter de fumer en utilisant des arguments valables et que le fumeur sait justifiés. Pour qu’il y ait chance de réussite, il faut que l’initiative vienne de lui, qu’il se remette en cause de lui même. Si la décision ne vient pas de lui, il continuera à fumer car c’est dans ses habitudes, même si au fond de lui, il a conscience que c’est mauvais.
Du chemin reste à parcourir. En effet, pour la constitution de ce guide, je me suis basée sur du néant au niveau des dépôts ou bibliothèques. C’est pourquoi, l’objectif des bibliothèques municipales, bibliothèques-relais, antennes est, à l’heure actuelle de mettre par écrit leur attentes vis-à-vis de la B.D. S. et le plan de développement de leurs collections. La B.D.S a encore beaucoup à faire elle aussi : primo, elle aide les dépositaires dans l’élaboration de ces documents ; deuxio, elle rectifie, le cas échéant, son propre guide d’acquisition ; tertio, elle s’efforce de définir avec chaque relais, le profil documentaire du dépôt renouvelé par la BDP. Parallèlement à tout cela, des formations sur ce sujet doivent être intégrées au planning de la B.D.S..
Si peu de BDP ont formalisé leurs pratiques par un texte rédigé et si très peu de Conseils Généraux pour ces BDP ont validé ce document, c’est sans doute parce que son élaboration réclame beaucoup de temps, la mobilisation des acteurs dans tout le réseau, des analyses délicates.

 

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Table des matières
METHODOLOGIE 
INTRODUCTION 
I. L’INSCRIPTION DE LA BIBLIOTHEQUE DEPARTEMENTALE DANS LE DEPARTEMENT DE LA SOMME 
1. Un département : la Somme
1.1. Géographie
1.2. Economie
1.3. Population
2.Un acteur du développement local : la B.D.P. de la Somme
2.1.L’équipe
2.2.Le réseau
2.3.Rôle de la B.D.S.
II LES PRATIQUES D’ACQUISITION 
1. Les enjeux du choix
1.1. L’environnement
1.2. Représentations des jeunes lecteurs
2. La B.D.S. et le réseau
2.1. Description du fonds
2.2. Comment s’organisent les choix et la répartition par genre
2.3. Le réseau
3. Bilan
3.1. Aspects positifs du processus actuel d’acquisition
3.2. Points faibles
3.3. Entre élitisme et démocratisation
III. L’ORGANISATION DUNE POLITIQUE D’ACQUISITION 
1. Les acteurs
1.1. Pour qui ?
1.2. Par qui ?
1.3. Une collaboration bénévoles-professionnels
2. La constitution d’un fonds : règles de base
2.1. Principes généraux
2.2. A chaque support ou type de document ses critères
3.Formaliser : le guide
3.1. Une nécessité
3.2. Construction du guide
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE
SOMMAIRE DES ANNEXES

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