Types d’infections liées à Staphylococcus epidermidis

Types d’infections liées à Staphylococcus epidermidis

Bactériémie Les CoNS sont les bactéries les plus fréquemment isolées des hémocultures [20]. Dans une étude de Weistein et al., sur 1844 hémocultures positives, 703 (38 %) étaient positives à CoNS dont 575 seront considérées comme des contaminations (soit 18 % de bactériémies réelles à CoNS) [21]. Dans une autre étude réalisée sur 1040 hémocultures positives, Richter et al. montrent que 389 (soit 37 %) des hémocultures étaient positives à CoNS dont 240 contaminations (soit 38 % de réelle bactériémie) [22]. Une dernière étude de Pien et al. confirme ces résultat avec 38 % des hémocultures (sur 2269) positives à CoNS pour seulement 17 % de réelles bactériémies [23]. S. epidermidis est à la fois l’espèce la plus impliquée dans les vraies bactériémies parmi les CoNS et la bactérie la plus retrouvée comme contaminant d’hémocultures [23]–[25]. La présence de S. epidermidis comme contaminant de flacons d’hémocultures s’explique par la présence de manière commensale de S. epidermidis au niveau cutané. D’autre part, les bactériémies réelles à S. epidermidis sont essentiellement d’origine nosocomiale [10], [26], [27]. Pour les patients de cancérologie et d’hématologie, S. epidermidis est responsable de 20 à 40 % des bactériémies, ces chiffres semblant avoir peu évolué depuis les années 1990 [22]–[26]. En dehors de ces populations particulières (immunodéprimés), la porte d’entrée principale et le principal facteur de risques des bactériémies à S. epidermidis reste l’utilisation d’un dispositif intravasculaire [31]. Plusieurs études préconisent l’utilisation de la vancomycine dans le traitement probabiliste des bactériémies à S. epidermidis en raison de la proportion de souches résistantes aux bêta-lactamines (70 à 90%). Si la sensibilité à la méticilline est attestée, l’antibiothérapie peut alors être adaptée dans un deuxième temps avec de la cefazoline ou de la cloxacilline [13], [20], [32].

Infection de dispositifs intra-vasculaires

L’infection sur cathéter est la première cause de bactériémies à CoNS dont plus de 50 % à S. epidermidis [33]. En se basant sur les données nord-américaines du NNIS (National nosocomial infection surveillance system) entre 1986 et 1990, l’incidence des infections sur cathéters était de 2,1 pour 1000 jours de cathéter dans les unités de soins intensifs respiratoire, de 5,1/ 1000 dans les unités de soins intensifs médico-chirurgicales, et de 30,2 pour les unités de grands brulés. Plus récemment entre 1992 et 2004, le même organisme montrait peu d’évolution de ces chiffres, avec une incidence globale entre 1,8 et 5,2 / 1000 jours de cathéter toutes unités de soins intensifs confondu [34]. Dans une étude de Lorente et al., l’incidence des infections sur cathéter veineux central entre 2000 et 2003 étaient de 2,8 / 1000 jours de cathétérisme [35]. La durée de cathétérisme influence également fortement la survenue d’une infection. Une revue de Maki et al. analysant plus de 200 études de la littérature, a montré que l’incidence des infections variait de 0,1 à 4,4 % pour les cathéters de courte durée contre de 3,6 à 22,5 % pour les cathéters de longue durée [36]. D’autre part, les infections à CoNS sur cathéter de courtes durées semblent fréquemment associées à des CoNS de l’hôte acquis par voie extra-luminale [37].

En revanche, les infections de cathéters de longue durée, semblent associés aux CoNS de l’hôte ou de l’environnement de soins, et semblent plus fréquemment acquis par voie intra-luminale. Cette distinction aura des conséquences sur l’écologie des souches de S. epidermidis isolées d’infections. Les souches hospitalières sont en effet plus résistantes que les souches communautaires [38]. D’après la revue de Shah et al., comme pour les bactériémies le traitement de ces infections reposent sur la vancomycine du fait du fort taux de résistance aux bêta-lactamines. Le traitement sera secondairement adapté à l’antibiogramme en privilégiant l’usage des bêta-lactamines [37]. Parallèlement à cette antibiothérapie les cathéters de courte durée seront la plupart du temps enlevés alors que les cathéters de longue durée pourront être conservé en fonction du contexte clinique [39]. Des thérapies de sauvetage seront alors mise en place en recourant en fonction des contextes et des habitudes du centre hospitalier incluant potentiellement des verrous antibiotiques [39], [40]. 2.3.

Endocardite L’endocardite infectieuse est une infection dont l’incidence est estimée à 33 cas/an/million d’habitant en France [41]. Les endocardites causées par S. epidermidis sont relativement rares sur valves natives et d’apparition lente (environ 5 % [33], [42]). Sur 1504 endocardites, la mortalité associée à ces endocardites sur valves natives est cependant élevée, avec un taux de mortalité de 20 % pour les endocardites associées à S. epidermidis, contre 25 % pour S. aureus et 7 % pour les streptocoques [42]. Les facteurs de risques principaux des endocardites à S. epidermidis sont la présence de matériel (d’une valve prothétique ou d’un pacemaker), un antécédent de chirurgie cardiaque, une malformation cardiaque, et l’usage de drogue intraveineuse [13], [43]–[45]. Le proportion d’endocardite à S. epidermidis varie en fonction des études entre 10 et 47 % des endocardites post chirurgicales survenant dans les 2 mois, à entre 20 et 25 % des cas plus tardifs [10], [43], [46]–[50]. Une étude de Chu et al. montre que pour 274 adultes ayant une endocardite sur valve prothétique, la mortalité des patients est de 25 % pour les CoNS (sur 86 patients), contre 36 % pour S. aureus (122 patients) et 6 % pour les streptocoques du groupe viridans (66 patients) [43]. Dans cette même étude, l’espèce S. epidermidis était plus fréquemment associée à des abcès intracardiaques que les espèces S. aureus ou les streptocoques du groupe viridans [43]. L’incidence des endocardites sur pacemaker semble en augmentation depuis les années 1980.

En effet, son incidence est passé de 1,4 /1000 pacemakers entre 1987 et 1993, à 2,5 / 1000 entre 1994 et 2000, puis 3,3 / 1000 entre 2001 et 2007 et jusqu’à 4,5 / 1000 entre 2008 et 2013 [44]. S. epidermidis représente entre 25 et 36 % des endocardites sur pacemaker (deuxième germe en terme de fréquence derrière S. aureus) [44], [51]. La mortalité des endocardites sur pacemaker est également élevée, de 27 à 66 % selon des études portant sur de faible effectif (respectivement 52 et 26 patients) [52], [53]. Le traitement est à la fois chirurgical dans près de la moitié des cas [49], [54] et repose sur des associations d’antibiotiques. D’après l’European Society of Cardiology (ESC), le traitement intègre souvent une bêta-lactamine, un glycopeptide ou la daptomycine (en fonction des résistances et des CMI sur l’antibiogramme) combiné ou non à de la rifampicine et un aminoside selon la présence d’un matériel en place [55].

Infections du système nerveux central

La présence de matériel telle la dérivation ventriculaire externe (DVE) augmente le risque d’infection du système nerveux central qui varie alors de 5 à 27 % en fonction des études et des cas [55]–[58]. Parmi les pathogènes incriminés, S. epidermidis est la bactérie la plus représentée, entre 17 et 49 % des infections associées à des DVE [56], [59], [60] et des infections post chirurgicales [61]. La mortalité associée à ces infections est évaluée entre 15 et 20 % en fonction des études [60], [61]. Les principaux facteurs de risques sont un antécédent de neurochirurgie, la mise en place d’une DVE mais aussi l’immunodépression du patient [10], [62], [63]. D’autres facteurs de risques existent comme la présence d’une plaie crânienne, d’un saignement intraventriculaire [64] ou des facteurs plus techniques liés eux-mêmes à la chirurgie comme la technique de mise en place de la DVE, la durée de la chirurgie, l’expérience du chirurgien et l’utilisation d’un neuroendoscope [65]. D’après les recommandations de l’Infectious Diseases Society of America (IDSA) et de l’European Society for Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ESCMID), le traitement de ces infections dépend de la sensibilité à la méticilline de S. epidermidis. La vancomycine est utilisée en probabiliste en attendant de connaitre la sensibilité aux bêta-lactamines. En cas de CMI à la vancomycine > 1 (américaine) ou 2 (européenne) mg/L, en fonction de l’antibiogramme, le cotrimoxazole, la daptomycine ou le linezolide pourront être utilisés [66], [67].

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

ABREVIATIONS
INTRODUCTION
GENERALITES
1. Caractéristiques de Staphylococcus epidermidis
2. Types d’infections liées à Staphylococcus epidermidis
2.1. Bactériémie
2.2. Infection de dispositifs intra-vasculaires
2.3. Endocardite
2.4. Infections du système nerveux central
2.5. Infection ostéo-articulaire
2.6. Infections en néonatalogie
3. Facteurs de virulence/échappement et de résistance
3.1. Biofilm
3.2. Autres facteurs de virulence/échappement
3.3. Résistance aux antibiotiques
3.3.1. Bêta-lactamines
3.3.2. Aminosides
3.3.3. Macrolides, lincosamides, synergistines
3.3.4. Fluoroquinolones
3.3.5. Glycopeptides
3.3.6. Oxazolidinone
3.3.7. Daptomycine
3.3.8. Rifampicine
3.3.9. Trimethoprime-Sulfaméthoxazole
3.3.10. Tétracyclines
3.3.11. Fosfomycine
3.3.12. Acide Fusidique
3.3.13. Mupirocine
MATERIELS ET METHODES
1. Isolats bactériens
2. Cultures bactériennes
3. Méthode de diffusion – lecture des diamètres d’inhibition
4. Méthode de diffusion – test du disque à la nitrocéfine
5. Méthode de diffusion – lecture de la bordure floue ou nette
6. Détection par PCR du gène blaZ
6.1. Extraction manuelle de l’ADN bactérien
6.2. Amplification de l’ADN bactérien
7. Méthode en milieu liquide – CMI Vitek2
8. Interprétation des résultats
RESULTATS
1. PCR du gène blaZ
2. Méthode de diffusion – lecture des diamètres d’inhibition
3. Méthode de diffusion – test du disque à la nitrocéfine
4. Méthode de diffusion – lecture de la bordure
5. Méthode en milieu liquide – CMI Vitek2
6. Efficacité des différentes méthodes
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES TABLEAUX

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *