Types d’habitats au niveau des gîtes énumérés dans la forêt caducifoliée de l’Ouest de Région Menabe

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Recensement des gîtes

Dans toutes les zones d’étude en 2006, les gîtes de P. rufus ont été localisés suite à des entretiens avec des personnes ressources locales incluant les autorités administratives, les personnels des institutions privées et la population locale. Tous les gîtes identifiés pendant les entretiens ont été observés par l’équipe sur terrain.

Collecte de données sur les gîtes

Les données suivantes ont été enregistrées pour chaque gîte localisé: le nom de la commune, le nom du village le plus proche, les positions géographiques (GPS), le type d’habitat, la taille de la colonie pour les gîtes occupés, l’état actuel de gîte (occupé ou abandonné) et les évidences d’actions anthropiques comme le tavy, la chasse et les feux (MacKinnon et al. 2003). Pour les gîtes abandonnés, la date estimative de dernière observation des chauves-souris par la population locale a été notée ainsi que les causes de la disparition. Comme P. rufus est une espèce mobile, mais elle est fidèle à leur gîte naturel permanent si les pieds d’arbres ou les fragments forestiers (naturels ou artificiels) utilisés par les colonies étaient conservés. Pourtant, les colonies sont sensibles à la présence des feux, des chasses (fusil ou filet) et aussi le tavy à l’intérieur de leur gîte naturel. Donc les critères à considérés pendant cette étude sont les suivantes :
 pour le tavy, la présence ou l’absence de cette pression à l’intérieur des gîtes est un critère important, car les individus pourraient recoloniser nouvelle fois si les forêts ne sont pas défrichées .
 pour les feux, la présence ou l’absence à l’intérieur des gîtes est un critère considéré, car les colonies sont perturbées par la fumée et elles pourraient déplacer temporairement dans un endroit quelconque et recoloniserait une nouvelle fois leur gîte si les feux sont atteints .
 pour la chasse (fusil et/ou filet), la présence du filet permanent et l’apparence de signe de chasse à fusil à l’intérieur des gîtes sont des critères importants considérés lors de l’observation.

Estimation de la taille des colonies

La taille des colonies de P. rufus est estimée à partir de la méthode de comptage directe sur leur gîte. Pour les individus groupés (Figure 6) dans une colonie, ils sont faciles à compter ou à estimer lorsque leur gîte peut être observé facilement sans les perturber (Racey 1979). Les énumérateurs ont été placés au moins dans deux points de comptage. Chaque énumérateur a été équipé d’une paire de jumelles (8 mm x 42 mm) et d’un compteur manuel. Pour bien dénombrer les chauves-souris, la distance entre les points de compte et le gîte a été fixée entre 100 et 300 m.
Pour le cas des individus perturbés (Figure 7), la méthode appelée « disturbance count » a été utilisée pour estimer la taille de colonie (Racey 1979). Pour ce faire, deux personnes ont pénétré dans le gîte et fait des bruits afin d’inciter les chauves-souris à voler. Simultanément les deux autres personnes – les énumérateurs ont estimé la taille des colonies et pris des photos des chauves-souris en vol. (Dalton & Dalton 1994).
Pour les gîtes naturels fortement peuplés (Figure 8), les points de références visuels (par exemple un pied d’arbre ou quelques branches d’arbre) ont été utilisés comme des repères lors des comptages (Wiles et al. 1989). Par contre, dans un endroit où les feuillages sont minces et les chauves-souris sont dociles, le comptage direct (individu par individu) a été utilisé facilement sous les pieds d’arbre gîte.

Recensement des gîtes dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny et ses fragments forestiers

Sur 47 gîtes inventoriés dans les cinq Districts concernés par cette étude (Ambatondrazaka, Moramanga, Vavatenina, Brickaville et Tamatave), 41,3 % des gîtes examinés sont abandonnés et 58,7 % autres sont employés par des colonies de P. rufus. Dans le District d’Ambatondrazaka, au total 20 gîtes sont observés (11 abandonnés et 9 occupés). Dans le District de Vavatenina, 9 gîtes sont utilisés et 5 sont désertés (au total 14 gîtes sont observés). À Toamasina, le nombre des gîtes abandonné sont presque le même à ceux qui sont occupés (3 gîtes sont abandonnés et 2 sont utilisés). À Moramanga, 2 gîtes seulement sont recensés et ils sont tous utilisés par des colonies. À Brickaville, sur 6 gîtes recensés, 1 seulement est déserté (Figure 9).

Types d’habitats au niveau des gîtes énumérés dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny

Les colonies de P. rufus peuvent s’adapter aux types d’habitats disponibles, elles utilisent le fragment des forêts naturelles, les forêts d’eucalyptus et de marécage. Selon les résultats de recensement obtenus, le nombre d’habitats de cette espèce est différent pour chaque District. À Ambatondrazaka, les colonies de P. rufus utilise trois types d’habitats à savoir les forêts d’eucalyptus, le fragment des forêts naturelles et le fragment des forêts naturelles dans le marécage du Lac Alaotra. Les forêts d’eucalyptus sont le plus utilisées (n = 14) par rapport aux autres habitats. À Brickaville et à Tamatave, la population de P. rufus colonise à la fois le fragment des forêts naturelles et les forêts d’eucalyptus. Par contre à Moramanga et à Vavatenina, les colonies de cette espèce occupent seulement le fragment des forêts naturelles (Figure 11).

Types des menaces au niveau des gîtes observés dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny

D’après les résultats obtenus, il existe quatre types de pressions anthropiques observés dans tous les gîtes de P. rufus observés dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny à savoir la culture sur brûlis ou « tavy », les feux (feux sauvages et feux de brousse), la chasse à fusil et à filet. L’évidence de « tavy » et la chasse à fusil est toujours observée dans tous les gîtes existant dans les cinq Districts concernés c’est-à-dire 100 % des gîtes examinés sont menacés par ces deux types de pression. Quant aux feux et la chasse à filet, ces deux pressions sont aussi observées, mais la fréquentation est variée dans les cinq Districts concernés. À Moramanga 100 % de gîtes examinés sont fragilisés par ces deux types de pression. Pour le cas de Vavatenina, la chasse à filet est une menace très fréquente, 100 % des gîtes étudiés sont déstabilisés par la présence des filets permanents à l’intérieur des gîtes. Pour les trois autres Districts l’évidence de ces deux menaces varie entre 20 et 40 % (Figure 12).

Recensement des gîtes dans la forêt caducifoliée de l’Ouest de Région Menabe

Sur 29 gîtes inventoriés dans les cinq Districts concernés par cette étude (Belo/Tsiribihina, Manja, Mahabo, Morondava et Miandrivazo), 41 % des gîtes sont abandonnés et 59 % autres sont utilisés par des colonies de P. rufus. Dans le District de Manja, au total 12 gîtes sont observés (2 abandonnés et 10 occupés) par contre à Morondava, 2 gîtes sont utilisés et 1 est déserté (au total 3 gîtes sont observés). À Belo/Tsiribihina, le nombre des gîtes abandonnés est supérieur à ceux qui sont occupés (au total 10 gîtes sont examinés : 6 sont abandonnés et 4 sont utilisés). À Mahabo, 1 gîte uniquement est occupé par les colonies de P. rufus contre 3 qui sont désertés. Aucun gîte n’a été trouvé pendant la durée de cette étude à Miandrivazo (Figure 14).

Types des menaces au niveau des gîtes examinés

Comme dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny, les gîtes trouvés dans la Région Menabe sont menacés par la chasse et la déforestation. Pour chaque District concerné, 100 % des gites examinés sont perturbés par la chasse à fusil. Pour le cas de la déforestation, les gîtes examinés dans les Districts de Mahabo et de Manja sont plus menacés par cette pression, car 100 % des gîtes observés sont tous affectés par cette menace. La déforestation est aussi présente dans les autres Districts restants, avec une proportion moindre, elle varie environ entre 60 – 70 % (cas de Morondava et de Belo / Tsiribihina).

Distribution des gîtes par rapport à la carte numérique des sols

Par rapport à la carte numérique des sols disponible 47 % (n = 8) des gîtes utilisés par les colonies sont inclus dans les Aires Protégées nouvellement créées, 12 % (n = 2) dans les forêts sacrées et privées et 41 % (n = 7) restant sont dans les forêts non statuées c’est-à-dire aucune règle de conservation ni de la convention locale pour gérer durablement les colonies de P. rufus (Figure 18).

Tendance globale de réduction des gîtes dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny et la Région Menabe

Les entretiens réalisés avec la population riveraine (n = 30 dans l’Est et n = 45 dans la région Ouest) indiquent que la tendance globale de réduction des gîtes de P. rufus varie sans cesse entre les années 1981 et 2006 (pour le cas de l’Est de Madagascar). La tendance de la réduction des gîtes peut catégoriser en trois:
 entre 1981 – 1991 : la proportion des gîtes abandonnés varie entre 5 – 7 %.
 entre 1991 – 2001 : la proportion des gîtes abandonnés varie entre 7 – 10 %.
 entre 2001 – 2006 : la proportion des gîtes abandonnés varie entre 25 – 45 %.
D’après ces trois catégories, les gîtes de cette espèce ne cessent pas de se dégrader. Cette détérioration est très marquée dans les cinq dernières années (entre 2001 – 2006) avec une proportion varie entre 25 – 45 %. Par contre dans la région Ouest, les colonies de P. rufus ont commencé à abandonner leurs gîtes à partir de l’année 1994 (13 ans avant la réalisation de cette étude). La dégradation est lente avec une proportion presque constante entre les années 1994 et 2000, mais à partir de l’année 2001 jusqu’au 2007, les gites réduisent environ jusqu’au 10 % (Figure 17). Donc s’il n’existe pas des mesures de conservation appropriées, les restes de gîtes occupés par des colonies de cette espèce pourront disparaitre dans les 30 prochaines années.

Analyse statistiques des données

Etant donné que les données sont évaluées en pourcentage, le test du X2 est plus approprié pour comparer de plusieurs pourcentages observés sur des échantillonnages indépendants des fèces collectées dans les différents gîtes de P. rufus. Et comme cette étude concerne les composantes de régime alimentaire de cette espèce de chauve-souris, les pourcentages de contenu de chaque échantillon de fèces par rapport aux sites de collecte et aussi aux saisons sont pris en compte. Dans le cas présent, l’hypothèse nulle est que les proportions de contenu de régime alimentaire trouvé dans les fèces restent les mêmes par rapport aux sites de collecte et aussi de saison. La marge d’erreur (la valeur de Probabilité P) ne doit pas dépasser le seuil de confiance 0,05 pour que l’hypothèse soit rejetée.

Fèces collectées par gîtes

En tout, 958 fèces ont été collectées dans les trois gîte durant cette étude dont 307 appartiennent dans le gîte d’Ambakoana, 500 ont été enregistrés dans le gîte d’Andriambondro, 56 ont été collectées dans le gîte de Barazindradimy et 95 fèces à Marovitsika. La différence de nombre pourrait être liée à la taille des colonies de P. rufus dans les gîtes d’une part et la présence permanente d’individus restants dans leurs gîtes d’autre part.

Analyse du contenu des fèces

Cette analyse a permis de constater que les déjections de P. rufus contiennent des restes de plantes. Ce sont surtout des fruits, des fleurs et faibles proportions des feuilles. Cependant, cette espèce ingère occasionnellement des invertébrés comme les insectes (avec une proportion, varie entre 0,86 % et 26,25 %) surtout dans les gîtes d’Ambakoana et d’Andriambondro. Dans tous les quatre gîtes de P. rufus, ce sont surtout les fruits sont utilisés comme nourritures durant cette période d’étude (X2 = 139,49, ddl = 72, P < 0,05). Par exemple à Ambakoana 86,72 % des fèces collectées sont dominées par des fruits comme contenu contre 71,43 % à Barazindradimy. Pourtant cette espèce de chauve-souris frugivore exploite aussi des fleurs (X2 = 39,89, ddl = 9, P < 0,05) et surtout celles d’eucalyptus, car il y a de vastes plantations de cette plante dans la région et elles sont facilement accessibles. D’ailleurs les fèces collectées dans toutes les quatre gîtes présentent toujours de moindres proportions des fleurs par rapport à celle de fruit (Figure 21).

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Table des matières

Chapitre 1 : Distribution et les menaces de gîtes de Pteropus rufus dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny et ses fragments forestiers de l’Est et dans la forêt caducifoliée de l’Ouest de Région Menabe
I. Matériels et méthodes
I.1. Choix des sites d’étude
I.2. Recensement des gîtes
I.3. Collecte de données sur les gîtes
I.4. Analyse des données
II. Résultats
II.1. Recensement des gîtes dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny et ses fragments forestiers
II.1.a. Types d’habitats au niveau des gîtes énumérés dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny
II.1.b. Types des menaces au niveau des gîtes observés dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny
II.1.c. Distribution des gîtes par rapport à la carte numérique des sols
Anciènne II.2. Recensement des gîtes dans la forêt caducifoliée de l’Ouest de Région Menabe
II.2.a. Types d’habitats au niveau des gîtes énumérés dans la forêt caducifoliée de l’Ouest de Région Menabe
II.2.b. Types des menaces au niveau des gîtes examinés
II.2.c. Distribution des gîtes par rapport à la carte numérique des sols
II.3. Tendance globale de réduction des gîtes dans le Corridor Zahamena – Ankeniheny et la Région Menabe
III. Discussion
III.1. Recensement des gîtes
III.2. Types d’habitats utilisés par des colonies
III.3. Evolution des gîtes
Chapitre 2 : Etude de la composition alimentaire des colonies de Pteropus rufus dans les fragments forestiers humides sempervirents de l’Est de Madagascar 
I. Matériels et méthodes
I.1. Situation climatique de site d’étude
I.2. Caractéristique de site d’étude
I.3. Suivi phénologique des plantes
I.4. Collecte des fèces et pelotes de régurgitation
I.5. Analyse des pelotes de régurgitation et du contenu des fèces
I.5.a. Etude des pelotes de régurgitation
I.5.b. Identification du contenu des fèces
I.5.c. Etude quantitative du contenu des fèces
I.5.d. Analyse statistiques des données
II. Résultats
II.1. Phénologie des plantes
II.2. Fèces collectées par gîtes
II.3. Analyse du contenu des fèces
II.4. Analyse spécifique du contenu des fèces
III. Discussion
III.1. Phénologie des plantes
III.2. Fèces collectées et leurs contenus
III.3. Contenu spécifique des fèces collectées
Chapitre 3 : Etude des différents mouvements liés à l’aspect spatio-temporel et l’utilisation d’habitats de la colonie de Pteropus rufus (Pteropodidae) dans les fragments forestiers de l’Est de Madagascar
I. Matériels et méthodes
I.1. Sites d’études et leurs caractéristiques
I.2. Estimation de la taille des colonies (dans le gîte diurne)
I.3. Capture
I.4. Mise en place de l’émetteur
I.5. Radio télémétrie
I.5.a. Technique
I.5.b. Suivi diurne dans les gîtes
I.5.c. Suivi nocturne
I.5.d. Collecte des données
I.5.e. Détermination des coordonnées des localisations
I.5.f. Saisie et traitement des données
I.6. Analyse d’habitats
I.6.a. Catégorisation d’habitats
I.6.b. Analyse des données
II. Résultats
II.1. Recensement des colonies dans les gîtes
II.2. Suivi diurne dans les gîtes
II.2.a. Informations sur les Pteropus rufus marquées
II.2.b. Suivis des Pteropus rufus marquées dans les gîtes diurnes d’Ambakoana .
II.2.c. Suivis des Pteropus rufus marquées dans les gîtes diurnes d’Amparihimarotanana
II.2.d. Suivis des Pteropus rufus marquées dans les gîtes diurnes d’Andriambondro
II.2.e. Suivis des Pteropus rufus marquées dans les gîtes diurnes de Vahamainty
II.2.f. Relation entre la présence des individus marqués et la taille de la colonie .
II.3. Suivi nocturne
II.3.a. Zone d’étude
II.3.b. Suivi des Pteropus rufus marquées
II.3.c. Utilisation des habitats
II.3.d. Sélection des habitats dans la zone d’étude
III. Discussion
Chapitre 4 : Etude de l’interaction mutuelle entre Pteropus rufus (Pteropodidae) et Adansonia spp. (Malvaceae) dans les parties Nord et Ouest de Madagascar: l’utilisation d’habitats et l’écologie de la pollinisation
I. Matériels et méthodes
I.1. Sites d’étude et leurs caractéristiques
I.1.a. Beantely, Windsor Castle et Montagne de Français
I.1.b. Parc National de Kirindy Mitea
I.1.c. Identification des boutons floraux matures
I.1.d. Observation des fleurs de baobabs
I.1.e. Observation des visiteurs diurnes: cas d’oiseaux et lémuriens
I.1.f. Observation des visiteurs nocturnes
I.1.g. Capture d’individu de chauves-souris frugivores
I.1.h. Recherche des gîtes aux alentours des sites d’observation des baobabs .
I.1.i. Choix d’habitat d’observation
I.1.j. Densité de la population de baobabs
I.1.k. Analyses statistiques des données
II. Résultats
II.1. Développements floraux
II.2. Observations directes des fleurs et identification des visiteurs
II.2.a. Visiteurs diurnes
II.2.b. Visiteurs nocturnes
II.3. Informations des chauves-souris capturées et leurs comportements
II.4. Gîtes observés aux alentours des sites d’observation
II.5. Densité et la hauteur de baobabs dans les sites d’observation
III. Discussion
III.1. Caractéristiques florales des baobabs
III.2. Caractéristiques des visiteurs diurnes
III.3. Caractéristiques des visiteurs nocturnes
Discussion générale
Conclusion générale
Références bibliographiques

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