Les tumeurs intra-crâniennes sont des masses cellulaires anormales développées aux dépens des structures tissulaires intracérébrales. Elles se développent à partir soit d’une cellule du cerveau lui-même (primaire) soit d’une cellule métastatique (secondaire) exportée d’un cancer situé dans une autre partie du corps [1]. Chez l’adulte, l’incidence des tumeurs intra-crâniennes primitives est d’environ 10/100.000 habitants par an. Les tumeurs cérébrales malignes représentent 1 à 2% de l’ensemble des cancers. Deux tiers des cas sont bénignes et sus-tentorielles [2]. Les métastases cérébrales de cancers systémiques sont environ 25% (séries autopsiques), un tiers restent asymptomatiques. Leur incidence est variable selon les études (3 à 8/100.000 habitants/an) ; elle augmente avec l’âge [2]. Les symptômes provoqués par une tumeur cérébrale diffèrent en fonction de sa taille et de sa localisation. Ils peuvent s’agir notamment des céphalées, des crises d’épilepsies ou de troubles fonctionnels [3]. La chirurgie est le traitement principal des tumeurs cérébrales.
RAPPELS
Rappels anatomiques
Le scalp
Le scalp recouvre la boîte crânienne, constitué par l’ensemble : peau, tissu cellulaire sous-cutané et aponévrose épicrânienne. Il est fait d’une peau épaisse de 0,5 millimètre à 1 centimètre. C’est une membrane souple et résistante, plissée ou sillonnée et comprend deux couches distinctes : l’épiderme et le derme .
L’enveloppe osseuse
Le squelette de la tête se divise en deux parties : le crâne et la face.
Le crâne
Le crâne est une boîte osseuse qui contient la loge de l’encéphale. On distingue une partie supérieure appelée la voûte ou Calvaria et une partie inférieure aplatie la base [5].
La voûte
La voûte du crâne est composée d’os plats, constitués de 2 lames de tissus complets, appelés tables interne et externe, entre celle-ci s’interpose le diploé [6]. Elle est constituée par 6 pièces osseuses : le frontal, les 2 pariétaux, l’occipital et les 2 temporaux .
La base
Elle est constituée par la portion nasale de l’os frontal, éthmoïde, sphénoïde et l’occipital. Elle est percée de nombreux trous qui livrent passage à l’axe cérébro-spinal, aux vaisseaux et aux nerfs crâniens. La base est divisée en trois étages situés d’avant en arrière par:
– L’étage antérieur formé par l’os frontal, la lame criblée de l’éthmoïde, l’apophyse cristagalienne, les petites ailes du sphénoïde et les apophyses clinoïdes antérieures,
– L’étage moyen qui comprend la grande aile du sphénoïde, la selle turcique, l’écaille temporale et la face antérieure du rocher.
Il est limité en arrière par l’arête osseuse formée par le bord supérieur des pyramides pétreuses et le bord supérieur de la lame quadrilatère avec les apophyses clinoïdes postérieures.
– L’étage postérieur formé par l’occipital pércé de son trou et par la face postérieure du rocher [5].
La face
La face est un massif osseux situé au-dessous du crâne, en avant de la partie supérieure du rachis cervical [8].
Les méninges
Ce sont des membranes qui enveloppent le système nerveux central. De la surface vers la profondeur,on distingue : la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère .
La dure-mère
C’est une membrane fibreuse, épaisse et résistante qui tapisse la face interne du crâne et émet par ailleurs à l’intérieur de la boite crânienne des prolongements qui divisent l’encéphale en plusieurs compartiments :
– La tente du cervelet est un repli dure-mérien, double, transverse, séparant le cerveau du cervelet,
– La faux du cerveau qui sépare les deux hémisphères cérébraux,
– La tente de l’hypophyse située entre la loge cérébrale et la loge de l’hypophyse,
– La faux du cervelet séparant les hémisphères cérébelleux,
– La tente du bulbe olfactif qui fixe le bulbe à l’os .
L’arachnoïde
Réseau fibreux conjonctif qui s’adapte à la forme générale de la dure mère, dont elle revêt la face interne, ainsi que tous ses prolongements. Elle épouse la forme de l’encéphale, mais passe en pont au-dessus des scissures et sillons, sans y pénétrer, reliée à la pie-mère par des trabécules lâches[10].
La pie-mère
La pie-mère est un feuillet très mince et transparent, qui adhère totalement à la surface du cerveau. Elle est subdivisée en deux couches :
– L’intima pia est une couche avasculaire constituée de fibres élastiques et réticulaires. Elle accompagne les artères au cours de leur pénétration dans le parenchyme cérébral. Entre elle et les vaisseaux, il existe un espace périvasculaire appelé espace de Virchow Robin,
– La couche épipiale est formée de fibres de collagènes. Les vaisseaux cheminent dans cette couche. En plus de sa grande vascularisation, la pie-mère constitue la membrane nourricière de l’encéphale .
L’encéphale
L’encéphale comprend d’une part le cerveau qui s’occupe l’étage sus-tentoriel et d’autre part le tronc cérébral et le cervelet qui logent dans l’étage sous-tentoriel .
Les hémisphères cérébraux
Les hémisphères cérébraux sont constitués de plusieurs lobes: lobe frontal, lobe temporal, lobe pariétal, lobe occipital .
Le diencéphale
Il est recouvert par les hémisphères cérébraux et constitué essentiellement de quatre structures paires, soit le thalamus, l’hypothalamus, subthalamus et l’épithalamus. Ces régions de substance grise entourent complètement le troisième ventricule .
Le tronc cérébral
Il forme une zone de transition entre le cerveau et la moelle épinière. Il est divisé en trois parties :
– Le bulbe rachidien,
– La protubérance annulaire,
– Les pédoncules cérébraux .
Le cervelet
Le cervelet occupe la majeure partie de la fosse crânienne postérieure (FCP). Il est situé en arrière du tronc cérébral, dont il masque presque entièrement la face postérieure et auquel il est relié par les pédoncules cérébelleux. Il répond en arrière aux fosses cérébelleuses de l’occipital et en haut à la tente du cervelet. Sa surface est creusée par de nombreux sillon de direction grossièrement transversale séparant des lamelles cérébelleuses. Le cervelet est formé de deux larges lobes latéraux ou hémisphères cérébelleux et une portion médiane correspondant au vermis .
Les ventricules
Les ventricules sont des dilatations des cavités épendymaires, qui sont tapissées d’un épithélium épendymaire. Les plexus choroïdes font saillie sur une de leurs parois et sécrètent le liquide cérébro-spinal (LCS). Les ventricules latéraux, qui sont des dilatations des cavités du télencéphale, communiquent avec le 3ème ventricule (V3) par les2 trous de Monro ; le V3 fait partie du diencéphale. L’aqueduc de Sylvius fait communiquer le 4ème et le V3 .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Rappels anatomiques
I.1. Le scalp
I.2. L’enveloppe osseuse
I.2.1. Le crâne
I.2.1.1. La voûte
I.2.1.2. La base
I.2.2. La face
I.3. Les méninges
I.3.1. La dure-mère
I.3.2. L’arachnoïde
I.3.3. La pie mère
I.4. L’encéphale
I.4.1. Les hémisphères cérébraux
I.4.2. Le diencéphale
I.4.3. Le tronc cérébral
I.4.4. Le cervelet
I.4.5. Les ventricules
I.5. Les nerfs crâniens
I.6. Vascularisation
I.6.1. Les artères du crâne
I.6.2. Les veines du crâne
II. Rappelshistologiques
II.1. Les différents éléments tissulaires et cellulaires du cerveau
II.1.1. Les éléments tissulaires du cerveau
II.1.2. Les éléments cellulaires du cerveau
II.1.2.1. Caractères généraux
II.1.2.2. Morphologie
II.1.2.2.1. Les corps cellulaires ou périkaryon
II.1.2.2.2. Axones
II.1.2.2.3. Synapses
II.1.2.3. Classification des neurones
II.1.2.3.1. Selon le corps cellulaire
II.1.2.3.2. Selon l’axone
II.2. Répartition des corps cellulaires dans le cerveau
II.2.1. La glie
II.2.1.1. La glie centrale
II.2.1.2. La glie périphérique
III. Rappels nosographiques
III.1. Epidémiologie
III.2. Anatomie pathologie des tumeurs intracrâniennes
III.2.1. Classification
III.2.1.1. Classification topographique
III.2.1.2. Classification histologique
III.2.1.2.1. Les tumeurs extra-axiales
III.2.1.2.2. Les tumeurs intra-axiales
III.3. Les manifestations cliniques des tumeurs cérébrales
III.3.1. Le syndrome d’hypertension intracrânienne
III.3.2. La comitialité
III.3.3. Les manifestations déficitaires focales
III.4. Diagnostic
III.4.1. Diagnostic clinique
III.4.2. Biologie
III.4.3. Diagnostic radiologique
III.4.3.1. La tomodensitométrie cérébrale
III.4.3.2. L’imagerie par résonnance magnétique
III.4.3.3. L’artériographie cérébrale
III.4.3.4. L’éléctroencéphalogramme
III.4.4. Le diagnostic différentiel
III.5. Moyens thérapeutiques
III.5.1. Moyens médicaux
III.5.1.1. La corticothérapie
III.5.1.2. Anti-épiléptique
III.5.1.3. Les autres traitements symptomatiques
III.5.2. Moyens chirurgicaux
III.5.3. Neuroendoscopie
III.5.4. Radiothérapie
III.5.5. La chimiothérapie
III.6. Evolution et complications
III.6.1. Complications liées à l’évolution des tumeurs
III.6.1.1. L’hémorragie intra-tumorale
III.6.1.2. L’hydrocéphalie
III.6.1.3. Les engagements
III.6.2. Les complications post-opératoires
III.6.2.1. Complications infectieuses
III.6.2.2. Pathologies thrombo-emboliques
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I.METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.1.1. Ressources humaines
I.1.2. Infrastructures
I.2. Etude
I.2.1. Type d’étude
I.2.2. Période d’étude
I.2.3. Critères d’inclusion
I.2.4. Critères d’exclusion
I.2.5. Source des données
I.2.6. Analyse et traitement des données
I.2.7. Les variables à analyser
I.2.8. Considération éthique
II.RESULTATS
II.1. Paramètres épidémiologiques
II.1.1. Selon la fréquence
II.1.2. Selon l’âge
II.1.3. Selon le genre
II.2. Paramètres cliniques
II.2.1. Selon les antécédents
II.2.2. Répartition selon l’état de conscience à l’admission
II.2.3. Répartition selon les signes cliniques révélateurs
II.2.4. Répartition selon les signes d’examen physique
II.2.5. Répartition selon les résultats de l’examen du fond d’œil
II.3. Paramètres paracliniques
II.3.1. Résultats scannographiques
II.3.1.1. Topographie de la tumeur
II.3.1.2. Localisation mixte
II.3.1.3. Prise du produit de contraste
II.3.1.4. Lésions associées
II.4. Paramètres thérapeutiques
II.4.1. Les traitements médicaux
II.4.2. Chirurgie
II.4.2.1. Patients opérés
II.4.2.2. Type de chirurgie
II.4.3. Traitements adjuvants
II.4.3.1. Dérivation ventriculo-péritonéale
II.4.3.2. Chimiothérapie
II.4.3.3. Rééducation fonctionnelle
II.5. Les paramètres anatomopathologiques
II.5.1. Type de tumeur
II.5.1.1. Tumeur bénigne
II.5.1.2. Tumeur maligne primitive
II.5.1.3. Métastase cérébrale
II.6. Paramètres évolutifs
II.6.1. Répartition selon l’évolution
II.6.2. Causes de décès
II.6.3. Selon la durée d’hospitalisation
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION