Troubles de la compréhension syntaxico-sémantique en modalité orale

Qu’est-ce qu’m énoncé ?

   Un énoncé est une production linguistique résultant de l’énonciation. Chaque énoncé est précédé et suivi d’un silence linguistique5. La phrase est un type d’énoncé. C’est la plus petite unité linguistique indépendante et complète. C’est pourquoi les linguistes définissent la phrase comme un segment syntaxiquement indépendant et complet du point de vue du sens. Le processus de compréhension de l’énoncé débute par une segmentation de celui-ci permettant l’identification des morphèmes lexicaux et des morphèmes grammaticaux.

Qu’est-ce qu’une stratéeé ?

   Dans la compréhension d’une phrase, les stratégies se définissent comme des procédures de traitement aboutissant à un ensemble d’hypothèses sur les relations entre les éléments constitutifs de cette phrase. Ces relations sont parfois appelées relations fonctionnelles de base. BRIN, COURRIER, LEDERLE, MASY, Dictionnaire d’orthophonie, p.69 Ce sont celles qui, dans la structure d’une phrase simple, précisent les rôles des différents éléments (rôle d’actant, d’agi, etc) et en spécifient les conditions (relation aff bée ou niée). L’emploi du terme N ensemble d’hypothèses >> ne signifie pas que le locuteur face à une tâche de compréhension, se trouve en situation de résolution de problème. Il veut dire que le locuteur construit une << représentation ». Pour parler de stratégies, il faut supposer une pluralité de procédures de traitement dont dispose le locuteur et entre lesquelles le choix est opéré. L’étude génétique a mis en évidence que les stratégies émergent et changent au cours du développement. Ainsi le degré de disponibilité vis-à-vis de teile ou telie stratégie dépend à la fois de l’âge et de la tâche. Le traitement d’une phrase n’est pas une tâche simple. Le sujet doit repérer les unités signifiantes, segmenter l’énoncé en propositions, leur attribuer des rôles mais aussi saisir la nature des modifications entre ces propositions. Le traitement s’opère donc à différents niveaux et une stratégie unique ne peut pas rendre compte de l’ensemble du traitement. Si le fait de chercher, pour un âge donné, une stratégie dominante a un sens, il convient aussi de voir quelle est celle qui est la plus adaptée à un niveau de traitement.

Les différentes stratégies de compréhension

Il existe cinq grandes catégories de stratégies de compréhension :
-La stratégie lexicale
-La stratégie lexico- pragmatique pure (ou sérnanticopragmatique)
-La stratégie positionnelle
-La stratégie morphosyntaxique
-La stratégie complexe
Voyons un peu plus en détalls chaque stratégie.
-La stratégie lexicale :Elle est surtout mise en œuvre chez les enfants âgés de 2 ans Yi à 4 ans %. L’enfant ne prend alors en compte que les éléments lexicaux d’un énoncé, il en ignore les morphèmes. Ces lexèmes sont identifiés comme séparés de la séquence verbale. Une stratégie lexicale peut être utilisée pour comprendre la phase : K Le garçon corn. ».
-La stratégie lexico- pragmatique pure (OU sémanticopragmatique) :Elle apparaît vers l’âge de 3-4 ans. Elle est proche de la stratégie lexicale. Mais ici les lexèmes évoquent, au sens le plus large du terme, une connaissance de l’univers à partir de laquelle des inférences sont faites permettant de donner une signification à l’énoncé. Tout comme pour la stratégie lexicale, la stratégie lexico-pragmatique suppose au minimum la capacité d’identifier les lexèmes dans la chaîne parlée (ou écrite) et de les traiter comme des unités porteuses de signification. Cette stratégie explique les réussites précoces obtenues avec les phrases non renversables (voir définition p.24). Les sujets se fondent alors sur le statut et les caractéristiques de l’événement et des protagonistes mentionnés dans l’énoncé, ils se centrent sur la pragmatique de l’action. Selon BRONCKAR’P, il y aurait stratégie pragmatique, lorsque, pour chacun des énoncés d’un ensemble donné, un sujet effectue le choix de l’événement en s’appuyant exclusivement sur les indices extra linguistiques, c’est-à-dire ayant trait à la plus ou moins grande plausibilité d’un événement (plausibilité reposant elle-même sur la connaissance empirique du sujet). Selon NOIZE Tl, la stratégie lexico- pragmatique diminue d’importance avec l’âge, sans toutefois disparaître complètement. Dans l’énoncé o La pomme que mange le garçon est verte. D, l’enfant peut utiliser ce type de stratégie puisque c’est forcément le garçon qui mange une pommeverte, et non l’inverse. Une stratégie lexico-pragmatique suffit dans ce cas, même si l’énoncé contient une relative enchâssée en « que D.
-La stratégie positionnelle :Ce type de stratégie peut être utilisé dès l’âge de 2 ans 1/2 jusqu’à l’âge de 5 ans 1/2. On parle de stratégie positionnelle, lorsque pour un énoncé, un sujet effectue le choix de l’événement en prenant comme seul indice la position des éléments nominaux (c’est-à-dire l’ordre des mots). Il y a deux types de stratégies positionnelles :
O Stratégie d’ordre absolu :Chaque fois que l’enfant est confronté à un énoncé, il pense que le premier mot rencontré est l’agent (c’est-à-dire celui qui fait l’action) tandis que le second mot rencontré est le patient (c’est-à-dire celui qui subit l’action). Une stratégie d’ordre absolu permet de comprendre correctement la phrase : La fille pousse le cheval. D, puisque c’est effectivement << la fille >> qui est l’agent tandis que « le cheval » est le patient.
O Stratégie d’ordre relatif :L’ordre relatif se fait par rappolt au verbe. L’enfant considère que le syntagme nominal le plus proche du verbe est l’agent. Si l’enfant utilise une stratégie d’ordre relatif dans une phrase telie que « Le garçon avec un chapeau noir mange une glace. D, il risque de se tromper. Les stratégies positionnelles supposent au moins, outre la capacité d’identifier les lexèmes, la capacité d’opérer une partition des lexèmes (par exemple, nom et verbe).
-La stratégie morphosyntaxique :Elle apparaît vers l’âge de 4 ans, 4 ans %. L’enfant prend en compte les marques morphosyntaxiques de l’énoncé : les flexions verbales, les marques du singulier et du pluriel, les notions de genre, etc. Une telle stratégie peut, par exemple, être mise en œuvre pour la compréhension de la phrase : << Ils sont assis sur la table. ». NOIZEP présente les stratégies de compréhension d’une façon un peu différente. Il parle en outre de stratégie formelle d’attribution des rôles. Celle-ci implique la prise en considération d’indices linguistiques, l’ordre des mots ou certaines marques morphosyntaxiques. L’attribution des rôles s’insère dans un ensemble d’opérations plus vastes, organisant les relations entre l’énoncé et son contexte (stratégies d’organisation avec le contexte). L’auteur distingue :
O La stratégie sémantico-pragmatique, qui se fonde sur la connaissance linguistique des traits lexicaux et/ou sur des connaissances extralinguistiques .
O La stratégie syntaxique qui témoigne de la prise en charge par le sujet d’indices, comme l’ordre des mots. Cette stratégie se définit par le traitement d’indices considérés comme fournissant exclusivement une information sur les relations fonctionnelles de base. Parmi les stratégies syntaxiques, l’auteur distingue les stratégies positionnelles et la stratégie formelle (ou morphosyntaxique). NOIZET1 développe également l’idée suivante. Si certains indices d’un traitement séquentiel sont manifestes (en général, le premier syntagme nominal est détecté et identifié avant le second), ils ne masquent pas le fait essentiel que c’est sur le syntagme verbal que s’observent les différences les plus grandes dans le décodage selon les structures syntaxiques. Cest d’ailleurs nommal est détecte et identdie avant le second), iIs ne masquent pas le tait essentiel que c’est sur le syntagme verbal que s’observent les différences les plus grandes dans le décodage selon les structures syntaxiques. Cest d’ailleurs sur le traitement du syntagme verbal que la corrélation entre seuil d’identification et complexité syntaxique est la plus forte. Cela signifie à la fois que le syntagme verbal est le pivot de la phrase et que l’essentiel du travail syntaxique porte sur lui.
-Les stratégies complexes :Elles apparaissent vers l’âge de 5 ans, 5 ans M. Il y a deux types de stratégies complexes :
O La stratégie narrative :Elle est mise en œuvre dans des énoncés qui nécessitent de prendre en compte les éléments temporo-logiques. Cest le cas notamment dans la phrase suivante : (( J’ai mis la robe que tu m’as offerte. D.
O La stratégie métadiscursive :Elle est utilisée à partir du moment où l’enfant est capable d’une réflexion sur le langage et d’une décentration. Par exemple, dans la phrase : cc Je vois la mer depuis la fenêtre de ma chambre. B. En résumé, vers l’âge de 5 ans %, Perdant dispose normalement de toutes les stratégies précédemment citées. Mais, face à tel ou tel énoncé, il va opérer des choix selon différents critères tels que les caractéristiques de l’énoncé, le contexte situationnel ou encore le matériel utilisé.. Il est plus vraisemblable de supposer que le locuteur adulte dispose de plusieurs stratégies, vis-à-vis desquelles il manifeste une plus ou moins grande dépendance. ». Outre les cinq stratégies précédentes, il existe des stratégies de compréhension spécifiques aux structures de phrases dites complexes.

La genèse des sériations

   Le premier stade débute vers 4-5 ans mais la sériation est présente dès le stade sensori-moteur. Durant ce stade, l’enfant est capable d’aligner deux ou trois objets du plus petit au plus grand mais il ne pourra sérier des baguettes si leur nombre est trop important. Lors d’une étude de PIAGET et SZEMINSKA1° sur le développement des conduites de sériation, ceux-ci ont dégagé trois stades : Sériation globale : pas d’anticipation (aux alentours de 4-5 ans) L’enfant, ayant besoin d’une comparaison directe, agit de proche en proche. Il procède par couple ou par série de trois ou quatre éléments qu’il ne peut coordonner qu’après coup. Cela résulte d’un manque de coordination entre l’extension et la compréhension. Parfois, l’enfant signale qu’il s’est approprié la consigne et qu’il désire faire un escalier. On trouve alors ce genre de réalisation c’est-à-dire un escalier sans base.
-Sériation intuitive : semi-anticipation (entre 5 et 7 ans) :Au cours de ce stade, l’enfant réussit la sériation par tâtonnements empiriques mais sans parvenir à un système de relations. L’enfant procède par intuition faute d’opération. Il fonctionne par essai-erreur-correction. A ce stade, l’enfant anticipe le résultat global mais non les démarches pour y parvenir, il ne perçoit pas le détail de la construction. Deux types de construction sont visibles chez les enfants de cet âge.
– l’enfant construit une base mais ne prend plus en compte l’escalier à réaliser :
– l’enfant réussit une sériation : escalier + base (voir figure 5, p.32) avec
– l’enfant réussit une sériation : escalier + base (voir figure 5, p.32) avec toutefois de nombreux essais-erreurs, avec beaucoup de comparaisons et de corrections. L’enfant va s’appuyer énormément sur le perceptif et la manipulation directe. Sériation opératoire : anticipation (à partir de 7-8 ans) Maintenant, l’enfant procède de façon systématique sans hésitation ni tâtonnement. Il utilise à ce stade une méthode opératoire de sériation : il choisit à la fois la plus petite des baguettes qui restent et la plus grande de celies qui précèdent, ou inversement (voir figure ci-dessous). Selon MELJAC, la majorité des enfants de 7 ans a acquis la sénation.

Conservation des longueurs

   L’enfant doit ensuite dire si les baguettes conservent leur longueur en fonction des déplacements latéraux que l’on va leur infliger. Trois stades sont observés :
L’échec :L’enfant est non conservant c’est-à-dire que lorsque l’on déplace les baguettes, celles-ci perdent leur égalité auparavant prouvée.
Le stade intermédiaire : L’enfant n’est pas encore conservant mais on voit que le doute s’installe dans son esprit. On va alors noter des remarques comme : «On dirait qu’elles ne sont plus pareilles mais en fait elles sont pareilles. P.
La réussite :L’enfant est conservant. Quels que soient les déplacements mfligés aux baguettes, celui-ci affirme qu’elles sont toujours de la même longueur. On note des explications comme : « Ce sont toujours les mêmes, elles n’ont pas changé. ». Selon PIAGET, c’est à partir de 8 ans environ que l’enfant va commencer à conserver. Selon MELJAC, les enfants conservent pour la majorité d’entre eux à partir de 10 ans.  Nous venons de présenter les deux grands domaines de recherche qui nous intéressent : la compréhension orale

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE THEORIQUE
1 Deux domaines de recherche : compréhension et logique
1.1 La compréhension orale
1.1.1 Le développement de la compréhension orale
1.1.2 Les stratégies utilisées dans la compréhension des énoncés
Qu’est-ce qu’un énoncé ?
Qu’est-ce qu’une stratégie ?
Quels sont les déterminants du choix des stratégies ?
Les différentes stratégies de compréhension
1.2 Les notions logiques
1.2.1 Le développement cognitif selon PIAGET
1.2.2 Les structures logiques élémentaires
La coordination de critères
La coordination de relations
La conservation
2 . Les outils d’exploration
2.1  Dans le domaine de la compréhension orale
2.1.1 Les différents outils évaluant la compréhension orale
2.1.2 Présentation de 1’E.CO.S.SE
2.2 1 Dans le domaine des structures logiques
2.2.1 Les différents outils
Les tests ou les subtests de psychométrie
Les épreuves d’évaluation de niveau scolaire
Les approches s’inspirant des travaux de PIAGET
2.2.2 L’ U.D.N.11 de MELJAC
Présentation
Les différentes épreuves proposées dans l’U.D.N.11
3 Articulation entre ces deux domaines
3.1 Dans la littérature
3.2 Définition de l’étude
PARTIE EXPERIMENTALE
1 Méthodologie
1.1 Groupe expérimental
1.1.1 Choix de la population
1.1.2 Critères d’exclusion
1.2 Choix des épreuves
1.3 Passation des épreuves
1.3.1 L’E.CO.S.SE
1.3.2 L’U.D.N.11
Classification multiplicative
Classification additive
La sériation
La conservation des longueurs
2 Démarche
3 Résultats et analyse
3.1 Premier temps : résultats au test E.CO.S.SE
3 Résultats et analyse
3.1 Premier temps : résultats au test E.CO.S.SE
3.2 Deuxième temps : résultats à I’U.D.N.11
3.3 Troisième temps
3.3.1Analyse quantitative
Corrélation entre l7E.CO.S.SE et I’U.D.N.ll
Corrélation entre la compréhension et certaines notions logiques
Corrélation entre la stratégie morphosyntaxique et les résultats à l’U.D.N.11
3.3.21 Analyse qualitative
Analyse fine de résultats d’enfants
La conservation des longueurs
DISCUSSION
1 Difficultés rencontrées
1.1 L’analyse des énoncés de I’E.CO.S.SE
1.2 Le traitement des résultats
1.3 L’analyse statistique
2 Limites
2.1 Les outils d’évaluation
2.2 Le nombre d’enfants
2.3 Choix de l’écart-type
2.4 L’attribution des points
2.5 La pertinence de notre analyse des énoncés
3 Intérêts
3.1  Les résultats chez les enfants de 7 et 10 ans
3.2 L’analyse des énoncés d’un point de vue logique
3.3 Intérêts professionnels
CONCLUSION
REPERES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
REPERES

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