Trouble déficitaire de l’ attention avec ou sans hyperactivité

Génétique et environnement

Les causes du TDAIH sont encore controversées (Stahl, 2010). D’ abord, selon la littérature, l’ hérédité aurait un grand rôle à jouer. En effet, avoir un des deux parents qui en est atteint accroit de huit fois les risques que l’ enfant en soit aussi atteint (Mick, Biederman, Prince, Fisher, & Faraone, 2002) ou de 75 % selon d’autres études (Sullivan, Daly, & O’Donavan, 2012). De plus, plusieurs gènes sont impliqués dans l’ expression de la symptomatologie de ce trouble (Stahl, 2010). Il yale transporteur de dopamine (DAT), les récepteurs dopaminergiques D4 et D5 (DRD4 et DRD5), la dopamine B-hydroxylase (DBH), le récepteur adrénergique A2a (ADRA2A), le transporteur sérotoninergique (5-HTTLPR), le récepteur lB de la sérotonine (HTRIB) et l’ acide gras désaturase 2 (FADS2) (Stahl, 2010). Notons aussi que certaines hypothèses étiologiques concernant l’environnement sont mises de l’avant telles que la détresse foetale (ex. : naissance prématurée) et le tabagisme maternel durant la grossesse (Linnet et al., 2003; Stahl, 2010). D’ autres études appuient l ‘hypothèse environnementale comme cause possible de dysfonctions dans le TDAIH. Les auteurs visent plus précisément la parentalité (Johnston, Mash, Miller, & Ninowski, 2012).

De plus, le dysfonctionnement familial, particulièrement le stress familial, la présence de psychopathologie chez les parents, la présence de conflits entre les parents et l’enfant exacerberaient les difficultés associées au TDAIH chez l’enfant (Deault, 2010). Le désavantage socioéconomique est aussi mis de l’avant en ce qui a trait à la présence d’un TDAlH (Russell, Ford, Rosenberg, & Kelly, 2014). Les dysfonctions associées au TDAlH hypothétiquement causées par l’environnement concerneraient la cognition (mémoire de travail, planification, inhibition), l’autorégulation (ajustement en cours de route sur des tâches et concernant les émotions) et la motivation (Johnston et al., 2012). Il faut également tenir compte que, dans les sociétés contemporaines, la culture de la performance est en vogue, tenant les individus responsables de leurs performances et réussites (Ehrenberg, 1991, 1998). Ainsi, chez les jeunes, on remarque moins le progrès scolaire; l’ accent est davantage mis sur la présence de réussite (Diller, 1998). Ainsi, les enfants qui ne répondent pas aux exigences de réussite sont remarqués comme sousperformants, entrainant du sur-diagnostic, et des traitements sont donc proposés pour pallier le problème (Brancaccio, 2000; Singh, 2006). Finalement, une des hypothèses les plus reconnues concerne une étiologie polyfactorielle complexe où les facteurs de risque, génétiques et psychosociaux, interagissent entre eux et forment des hypothèses causales chez différentes personnes (Sonuga-Barke & Halperin, 2010).

L’attention sélective

La troisième composante, celle de l’ attention sélective, renvoie à un réseau cortical et/ou sous-cortical, et est impliquée dans les processus conscients de l’attention (dirigée, focalisée, partagée, soutenue, alternée). La sélectivité attentionnelle est décrite, par James (1890), comme la sélection d’une information et le maintien de cette information dans la conscience. Pour Zhu et ses collaborateurs (2013), elle réfère à la capacité à atteindre et à maintenir un niveau d’alerte pour les stimuli s’apprêtant à entrer dans le champ de la conscience de l’ individu. Pour ce qui est des structures impliquées, la plupart des chercheurs mettent l’emphase sur les régions frontales. En effet, Laberge (1995) soutient que le cortex préfrontal joue un rôle crucial dans le contrôle de l’ attention. Posner et Rothbart (1992) ainsi que Posner et DiGirolamo (1998) conçoivent cette aire cérébrale comme responsable de la commande attentionnelle et de la prise de décision et de résolution de conflits. Pour Shallice (1988), le cortex préfrontal joue un rôle essentiel dans la supervision des opérations attentionnelles. Néanmoins, mentionnons que certains auteurs citent les régions postérieures comme actrices supplémentaires dans la sélectivité de l’ attention (Posner & Rothbart, 1992).

En effet, Posner et Rothbart (1992) affIrment que le fait de cesser de concentrer son attention sur une activité ou une cible en particulier, c’ est-à-dire le désengagement de l’attention, est soutenu par les aires pariétales. Certaines structures sous-corticales auraient aussi leur rôle à jouer. En effet, le pulvinar serait utile pour l’engagement de l’ attention tandis que le colliculus, situé au sein du mésencéphale, serait utile pour le déplacement de l’ attention. Les structures frontales seraient aussi impliquées simultanément avec ces aires postérieures, plus précisément l’ aire motrice supplémentaire et le gyrus cingulaire antérieur, en ce qui a trait à la notion de commande attentionnelle. Laberge (1995, 1998) offre une compréhension différente du rôle des régions postérieures quant aux processus de l’ attention. Selon cet auteur, les régions postérieures sont sous l’ influence des régions frontales par rapport au maintien des informations dans la mémoire à court terme. Celles-ci peuvent alors devenir conscientes et l’auteur fait mention du concept de mindfulness, traduit librement par « pleine conscience » ou « présence attentive ». Plus précisément, la valeur accordée à l’ information se ferait selon une séquence d’ actions au sein de ces régions cérébrales : les régions frontales agiraient sur le pulvinar, qui lui, activerait les régions postérieures, pendant que le niveau d’ activation d’autres régions diminuerait. Laberge nomme ce patron de connexions: le circuit triangulaire de l’ attention.

Troubles psychologiques. Sur le plan psychologique, des améliorations ont été notées pour certains troubles dont le trouble obsessionnel-compulsif (Hale, Strauss, & Taylor, 2013), le TDAlH (Zylowska, 2012), le trouble de personnalité limite (Linehan, 1993, 2000), la dépendance à une substance (Chiesa & Serretti, 2013; Marlatt, 1994), les troubles alimentaires (Baer, Fischer, & Huss, 2005; Kristeller & Hallett, 1999; Prowse, Bore, & Dyer, 2013; Tapper et al., 2009). D’ ailleurs, la pratique de la présence attentive aurait des bénéfices dans la population normale (Astin, 1997; Keng et al., 2011 ; Shapiro, Schwartz, & Bonner, 1998; Williams, Kolar, Reger, & Pearson, 2001). En ce sens, les symptômes dépressifs et d’épuisement professionnel ainsi que les soucis quotidiens seraient mOInS prenants. De plus, les gens expérimenteraient moins les émotions désagréables au plan de la fréquence et de l’ intensité (Heeren & Philippot, 2010). Certains auteurs affirment que la présence attentive ne convient pas aux personnes en dépression majeure (ressources attentionnelles et exécutives altérées), ayant tendance à dissocier ou souffrant de phobies intéroceptives (Heeren, 2011), alors que d’ autres en vantent les bienfaits (Horfmann, Sawyer, Witt, & Oh, 2010; Khouryet al., 2013). Les bénéfices de la présence attentive se répercutent aussi dans les relations interpersonnelles, quant aux stratégies d’ adaptation, à la réactivité émotionnelle, à la prise de conscience des enjeux psychiques propres à l’ individu, un meilleur pouvoir pour les gérer, une meilleure disponibilité attentionnelle et une moins grande sensibilité à la distraction (Lutz, 2012). On constate aussi une augmentation du niveau d’ empathie, d’auto-compa »ssion, d’ estime de soi et du sentiment d’ efficacité personnelle (Keng et al., 2011 ; Luberto, Cotton, McLeish, Mingione, & O’Bryan, 2013). D’ ailleurs, l’apprentissage de la « non réactivité » émotionnelle au sein de la présence attentive serait une des composantes fortement reliée à l’ amélioration de l’ estime de soi (Pepping et al., 2013).

Bienfaits cognitifs. Pour ce qui est des effets cognitifs, la présence attentive entraine des améliorations sur le fonctionnement exécutif (Chiesa & Serretti, 2011 ; Heeren & Philippot, 2010; Tang, Yang, Leve, & Harold, 2012). La pratique de la présence attentive améliore la régulation émotionnelle, assurée par plusieurs régions préfrontales, les régions limbiques et le striatum (Tang et al., 2015). La régulation émotionnelle module d’ ailleurs la relation entre la pratique de la présence attentive et la perception de stress (Prakash, Hussain, & Schirda, 2015). La présence attentive améliore aussi la connaissance de soi, sous-tendue par l’ insu la, le cortex préfrontal médian le cortex cingulaire postérieur et le précunéus (Tang et al., 2015). Des bénéfices sur les capacités attentionnelles seraient observés, dont le contrôle attentionnel régulé par le cortex cingulaire antérieur et le striatum, le maintien de l’attention sur une longue durée et les capacités d’ attention partagée (Chambers, Chuen Yee Lo, & Allen, 2007; Chiesa & Serretti, 2011; HOlzel et al., 2011; Jha, Krompinger, & Baime, 2007; Tang et al., 2015; Teper & Inzlicht, 2012). Les pratiquants de la présence attentive seraient aussi moins sensibles à la distraction dans la vie quotidienne. De plus, les pratiquants tireraient une amélioration de leurs capacités mnésiques autobiographiques spécifiques et de mémoire de travail. Enfm, des.. améliorations ont été notées quant à la flexibilité mentale, c’est-à-dire quant à la capacité à inhiber des patrons de réponses automatisés ou familiers pour en adopter d’ autres alternatifs et mieux adaptés aux situations de vie (Bishop et al., 2004; Chiesa & Serretti, 2011; Heeren et al., 2009; Kang et al., 2013; Roemer & Orsillo, 2003).

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Chapitre 1. Trouble déficitaire de l’ attention avec ou sans hyperactivité
Description
Critères diagnostiques
Épidémiologie
Le TDA/H à l’adolescence
Étiologie
Génétique et environnement
Neuroanatomie de l’ attention
La composante tonique
La composante phasique
L’ attention sélective
Les fonctions exécutives
L’ inhibition
La flexibilité mentale
La planification
Neuroanatomie du TDA/H
Anatomie structurale
Attention sélective
Attention soutenue
Hyperactivité
Inhibition
Flexibilité mentale
Planification
Neurochimie du TDAIH
Hypothèse 1
Hypothèse 2
Hypothèse 3
Traitements
Traitements pharmacologiques
Mécanismes d’ éveil insuffisants
Mécanismes d’ éveil excessifs
Programmes d’ intervention
Programmes de remédiation
N eurofeedback
Difficultés associées
Chapitre 2. Approches thérapeutiques basées sur la présence attentive
Présence attentive
Définition
Composantes de la présence attentive
L’ intention
L’ attention
L’attitude
Cycles d’états mentaux et leurs corrélats cérébraux
Processus sous-tendant la présence attentive
L’ acceptation
La désensibilisation
La relaxation
La défusion
La métacognition
La prise de conscience
L’ inhibition
La flexibilité
L’ autorégulation
Effets thérapeutiques de la présence attentive
Problématiques physiques
Troubles psychologiques
Bienfaits cognitifs
Bienfaits neurobiologiques
Niveau d’ expérimentation
Chapitre 3. Étude-pilote: Impact des ateliers de présence attentive chez des adolescents avec un TDAlH
Introduction
Méthode
Description du programme
Participants
Procédure de recrutement
Critères d’ inclusion
Procédure
Instruments
Mesure des facteurs psychosomatiques
Le Beck Youth Inventories, 2e édition
Mesure des facteurs psychologiques
Le Mindful Attention Awareness Scale
Le A voidance and fusion Questionnaire for Y outh
Mesure des facteurs neuropsychologiques
Sous-test Séquences de chiffres de l’échelle d’ intelligence Wechsler pour adultes, 4e édition
Test 2 et 7 de Ruff
Sous-test « Transmission de codes» Test of Everyday Attention for Children
Sous-test Interférence Mot-Couleur du Delis-Kaplan Executive Function System
Sous-test Trail Making Test du Delis-Kaplan Executive Function System
Résultats
Discussion
Chapitre 4. Conclusion
Références
Appendice A. Les critères diagnostiques du TDAIH dans le DSM-5
Appendice B. Lettre explicative
Appendice C. Lettre d’ invitation et formulaire de consentement

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