Travaux portant sur les proches des victimes de catastrophes

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LA GESTION POLITIQUE

Elle aura été sans doute la plus confuse et la plus confusante malgré de réels efforts pour rassurer les populations. Elle sera émaillée de multiples déclarations ou décisions souvent malencontreuses ou contradictoires, jetant les familles de victimes dans le grand désarroi. Le vendredi 27 (lendemain du naufrage), le Premier ministre accusait la forte tempête comme unique cause du drame. Un peu plus tard, elle sera contredite par le Président de la République qui sera plus nuancé en évoquant de possibles défaillances humaines et en promettant de diligenter une enquête à une foule de parents de victimes manifestant leur soif de vérité devant le Palais. Le même jour, au journal télévisé du soir, un ancien commandant du bateau démentait sans sourciller les rumeurs de surcharge du bateau. Il sera vite démenti à son tour par le nombre croissant de victimes et plus tard par le rapport de la commission d’enquête technique.
La vérité tant réclamée par les populations et promise tardait à s’officialiser même si d’emblée, le Président avait reconnu la responsabilité de l’Etat et promis des sanctions. Les rapports d’enquête des deux ministères impliqués (Forces Armées et Transports) allaient être rejetés par le Président qui les trouvera incomplets. Celui de la commission d’enquête technique, plus neutre, sera jugé imprécis en ne nommant pas des responsables à sanctionner. Pourtant, le rapport indiquera les responsabilités à tous les niveaux de décision en ce qui concerne la gestion du bateau comme celle du naufrage. Néanmoins, le Président « acceptera » la démission des deux ministres impliqués et limogera, dans l’immédiat, le Chef d’état-major de la Marine Nationale.
Une autre question mal gérée par les autorités demeure toujours celle du renflouement du bateau. En effet face à l’exigence des familles de victimes de sortir le bateau, le Président avait donné son accord mais la décision n’a jamais été prise. Le rapport d’enquête indique, citant le directeur général de la société TTSM (Tous Transports Sous Marins), qu’arrivés sur les lieux du drame le samedi 28 septembre, « les plongeurs de sa Société étaient parvenus à amarrer le « joola » quand il flottait encore et attendaient des instructions des responsables des opérations de sauvetage pour le tirer vers le large ; mais ces instructions ne sont jamais arrivées. Ils ont alors décidé d’abandonner l’opération ».
Invitée à donner son avis sur une question aussi délicate, la Cellule a exposé les avantages (facilitation du deuil) et les inconvénients (risque de traumatisation secondaire) tout en laissant aux autorités la lourde responsabilité de la décision.
Le comité restreint d’experts biologistes (bactériologistes et virologues), sur le traitement à réserver à l’épave, qui s’est tenue le 09 octobre 2002 au Ministère de la Santé aura une position plus tranchée. En effet, parmi les trois hypothèses étudiées1, les experts recommanderont que le navire et son contenu soient laissés en leur lieu actuel et qu’il y’ait une bonne signalisation de ce lieu. Toutefois, une décision officielle n’a jamais été prise par les plus hautes autorités du pays (même si un communiqué du gouvernement devant rendre publique la décision de celui-ci de ne pas renflouer l’épave, en s’appuyant sur les différents arguments contre, a été préparé).
Plus tard, cette question sera une des revendications essentielles des familles de victimes.

SUR LE PLAN SOCIAL

On notera l’institution d’un deuil national de trois jours (drapeaux en berne, interdictions de manifestations ludiques ou récréatives, etc.) ainsi que l’organisation de prières collectives au Port, dans les mosquées et églises. Il en est de même des réactions nationales et internationales de soutien moral comme matériel (collecte de fonds, comptes ouverts au profit des familles de victimes, match de solidarité Sénégal-Nigéria etc.). On notera également la cérémonie officielle des funérailles nationales organisée le 11 octobre 2002; cérémonie organisée à l’ « occidentale » avec oraison funèbre, couronnes de fleurs et guirlandes jetées à la mer, salves de canon et musique aux morts. Elle sera dénoncée par beaucoup comme contraire à nos traditions et par certains rescapés qui n’y trouvèrent pas leur place…
Par ailleurs, suite à leur marche du Samedi 28 septembre sur le palais de la république pour réclamer la vérité, les familles de victimes mettront sur pied le Collectif de coordination des familles de victimes du naufrage du bateau « le joola » (CCFVJ). Dans son site internet [4], le CCFVJ s’insurgera contre la mauvaise gestion du naufrage par l’Etat et exprimera plusieurs doléances :
– Le remorquage du bateau.
– La lumière sur le naufrage.
– La poursuite de l’information judiciaire et la sanction des coupables.
– Le recensement des personnes décédées et des personnes disparues.
– La prise en charge effective des rescapés.
– L’accélération de la procédure administrative et la gratuité des documents administratifs nécessaires à l’indemnisation.
– L’ouverture de concertations franches sur l’indemnisation avec les représentants des familles des victimes.
– L’aménagement et l’entretien des cimetières collectifs ainsi que l’érection d’un mémorial national des victimes du naufrage.
– Le contrôle systématique des comptes nationaux et internationaux ouverts au profit des familles des victimes.
– L’exécution des engagements pris par le Chef de l’Etat (voir infra : gestion de l’après naufrage).

LA GESTION DE L’APRES-NAUFRAGE

Elle sera marquée, à l’image de la gestion du drame, par une grande confusion et une lenteur criarde sur la gestion des questions politico-judiciaires : renflouement du bateau, indemnisation des familles de victimes, sanctions des responsables etc.
La première confusion a résidé dans le choix de l’interlocuteur de l’Etat car devant l’intransigeance du CCFVJ sur certaines questions, le Gouvernement préférera dissoudre ce dernier et traiter uniquement avec l’Association nationale des familles de victimes du « joola » (ANFVJ) créée le 05 mars 2003. Le CCFVJ réagira violemment: « Suite à l’annonce dans la presse de la création à la primature d’une association nationale des familles des victimes du « Joola » le mercredi 5 mars 2003, le Collectif de Coordination des Familles de Victimes du « Joola » (CCFVJ) tient à dénoncer avec la dernière énergie les basses manœuvres qui ont été à la base de la naissance en catimini de cette association fantoche née durant un conseil interministériel. S’adressant au gouvernement, le Collectif tient à préciser que ce qu’attendent les familles de l’Etat n’est en aucun cas de conduire manu militari dans des voitures de police certains représentants des familles de victimes à un conseil interministériel pour y créer, séance tenante et dans la surprise, une supposée association nationale». Nous avons retrouvé, tout au long de nos activités, ces tiraillements entre regroupements de familles, prenant en quelque sorte ces dernières en otage.
Ensuite, sur les questions comme le renflouement du bateau et l’indemnisation des rescapés et des familles de victimes, le Président et le Premier ministre se contredisaient souvent, jetant les familles de victimes dans la plus grande perplexité. On se rappelle que devant les négociations traînantes sur le montant à verser aux familles (le Gouvernement avait proposé d’abord 4 millions de francs CFA pour chaque victime, refus de l’ANFVJ qui proposa 50 millions), le Premier ministre avait tranché le 18 juillet 2003 à Ziguinchor : 5 millions à prendre ou à laisser et par la même occasion déclarait que le bateau ne serait pas renfloué. Et pourtant 12 jours plus tard le Président allait prendre son contre-pied en proposant 10 millions de francs (payables en deux tranches de cinq millions) pour chaque victime et chaque rescapé (ce qui sera finalement accepté). Un peu plus tard, face à la pression des familles de victimes européennes et à l’engagement de l’Union Européenne à dégager les fonds nécessaires (trois millions de dollars), il réaffirmera l’option première du Gouvernement de renflouer le ferry. Il était apparemment trop tard car, après sa visite de l’épave effectuée en mai 2003, l’océanographe Haidar El Ali révélait que celle-ci était « dans un état de dégradation avancé ; immergée par 18,5m de fond, la passerelle ainsi que les rambardes étaient cassées, la coque déjà fissurée à plusieurs endroits »1.
Enfin, la réhabilitation (jugée inacceptable par beaucoup) des deux ministres qui avaient démissionné à la suite du drame (l’un a été nommé Conseiller du Président de la République, l’autre porté, un moment, à la tête du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC)) a posé problème à beaucoup d’entre les sujets que nous avons rencontrés ; problème surtout moral car cela a l’air de signifier que ces deux autorités ne sont responsables en rien dans cette tragédie malgré les conclusions de la commission d’enquête mettant en cause les ministères qu’ils dirigeaient.
Ces tergiversations et autres couacs ont été vécus par la plupart des populations notamment à Ziguinchor avec beaucoup d’amertume, parfois même avec détachement voire un sentiment de « n’être pas concernées ». La colère et l’indignation n’étaient pas en reste surtout après la violente répression de la marche organisée à Dakar le 14 décembre 2002 par le Collectif de coordination des familles de victimes.
Toutefois, dans un souci d’apaisement, le Gouvernement avait pris un certain nombre d’engagements en faveur de la Casamance et de ses populations :
– L’acquisition rapide de deux bateaux pour la liaison Dakar-Ziguinchor
– La prise en charge des orphelins qui seront titrés « pupilles de la nation »
– La construction prochaine d’une université à Ziguinchor
– Un meilleur traitement des étudiants Casamançais dans les universités de Dakar et Saint-Louis (octroi de bourses à tous, hébergement en cité universitaire)
– Le désenclavement de la Casamance avec institution d’une voie ferroviaire Dakar-Ziguinchor, la construction du pont enjambant le fleuve Gambie
– L’accélération du processus d’indemnisation
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les cinq premières promesses sus-citées ne sont pas encore tenues. Quant à l’indemnisation, beaucoup de familles n’ont pas encore reçu la première tranche (cinq millions). Trente (30) mois après le drame du « joola »…

LE PREMIER ANNIVERSAIRE DU DRAME

L’organisation de ces commémorations à Ziguinchor nous a trouvé sur place. Elle aura connu, elle aussi, beaucoup de ratés tous préjudiciables à la tranquillité et à la paix intérieure des proches de victimes.
Déjà l’avant-veille, il fut déclaré dans la presse que le versement tant attendu des indemnisations allait débuter le lendemain 25 septembre 2003, veille de l’anniversaire. Le matin de ce jour, beaucoup de ces familles se rendirent, les unes à la Gouvernance de Ziguinchor, les autres au siège de l’ANFVJ. Nous ne pouvons imaginer la déception, l’immense désespoir qu’elles éprouvèrent lorsqu’il leur fut dit à ces lieux qu’il fallait attendre le lendemain avec la remise publique du premier chèque par le Chef de l’Etat !
En dehors de ce faux bond, on a noté les tiraillements dans l’organisation entre l’ ANFVJ et la Mairie, créant une certaine confusion le jour de l’anniversaire. En effet, la commémoration organisée par l’ANFVJ s’est déroulée le matin. Elle a vu la participation du Chef de l’Etat avec la visite du cimetière de Kantène (où reposent 41 victimes) et la cérémonie officielle (très politisée) au port de Ziguinchor. Douze couronnes de fleurs jetées à la mer (onze pour les familles des onze régions du Sénégal et une pour les familles européennes) clôturèrent dans une ambiance très douloureuse cette cérémonie. L’après-midi c’était autour de la Mairie, en collaboration avec l’Association communale des FVJ (plus proche du CCFVJ), d’organiser des prières communes dans les lieux sacrés avant de converger, vers 17 heures, au port pour leur cérémonie officielle ; une cérémonie très recueillie où on a beaucoup pleuré.
Pour l’accompagnement médico-psychologique de ces manifestations, nous avions mobilisé, toute la journée, une équipe constituée de trois agents relais et de nous-même avec l’aide de la région médicale qui avait mis à notre disposition une ambulance. La présence de la Croix rouge et des scouts était également remarquée.
Lors de ces différentes cérémonies, il nous a été donné de prendre en charge en urgence 16 personnes qui se trouvaient le plus souvent être des proches de victimes. Les tableaux cliniques rencontrés allaient des décharges émotionnelles (pleurs, cris, tremblements…) aux évanouissements et autres crises hystériformes, en passant par les hypotensions ou les attaques de migraines. Pour tous, un geste a été fait : réassurance, rafraîchissement, tranquillisants, évacuation à l’hôpital pour deux d’entre eux.

REVUE DE LITTERATURE

Ce chapitre comporte trois parties :

TRAVAUX PORTANT SUR LES PROCHES DES VICTIMES DE CATASTROPHES

S’il existe une multitude d’études portant sur les victimes ou rescapés de catastrophes ou de toute autre forme de violence individuelle ou collective, il faut avouer qu’il nous a été difficile de trouver des travaux ou recherches portant spécifiquement sur la prise en charge des proches (familles et amis) des victimes. Il nous a fallu beaucoup de patience pour trouver le récent travail de Geneviève FIDELLE et Didier CABON intitulé : Prise en charge des familles des victimes de l’attentat de KARACHI [5]. Ce travail relate la prise en charge médico-psychologique qui a été offerte à ces familles endeuillées depuis l’annonce du drame jusqu’au suivi au long cours. L’événement, qualifié de traumatique « d’une certaine façon pour les familles », a été géré avec diligence et organisation et en intelligence avec les familles (notamment en ce qui concerne l’organisation des cérémonies officielles).
Dans leur précieux ouvrage Les traumatismes psychiques [6], les auteurs affirment, sans faire référence à des travaux, que « le traumatisme psychique ne peut jamais toucher les parents et proches (…) des morts dans la catastrophe. Il n’y a, en effet, pas eu de réelle rencontre avec le réel de la mort, mais des réactions de deuil, de stress et d’angoisse».

REVUE DOCUMENTAIRE SUR LE NAUFRAGE DU « JOOLA »

Nous citerons en premier l’ouvrage de Ari GOUNONGBE intitulé :Dans la tempête du joola [3] où il relate le vécu et les interrogations du psychologue engagé dans l’intervention en urgence. Il y révèle surtout l’état d’impréparation des potentiels intervenants. Ses questionnements en se rendant au Port sont révélateurs : « Soutien psychologique aux rescapés ? Qu’est-ce à dire ? Comment m’y prendre ? Comment cela s’organisera-t-il ? Notre intention d’assistance psychologique en urgence est-elle pertinente ?»
Citons ensuite l’émouvant témoignage de Nassardine AIDARA père de quatre victimes, tous des enfants. Il rapporte dans son ouvrage Aux victimes du bateau « le joola », l’hommage d’un père [2], le vécu du parent de victimes lors des premiers moments : depuis les premières rumeurs de l’accident jusqu’aux funérailles nationales. C’est un récit poignant où transparaissent suivant les circonstances la colère, l’indignation, l’amertume face à la gestion catastrophique du drame par l’état ; gestion qu’il qualifie de second naufrage dont lui comme beaucoup d’autres parents seront des victimes.
Dans son récent ouvrage : Le joola, le naufrage de la honte ! [7], le marseillais, Bruno PARIZOT, passionné de la Casamance (marié à une casamançaise), explique « le cheminement, les raisons et les responsabilités qui ont conduit à ce terrible naufrage ». Son ton très virulent contre les autorités politiques et parfois connoté des idées séparatistes1 explique peut-être pourquoi cet ouvrage ne se retrouve pas dans les librairies de la place.
Deux travaux à connotation religieuse sont à souligner : l’Imam A. M. KANTE de la mosquée de l’Université de Dakar, à travers son opus intitulé Le Sénégal à l’épreuve du naufrage du bateau « Le joola » [8], souligne les enseignements islamiques que l’on peut tirer de cette tragédie ; tandis que du côté chrétien, le Secrétariat Episcopal de Pastorale (SEP) de l’Archidiocèse de Dakar publiait un recueil de messages de condoléances, d’homélies et de prières dites lors des funérailles du drame ; recueil intitulé : Drame du joola ! Plus jamais ! [9]
Quant à la documentation télévisée, elle est assez riche ; elle est faite de films documentaires et d’émissions célèbres sur des chaînes internationales, tous consacrés à la tragédie du « joola ». Côté émissions documentaires, nous citerons l’émission Thalassa du 26 septembre 2003, sur France 3 et l’émission Rideau Rouge du 24 octobre 2003 sur TV5. Elles ont été d’une haute facture avec des témoignages de rescapés, de proches de victimes, d’intervenants à divers niveaux.
Les films relatant l’histoire du « joola » ont été (jusqu’à ce jour) réalisés par des sénégalais. Il s’agit de l’ « Hommage aux enfants naufragés » de Talibouya Aїdara, des deux réalisations de Joe Ousmane Fall : « Naufrage du joola, l’an II » sorti lors du deuxième anniversaire du drame, et « Diamoraye, le renouveau d’un rêve » où l’acteur principal (qui se trouve être le chef de l’orchestre qui jouait à bord du bateau) parle de la vie de l’orchestre, de ses membres (douze) restés tous dans le bateau, et de son défi de relancer l’orchestre. Il y’a enfin le film tout récent du réalisateur Moussa Touré « Le mensonge » qui se propose de révéler à la face du monde les responsabilités des uns et des autres (surtout de l’Etat) dans cette tragédie.
En ce qui concerne les recherches faites sur certains aspects de la tragédie, nous citerons d’abord cette étude de l’Institut Panos Afrique de l’ouest (IPAO) qui a tenté de jeter un regard sur la couverture médiatique du drame par la presse nationale. Ce travail, intitulé : Le naufrage du Joola : Médias et Société civile face au drame [10], a concerné quatre grands quotidiens (Le Soleil, Le Matin, Sud Quotidien et Walfadjri) et un hebdomadaire (Nouvel Horizon) ; il a aussi permis à certains membres de la Société civile de se prononcer sur le naufrage, sa gestion ou les leçons qu’il faut en tirer.
Berhault-Legrand intitulé Travail du deuil, actes thérapeutiques chez les Diola suite au naufrage du bateau « le joola » [11] et le nôtre [12], présenté en Juillet dans le cadre du CES de psychiatrie et dont ce travail est une continuation et un approfondissement.

RAPPELS SUR LES NOTIONS DE TRAUMA PSYCHIQUE ET DE DEUIL

ILE TRAUMATISME PSYCHIQUE

Historique

Les troubles post-traumatiques sont connus depuis l’antiquité. Louis Crocq [13], étudiant certains vieux textes légendaires, y retrouve toute une littérature traumatique :c’est le cas de l’épopée de Gilgamesh1, le mythe platonicien du Soldat d’Er2 ou le cas Epizelos cité par Hérodote3.
Cependant, une des premières descriptions véritablement médicales d’une névrose traumatique date de 1808.
Dans son Traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale (cité par Crocq [13]), Philippe Pinel présentait le tableau clinique d’un ancien militaire de cavalerie à la retraite. Tout y était déjà décrit : les cauchemars, la labilité émotionnelle, les réactions de sursaut, les manifestations psycho-somatiques, ainsi que les symptomatologies anxieuse et dépressive.
Il fallut pourtant attendre la deuxième moitié du XIXème siècle pour que la question des conséquences psychologiques à long terme des événements traumatiques soit étudiée de façon systématique.
En 1884, pour définir la sémiologie de tels états, le psychiatre allemand Oppenheim a proposé le terme de névrose traumatique (Traumatischen neurosen), qu’il identifiait comme une entité nosographique autonome de l’hystérie et de la neurasthénie. Optant sans ambiguïté pour une thèse psychogénique, l’auteur crée le vocable de traumatisme psychologique. Quatre ans plus tard, dans son ouvrage Die Traumatischen Neurosen [14], illustré de quarante-deux cas de névroses consécutives à des accidents de travail ou de chemin de fer, l’auteur décrit la clinique traumatique suivante : souvenirs intrusifs, anxiété face aux stimuli qui rappellent l’événement, troubles du sommeil et cauchemars, humeur irritable et hypersensibilité des patients, et repli sur soi. Il observe en outre que les symptômes subséquents à l’agression peuvent apparaître avec un certain décalage temporel (cité par Crocq [15]).

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. CONTEXTE
II.1. Rappel de la tragédie
II.2. Ampleur
II.3. Gestion du drame
II.3.1. Les secours
II.3.2. L’assistance médico-psychologique
II.3.2.1. A Dakar
II.3.2.2. A Ziguinchor
II.3.3. La gestion politique
II.3.4. Sur le plan social
II.4. Gestion de l’après-naufrage
II.5. Le premier anniversaire du naufrage
III. REVUE DE LITTERATURE
III.1. Travaux portant sur les proches des victimes de catastrophes
III.2. Revue documentaire sur le naufrage du « joola »
III.3. Rappels sur les notions de trauma psychique et de deuil
III.3.1. Le traumatisme psychique
III.3.1.1. Historique
III.3.1.2. Concept, pathogénie
III.3.1.3. Clinique du trauma psychique
III.3.1.3.1. Le PTSD
III.3.1.3.2. Le syndrome psychotraumatique
III.3.2. Le deuil
III.3.2.1. Le deuil normal
III.3.2.1.1. Aspects psychologiques
III.3.2.1.2. Le travail de deuil
III.3.2.1.3. Aspects socioculturels
III.3.2.2. Le deuil compliqué
III.3.2.3. Le deuil pathologique
III.3.2.4. Prévention et accompagnement
III.3.2.4.1. Accompagnement psychologique
III.3.2.4.2. Prévention des deuils compliqué et pathologique
IV. TRAVAIL DE TERRAIN
IV.1. Méthodologie
IV.1.1. Cadre
IV.1.2. Méthode de travail
IV.1.3. Population cible
IV.1.4. Contraintes
IV.2. Données recueillies
IV.2.1. Données socio-démographiques
IV.2.1.1. L’âge
IV.2.1.2. Le sexe
IV.2.1.3. Le statut matrimonial
IV.2.1.4. Le statut professionnel
IV.2.1.5. L’ethnie – la religion
IV.2.1.6. Liens de parenté avec la victime
IV.2.2. Données cliniques
IV.2.2.1. Troubles organiques
IV.2.2.2. Troubles psychiques
IV.2.2.2.1. Troubles des conduites instinctuelles
IV.2.2.2.2. Troubles du fonctionnement social
IV.2.2.2.3. Troubles des affects
IV.2.2.2.4. Troubles de l’humeur
IV.2.2.2.6. Troubles des fonctions supérieures
IV.2.3. Données sur la prise en charge
IV.2.3.1. Prise en charge immédiate
IV.2.3.2. Prise en charge 03 à 14 mois après
IV.2.3.2.1. Objectifs
IV.2.3.2.2. Moyens
IV.2.3.2.3. Résultats
IV.3. Commentaires – discussions
V. RECOMMANDATIONS
VI. CONCLUSION
Références bibliographiques

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