Transition Secondaire I – Secondaire II en grec ancien dans le canton de Vaud

ETAT GÉNÉRAL DE LA SITUATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS CONCERNANT LES MODALITÉS D’ENSEIGNEMENT DU GREC

Quelques chiffres

Depuis une dizaine années, les effectifs de grec semblent plus ou moins stables : environ 600- 700 élèves au Secondaire I. En 2014-2015, les élèves de grec en 10e -11e étaient 6465 . Les 20 résultats du questionnaire portent sur 28 classes, soit 247 élèves au total : un peu moins de la moitié des élèves du canton, mais une fourchette suffisamment représentative pour être utilisable.

Différences entre établissements

Depuis 2000, le grec au Secondaire I est hors enveloppe: cette clause a pour but de permettre aux directions d’établissement d’ouvrir des classes de grec sans se demander si le budget ne serait pas mieux alloué ailleurs. Pour des raisons pratiques liées à une grille horaire déjà bien chargée et à la possibilité de mettre ces cours facultatifs hors des heures de cours habituelles, des adaptations parfois très importantes peuvent être faites. Alors que les mesures d’EVM instaurent des cours de grec de 3×45 minutes en 10e et autant en 11e , seule une partie des établissements suivent ces recommandations.
Sur les 20 établissements, 14 ont 3×45 minutes, 2 n’ont que 2×45 minutes et 4 ont une autre répartition (toujours inférieure au total de 135 minutes.) A première lecture, cette situation semble assez favorable : près de trois établissements sur quatre respectent la législation, ce qui devrait permettre de tenir un programme assez solide.
Le problème qui va justement rendre le PER plus compliqué à suivre que prévu apparaît toutefois immédiatement dans le graphique suivant : Plus de la moitié des enseignants doivent composer avec des classes mixtes. Ils ont bien 3×45 minutes par semaine, mais pour 10e et 11e ensemble. Nécessité donc de s’adapter : enseignement différencié ou, parfois, morcelage du cours, comme les montrent les commentaires d’un enseignant ayant 3 périodes/semaine : «Un cours de culture en commun et un cours de langue pour chaque classe, séparés.et d’un autre, avec 2 périodes/semaine : «Un cours commun de culture par semaine, une heure de langue où je tente de différencier entre 10e et 11e».
La situation est enfin résumée de manière très explicite : «Il s’agit d’un travail de jongleur, et non d’enseignant : tout le monde est perdant».

Langue

Les premières questions concernant les programmes de cours sont liées à la première composante du plan d’étude : l’alphabet, indispensable à l’étude du vocabulaire, le vocabulaire à proprement parler et l’étymologie (évolution dans d’autres langues).

Alphabet – lecture et écriture

Les questions concernant l’alphabet sont parmi les plus homogènes : 95 % des élèves maîtrisent tout à fait la lecture (tant minuscules que majuscules), 85 % l’écriture. Les 5 % (respectivement 15%) restants ne sont ici pas fondamentalement gênants : il s’agit de quelques hésitations de lecture ou de lettres peu élégantes plus que d’ignorance en lecture ou en écriture. Sur ce point donc, on peut estimer que le niveau requis par le PER est acquis.

Vocabulaire – nombre de mots maîtrisés

Cette question, peut-être l’une des plus simples, est aussi l’une des plus représentatives de l’importance des variations qui peuvent survenir d’une classe à l’autre : le nombre moyen de mots de vocabulaire considérés comme maîtrisés par les élèves d’une classe à la fin de la 11e année va de 30 à 150. Le PER ne fixant aucun nombre-cible, il ne s’agit en aucun cas ici de reprocher à certains un manque d’étude du vocabulaire, mais uniquement de marquer la disparité en arrivant au Secondaire II : un nombre de mots maîtrisés qui va du simple au quintuple est clairement une difficulté potentielle, tant pour les enseignants que pour les élèves.

Linguistique et étymologie

Concernant la linguistique et l’étymologie, peu de disparités. Les principaux points requis par le PER sont vus, en général assez bien, par tous : l’étymologie étant peut-être l’élément de langue jugé le plus ludique (ou le plus utile) par les élèves, il est compréhensible que le niveau général soit plus homogène.

Morphologie – déclinaisons et conjugaisons

Les questions portant sur les déclinaisons et les conjugaisons ont été largement simplifiées, le but étant de donner une idée générale des connaissances et compétences des élèves dans ce domaine. Quelques points à noter : tout d’abord, la relative constance dans les deux premières déclinaisons, que tous les élèves ont au moins abordées. Les divergences les plus importantes sont cependant celles liées à la 3e déclinaison (leçon 8 de l’Organon 2005) et aux pronoms (en particulier αὐτόν, leçon 6 de l’Organon). Ces deux points, demandés par le PER, avec respectivement 15 et 30% d’élèves qui ne les ont jamais vus, représentent un des principaux éléments de discussion pour cette transition Secondaire I – Secondaire II. Alors que le PER parle de «maîtrise» des déclinaisons, 95 % des élèves sont entre le «un peu» et le «pas du tout» au niveau de la 3e déclinaison. Sachant que l’étude de la 3e déclinaison et de ses nombreuses variantes représente une bonne partie du programme de 1ère et de 2e année du Secondaire II, le terme utilisé par le PER n’est ici peut-être pas adapté à ce qui est possible au niveau du Secondaire I.

Syntaxe – construction de phrases

De nombreux points relatifs à la construction de phrases (particules, syntaxe des cas, coordination et subordination, proposition infinitive, usage du participe) reflètent la même disparité : une minorité d’enseignants ont travaillé ces points de manière extensive, la plupart ont abordé le sujet sans chercher à le maîtriser, certains enfin n’en ont jamais parlé. Plus que pour les déclinaisons et les conjugaisons, où l’on peut au moins tabler sur quelques acquis de base, ces questions de syntaxe sont problématiques pour la transition au gymnase : en paraphrasant les enseignants de Secondaire II, il est délicat d’établir un enseignement cohérent – qu’il s’agisse de grammaire ou de traduction – pour une classe où certains n’ont jamais appris à quelles fonctions correspondaient les cas alors qu’elles sont évidentes pour d’autres.

Traduction

Les questions concernant la traduction sont moins utiles dans le cadre de ce sondage. Si la progression est logique, il est difficile d’en faire réellement quelque chose. Il faudrait lier ces questions avec la précédente (analyse de phrase) pour savoir exactement ce que les élèves analysent, déduisent ou devinent. Le questionnaire était trop imprécis sur ce chapitre : il manque également les détails sur tout ce qui concerne la méthodologie de la traduction, la distinction entre compréhension, traduction et version,… Une analyse réellement significative de ces résultats n’étant pas vraiment envisageable, et la traduction demeurant – de loin – l’exercice le plus travaillé au Secondaire II, il n’est peut-être pas nécessaire de s’attarder sur ce point.

Le manuel Organon 2005

L’Organon 2005 est le manuel officiel pour le grec dans le canton de Vaud. Officiel ne veut pas dire que tous l’utilisent de la même façon : la première question concernait l’usage de ce manuel. Point positif : tous ont le même manuel de base, et tous les élèves du canton travaillent (plus ou moins) avec l’Organon. Les points de grammaire et le vocabulaire sont donc, logiquement, vus dans le même ordre, ce qui laisse présupposer une certaine homogénéité. Cependant, l’avis des enseignants sur cet outil de travail montre que les choses sont plus complexes que ne le laisse paraître le graphique.
L’Organon a ses partisans «Les textes sont très intéressants et offrent de nombreuses pistes pour  des cours de culture antique. Le vocabulaire (nombre + choix des mots) est tout à fait adapté et permet de nombreux compléments étymologiques. Le contenu grammatical convient très bien».
«Les thèmes culturels se succèdent de leçon en leçon dans un ordre qui permet de les relier facilement entre eux. Un sujet abordé dans une leçon amène naturellement à parler de celui de la leçon suivante». comme ses détracteurs. «L’Organon 2005 ne propose pas d’exercices. Les textes sont souvent trop compliqués ou alors de peu d’intérêt. Il ne semble pas y avoir d’ordre ni chronologique ni thématique. Même l’ordre des points grammaticaux semble parfois étrange : le génitif est renvoyé plus loin ; on apprend d’abord les participes, quelques leçons plus loin leur emploi.»
«Des fiches/dossiers de complément sont nécessaires pour la culture antique et l’étymologie, parce qu’il n’y a presque rien à ce sujet dans l’Organon 2005. En comparaison du Forum des latinistes, il est largement insuffisant». «Pas d’exercices, pas de culture.»

 

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Table des matières

1. Introduction 
2. Objectifs 
3. Méthodologie 
4. Etat général de la situation et analyse des résultats concernant les modalités d’enseignement du grec
4.1 Quelques chiffres
4.2 Différences entre établissements
4.3 Le plan d’études
5. Analyse des résultats – programme 
5.1 Langue
5.1.1 Alphabet – lecture et écriture
5.1.2 Vocabulaire – nombre de mots maîtrisés
5.1.3 Linguistique et étymologie
5.1.4 Morphologie – déclinaisons et conjugaisons
5.1.5 Syntaxe – construction de phrases
5.1.6 Traduction
5.2 Culture
5.2.1 Histoire
5.2.2 Société
5.3 Divers
5.4 Le manuel Organon 2005
6. Pistes et propositions 
6.1 Adapter le plan d’études
6.2 Mettre en place une Epreuve Cantonale de Référence
6.3 Adapter l’Organon
6.4 Proposer un plan d’études non-officiel
6.5 Une évaluation diagnostique en début de Gymnase
7. Conclusion 
Bibliographie
Annexes

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