Traitement des endométrites subcliniques

Traitement des endométrites subcliniques

Méthodes diagnostiques des endométrites subcliniques

Le diagnostic des endométrites subcliniques repose sur un examen cytologique (frottis utérin ou lavage utérin) et histologique (Hanzen et al., 2009) (biopsie de la muqueuse utérine). Lors de l’examen cytologique, il s’agit de quantifier le pourcentage de granulocytes neutrophiles présents par rapport au nombre total de cellules présentes sur le frottis. Les neutrophiles constituent la principale population de leucocytes responsables des phénomènes de phagocytose dans l’endomètre (Frank et al., 1983). L’examen histologique permet de qualifier l’aspect de l’épithélium luminal, la morphologie glandulaire, la fibrose périglandulaire, ainsi que l’infiltration leucocytaire du stroma conjonctif à partir d’une biopsie de l’endomètre utérin réalisée sur 5 à 8 μm d’épaisseur. En revanche, il ne permet pas réellement d’évaluer le statut inflammatoire de l’endomètre de façon quantitative (Deguillaume, 2010). Dans la littérature, on peut trouver de nombreux seuils de neutrophiles définissant une endométrite subclinique, seuil à partir duquel les performances de reproduction sont altérées. Ceci est dû d’une part que certains seuils ont été fixés arbitrairement (Gilbert et al., 1998 ; Gilbert et al., 2005 ; Parlevliet et al., 2006 ; Baranski et al., 2009 ; Kaufmann et al., 2009) ; puis d’autre part que les autres sont issues d’une vraie démonstration (Kasimanickam et al., 2004 ; Barlund et al., 2008 ; Galvao et al., 2009a). De plus, l’inflammation diminue physiologiquement avec le délai post-partum (Deguillaume, 2010, figure 9) d’où des seuils variables en fonction de ce délai : à 21 ± 7 jours post-partum, la médiane d’inflammation utérine était élevée (24% de neutrophiles), puis l’inflammation endométriale montrait une décroissance progressive au cours du temps (réduction du pourcentage de neutrophiles utérin de 19% entre 21 et 35 JPP) jusqu’au nadir de la courbe situé entre 45 et 60 JPP. Au-delà, la proportion de neutrophiles était constante au cours du temps. Concernant ce seuil, un consensus semble aujourd’hui exister, fixant le seuil pathologique à 5-10 % de granulocytes neutrophiles pour un prélèvement réalisé entre 35 à 45 jours postpartum.

Selon Kasimanickam et al. (2004), entre 20 et 30 jours post-partum un seuil de 18 % est considéré comme pathologique puis, entre 34 et 47 jours post-partum ce seuil est de 10 %. Dans la littérature (Barlund et al., 2008 ; Deguillaume et al., 2010 ; Galvao et al., 2009a), des seuils différents peuvent être retrouvés, compris entre 4 % et 15 % de granulocytes neutrophiles pour un intervalle post-partum de 21 à 60 jours. Néanmoins, l’examen cytologique ou histologique de l’endomètre n’est pas simple à mettre en place sur le terrain. La difficulté réside, dans un premier temps, dans la technicité pour cathétériser le col utérin et, dans un second temps, dans le délai entre le prélèvement et la lecture, 24h pour un prélèvement cytologique, cela implique la coloration du frottis puis le comptage des cellules ; et entre 4 et 8 jours pour un prélèvement histologique, où se rajoute les délais d’envoi. Il faut aussi noter que ce type de prélèvements nécessite de retourner dans l’élevage pour réaliser les éventuels traitements. Cependant, les techniques d’examen clinique classiques n’ont qu’une valeur diagnostique limitée : échographie utérine, palpation transrectale ou vaginoscopie. L’échographie utérine par voie transrectale permet de mettre en évidence des zones liquidiennes dans l’utérus, et à ce titre pourrait être un outil pour le diagnostic de l’endométrite. Cependant, cette technique surestime le nombre de vaches réellement malades (Se = 0,59, VPP = 0,37, Deguillaume et Chastant-Maillard, 2009). La palpation transrectale est l’une des méthodes les plus utilisées sur le terrain mais la sensibilité de cet outil diagnostique est faible (Se = 0,43, VPP = 0,42, Deguillaume et Chastant-Maillard, 2009). Le diagnostic des formes cliniques des endométrites est basé sur la détection de pus mélangé aux sécrétions vaginales : l’examen vaginal permet l’identification des trois quarts des animaux malades (Se = 0,81, VPP = 0,56). D’après Deguillaume et Chastant-Maillard, (2009), la combinaison de l’examen vaginal à la mesure du diamètre du col et des cornes par palpation transrectale n’apporte pas de plus-value au diagnostic des endométrites, l’examen du contenu vaginal est donc la technique de meilleure qualité diagnostique des endométrites de la vache. Néanmoins, il a été démontré (Drillich et al., 2004 ; Kasimanickam et al., 2004 ; Deguillaume, 2007 ; Deguillaume et Chastant-Maillard, 2009) que les résultats divergent en comparaison avec la cytologie ou l’histologie utérine (Se = 0,9, Sp = 0,63) qui restent les techniques de référence pour caractériser une endométrite subclinique.

Importance économique

La détérioration des performances de reproduction a des conséquences non négligeables sur le plan économique. En France, l’infertilité est responsable de 20 à 25 % des réformes et donc de la perte annuelle de 5 à 6 % du troupeau (Seegers, 2006). En conséquence, les réformes constituent un poste important des pertes liées à l’infécondité. D’après Seegers (2006), ces réformes anticipées représentent une perte comprise entre 250 euros et 400 euros par vache réformée, perte s’amortissant avec un numéro de lactation croissant. D’après une étude menée en 2007 sur 5000 élevages du Grand Ouest (Hobé et al., 2008), une insémination artificielle ratée coûte 38 euros à l’éleveur. Ce coût est d’autant plus préjudiciable si on observe une baisse de fertilité et donc un nombre croissant d’inséminations artificielles nécessaires pour obtenir une gestation – ce qui est le cas lors d’endométrite cytologique (Deguillaume, 2010). D’autre part, une enquête menée de 1995 à 1998 sur 200 troupeaux laitiers des Pays de la Loire (Fourichon et al., 2000) démontre l’importance des troubles de la reproduction dans le coût global des maladies : les troubles du péripartum et l’infécondité représentent au total près de 30 % de l’impact économique des troubles de santé des vaches laitières, soit environ 67 euros par vache présente et par an, dont 40 euros pour les endométrites et l’infertilité. Une étude plus récente conduite sur 114 exercices comptables de fermes bretonnes, entre 2003 et 2005, conclut à un coût total annuel des troubles de reproduction très proche (dépenses + pertes), de 69 euros (dont 47 euros pour les performances de reproduction et 22 euros pour les troubles autour du vêlage), soit 28 % du coût global des troubles de santé évalués à 250 euros par vache et par an. L’impact économique des troubles globaux de reproduction représente dans cette étude 11 euros pour 1000 L de lait produit (Bareille et al., 2005). Dans le contexte actuel, ces problèmes représentent des pertes importantes que l’on doit maitriser. Le vétérinaire a donc un rôle central afin d’aider l’éleveur à en limiter les conséquences par le diagnostic puis le traitement des affections en cause.

Flore bactérienne

Les infections utérines sont associées à la présence de nombreuses bactéries aérobies et anaérobies, principalement Escherichia coli, Arcanobacterium pyogenes (présent dans respectivement 37 % et 49 % des utérus atteints d’endométrite) mais aussi Fusobacterium necrophorum et Pretovella melaninogenicus (Williams et al., 2005). L’étude menée par Elliott et al. (1968) sur la contamination bactérienne de 106 utérus en post-partum a révélé la contamination de 93 % des utérus entre 3 et 5 jours post-partum, dont 78 % encore affectés entre 16 et 30 jours, puis 50 % entre 31 et 45 jours. Il n’en reste plus que 9 % entre 45 et 60 jours post-partum. L’infection bactérienne implique l’adhérence des pathogènes à la muqueuse, la pénétration et la colonisation de l’épithélium ainsi que le relargage de toxines qui sont à l’origine du développement des endométrites (Janeway 2001). D’après Deguillaume (2010), une forte proportion d’utérus présentant une inflammation endométriale supérieure à 0 % de neutrophiles n’était pas associée à une culture bactérienne positive. Les agents responsables de l’inflammation ne semblent pas systématiquement présents au moment du prélèvement. D’après Lewis (1997), l’absence d’isolement de germes n’est pas pour autant synonyme d’absence d’endométrite. L’identification d’un contaminant n’est pas nécessairement associée à une inflammation. Inversement, un échantillon stérile peut être observé en cas d’inflammation génitale. C’est le cas lorsque l’agent pathogène a été éliminé par mobilisation des défenses utérines ou après mise en place d’une thérapeutique.

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Table des matières

INTRODUCTION
CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
I- Notion d’endométrite
1) Endométrite clinique versus endométrite subclinique
2) Méthodes diagnostiques des endométrites subcliniques
II- Importance des endométrites subcliniques
1) Prévalence
2) Impact sur les performances de reproduction
3) Importance économique
III- Traitement des endométrites cliniques
1) Flore bactérienne
2) Arsenal thérapeutique français
3) Efficacité des traitements
4) Impact de la gravité de l’endométrite clinique
IV- Traitement des endométrites subcliniques
MATERIELS ET METHODES
I- Constitution de l’échantillon d’étude
II- Protocole expérimental
1) Examen du contenu vaginal
2) Prélèvement cytologique endométrial
4) Réalisation du frottis
5) Administration du traitement antibiotique intra-utérin METRICURE
6) Examen cytologique
7) Dosage de progestérone
III- Collecte et saisie de données
1) Collecte des données
2) Codage et saisie des données
IV- Analyse statistique
RESULTATS
I- Description de l’échantillon
1) Caractéristiques des animaux
2) Performances de reproduction
3) Description de l’inflammation endométriale
II- Evolution de l’inflammation
1) Vaches atteintes d’endométrite subclinique
2) Vaches indemnes d’endométrite subclinique
III- Facteurs associés à l’inflammation endométriale
IV- Relation entre inflammation endométriale et traitement antibiotique intra-utérin
1) Le METRICURE® induit-il une inflammation cytologique à J7 et à J14
2) Le METRICURE® a-t-il un effet bénéfique sur le degré d’inflammation des vaches atteintes d’endométrite subclinique ?
DISCUSSION
I- Critique du protocole d’étude
1) Constitution de l’échantillon
2) Prélèvements cytologiques
3) Dosage de progestérone
4) Traitements
5) Qualité des données
II- Résultats
1) Inflammation endométriale
a- Choix du seuil de positivité de cytologie utérine
b- Prévalence
c- Guérison spontanée
d- Réactivation spontanée
3) Facteurs associés à l’inflammation endométriale
4) Relation entre inflammation endométriale et traitement antibiotique intra-utérin
a- Innocuité du METRICURE
b- Efficacité du METRICURE
III- Perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ANNEXE I : Evaluation de l’état corporel des Prim’Holstein selon la classification établie par l’ITEB et l’INRA (Bazin, 1984)
ANNEXE II : Protocole de nettoyage de la vulve +
ANNEXE III : Tableau de recueil de données en élevage +
ANNEXE IV : Comparaisons des médianes d’inflammation des différents lots dans l’analyse statistique+

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