Textes législatifs et réglementaires en pharmacie

Définition de la santé

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé : « La santé est un état complet de bien être physique, mental, et social et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité».

Santé publique (SP)

Selon Winslow : La santé publique est la science et l’art de prévenir la maladie ; de promouvoir la santé publique mentale et sociale de manière à assurer le meilleur rendement de l’individu et cela par des efforts organiser pour :
– assainissement du milieu ;
– le contrôle de certaines maladies infectieuses ;
– l’éducation de l’individu aux principes d’hygiène individuelle et collective.
– L’organisation des services médicaux et infirmiers en vue d’un diagnostic précoce et d’un traitement préventif.
– Le développement de toute une machine sociale qui doit assurer à chaque individu de la communauté un standard de vie nécessaire à une excellente santé.

Education pour la santé EPS

L’éducation pour la santé est à la fois une information, une instruction, une formation qui visent à persuader convaincre et finalement motiver un individu et par extension une communauté pour en appliquant ses connaissances à maintenir, protéger perfectionner son état de santé.

Soins de santé primaires SSP

Selon la déclaration de ALMA ATA

Les soins de santé primaires sont des soins de santé essentiels scientifiquement valables, socialement acceptables rendu universellement accessibles à chaque individu dans la communauté à un coût que la communauté peut supporter à chaque stade de son développement et cela dans un esprit d’auto responsabilité et d’auto détermination. d°) Santé communautaire (SC)
Selon Rochon Jean : la santé communautaire est l’art et la science d’améliorer l’état de santé de la communauté, de prévenir la maladie, de promouvoir l’efficacité des services de santé, par la coordination des efforts communautaires.

Médicaments

Les principales causes de maladie et de mort dans les pays en développement peuvent souvent être prévenues ou traitées par les médicaments. On ne peut ignorer le rôle de la malnutrition, d’un habitat insalubre, de mauvaises conditions d’hygiène et de la pauvreté dans la genèse de la maladie, mais en même temps on ne peut nier l’importance des médicaments essentiels : la pénicilline diminue la mortalité due aux pneumonies, les contraceptifs favorisent un planning familial efficace, les solutions de réhydratation orale permettent aux mères de soigner à la maison les infections diarrhéiques des enfants. L’impact à long terme des vaccins et l’effet immédiat des autres médicaments sont suffisamment importants pour tenter d’assurer à toute la population un approvisionnement régulier et une meilleure accessibilité en médicaments de base.

CONSTAT SUR LES DIFFERENTS MEDICAMENTS RENCONTRES

A travers ces différents tableaux on constate que :
Il existe deux catégories de médicaments dans le marché illicite :
– les médicaments reconnus et autorisés au Mali.
– Les médicaments identifiés par les mentions qui figurent sur l’emballage.
En général l’identification des médicaments se fait par la couleur, le graphisme ou la maladie qu’il est censé soigner.
Par exemple, il y a les médicaments qui s’appellent « Kun-bléni » ce qui signifie bout rouge ou « Kun-fini » qui signifie bout noir. Ceci s’explique par le faible niveau de scolarisation des vendeurs.
De plus il existe différents types de produits.
– les laxatifs
– Antalgiques, Analgésiques, Antipyretiques.
– Antibiotiques.
– Antipaludéens.
– Neuroleptiques
– Antihistaminiques
– Amphétamines
– Anti-inflammatoire
– Anti-tussifs
– Ephédrine
– Anti-dépresseur.
Les Antalgiques, Analgésiques, Antipyretiques, les antipaludeens, les antibiotiques et les laxatifs sont les plus représentés dans le marché illicite.
Quelques médicaments dangereux ont été rencontrés :
– Avafortan : contient la noramidopirine dans sa molécule. La noramidopirine peut donner une agranulocytose mortelle ;
– Syndrin (Ephédrine + HCL) : ce médicament est une drogue très dangereuse pour la santé, provoque une dépendance physique et psychique.
– Prométhazine : c’est un antihistaminique. Selon l’interrogatoire certaines filles mères font endormir leurs enfants et vaguer à leurs préoccupations nocturne. Ceci est vraiment dangereux car la marge est faible entre les doses thérapeutiques et les doses toxiques chez l’enfant même utilisé seul.
– Chloroquine : la chloroquine est l’antipaludéen le plus utilisé dans le monde, spécialisé sous le nom de nivaquine.
– La Chloroquine pose des problèmes de résistance au Mali en raison de l’usage fréquent et l’accès facile. Beaucoup de tentatives de suicides et d’avortements sont effectués avec la chloroquine.
Les symptômes étant cardiovasculaires et neurologiques, en cas d’absorption massive il s’en suit un arrêt cardiaque, il y a coma et possibilité de décès. Il y a aussi des risques de rectinopathies car la chloroquine a une forte affinité pour les tissus riches en mélanine. Ce qui prouve que la chloroquine est un poison violant qui entraîne la mort, Paracétamol : lorsque les doses résultent d’ingestion massive, le système protecteur du glutathion est dépassé et les métabolites électrophiles non détoxifiés se lient aux protéines plasmatiques de façon covalente et peut provoquer une neucrose hépatique.
– Les pénicillines : péni-G, amoxilline, Ampicilline ;
Les pénicillines sont beaucoup utilisés dans le marché illicite, ignorant ainsi les effets secondaires qu’ils peuvent provoquer :
* Accidents allergiques (de type cutané)
* Troubles neurologiques.
Des crises convulsives ont été décrites sous peni-G après administration intraveineuses ou après administration dosé chez l’insuffisant renal.
– Les quinolones (cipromed) : les quinolones provoquent des risques d’atteintes articulaires chez les enfants et les adolescents jusqu’à la fin de leur croissance.
– Amphétamines : ce sont des amines de réveil. Les amphétamines sont utilisés par bon nombre de personnes : étudiants (vivacité mentale)-*, les hommes d’affaires. A forte dose apparaît l’effet flash : insomnie, manque d’appétit accompagné plus-tard d’une HTA, bronchodilatation, tachycardie.

ORIGINES

Le marché illicite des produits pharmaceutiques au Mali connaît un développement important depuis 1980. En effet, il est très difficile de connaître la période durant laquelle ce commerce parallèle est apparu au Mali.
Les facteurs favorisant ce commerce parallèle sont :
– L’analphabetisme (le Mali est un pays en voie de développement ou la plupart de la population est analphabète ou sans instruction).
– La pauvreté et le chômage
– Les problèmes d’accessibilité aux médicaments dans les infrastructures sanitaires officielles.
– La démocratie
– La prescription généralisée des médicaments aux coûts trop élevés pour les malades.
Une étude ménée par Sissoko S (1999 ) sur la contribution à la définition d’une stratégie de lutte contre la vente illicite de médicaments à Bamako , montre que en plus des facteurs ci-dessus cités , l’évènement qui à favorisé ce commerce parallèle est : la pénurie de remèdes des formations sanitaires depuis la dévaluation du franc CFA.
<<Aujourd’hui , on peut affirmer sans se tromper que la vente informelle de médicaments devient un phénomène qui est entrain de se développer rapidement au Mali ces dernières années à tel point qu’elle est devenue un recours thérapeutique à part entière ; prenant place peu à peu à côté de la médecine légale.>>

CAUSES

Elles sont de deux ordres :
– causes politiques
– causes socio-économiques

CAUSES POLITIQUES

Nous distinguons deux (02) principales causes politiques que sont :
– Le monopole pharmaceutique
– La perméabilité des frontières

LE MONOPOLE PHARMACEUTIQUE

Fournir des médicaments à la population est une priorité pour tous les pays. Malheureusement, les pays en voie de développement (tel que le Mali) se heurtent à beaucoup de problèmes pour assurer à toute la population un approvisionnement régulier et une meilleure accessibilité en médicaments de base, sûrs et efficaces.
Au lendemain des indépendances le Mali avait une politique de santé publique, le droit d’importation était accordé à tous opérateurs actifs dans le domaine pharmaceutique. La diffusion des médicaments était limitée dans le pays pour pallier à cela, la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) créée le 06 Octobre 1961 s’est vue octroyer en 1985 le monopole de l’importation et de la distribution des médicaments.
Le secteur de la santé étant hétérogène, associant le secteur public et
privé, la médecine moderne et la médecine traditionnelle, la PPM atteignit
alors son déclin.
Cela sous entend que malgré le monopole de l’importation et de la distribution des médicaments et des réactifs, la PPM n’a pas été à la hauteur du rôle que lui a assigné la réforme pharmaceutique.
En résumé cette faillite de la PPM est due à :
– L’insuffisance des fonds de roulement pour passer des appels d’offre.
– La mauvaise gestion des ressources.
– L’effectif pléthorique du personnel.
Cependant la PPM reste une pièce importante dans le dispositif du médicament à cause de l’expérience qu’elle a accumulée au fil des années dans le domaine de l’approvisionnement et de la distribution des médicaments et des réactifs.
La levée du monopole de la PPM en 1990 a été suivie par une véritable éclosion du secteur privé pharmaceutique. Toutes les règles régissant la profession pharmaceutique ne sont pas respectées. Il s’en est suivie une véritable anarchie : trafic de médicaments, vente illicite de médicaments sur la voie publique, installation anarchique des pharmacies et dépôts.

LA PERMEABILITE DES FRONTIERES

Le Mali est un pays continental aux multiples frontières. Leur perméabilité entretient le phénomène de vente illicite de médicaments. Les médicaments importés frauduleusement, traversent les frontières à cause des difficultés liées à la maîtrise des différents réseaux.
L’importation concerne généralement les substances vénéneuses, les médicaments sans autorisation de mise sur le marché, les médicaments en vrac présentés en DCI souvent sans date de péremption. Cette importation constitue un commerce fructueux car elle parvient à se soustraire des contraintes fiscales. Ce qui constitue un manque à gagner pour l’état Malien dont le budget est essentiellement fiscal.
Malgré cette perte, l’état ne parvient pas à maîtriser ses différents réseaux avec l’élaboration des textes législatifs et réglementaires régissant la profession pharmaceutique, et la présence d’une inspection de la santé.
Alors le phénomène de vente illicite de médicaments s’intensifie.

CAUSES SOCIO-ECONOMIQUES

Les causes socio-économiques peuvent être liées à certains indicateurs qui sont :
– la Religion
– le niveau d’instruction.

LA RELIGION

La vente illicite de médicaments est détenue par les Maliens de confession musulmane dont 65 % sont des femmes. Car l’islam fait obligation à la femme de se soumettre entièrement à son mari. Elle lui doit respect et obéissance donc si le mari faillit à ses devoirs, elle sera obligée de mener des activités lucratives telles que la vente illicite de médicaments pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille. Sissoko S (1999 ) à trouvé aussi que les Maliens musulmans sont les premiers acteurs de la vente illicite de médicaments, avec une prédominance du sexe féminin 75%.
La présence peu significative d’hommes parmi les vendeurs ne trouve son explication que dans l’appât du gain facile , le manque d’emploi , l’accroissement de la population.

LE NIVEAU D’INSTRUCTION

l’Instruction est un élément, très important dans le processus de développement des sociétés.
A la lumière du tableau II, nous constatons que seulement 30 % des vendeurs savent lire et écrire, le reste des vendeurs est analphabète à 70 %, dont la plupart sont des femmes.
Ceci prouve à suffisance les risques que courent la population en consommant les médicaments des marchés illicites.
Car dit on que : éduquer une femme c’est éduquer toute une nation . Donc quand la femme est analphabète c’est toute la nation qui est dans l’obscurité.
En général, le manque de soutien, le chômage, la pauvreté et la recherche de gain facile poussent les populations à une pratique répréhensible.
Quant aux acheteurs, le tableau XVI nous montre que 32% ne savent pas lire .
Ceci ne peut pour autant expliquer les raisons qui amènent ces acheteurs à ces différents achats aux marchés illicites. Ils s’y rendent pour diverses raisons :
– Moins chers et obtenus au détail.
– Plus accessibles
– Prix élevé dans les officines.

RAISONS DES ACHATS DE CES MEDICAMENTS

Selon les vendeurs les achats de médicaments sont motivés par leurs accessibilités faciles, leurs ventes au détail, leurs prix abordables et ils sont obtenus toujours sans ordonnance.

INTERDICTION DE LA VENTE ILLICITE

La plupart des vendeurs sont au courant de l’interdiction de la vente de médicaments par des personnes non qualifiées soit 96 %. Malgré cette interdiction, il est certain que beaucoup de personnes se livrent a ce commerce illégal.

DECLARATION DE CERTAINS ACHETEURS PAR RAPPORT A LA LOI D’INTERDICTION

– Elle est normale, vue la composition et l’origine douteuse de ces médicaments.
En effet, beaucoup de vendeurs pensent continuer ce commerce car ils n’ont rien à faire et donnent satisfaction aux clients sans grand moyen.
Selon Sissoko S (1999) : la déclaration des acheteurs par rapport à la loi d’interdiction est la suivante :
″-ça n’arrange pas les démunis
-C’est une mauvaise chose
– Anormale
-Laisser les vendeurs en paix
-N’est pas valable
-Nous attendons ce moment.″
Ce qui préjuge que quel que soit la rigueur de cette loi d’interdiction , tant que les médicaments seront vendus au marché, certains acheteurs iront s’y approvisionner.

MANIFESTATIONS DE LA VENTE ILLICITE

Le marché rose (grand marché) de Bamako est sans doute le lieu d’approvisionnement de tous les autres marchés. Ce lieu est d’ailleurs baptisé « le nid » de la vente illicite des médicaments à Bamako.
Les vendeurs sont des hommes ou des femmes assis sur des tabourets devant des étalages ou des seaux remplis de médicaments . Ils ont entre 13 et 50 ans. Quelquefois, il ne vendent pas que des produits pharmaceutiques, mais aussi des condiments, des savons, de la noix de kola.
Les comprimés, les gélules et les collyres, qui sont les trois formes galéniques les plus vendues, sont conservés en vrac dans des seaux en plastiques, des sachets, des cartons et des paniers.
Dans le meilleur des cas, un parasol ou un hangar de fortune permet d’éviter le rayonnement solaire direct.
De plus, il est quasiment impossible de distinguer une date, une composition, un nom de fabricant et un pays d’origine. Quelques médicaments ont présenté un conditionnement sur lequel il était possible de lire le pays d’origine : Nigeria, Inde, Allemagne, Mali, Pakistan, Chine.
Certains vendeurs sont des grossistes et ravitaillent les vendeurs détaillant en médicaments en même temps qu’ils leur donnent les indications et les conseils concernant chaque produit. La vente chez les détaillants se fait à l’unité en fonction des besoins et des ressources de chacun.
Il faut noter que chaque vendeur paie une patente journalière
d’occupation de 50 à 100 F à la ville.

CONSEQUENCES SUR LE PLAN SANITAIRE

La vente illicite de médicaments pose sans doute des problèmes de santé publique : Les conséquences sont :
– L’automédication
– Utilisation des médicaments contre-indiqués
– Posologie non respectée
– Pharmacodépendance.

L’AUTOMEDICATION

L’automédication est une réalité au Mali.
Elle consiste à choisir spontanément sans l’avis d’un médecin d’utiliser un produit thérapeutique pour guérir un mal imaginaire ou réel. C’est la volonté de prendre en charge soi-même, son état de santé.
Donc chacun se sent la vocation de conseiller médical, voire de prescripteur sans pour autant se préoccuper des risques que cela comporte.
Lors de nos enquêtes, nous avons constaté que les vendeurs se substituaient au médecin et au pharmacien, en conseillant des médicaments aux acheteurs et les recommandent même pour soigner les affections qu’ils connaissent.
Les acheteurs se déplacent pour achats. Ils consomment et font consommer les produits à leur famille.
En effet une étude menée par Traoré S (1988) sur la consommation médicamenteuse dans le quartier de Bankoni, montre que 47% des malades se soignent eux-mêmes.
L’automédication avec ses conséquences est favorisée par les acheteurs eux-mêmes . Les médicaments donnés sont souvent à visée symptomatique et ne tiennent pas compte de l’étiologie de ces affections et des complications qui en découlent car le médicament est un poison potentiel.

UTILISATION DES MEDICAMENTS CONTRE INDIQUES

Dans le tableau XXIV, trois acheteurs affirment avoir eu des sensations anormales après consommation du dichlofenac,de l’amoxilline et de l’ibunol ( « sans pérem »). Cela démontre à suffisance l’aspect dangereux de cet exercice illégal.
Comment admettre l’utilisation de BHASKMA chez la femme enceinte et chez un diabétique. Alors que sur l’emballage il figure la mention : prendre avec précaution en cas d’insuffisance rénale et hépatique, peut provoquer l’effet hepatotoxique, déconseiller pendant la grossesse et l’allaitement et en cas d’ulcère gastrique, asthme et diabète.
Comment admettre l’utilisation du maladrin, du périactim, du mixacrip chez l’enfant ?
Les médicaments sont des denrées très sensibles. Tout médicament contient une substance active. Il doit être conservé dans des conditions de température et d’humidité requises.
Une étude menée par la Direction Nationale de la Santé Publique , Division laboratoire pharmacie , Février 1999 sur le marché illicite des médicaments au Mali affirme que : ″ une partie des enquêtés disent avoir été témoins pour un parent , un voisin ou eux-mêmes, et citent entre autres : la mort , la folie ,l’insomnie,le sommeil prolongé, la diarrhée persistante , les douleurs au ventre ,l’aggravation brusque de la maladie ayant entraîné une hospitalisation. ″ Sissoko S (1999) à travaillé également dans ce domaine et a trouvé un acheteur qui affirme avoir eu des troubles digestifs après consommation de CDZ ( Chlordiazepoxide) contre l’ulcère gastro-duodenal.

IMPACT DE LA VENTE ILLICITE DE MEDICAMENTS SUR LA PROFESSION PHARMACEUTIQUE

La vente de médicaments dans les marchés constitue de toute évidence un échec de la politique pharmaceutique de notre pays. On assiste tout doucement à la perte du caractère noble de la profession pharmaceutique.
Le tableau V nous montre que 42 % des vendeurs ont pour activité principale la vente de médicaments, alors qu’ils n’ont aucune connaissance requise sur les médicaments et les maladies.
Les vendeurs se substituent aux pharmaciens en vendant les médicaments et en donnant des indications. Les acheteurs sont alors assimilés à des prescripteurs avec toutes les conséquences que cela comporte. Certains pensent que les pharmaciens vendent comme eux, d’autres pensent qu’ils se complètent. Si des mesures conservatoires ne sont prises, ces pensées peuvent nuire à la profession pharmaceutique.
Ce qui est à déplorer réellement au cours des enquêtes est que :
– Certains pharmaciens achètent ces médicaments pour aller vendre dans les officines.
– Certains médicaments enregistrés autorisés et vendus dans les officines sont sur le marché illicite.
Les études de la division laboratoire pharmacie (DLP) en février 1999 sur le marché illicite des médicaments au Mali, montrent que :
Concernant ceux qui s’adressent a ce marché , les enquêtés parmi le grand public affirment qu’il s’agit de tout le monde , même si la plupart pensent que les pauvres et les illettrés forment la majorité. D’autres témoignent que des pharmaciens d’officines , des responsables de cliniques s’approvisionnent auprès de ces marchés.
Tous ceux-ci ne peuvent être dûs qu’à l’action des Pharmaciens qui favorisent la fraude massive de médicaments autorisés au Mali
Il faut aussi noter que chaque vendeur paye une taxe journalière de 50 à 100 F à la ville. Ceci tendrait sans doute à légaliser la vente illicite de médicaments dans l’esprit des vendeurs. C’est pourquoi malgré les tracasseries policières, les contrôles douanières, beaucoup de vendeurs souhaitent continuer ce trafic illicite.
Après toutes ces enquêtes un certain nombre de questions se posent :
– peut-on considérer le médicament comme une marchandise ?
Cette question doit être répondue par tout bon pharmacien car dans l’aspect juridique de l’officine dit-on :
Le pharmacien en tant que Docteur en pharmacie n’est pas un commerçant mais un praticien de la santé.
Le pharmacien ne correspond pas au portrait robot du commerçant qui a pour objectif : VENDRE TOUJOURS PLUS ;
Le pharmacien a pour objectif, VENDRE TOUJOURS PLUS JUSTE, dans le cadre du code de la santé publique et dans l’intérêt suprême du patient qui n’est pas un consommateur au sens habituel du terme.
– Avec toutes ses missions assignées à l’Inspection de la Santé pourquoi certains pharmaciens sont les premiers acteurs de cette vente illicite de médicament ? S’agit-il d’une incapacité de la part de
l’Inspection, ou une insuffisance de qualification du pharmacien ?
Dans tous les cas la vente illicite de médicaments est détenue par certains pharmaciens. Donc il suffit que les pharmaciens s’y mettent pour diminuer voir mettre fin à la vente illicite qui constitue aujourd’hui sans doute un problème de santé publique.

CONCLUSION

La prolifération des vendeurs de médicaments dans les marchés du District de Bamako est patente.
Cette étude a le mérite de mettre en défaut ce qui paraissait des évidences, et il semble qu’il faille chercher d’autres raisons que les prix pour expliquer l’existence et la pérennité de ce commerce illégal.
La volonté des pouvoirs publics de s’opposer à l’entrée en fraude des médicaments est consacrée par un décret de Février 2002 créant la
Commission Nationale de Lutte contre la Vente Illicite des Médicaments.
Les médicaments illicites ont envahi le marché à une période où l’Etat, à travers le département de la santé, ne disposait pas d’une politique de santé intégrant un mécanisme d’approvisionnement correct du pays en médicaments. Le phénomène persiste bien que notre pays possède un schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des médicaments.
Les spécialistes relèvent que les médicaments illicites sont généralement des produits de mauvaise qualité. Ils sont, de surcroît, importés et stockés dans des conditions violant les normes de la pratique pharmaceutique. Ces produits se retrouvent souvent à l’origine d’intoxication
ou d’accident mortels. Sans parler de l’usage irrationnel des médicaments, le manque de connaissances des vendeurs mais aussi des acheteurs ne peut en aucun cas permettre l’exercice de la médecine et de la pharmacie sans risque important. A ce propos il y a donc la nécessité de barrer la route aux médicaments illicites voir d’empêcher la vente illicite de médicaments licites.

RECOMMANDATIONS

Pour réduire, voir mettre fin à la vente illicite de médicaments dans nos pays en voie de développement Il faut :
– un financement par les autorités de la section de lutte contre la vente illicite ;
– promouvoir les IEC(Information –Education ) sur les méfaits de la vente illicite ;
– une révision par l’Etat des textes législatifs et réglementaires qui régissent
la profession de pharmacie en insistant sur le respect strict des différentes règles.
– une éducation pour la santé (EPS) à travers les conférences débats, les jeux de rôles ou simulations, les causeries débats.
– une meilleure politique de prix par l’état pour que les médicaments de première nécessité soient abordables et accessibles à toute la population.
– un suivi des grossistes et de l’UMPP par rapport à leurs clients
– que le CNOP ( Comité National de l’Ordre des Pharmaciens) soit très vigilant sur le comportement des pharmaciens et ne pas hésiter à prendre des sanctions disciplinaires en cas des non respects de ces idéaux.
-une meilleure collaboration de tous les acteurs (Ministère de la santé , Ministère de l’administration territoriale, le Ministère de l’emploi , le Prefet , les Maires , les Chefs de village et de quartier).

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Table des matières

-INTRODUCTION
– OBJECTIFS
– PREMIERE PARTIE : Généralités sur la pharmacie et le médicament
Quelques définitions
1-Définition de la santé
a) Santé Publique
b) Education pour la santé
c) Soins de santé primaire
d) Santé communautaire
2-Médicaments
2-1- Définition du médicament
2-2- Différents types de médicaments
2-2-1- Les spécialités
2-2-2- Médicaments essentiels
2-2-3- Médicaments traditionnels améliorés
2-2-4- Médicaments officinaux
2-2-5- Médicaments magistraux
2-2-6- Médicaments génériques
2-3- Biodisponibilité du médicament (garantie de qualité)
3-Prescription
4-Naissance de l’industrie pharmaceutique internationale
5-Promotion, information, publicité en matière de médicaments
6-Importation clandestine du médicament au Mali
6-1 Les facteurs économiques
6-2 Les facteurs socioculturels
– DEUXIEME PARTIE : Textes législatifs et réglementaires en pharmacie
I/ – Le code de déontologie pharmaceutique : Devoir des pharmaciens
1°) Définition des termes les plus usités
2°) Devoirs des pharmaciens
2-1 Le concours du pharmacien à la protection de la santé
2-2 La responsabilité et l’indépendance des pharmaciens
2-3 La tenue des établissements pharmaceutiques
3°) Les relations du pharmacien avec la clientèle
4°) La publicité
5°) La concurrence déloyale
6°) Les relations des pharmaciens avec les agences de l’administration
7°) Les règles à observer dans les relations avec le public
7-1 La prohibition de certaines conventions et ententes
7-2 Les relations avec les membres des professions pharmaceutiques et médicales
II/- Ordre des pharmaciens : missions
III/- Inspection de la santé
1°) Mission de l’inspection
2°) Les prérogatives de l’inspecteur
– TROISIEME PARTIE : Méthodologie
1-Technique d’enquête (questionnaire)
2- Lieux d’enquête
2-1- Marché « RAYIDA »
2-2- Marché central ou marché rose
3-Durée de l’enquête
4-Echantillonnage
5-Difficultés
– QUATRIEME PARTIE : Présentation des résultats de l’enquête et discussion
Chapitre I : Présentation des résultats de l’enquête
Chapitre II : Commentaires et Discussion
1-Origines
2-Causes
2-1- Causes politiques
2-1-1- Le monopole pharmaceutique
2-1-2- Perméabilité des frontières
2-2- Causes socio-économiques
2-2-1- Religion
2-2-2- Niveau d’instruction
2-3- Raisons d’achats des médicaments
3-Interdiction de la vente illicite
4-Manifestation de la vente illicite
5-Conséquences sur le plan sanitaire
5-1- L’automédication
5-2- Utilisation des médicaments contre indiqués
5-3- Posologie non respectée
5-4- Pharmacodépendance
6-Impact de la vente illicite de médicament sur la profession pharmaceutique
– CINQUIEME PARTIE : Conclusion et recommandations
1-Conclusion
2-Recommandations
Bibliographie
– SIXIEME PARTIE : Annexes
– Fiche signalétique
– Fiche d’enquête vendeur
– Fiche d’enquête acheteur
– Serment

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