Test de réversibilité à l’atropine

Test de réversibilité à l’atropine

Signes cliniques

Signalement et anamnèse

La récolte de l’anamnèse est la partie essentielle du diagnostic de souffle. Les chevaux atteints sont des chevaux d’âge mûr, âgés d’au moins 7 ans. Ils sont présentés le plus souvent pour toux et/ou jetage chronique et/ou difficulté respiratoire ne rétrocédant pas aux antibiotiques. Souvent, ces chevaux présentent également de l’intolérance à l’exercice. Les symptômes sont chroniques (plusieurs semaines à plusieurs années) et ont tendance à se dégrader avec le temps(Dixon, et al. 1995b).Les signes cliniques sont souvent exacerbés après l’exercice et pendant les repas de fourrages, et s’améliorent lorsque le cheval est mis à l’extérieur. La maladie est cyclique et le cheval peut présenter des phases de rémission complète, le plus souvent en été, et des phases d’exacerbation de la maladie, le plus souvent en hiver. Parfois, l’apparition des signes coïncide avec un changement d’écurie, d’alimentation ou de régie(Beech 2001).

Symptômes cliniques

Les signes cliniques sont variables en fonction de la sévérité de la maladie et de l’exposition à des antigènes. Il est à noter que les chevaux atteints de souffle peuvent paraître complètement normaux lorsqu’ils sont en phase de rémission, c’est à dire, lorsqu’ils n’ont pas été stimulés par des antigènes depuis plusieurs semaines. Les principaux signes sont(Beech 2001):
– tachypnée, tachycardie,
– toux,
– jetage muco-purulent blanchâtre à jaunâtre, très riche en neutrophiles,
– absence de fièvre
– difficulté respiratoire, surtout expiratoire, avec augmentation de amplitude du mouvement thoracique et pousse abdominale marquée (« souffle » ou « pousse »),
– dilatation des naseaux à l’inspiration,
– mouvement de l’anus synchrone de la respiration, dû aux variations de pressions abdominales,
– hypertrophie des muscles obliques externes de l’abdomen en phase chronique, liée à l’excès de travail de ces muscles durant l’expiration,
– maigreur, souvent sans anorexie, liée à l’excès d’énergie consommée par les muscles respiratoires chez les chevaux les plus sévèrement atteints.
Un score clinique a été validé, qui montre une bonne corrélation avec la fonction respiratoire des chevaux en crise de souffle, en utilisant le degré d’amplitude du mouvement thoracique et le degré de dilatation nasale(Robinson, et al. 2000).

Auscultation respiratoire au sac

Celle-ci est marquée par une augmentation de l’aire d’auscultation pulmonaire, la présence de sifflements trachéaux marqués, ainsi que de sifflements et de crépitements diffus sur toute l’aire pulmonaire, particulièrement en fin d’expiration. Le cheval démontre souvent une tolérance limitée au sac, et développe rapidement des quintes de toux (Beech 2001).Quand la difficulté respiratoire est importante, la pose d’un sac respiratoire n’est pas nécessaire car l’amplitude respiratoire est déjà largement augmentée. Cette méthode devient même dangereuse car elle accentue l’hypoxémie.

Percussion thoracique

Les seules anomalies observables à la percussion thoracique sont l’augmentation de l’aire de percussion et l’augmentation du tympanisme. Ces 2 changements sont liés à l’hyper-inflation alvéolaire observée chez les chevaux atteints de souffle.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel du souffle inclut la plupart des maladies respiratoires ou non, induisant toux, jetage et/ou difficulté respiratoire chez les chevaux adultes (Wilson et Lofstedt 2001). La liste qui suit ne se veut pas exhaustive mais compile les diagnostics différentiels les plus fréquents:

Diagnostic différentiel des affections avec toux et/ou jetage

a) Atteinte des voies respiratoires supérieures
Lors d’atteinte des voies respiratoires supérieures, il n’y a pas de modification de l’auscultation ni de la percussion pulmonaire. Les principales maladies correspondantes sont :
– Infection virale des voies respiratoires supérieures (grippe, rhinopneumonie) :Ce sont des maladies d’apparition aiguë et de courte durée (5 à 7 jours) qui engendrent une fièvre intense et affectent plusieurs chevaux dans l’écurie. Le diagnostic se fait par sérologie.
– Sinusite :le jetage est souvent unilatéral et très abondant. Il n’y a pas de toux. Le diagnostic se fait par radiographie et sinusoscopie.
– Empyème des poches gutturales :le jetage est souvent unilatéral, et présent seulement quand le cheval penche la tête vers le bas. Il n’y a pas de toux. Le diagnostic se fait par endoscopie.
– Pharyngite : c’est une maladie rare chez les chevaux d’âge mûr. Le diagnostic se fait par endoscopie.
– Gourme : c’est une maladie contagieuse (Streptococcus equi), qui affecte souvent plusieurs chevaux dans l’écurie. Le jetage est accompagné de la déformation des nœuds lymphatiques mandibulaires et rétro-pharyngiens. Le diagnostic se fait par culture de l’organisme dans les sécrétions.
b) Atteinte des voies respiratoires inférieures
– Maladie inflammatoire des voies respiratoires : c’est une maladie récemment définie(Robinson 2001), qui semble très proche du souffle. La principale différence est que celle-ci affecte des chevaux plus jeunes qui souffrent d’intolérance, de toux et de jetage à l’effort, sans signes cliniques au repos. Le fait que cette maladie soit une étape préliminaire du souffle est controversé.
– Pneumonie bactérienne, pleuropneumonie :ce sont des maladies infectieuses qui engendrent de la fièvre,ainsi que des modifications hématologiques et radiologiques, qui permettent de les différencier du souffle.
– Pneumonie interstitielle :c’est un syndrome dont l’étiologie reste imprécise, qui est accompagné de modifications marquées de l’hématologie et des radiographies pulmonaires. Les animaux atteints présentent souvent de la fièvre.
– Pneumonie virale :c’est une complication rare des infections virales des voies respiratoires supérieures. Elle est d’apparition aiguë et accompagnée de fièvre intense.
– Pneumonie fongique :c’est une maladie opportuniste qui affecte le plus souvent des animaux débilités par une autre maladie telle qu’une entérocolite. Les pneumonies fongiques sont souvent asymptomatiques et se révèlent comme des trouvailles d’autopsie.
– Tumeur thoracique :c’est une maladie rare chez les chevaux. Le diagnostic est souvent radiographique. Des biopsies pulmonaires peuvent aussi être réalisées.
c) Atteinte non respiratoire
– Insuffisance cardiaque gauche ou congestive : l’insuffisance cardiaque est très rare chez le cheval et est souvent accompagnée d’une tachycardie marquée et d’un souffle cardiaque. Les radiographies thoraciques mettent en évidence de l’œdème, et l’échocardiographie permet souvent de poser le diagnostic définitif.

Diagnostic différentiel de difficulté respiratoire (dyspnée)

a) Atteinte des voies respiratoires supérieures
Lors d’atteinte des voies respiratoires supérieures, il n’y a pas de modification de l’auscultation ni de la percussion pulmonaire. La plupart des maladies citées ci-dessous induisent le plus souvent des difficultés respiratoires à l’effort. La présence de difficulté respiratoire au repos nécessite que la condition soit très sévère. De plus la difficulté est plus marquée à l’inspiration et est souvent à l’origine d’un râle inspiratoire.
Le diagnostic de ces affections se fait aisément par endoscopie.
– Hémiplégie laryngée
– Déplacement dorsal du voile du palais
– Kyste ou abcès de l’épiglotte
– Repli ary-épiglottique redondant
– Chondrite des aryténoïdes
– Masse ou corps étranger dans les cavités nasales ou le pharynx
b) Atteinte des voies respiratoires inférieures
– Pneumonie bactérienne ou pleuropneumonie sévères
– Pneumonie interstitielle
– Masse thoracique
– Collapsus ou sténose trachéale :ce sont des phénomènes rares qui peuvent être diagnostiqués à l’endoscopie.
c) Atteinte non respiratoire
Mis à part l’insuffisance cardiaque qui a déjà été décrite (p.24), les autre atteintes non respiratoires qui engendrent de la difficulté respiratoire ne sont pas associées à des anomalies à l’auscultation pulmonaire. La difficulté n’est pas liée à une insuffisance respiratoire mais à une hyperventilation et le gaz artériel montre une hyperoxémie. L’anémie, l’endotoxémie, la douleur, l’hyperthermie et l’acidose sont les causes les plus fréquentes d’hyperventilation.

Diagnostic

Le diagnostic du souffle se fait d’abord par exclusion des autres causes, en particulier les causes infectieuses (pneumonies). En plus de la récolte de l’anamnèse et de l’examen clinique, qui sont les étapes les plus importantes du diagnostic, plusieurs examens complémentaires peuvent être réalisés(Beech 2001;Lavoie 1997) :

Hématologie

Les valeurs d’hématologie chez les chevaux atteints de souffle ne démontrent pas d’anomalies. Ce test diagnostique est utilisé pour exclure les causes infectieuses. Dans les cas d’atteinte à très long terme, une polycythémie peut être observée. C’est un phénomène d’adaptation à un état d’hypoxémie chronique.

Radiographie pulmonaire

Les radiographies pulmonaires des chevaux atteints de souffle sont souvent normales. Dans les atteintes chroniques, on observe parfois une accentuation de la densification bronchique, plus sévère que celle qu’on observe chez les chevaux sains du même âge. On utilise la radiographie essentiellement pour exclure les causes infectieuses ou tumorales.

Endoscopie des voies respiratoires

C’est un examen de routine dans l’évaluation des problèmes respiratoires chez le cheval. Dans le cas du souffle, l’endoscopie révèle une accumulation de mucus dans la trachée ainsi qu’un épaississement de la muqueuse au niveau de la bifurcation trachéo-bronchique. Malheureusement, ces changements ne sont pas spécifiques et ne permettent pas de poser un diagnostic de certitude.

Lavage broncho-alvéolaire (LBA)

C’est la méthode de choix pour le diagnostic définitif du souffle, une fois que les causes infectieuses ont été exclues. Elle permet d’identifier la maladie dans les stades les plus précoces, mais les chevaux en rémission complète depuis longtemps ne démontrent pas d’anomalies au LBA. Sous légère sédation, les petites voies respiratoires ainsi que les alvéoles d’un segment pulmonaire sont lavées avec une quantité définie de solution saline isotonique (250 à 500 ml). Cette technique peut être réalisée à l’aveugle avec une sonde spécialement adaptée ou à l’aide d’un endoscope. Cet échantillon, qui ne provient que d’un segment focal du poumon, ne permet de diagnostiquer que des affections broncho-pulmonaires diffuses, comme c’est le cas du souffle. L’échantillon de liquide ainsi récolté contient un pourcentage élevé de neutrophiles chez les chevaux atteints de souffle (cf. tableau 1) :un comptage supérieur à 10% est considéré comme diagnostique. Toutefois, il n’y a pas de corrélation entre le pourcentage de neutrophiles dans le LBA et la sévérité de la maladie clinique(Robinson 2001). D’autres anomalies peuvent être observées en cytologie comme des spirales de Curschmann (mucus en moulage de bronchioles), qui sont le signe d’une obstruction des petites voies respiratoires par du mucus.

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Table des matières

A. Le souffle
I. Définition et appellations
II. Epidémiologie
III. Pathogénie
IV. Signes cliniques
V. Diagnostic différentiel
VI. Diagnostic
VII. Traitement
VIII. Pronostic
B. L’utilisation des glucocorticoïdes chez le cheval
I. Définitions
II. Mode d’action des glucocorticoïdes
III. Les différentes molécules utilisées en médecine équine
IV. Utilisation et efficacité
V. Effets secondaires
A. Raisons, objectifs et hypothèses
I. Raisons de l’étude
II. Objectifs de l’étude
III. Hypothèses préliminaires
B. Matériel et méthodes
I. Animaux
II. Environnement
III. Mesures de fonction respiratoire
IV. Test de réversibilité à l’atropine
V. Examen physique
VI. Prélèvements sanguins et analyse
VII. Test de stimulation surrénalienne
VIII. Protocole expérimental
IX. Analyses statistiques
C. Résultats
I. Test de réversibilité à l’atropine
II. Mesures de fonction respiratoire
III. Examen clinique
IV. Evaluation de la fonction surrénalienne
V. Résultats d’hématologie
D.Discussion
I. Premier objectif : efficacité de l’isofluprédone comparée à la dexaméthasone
II. Deuxième objectif : évaluation des effets secondaires cliniques, endocriniens et hématologiques
III. Troisième objectif : évaluation des effets minéralocorticoïdes
CONCLUSION
REFERENCES

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