Territoire de la zone OPE et identification des linéaires de cours d’eau inclus

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Le projet d’enfouissement Cigéo

Au travers du laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne (Bure-55), l’ANDRA mène des recherches sur le stockage réversible en couche géologique profonde dans la perspective de choisir un site et de concevoir un centre de stockage. Les études sont menées dans des couches d’argile de 445 m à 490 m de profondeur (ANDRA, 2017a) (Figure 3).
En 2005, l’ANDRA conclut que la couche d’argile du site est parfaitement apte à recevoir un stockage de déchets radioactifs de haute activité et moyenne activité à vie longue.
Cette couche de roche argileuse aussi appelée couche d’argilites du Callovo-Oxfordien est âgée d’environ 160 millions d’années. Sa très faible perméabilité (en 10 000 ans, l’eau ne s’infiltre que de quelques centimètres dans la roche) et ses fortes capacités de rétention chimique des éléments, sont des propriétés essentielles pour limiter la migration des atomes radioactifs. De cette manière, ces derniers, contenus dans les déchets radioactifs restent emprisonnés un temps suffisant à la décroissance de leur activité et donc à la limitation de leur impact sur la santé humaine (ANDRA, 2009). La loi de programme du 28 juin 2006 a chargé l’ANDRA de concevoir et d’implanter un centre de stockage sur ce site, appelé Cigéo (Centre industriel de stockage géologique). En effet, cette méthode est considérée « comme seule solution capable d’assurer la sûreté à long terme des déchets radioactifs tout en limitant les charges pesant sur les générations futures » (ANDRA, 2013).
Ce centre de stockage profond, qui devrait être opérationnel vers 2025, est susceptible d’avoir un impact sur l’environnement. Cette activité implique donc le suivi des milieux environnants. Ainsi, un Programme d’Observation et de Surveillance de l’Environnement de surface et des Installations (POSEI) a été mis en place en 2007 et le programme d’Observatoire Pérenne de l’Environnement (OPE) couvrant 6 volets (eau, sol, air, faune, flore et Homme) a été créé. Ce vaste espace d’étude regroupe plusieurs écosystèmes (forêt, prairies, grandes cultures, petits cours d’eau) dans un même contexte climatique. L’objectif de l’étude de la zone OPE, couvrant une superficie de 900 km² est d’établir un « état des lieux » de l’environnement du futur stockage et de surveiller son évolution pendant toute la durée de son exploitation à travers six lignes directrices (ANDRA, 2016):
1 : Collecter assez de données sur 10 ans pour pouvoir établir un état des lieux de l’environnement du stockage au niveau physique, chimique, biologique et radiologique.
2 : Sauvegarder des informations de l’état environnemental avant l’implantation du site et son impact potentiel.
3 : Mettre en place une stratégie de surveillance de l’environnement proche de l’implantation du futur centre de stockage.
4 : Avoir connaissance et réaliser l’importance de la sensibilité et de la vulnérabilité des espèces et des écosystèmes.
5 : Saisir et interpréter les interactions entre les différents milieux et surveiller leur évolution.
6 : Déterminer l’origine de l’ensemble des perturbations observées.
Par comparaison avec une étude post-installation des déchets nucléaires, cela pourra également permettre de mettre en évidence l’impact du centre de stockage sur l’environnement.
La zone OPE va également permettre d’acquérir les données d’entrées environnementales nécessaires à la constitution des différents dossiers réglementaires du projet Cigéo et de ses « sous-projets » d’infrastructures. En effet, l’ANDRA mène actuellement une nouvelle phase d’études dans le but de préparer et remettre en 2018 un dossier de Demande d’Autorisation de création (ANDRA, 2017b).
La présente étude s’inscrit dans l’Unité de Programme 1 « Environnement de surface » du POSEI et s’intéresse plus particulièrement au volet piscicole de l’OPE. Elle a été confiée au bureau d’études Pedon Environnement et Milieux Aquatiques (Annexe 1), dont la réponse à l’appel d’offre a répondu à l’ensemble des critères de choix de l’ANDRA.

Tâche détaillée dans ce rapport

La tâche 2 constitue la thématique de mon stage et de ce rapport. Les zones de frayères sont les zones où se reproduisent les espèces piscicoles. L’environnement de reproduction peut varier selon les espèces. On retrouve notamment les fonds sableux ou graveleux en milieu lotique (ex : Ombre commun (Thymallus thymallus), Lamproie de Planer (Lampetra Planeri) (…) ) ou lentique (ex : Loche de rivière (Cobitus taenia) ), les végétaux utilisés notamment par les Brochets (Esox lucius) (ONEMA, 2012), mais aussi les mollusques (Lamellibranches d’eau douce des genres Unio et Anodonta) pour la Bouvière (BRESSE, 1946).
Dans chaque cours d’eau, deux inventaires seront établis uniquement pour les espèces protégées étudiées (DELONG, 2017):
– Tout d’abord, un inventaire de frayères susceptibles d’être présentes au regard de la granulométrie du fond du cours d’eau, correspondant à une approche probabiliste.
– Puis un inventaire des zones de frai avérées, définies à partir de l’observation de l’individu lui-même en action de reproduction ou de la dépose d’oeufs ou de la présence d’alevins, ce qui correspond à une approche déterministe. Cette méthodologie est mieux adaptée aux espèces piscicoles pour lesquelles la granulométrie n’est pas le critère principal de reproduction.
Les frayères potentielles ont été traitées sur la période de mai à juin 2017. Les frayères avérées seront quant à elles identifiées ultérieurement, pendant la période de reproduction de chaque espèce.
Dans le cadre de ce rapport, seuls deux cours d’eau seront traités en détail dans la partie résultats. Les résultats pour les autres cours d’eau sont disponibles en annexes 11 à 18.

Les Habitats de reproduction des espèces cibles

Les frayères désignent l’endroit où se retrouvent les poissons pour se reproduire, c’est-à-dire la zone où les femelles déposent leurs oeufs afin que les mâles les recouvrent de semence dans le cas d’une reproduction externe (ovipare) (ONEMA, 2012). La reproduction de certaines espèces est directement dépendante de la granulométrie du fond du lit mineur du cours d’eau, mais d’autres facteurs entrent en jeu de manière plus ou moins importante (la vitesse, la hauteur d’eau, la température, la teneur en oxygène dissous, l’habitat et le positionnement dans le chenal, etc). Les prospections de frayères potentielles dans cette étude se focalisent sur l’observation de la granulométrie.

Traitement des données

Les données collectées sont exploitées sous le logiciel de cartographie Quantum GIS. Les coordonnées GPS enregistrées sont récupérées et projetées en WGS 84 sur une représentation du réseau hydrographique de la zone OPE afin de réaliser une cartographie des zones de frai potentielles sur chaque cours d’eau.
Pour chaque point de zone de frai identifié, la granulométrie répertoriée permet d’établir une correspondance avec les besoins de chaque espèce cible pour la reproduction. Étant donné la juxtaposition possible du substrat de ponte recherché par les différentes espèces, un site de reproduction peut convenir à plusieurs espèces. De plus, les frayères correspondent soit à une zone considérée comme ponctuelle, c’est-à-dire dont la longueur n’est pas suffisante pour que sa représentation cartographique soit équivoque, soit à une zone considérée comme observable sur un « linéaire », occupant une longueur plus importante.
Ainsi, il est possible, pour chaque frayère ponctuelle ou linéaire représentée sur la carte, d’obtenir les informations concernant la position géographique en WGS 84, la granulométrie observée et les espèces piscicoles pouvant potentiellement s’y reproduire à travers la mise à disposition de couches vecteurs exploitables avec un logiciel de cartographie (Figure 6).

Synthèse des prospections et discussion

Au cours des prospections de frayères potentielles, de multiples milieux ont été rencontrés. En effet, sur tout leur linéaire, l’ensemble des cours d’eau étudiés présentent des faciès alternant chenal lentique/lotique et plat courant notamment dus à la présence des multiples seuils mis en évidence grâce au référentiel des obstacles à l’écoulement de l’ONEMA. Ces obstacles font augmenter les proportions d’eaux stagnantes, parfois sur de longues distances et favorisent les dépôts sédimentaires.
Le réseau hydrographique étudié de la zone OPE présente un certain potentiel d’habitat et de reproduction. Approximativement 353 frayères potentielles ont été recensées. En général, des zones de frai potentielles ont été répertoriées pour chaque espèce cible observée sur les cours d’eau (Tableau 17).

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Table des matières

Résumé
Préambule
I] Introduction
II] Contexte de l’étude
❖ Présentation de l’ANDRA
❖ Le projet d’enfouissement Cigéo
❖ Tâche détaillée dans ce rapport
III] Présentation du site d’étude
III.I] Caractéristiques des sols
III.II] Territoire de la zone OPE et identification des linéaires de cours d’eau inclus
III.III] Potentialités piscicoles et définition d’une liste d’espèces cibles
IIII.IV] Les habitats de reproduction des espèces cibles
III.V] Le rôle des obstacles à l’écoulement en période de reproduction
IV] Matériels et méthodes
IV.I] Phase de terrain
IV.II] Traitement des données
IV.III] Exploitation des données
V] Résultats et Discussion
V.I] Conditions hydrologiques
V.II] Détails des observations menées sur deux cours d’eau : la Barboure et la Saulx
V.II.1) Le cas de la Barboure
V.II.2) Le cas de la Saulx
V.III] Synthèse des prospections et discussion
Conclusion – Perspectives
BIBLIOGRAPHIE / WEBOGRAPHIE

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