Techniques de prolongation de la saison de paissance

Techniques de prolongation de la saison de paissance

REVUE DE LITTÉRATURE

Techniques de prolongation de la saison de paissance

Les principales techniques visant à prolonger la saison de paissance sont le pâturage en andains, le pâturage sur balles et le pâturage stocké sur pied. Ces techniques ont pour objectifs communs de diminuer les frais d’alimentation, la charge de travail des producteurs et le recours aux énergies fossiles. Dépendamment des performances souhaitées et du taux de gaspillage toléré, ces techniques peuvent être employées de manière intensive, par exemple par une paissance rationnée en bandes ou par une paissance de nettoyage(« mob grazing »),ou de manière extensive.

Pâturage en andains

La technique du pâturage en andains consiste à récolter, andainer et réserver le fourrage de manière à le faire paître par le bétail plus tard en automne ou en hiver. Le pâturage en andains peut être réalisé avec des plantes pérennes ou des cultures annuelles (Surber et al., 2003).
Dans un essai réalisé au Nebraska comparant deux méthodes d’alimentation, Volesky et al. (2002) ont obtenu des frais d’alimentation 50 %moins élevés avec l’andainage de plantes fourragères plutôt qu’avec une alimentation avec des balles en enclos, et ce, tout en conservant un gain de poids comparable ou supérieur. Par contre, une des faiblesses du pâturage en andains se situe au niveau du gaspillage. En effet, dans cette étude, l’alimentation à la balle a occasionné un gaspillage de 12,5 %, alors qu’il s’élevait à près de 30 % avec la technique des pâturages en andains. Au Wyoming, Nayigihugu et al. (2007) ont aussi observé un taux de gaspillage plus élevé pour le pâturage en andains que pour l’alimentation conventionnelle à la balle. Dans cet essai, l’alimentation à la balle s’est même avérée une alternative plus économique. Toutefois, les auteurs concluent que le pâturage en andains peut être économiquement intéressant sous une bonne gestion du gaspillage. Une mesure permettant de le réduire est d’allouer quotidiennement au bétail une quantité de fourrage mis en andain, plutôt que de leur donner accès à l’ensemble des andains (Surber et al., 2003).
Dans l’Ouest du Canada, Baron et al. (2014) ont comparé l’alimentation à la balle en parc et le pâturage en andains de trois plantes annuelles, soit le triticale (X Triticosecale Wittmack), le maïs (Zea mays L.) et l’orge (Hordeum vulgare L.). Dans tous les cas, le pâturage en andains a permis de réduire significativement les frais d’alimentation, particulièrement avec le triticale qui a permis de diminuer ces frais de moitié. De plus, la qualité du fourrage mis en andains a permis de maintenir les performances reproductives des bêtes. Ces résultats corroborent ceux obtenus par McCartney et al. (2004) dans cette même région. En effet, dans leur essai, la paissance d’andains d’orge plante entière n’avait pas affecté la reproduction des vaches, quoique ces dernières présentaient un poids et une couche de gras dorsal plus faibles.
Dans l’Est du Canada, aucune littérature scientifique ne traite de l’utilisation de cette technique. Il semblerait que les précipitations abondantes et que les importantes accumulations de neige rendent difficile le recours à ce type de paissance. Ceci dit, une revue agricole de vulgarisation rapporte que des producteurs abitibiens ont pratiqué cette méthode d’alimentation avec succès (Parent, 2015).

 Pâturage sur balles

La technique du pâturage sur balles est une méthode intermédiaire entre le pâturage en andains et la récolte conventionnelle. Elle consiste à faucher et à presser le fourrage en balles, sans toutefois 1 ‘entreposer. Les balles peuvent être laissées directement là où la presse les dépose ou encore être aménagées de manière à atteindre une densité spécifique pour une superficie déterminée. Dans ce dernier cas, une densité d’environ 60 balles ha·1 est commune en Ontario (Potier, 2017).
Néanmoins, au Québec, la densité est limitée par le Règlement sur les exploitations agricoles (REA) de la Loi sur la qualité de l’environnement. En effet, la quantité de phosphore apportée au champ par les déjections des animaux qui s’alimentent des balles ne doit pas dépasser certaines limites. Celles-ci sont fixées en tenant compte de la teneur et du pourcentage de saturation en phosphore du sol, ainsi que du rendement des cultures qui y croissent. Si l’apport phosphoré est supérieur aux dépôts maximums prévus dans les abaques, le champ sera plutôt considéré comme une cour d’exercice, impliquant certaines mesures particulières comme le retrait et la disposition des déjections du champ et un contrôle des eaux contaminées qui en découlent (MDDELCC, 2017).
En plus de permettre la réduction des frais liés à la manutention des fourrages et des fumiers, le pâturage sur balles a un impact positif sur la rétention des éléments nutritifs et sur la fertilité des sols agricoles. En effet, dans une étude réalisée par le « Western Beef Development Centre » comparant les rendements en matière sèche d’un champ fertilisé par le fumier et les déchets d’aliments provenant du pâturage sur balles avec ceux d’un champ fertilisé avec le fumier provenant d’un enclos de confinement, de meilleurs rendements ont été obtenus sous le premier système d’exploitation. Pour les années 2004 et 2005, le système sur balles a produit 3,66 et 3,90 tonnes MS ha·1, alors que le deuxième système a produit 2,30 et 1,16 tonnes MSha·1 pour ces mêmes années. Cette augmentation de la production serait causée en bonne partie par une meilleure disponibilité de l’azote le printemps suivant  l’alimentation sur balles (AAC, 2011). Toutefois, comme pour le pâturage en andains, on noterait une perte d’aliments plus grande qu’avec un système d’alimentation conventionnel, celle-ci étant plus élevée de 5 à 15 %(Parent, 2011).Ceci dit, le fourrage gaspillé n’est pas entièrement perdu, car près de 30 kg d’azote et 5 kg de phosphore seraient apportés au sol par tonne de foin servi (Potier, 20 17).

Pâturage des stocks sur pied

La technique des stocks sur pied « stockpiling », aussi nommée la technique de la mise en réserve des fourrages, consiste à réserver des superficies de pâturage de manière à les faire paître lorsque la saison de croissance est terminée ou ralentie. En Amérique du Nord, cela se traduit par la paissance en automne ou en hiver des stocks accumulés durant la saison estivale (Wand et Jonhston, 1999). En Europe, on utilise aussi cette technique en été en mettant en réserve 1′ excédent d’herbe du printemps (Surault et al., 2001), alors que dans les régions tropicales, le fourrage stocké sur pied est réservé pour la saison sèche (Allen et al., 2001). Dans tous les cas, comme pour le pâturage en andains, des plantes annuelles et vivaces peuvent être utilisées. Au Québec, la réglementation environnementale est moins restrictive quant au recours au stockage sur pied qu’au pâturage sur balles. Effectivement, dans la mesure où l’apport en phosphore est inférieur ou égale au dépôt maximum permis par l’Annexe 1 du REA, cette technique respecte davantage la notion de pâturage au sens de la loi provinciale qui s’inscrit comme suit: « Superficie où un ou des animaux séjournent tout en s’y alimentant significativement à même les végétaux qui y croissent [ … ] ».Ainsi, aucune mesure particulière ne s’applique à la gestion des fumiers s’ils sont répartis de manière uniforme sur la superficie mise en réserve (MDDELCC, 2017).Bien que le stockage sur pied présente plusieurs avantages, on lui note aussi certaines faiblesses. Par exemple, il est difficile d’évaluer la quantité et la qualité des fourrages qui seront disponibles aux animaux. En effet, il subsiste des variations annuelles  importantes au niveau du rendement et de la valeur nutritive des fourrages stockés sur pied, menant à des performances animales tout aussi variables (Poore et al., 2010).Ceci dit, le succès de cette technique est étroitement lié au choix des espèces fourragères (Baron et al., 2004), à la durée de la période d’accumulation (Baron et al., 2005) à la fertilisation (Riesterer et al., 2000).

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Table des matières

AVANT-PROPOS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES APPENDICES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
RÉSUMÉ
CHAPITRE 1 :INTRODUCTION
CHAPITRE 2 :REVUE DE LITTÉRATURE
2.1 Techniques de prolongation de la saison de paissance
2.1.1 Pâturage en andains
2.1.2 Pâturage sur balles
2.1.3 Pâturage des stocks sur pied
2.2 Éléments de gestion des pâturages stockés sur pied
2.2.1 Initiation de la période d’accumulation
2.2.2 Moment de la paissance
2.2.3 Fertilisation azotée
2.3 Espèces et mélanges utilisés pour le stockage sur pied
2.3.1 Alpiste roseau
2.3.2 Brome des prés
2.3.3 Brome inerme
2.3.4 Dactyle aggloméré
2.3.5 Festulolium
2.3.6 Fétuque élevée
2.3.7 Fétuque rouge traçante
2.3.8 Fléole des prés
2.3.9 Luzerne
2.3.10 Pâturin des prés
2.3.11 Mélanges simples
2.3.12 Mélanges complexes
2.4 Persistance des peuplements
2.5 Facteurs environnementaux
2.6 Valorisation des fourrages stockés sur pied
2. 7 Équilibre des apports protéiques et énergétiques
2. 8 Paissance simulée mécaniquement vs paissance animale réelle
2.9 Objectifs et hypothèses de recherche
2.9.1 Objectifs et hypothèses principaux
2.9.2 Objectifs et hypothèses secondaires
CHAPITRE 3 :MATÉRIEL ET MÉTHODES
3.1 Implantation et exploitation des parcelles expérimentales
3.2 Composition botanique
3.3 Rendement en matière sèche
3.4 Analyses des attributs de valeur nutritive
3.5 Analyses statistiques
3.5.1 Analyses statistiques des mélanges et systèmes estivaux
3.5.2 Analyses statistiques du fourrage stocké sur pied
3.6 Présentation des résultats de recherche
CHAPITRE 4 :RÉSULTATS ET DISCUSSION
4.1 Données météorologiques
4. 2 Rendement en matière sèche
4.2.1 Rendements en matière sèche du fourrage des systèmes estivaux
4.2.2 Rendement en matière sèche du fourrage des systèmes de stockage sur
pied
4.3 Valeur nutritive
4.3.1 Valeur nutritive du fourrage des systèmes estivaux
4.3.2 Valeur nutritive du fourrage des systèmes de stockage sur pied
4.4 Rendement en unités nutritives totales
4.4.1 Rendement en unités nutritives totales du fourrage des systèmes
estivaux
4.4.2 Rendement en unités nutritives totales du fourrage des systèmes de
stockage sur pied
4. 5 Valorisation des fourrages
4.5.1 Valorisation du fourrage des systèmes estivaux
4.5.2 Valorisation du fourrage des systèmes de stockage sur pied
4. 6 Limites du projet
CONCLUSIONS
Systèmes estivaux
Stockage sur pied
APPENDICE A
Équilibre des apports protéiques et énergétiques
APPENDICE B
Les teneurs en lignine dans les mélanges complexes
RÉFÉRENCES

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