Technique culturale et physiologie du MUCUNA

Technique culturale et physiologie du MUCUNA

Pour la préparation du sol, on peut faire soit un labour, soit un grattage ou un zéro labour. En cas de zéro labour, les semis doivent être effectués avant l’émergence des mauvaises herbes. Le Mucuna peut être cultivé seul sous forme de jachère ou associé à d’autres cultures dans les champs. Le caractère volubile de la plante de Mucuna peut conduire à étouffer la culture associée. La qualité de la semence est déterminante dans l’installation de la culture. Par exemple, pour ensemencer un hectare de culture, il faut 30 à 40 kg de graines de Mucuna. Son cycle cultural c’est à-dire du semis à la récolte, est de quatre (4) à six (6) mois. Son rendement moyen en grains varie de 250 – 2000 kg !hectare et en biomasse de 1000 – 7000 kglha selon les variétés, la nature du sol et les conditions climatiques.

Ecologie du Mucuna

Le genre Mucuna appartient à la famille des Fabaceae (légumineuse) et englobe environs 150 espèce de légumineuses annuelles et pérennes dans la distribution pantropicale. On pense qu’il est originaire de la Chine, de la Malaisie ou de l’Inde. La culture du Mucuna s’adapte aux conditions climatiques et pédologiques ci-après:
• Température comprise entre 15 et 34°C;
• Pluviométrie de 650 à 1200 mm ;
• Types de sols favorables: sols sableux, argilo-sableux.

PRODUCTION DU MUCUNA

Le Mucuna est une légumineuse adaptée à une large gamme de précipitation et qui tolère un intervalle relativement étroit de température; il doit être semé en début de saison des pluies. Le Mucuna produit des quantités substantielles de graines et de biomasse. Barrot (1996) a observé une production de 0,2 à 0,60 tMSlha de graines dans des conditions paysannes au Benin, quant à Gilbert (1998b), il a trouvé au Malawi une production en graines de 2,13 tMSlha. Au Honduras, il a été rapporté un potentiel de production en graines de 1,3 à 2,4 tMSlha (Jaramillo, 1997). Des résultats similaires ont été rapportés par Gilbert (2000). Scott (1946) a estimé une production de cosses de Mucuna de 1,1 à 4,4 tMSlha. Pour la production de biomasse, Carsky et al. (1998) cité par Vissoh et al. (1998) ont trouvé une quantité de 7,9 tMSlha de matière sèche en zone tropicale à précipitation bimodale. Une production de 7,92 tMS/ha et de 6,74 tMS/ha de biomasse a été observée pour les  variétés cochinchinensis et deeringiana respectivement en 1996 et 1997; pour la nagaland, la biomasse a été de 6,85 tMS/ha et de 4,90 tMS/ha respectivement pour les mêmes années. Kumwenda et Gilbert (1998) ont trouvé pour le Mucuna en rotation avec le maïs, une biomasse de 5,7 tMS/ha et de 1,77 tMS/ha de graines.

VALEUR NUTRITIVE ET COMPOSITION CHIMIQUE DU MUCUNA PRURIENS

Le Mucuna est une bonne source de nutriments et de minéraux. Il constitue aussi une source importante de protéines et d’azote qui est primordial dans la restauration et le maintient de la fertilité des sols de même que dans l’alimentation des animaux. Vissoh et al. (1998) ont estimé que le Mucuna cultivé en jachère annuelle fourni un équivalent de plus de 100 kg d’Nlha. Un taux d’N de 6% a été rapporté par Carsky et al., (2001). La production d’N des variétés cochinchinensis, deeringiana et nagaland par ha a été évaluée respectivement: 172kg; 169kg et 148kg (Eilitta et al., 2002). Le potassium (K) et le phosphore (P) sont des minéraux présents dans la biomasse de Mucuna; (Eilitta et al., 2002), ces auteurs ont trouvé respectivement 6,6 kg/ha; 6,2 kg/ha et 5,5 kg/ha de P respectivement chez les variétés cochinchinensis, deeringiana et nagaland au Sud du Mexique.

Les protéines présentes dans le Mucuna au niveau de la biomasse et surtout des graines sont d’aussi bonnes qualités que celles présentes dans le soja; cela fait du Mucuna un aliment de bonne valeur nutritive pour l’homme et pour les animaux. En effet, les graines constituent une source intéressante de protéines (tableau 3) et de matières grasses (Prakash et Misra, 1987; Rajaram et Janardhanan, 1991; Mohan and Janardhanan, 1995; Ajiwe et al., 1997). Elles ont une composition relativement importante d’acides aminés (tableau 1) et de minéraux (tableau 2) tels le calcium, le Mg et le fer (Rajaram et Janardhanan, 1991 ; Josephine et Janardhanan, 1992; Prakash and Misra, 1987). Des valeurs de 26% de protéines ont été observées dans les graines de Mucuna Barrot (1996). Dans le fourrage, il a été trouvé des teneurs de 12% de protéines brutes (D’Mello et Devenda, 1995; Muhr et al., 1998) cités par Carsky et al., 2001. Par contre au Sri Lanka, il a été rapporté une teneur de 20,6% de protéines dans le fourrage (Ravindran, 1988).

Le Mucuna comme les autres légumineuses contient un certain nombre de facteurs anti-nutritionnels (tableau 2) qui limitent son utilisation dans l’alimentation animale et humaine. Ces composés inclus les tannins qui forment des complexes avec les protéines, les carbohydrates et les enzymes digestives interférant ainsi avec la digestion (Liener, 1989 ; Mitjavila et al., 1977, cités parJaramillo, 1997). Il ya aussi les lectines encore appelées hémaglutinines qui sont des substances qui agglutinent les cellules du sang et réduisent l’efficacité digestive des graisses et de l’amidon (Maynard et al., 1981). La trypsine (protéase), les inhibiteurs de l’amylase (Siddhuraju et al., 1996), l’acide phytique et les glycosides cyanogenies (Siddhuraji et al., 1996; Laurena et al., 1994; Ravindran et Ravindran,1988) font partie des facteurs anti-nutritionnels présents dans le Mucuna surtout dans les graines. Le plus important de ces facteurs est sans nul doute le L-Dopa (3,4-dihydroxy-L phenylalanine ou le 3-hydroxy-L-trypsine), un composé utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson (Daxenbichler et al., 1971; 1972 ;Lorenzetti et al., 1998). Parmi une gamme de 1000 espèces de plantes provenant de 160 familles, seules les graines de . Mucuna ont un taux de L-Dopa >0,5% avec des concentrations comprises entre 3,1 et 6,7% (Daxenbichler et al., 1971; 1972). D’autres études ont rapporté un taux compris entre 1,5% et 9% de de L-Dopa dans les graines de Mucuna gigantea en Inde (Rajaram et Janardhanan, 1991).

UTILISATION DU MUCUNAPRURIENSEN AGRONOMIE

La dégradation du sol est un problème qui contribue à la faim et à la pauvreté. L’Afrique subsaharienne compte une population de plus de 500 millions de personnes, qui augmente d’environ 3% par an (Eberlee, 1999). La production alimentaire n’a pas suivie la courbe démographique; un extrême épuisement des terres, le dépérissement des sols·et l’accélération de la désertification ont été les conséquences désastreux de cette courbe démographique (Eberlee, 1999). Dans les régions tropicales, la fertilité des sols se détériore à un rythme alarmant; la situation est particulièrement désastreuse chez les petits producteurs pauvres qui n’arrivent pas à se procurer les engrais chimiques (Eilittal et al., 2000). Les PCEV à croissance rapide, sont des légumineuses à haute production de biomasse capables d’améliorer et de maintenir la production des producteurs; elles sont ainsi devenues objet d’intérêt pour les petits producteurs et les chercheurs en Amérique, en Afrique et en Asie (Wade et Sânchez, 1983; Buckles et al., 1998a; Buckles et al., 1998b; Artega et al., 1997; Triomphe, 1996; Carsky et al., 1998; Van Noordwyk et al., 1995). Parmi les PCEV, le Mucuna a reçu une attention particulière, il a été décrit comme étant l’un des engrais vert le plus populaire adapté aux tropiques et un exemple d’engrais vert qui contribue au maintien durable du système agricole Buckles (1995). Il est capable de couvrir rapidement le sol et de produire une quantité importante de biomasse et d’accumuler des nutriments, particulièrement l’azote. Sa végétation abondante permet d’éviter l’érosion et le dessèchement du sol tout en maintenant ses propriétés physiques (Barrot, 1996; Robert et al., 2001; Segda et al.,1998). Un vaste programme de vulgarisation de cette culture a été engagé depuis le début des années 90, d’abord au Ghana, puis au Togo et ensuite au Benin par le projet « Sasakawa-Global 2000 » (Barrot, 1996). Le Mucuna par sa capacité de couverture permet de lutter contre les mauvaises herbes en particulier Imperata cylindrica (chiendent) présent dans les zones humides, cause de sa grande adoption au Benin et contre le striga présent dans les zones sèches, parasite du maïs, du sorgho et du millet (Houndékou et al., 1998; Vissoh et al., 1998; Barrot, 1996; carsky et al., 2001). Il contribue à réduire le nombre d’opération de sarclage nécessaire pour contrôler Imperata. Versteeg et Koudokpon, 1990 cités par Vissoh et {lI. (1998), ont rapporté que le Mucuna a ramené l’Imperata à moins de 10% de sa densité initiale sur les champs; de même, (Dovonou, 1994); cité par P. Vissoh et al. (1998), a rapporté que la densité de Imperata est passée de 270 pousses/m² à 32/m² .Le Mucuna intervient également dans la lutte contre les nématodes en réduisant leur nombre dans les champs (Thurston, 1997).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIE
1- DESCRIPTION DU MUCUNA
11- Technique culturale et physiologie du MUCUNA
111- Ecologie du MUCUNA
IV- PRODUCTION DU MUCUNA
V- VALEUR NUTRITIVE ET COMPOSITION CHIMIQUE DU MUCUNA
VI- UTILISATION DU MUCUNA EN AGRONOMIE
VII- UTILISATION DU MUCUNA DANS L’ALIMENTATION ANIMALE
VIII- UTILISATION DU MUCUNA DANS L’ ALIMENTATION HUMAINE
IX- AUTRE UTILISATION DU MUCUNA
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
1. SITE D’ETUDE
1. Caractéristiques géophysiques du site d’étude
2. Climat, sol et végétation
11- MATERIELS ET METHODES
1- Materiels
2- Méthodes
2-1- Evaluation agronomique
2-1-1 Dispositif expérimental.
2-1-2- Mesure du taux de couverture
2-1-3- Mesure du taux d’humidité: Mesure par la sonde TDR
2-1-4- Production des quatre variétés
2-2- Détermination de la composition chimique
2-3- Mesure de la Digestibilité
2-3-1- Conduite des expérimentations
2-3-2- Rations testées
2-4- Analyse des données
11- RESULTATS ET DISCUSSION
1- Recouvrement
2- Humidité
3- Caractéristique agronomique des quatre variétés de Mucuna
4-Composition chimique desfeuilles, des cosses et des graines des quatre variétés de Mucuna
5- Digestibilité
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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