Taxonomie de la banane

Taxonomie de la banane

Les bananiers sont des monocotylédones appartenant à la famille des Musaceae de l’ordre des Zingiberales. La grande majorité des bananiers cultivés font partie du genre Musa. Le genre compte environ 40 espèces et est divisé en cinq sections: Australimusa (2n=20), Callimusa (2n=20), Rhodochlamys (2n=22), Ingentimusa (2n=14) et Eumusa (2n=22). Cette dernière comprend presque l’ensemble des bananiers cultivés (Bakry et al., 1997). ultivars comestibles sont issus, pour l’essentiel, de deux espèces sauvages diploïdes, Musa acuminata, dont le génome est noté A et Musa balbisiana, dont le génome est noté B. Ces deux espèces produisent des graines et se reproduisent de manière sexuée ou par multiplication végétative à partir de rejets. Leur évolution et domestication par l’homme ont abouti à des variétés stériles et parthénocarpiques.

Les variétés les plus rencontrées actuellement sont des clones triploïdes stériles et aspermes, qui proviennent soit de la seule espèce M. acuminata (groupe AAA), soit de croisements interspécifiques entre M. acuminata et M. balbisiana (groupe AAB et ABB). Des variétés diploïdes et tétraploïdes existent mais sont plus rares (Bakry et al., 1997). La classification botanique adoptée actuellement se base sur des différences morphologiques. Quinze caractères (2 caractéristiques végétatives et 13 caractéristiques génératives) ont été retenus afin de classifier les espèces et sont notés sur une échelle allant de 1 à 5, où 1 correspond à une expression phénotypique du génome A et 5 à une expression phénotypique du génome B. Cette cotation permet de déterminer la contribution de chaque génome. En prenant en compte le niveau de ploïdie et le score obtenu en additionnant les notes, il est alors possible de déterminer la constitution génomique d’un cultivar et son appartenance à un groupe donné. Les cultivars d’un groupe (AA, AAA, AAB ou ABB), qui dérivent les uns des autres par des mutations de rejets et qui ont donc des caractères communs, sont rassemblés en sous-groupes (Bakry et al., 1997).

Morphologie:

Le bananier est une herbe géante, dont le pseudo-tronc, formé par l’emboîtement des gaines foliaires, mesure de 1 à 8 mètres de haut. Les feuilles sont émises par le méristème terminal de la tige vraie. Cette dernière, appelée cormus, ou improprement désignée “bulbe” est souterraine et de taille réduite. De nouvelles feuilles apparaissent tous les 7 à 10 jours et ont une durée de vie de 70 à 200 jours. La surface foliaire peut atteindre 2 m² (Bakry et al., 1997). Le méristème produit continuellement de nouvelles feuilles. Après 12 à 15 feuilles, des méristèmes latéraux apparaissent à la base des feuilles du cormus. Ceux-ci gonflent et se transforment en bourgeons. Cependant, ils sont inhibés par le méristème apical. En effet, des phytorégulateurs interviennent dans ce processus. L’inhibition du développement de ces bourgeons diminue lorsque le rapport cytokine/auxine augmente. La dominance apicale disparaît lorsque le méristème apical se transforme en inflorescence ou lorsqu’il est enlevé. Des rejets se développent alors à partir des bourgeons situés à l’aisselle de chaque feuille. Il s’agit du mode de reproduction naturel des variétés cultivées. La formation de rejets est très lente chez les plantains alors qu’elle est plus rapide chez les bananiers à fruits “dessert” et les bananiers d’altitude. En effet, la dominance apicale est beaucoup plus marquée chez les premiers par rapport aux deux derniers cités (Swennen & Vuylsteke, 2001). En fin de phase végétative, dont la durée varie de neuf à dix-huit mois selon la variété et les conditions de culture, une modification du fonctionnement du méristème central provoque la croissance et l’allongement de la tige vraie au coeur du pseudo-tronc puis l’émergence de l’inflorescence (Bakry et al., 1997).

L’inflorescence : orescence prend naissance à partir du méristème apical du cormus après l’initiation florale. Elle reste dans le pseudo-tronc, au niveau du sol, pendant deux mois environ, mais monte rapidement une fois que les 2 à 4 dernières feuilles sont sorties. Elle émerge alors du sommet du pseudo-tronc suite au déploiement de la dernière feuille. Cette étape est appelée la jetée (Swennen & Vuylsteke, 2001). L’inflorescence est indéfinie et forme une grappe. Elle est constituée de spathes imbriquées, disposées en hélice, à l’aisselle desquelles naissent les rangées simples ou doubles de fleurs (Bakry et al., 1997). Celles-ci reposent sur des protubérances appelées glomérules, coussinets ou couronnes (Swennen & Vuylsteke, 2001). Les premières rangées de fleurs, appelées mains, constituent le régime de fruits. Il s’agit des fleurs femelles, presque toujours stériles, composées d’un ovaire infère bien développé, d’un style long et d’étamines non fonctionnelles, réduites à l’état de staminodes. Parfois, les étamines sont fonctionnelles et les fleurs sont alors hermaphrodites.

Chez les bananiers cultivés, les ovaires des fleurs femelles se remplissent de pulpe et forment ainsi le fruit ou doigt, sans pollinisation ni formation de graines (Bakry et al., 1997). Le style et les staminodes tombent et laissent une cicatrice brun noir à l’extrémité du fruit (Swennen & Vuylsteke, 2001). L’ensemble des fruits est dirigé vers le bas lors de l’anthèse et se recourbe ensuite vers le haut sous l’effet de la lumière (Swennen & Vuylsteke, 2001). En plantation, la récolte du régime marque le dépérissement du pied mère, qui est alors coupé. La longueur des fruits varie de 10 à 30 cm, un régime peut peser de 5 à 70 kg et compter de 1 à 15 mains. Le développement des fruits peut prendre de 2 à 6 mois, selon les conditions environnementales, le cultivar et le degré de ploïdie. s mains de fleurs femelles, suivent les mains mâles constituées de fleurs à ovaire réduit, d’un style court et d’étamines bien développées. La croissance de l’inflorescence se poursuit, chez la majorité des cultivars, de manière indéfinie pour former ce qu’on appelle la bourgeon mâle ou popote. S’il n’est pas coupé, ce bourgeon prolongera sa croissance jusqu’à la maturité des fruits et la fanaison de la tige (Bakry et al., 1997).

Commerce international de la banane

Le marché mondial de la banane correspond principalement au commerce des bananes du sous-groupe Cavendish. Plus résistantes à la maladie de Panama et plus productives, elles ont remplacé la variété Gros Michel au niveau du commerce international. La banane d’exportation ne représente que 15,6% de la production mondiale de Musa (FAO, 2006). La production mondiale de bananes “dessert” se situe derrière l’orange et devant le raisin. Cependant, il s’agit d’une denrée d’exportation de grande importance pour beaucoup de pays. En effet, la valeur d’exportation et d’importation des bananes est de loin supérieure à celle d’autres fruits tels que les agrumes, les pommes et les raisins (Fajac, 1997). rairement aux autres fruits tropicaux qui suivent une courbe caractérisée par une ascension, un palier et un déclin, la banane est restée un fruit exotique et n’a pas suivi ce schéma. En effet, cette dernière a toujours subi une croissance continue (Fajac, 1997). En 30 ans, de 1964 à 1994, les exportations de bananes “dessert” ont triplé de volume. Elles sont passées de 4,3 millions de tonnes (Mt) en 1964 à 6 Mt en 1971 et ont ensuite suivi une croissance continue qui s’accélère vers les années 1980 pour atteindre plus de 16 millions de tonnes en 2006 (Fajac, 1997; FAO, 2006). En 2005, le commerce mondial de la banane “dessert” a été estimé à 14 millions de tonnes, correspondant à un chiffre d’affaire à l’exportation de 4 milliards d’euros (Loeillet, 2005).

Les dix plus gros exportateurs de bananes sont repris au tableau suivant. L’Equateur se trouve en première position avec une valeur d’exportation annuelle de 1 068 664 000$. Quatre-vingt trois pourcents de la banane d’exportation est originaire d’Amérique latine et des Caraïbes, 11% proviennent d’Asie et 3% d’Afrique centrale et de l’ouest. Les principaux marchés importateurs sont l’Amérique du Nord, la Communauté européenne, le Japon et les pays de l’Europe de l’Est et de l’ex-URSS. Les pays développés absorbent 83% des importations mondiales de bananes. Une augmentation des importations nettes a été enregistrée entre 1985 et 2000 et est principalement due à l’ouverture des marchés des pays de l’Europe de l’Est et de la Chine, aux bas prix de la banane et à l’augmentation, durant les années ’90, du revenu par habitant dans les principaux pays importateurs (FAO, 2003). Le commerce international de la banane peut être divisé en trois systèmes d’échanges. Le premier, “les Amériques”, comprend les Etats-Unis, le Canada et les pays du continent Sud américain ne cultivant pas la banane. Ceux-ci s’approvisionnent en Amérique latine. Un deuxième système peut être décrit comme le système “Europe” et comprend l’ensemble du continent européen et les pays de l’ex-URSS. Ces derniers s’alimentent en Amérique latine, en Afrique occidentale et aux Caraïbes. Le dernier et troisième système “Asie” est formé par les pays d’Asie et du Moyen-Orient dont les bananes proviennent des Philippines et d’Equateur principalement (FAO, 2003).

Importance de la réglementation européenne

Le marché de la banane, comme celui des autres fruits et légumes, demande des produits de qualité et sans défaut. En effet, les bénéfices créés avec des fruits de petite taille et défectueux sont faibles. Ce sont les consommateurs qui régulent le marché. Ces derniers deviennent de plus en plus exigeants. Tout est donc mis en oeuvre afin d’améliorer le rendement commercial, c’est-à-dire le rendement en fruits de qualité. mmunauté européenne a fixé des normes communes de qualité pour les bananes destinées à être consommées à l’état frais, après conditionnement et emballage, à l’exclusion des bananes plantains, des bananes-figues et des bananes destinées à la transformation. Les variétés soumises à la réglementation sont celles du genre Musa (AAA) spp., sous-groupe Cavendish et Gros Michel. Les objectifs de ces normes sont d’assurer un approvisionnement du marché en produits homogènes et de qualité satisfaisante. Ce règlement est entré en vigueur le 1er janvier 1995 (Codex Alimentarius, 1997). Il s’agit de normes minimales pour les bananes vertes non mûries. Les Etats Membres producteurs de bananes peuvent maintenir les normes en vigueur au niveau national appliquées aux différents stades de la filière de commercialisation. Cependant, elles ne seront applicables qu’aux stades de la filière au-delà de celui de la banane verte non mûrie, pour autant qu’elles ne sont pas incompatibles avec les normes communautaires et qu’elles n’entravent pas la libre circulation des bananes dans la Communauté (Codex Alimentarius, 1997).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
1.Le bananie
1.1. Taxonomie de la banane
1.2. Morphologie
1.2.1. L’appareil végétatif
1.2.2. L’inflorescence
1.3. Exigences écologiques
2.Économie mondiale de la production bananière
2.1. Production mondiale de bananes
2.2. Commerce international de la banane
2.3. La production de bananes en Guadeloupe
3.Qualité des bananes d’exportation
3.1. Importance de la réglementation européenne
3.2. Durée de vie verte
3.3. Maturation
4.Itinéraire technique
4.1. La plantation
4.2. Les soins au régime
4.3. De la récolte au transport par bateau
5.Maladies post-récolte
5.1. L’anthracnose
5.2. Les pourritures de couronne
5.2.1. Composante parasitaire
5.2.1.1. Modèle de contamination
5.2.1.2. Importance des parties florales et de la dernière bractée comme source d’inoculum
5.2.1.3. Importance de la pluie dans la dispersion des conidies
5.2.2. Composante physiologique
5.2.2.1. Variation de sensibilité due aux conditions pédoclimatiques
5.2.2.2. Variation de la production d’éthylène par le fruit et son rôle dans la relation hôte/pathogène
5.2.2.3. Variation intra-régime
5.2.2.4. Variation suite à des modifications du rapport sources/puits
5.2.2.5. Les composés fongitoxiques
5.2.2.6. Variation selon l’âge physiologique
5.2.3. Méthodes de lutte
5.2.3.1. Méthodes prophylactiques
5.2.3.2. Méthodes chimiques
5.2.3.3. Méthodes biologiques
5.2.3.4. Méthodes physiques
5.2.3.5. Méthode génétique
5.2.3.6. Lutte intégrée
OBJECTIF
MATERIELS ET METHODE
1.Matériel végétal et lieux de l’essai
2.Marquage des régimes
3.Récolte
4.Méthode de reproduction des symptômes
4.1. Préparation de l’inoculum
4.2. Préparation des couronnes
4.3. Inoculation des couronnes
5.Simulation du programme d’exportation
6.Evaluation de la progression du pathogène
7.Analyse des résultats
RESULTATS ET DISCUSSION
Introduction
Etude de la variation de sensibilité selon la variété
Etude de la variation de sensibilité entre bananiers
Etude de la variation de sensibilité selon l’âge physiologique
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Annexe I : Calendrier de marquage
Annexe II : Composition du milieu Mathur
Annexe III : Analyse statistique (AV4 semi-hiérarchisée mixte
Annexe IV : Analyse statistique (Fromager
Annexe V : Analyse statistique (Patate 2
Annexe VI : ANCOVA
Annexe VII : Représentation graphique de l’évolution des SNI en fonction de l’âge physiologique pour les 7 répétitions

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