Taux de change et politique monétaire

La théorie de la parité relative des pouvoirs d’achat

   Cette théorie met en relation la variation du taux de change avec la variation du niveau général des prix. L’idée est que la variation du change est déterminée par le différentiel entre le taux d’inflation interne et le taux d’inflation à l’étranger. Une inflation nationale supérieure à l’inflation étrangère doit déprécier le taux de change national ; à l’inverse, une inflation nationale inférieure à l’inflation étrangère doit apprécier le taux de change national. Cette théorie a donné lieu à d’importants travaux empiriques dont les résultats sont contrastés :
• Une étude de Solnik et Roll effectuée sur 23 pays sur la période 1957 et 1976 confirme le pouvoir explicatif de la théorie sur longue période.
• En revanche, depuis les années 1970, l’évolution du change pour certaines des principales monnaies n’a pas directement été liée à celle de l’inflation. Ce fut le cas du mark face au dollar entre 1973 et 1991, du yen face au dollar depuis les années 1970.

L’approche du taux de change en termes de balance courante

   Elle a été mise en valeur dans les années 1960 par Houthakker et Mage. Ces deux auteurs ont montré que deux pays ayant le même taux d’inflation pouvaient néanmoins connaître des évolutions différentes de leur taux de change si le solde tendanciel de leur balance courante différait. Deux situations peuvent être distinguées :
– Si un pays dégage un excédent de la balance courante, il est détenteur net de devises. En conséquence, il vend ces devises contre de la monnaie nationale sur le marché des changes, ce qui tend à apprécier la monnaie nationale.
– Si un pays présente un déficit de sa balance courante, il est demandeur net de devises, ce qui tend à déprécier sa monnaie nationale.
Une étude de Ph. Rollet sur les pays de la CEE montre que l’évolution des taux de change en Europe a été fortement influencée par la structure des balances courantes.

Le modèle Mundell-Fleming pour une économie ouverte

   Le modèle Mundell-Fleming (également connu sous le modèle IS-LM-BP) est une extension du modèle IS-LM, qui a été formulée par les économistes Robert Mundell et Marcus Fleming, qui ont fait presque simultanément une analyse des économies ouvertes dans les années 60. Fondamentalement, le modèle Mundell-Fleming est une version du modèle IS-LM pour une économie ouverte. Outre l’équilibre des marchés financiers, le modèle incorpore une analyse de la balance des paiements. Dans le modèle de Mundell-Fleming, le régime des taux de changes flexibles présente deux avantages. Il préserve d’une part l’autonomie de la politique monétaire et en fait un instrument efficace de stabilisation macroéconomique, et isole d’autre part les économies nationales des chocs de demande puisque l’ajustement se fait par le taux de change. A l’inverse, en changes fixes, les déséquilibres commerciaux doivent être compensés par des variations de réserves de change. Afin de comprendre comment fonctionne ce modèle, nous verrons d’abord comment la courbe IS, qui représente l’équilibre sur le marché des biens, est définie. Deuxièmement, la courbe LM, qui représente l’équilibre sur le marché monétaire. Troisièmement, la courbe BP, qui représente l’équilibre de la balance des paiements. Enfin, nous analyserons comment l’équilibre est atteint.

Historique du taux de change

   En 1960, Madagascar et la France ont signé un accord monétaire qui justifiait l’adhésion de Madagascar dans la Zone Franc. Cette dernière assurait à Madagascar la convertibilité de sa monnaie nationale, laquelle conserva la parité du franc malgache à 0.02 franc français (1 FF = 50 FMG), jusqu’en novembre 1972, date de sortie de Madagascar de la Zone Franc. La zone Franc lui permettait d’éviter des risques de change et une stabilité interne et externe de l’économie à partir des politiques monétaires et budgétaires imposé. Cette sortie de la Zone Franc, généralement provoquée par la constatation d’une perte de souveraineté et par la non disposition d’aucune autonomie dans la conduite de sa politique monétaire, a été suivie par la déclaration officielle de l’inconvertibilité du franc malgache, de l’adoption d’un régime de taux de change fixe vis-à-vis du franc français, de l’instauration d’une règlementation des changes et la création de la Banque Centrale de la République Malgache en 1973. Néanmoins, la parité fixe du FMG a été maintenu de fait jusqu’en 1982. Très vite, le taux de change d’équilibre de l’économie s’est largement écarté du taux fixé, ce qui a surévaluée la monnaie nationale. La Banque Centrale était donc obligée de puiser dans ses réserves pour maintenir la parité. Etant donné que les rentrées de devises sont devenues insuffisantes alors qu’il y avait beaucoup de sorties de devises à cause de l’augmentation des demandes d’importation, même si les ministères du commerce ont placé des mesures restrictives sur les échanges extérieurs les réserves de devises, la Banque Centrale n’arrivait plus à soutenir le taux de change fixé. Comme la plupart des pays en difficultés, Madagascar a accepté le programme d’ajustement structurel (PAS) à partir d’un accord de confirmation en 1982. Le PAS a pour objectif de restaurer l’équilibre externe et de rendre efficace la structure économique du pays par la libéralisation de l’économie. Le FMI recommande la libéralisation du système de changes laissant au marché le pouvoir de déterminer librement le niveau du taux de change. Ce régime n’a été mis en place qu’en 1994. Les changements apportés par le PAS comprennent l’ouverture progressive du pays sur l’extérieur et le changement au niveau de la cotation du FMG. Celui-ci fut coté par rapport à un panier de 5 devises dont le franc français, le dollar américain, le Deutschemark, le Yen japonais et le livre sterling. Durant la période allant de 1982 jusqu’en mai 1994, l’Etat malgache a adopté apparemment le système de flottement dirigé où les autorités tentent de modifier progressivement le taux de change jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint en recourant s’il le faut à des financements pour rendre possible cette manipulation du marché des changes ou à un ajustement de l’économie. En effet, le taux de change est calculé par la BFM à partir des résultats économiques en matière d’inflation : le taux de change croit avec le taux d’inflation. Ainsi, la hausse des prix intérieurs va se répercuter sur le taux de change. Après 1985, la fluctuation de la bande flottante induit à la forte volatilité du taux de change en 1987 (58,1%). Le PIB resta faible dans l’ordre de 1% jusqu’en 1988, l’IPC continue à augmenter. Comme le taux de change a des impacts sur l’inflation, cette volatilité de l’Ariary a amené le pays dans une période d’hyperinflation. Le taux d’inflation varie avec le taux de change La monnaie malgache avait subi ainsi des dévaluations fréquentes jusqu’à la fin des années 80 notamment de 13% en 1982 et 1984, de 20% en 1986, de 36% en 1987 et de 11% en 1991. Le taux de change s’est glissé de 50 FMG à 333 FMG pour 1FF. Etant donné qu’il est devenu difficile d’opérer sous ce système de change, la seule solution à entreprendre a été le changement de régime de change. La forte dévaluation de la FMG et l’accumulation des dettes extérieures ont encouragé les autorités malgaches à prendre une décision sur la mise en place d’un régime de change flottant. De plus l’instauration du MID ou le cours de la monnaie nationale est détermine librement en fonction de l’offre et de la demande même si la BFM intervient. Cette intervention de la BFM s’explique par le fait de limiter la forte volatilité à très court terme du taux de change. L’adoption de ce régime de change s’avère efficace en matière de stabilisation macroéconomique et a permis à Madagascar d’avoir un taux de croissance élevé. De 1999-2001, la monnaie malgache a connu une appréciation dû à l’augmentation massive de l’exportation par rapport à l’importation. Allant de 1400 à 1200 Ar contre 1Euro. De 2002-2003, l’importation devient plus important, notamment les produits de première nécessité par rapport à l’exportation. Ce qui a conduit à la dépréciation de la monnaie locale. De 2003-2009, la dépréciation s’est accentue, surtout par rapport à l’Euro car le poids du commerce extérieur malgache avec les pays européens est largement supérieur à celui des autres pays malgré le fait que, entre 2006 et 2008, l’Ariary a connu une légère appréciation qui est due principalement par l’entrée des flux de capitaux étrangers venant des projets miniers à FortDauphin et à Ambatovy. De 2009- jusqu’à nos jours, l’existence des crises politiques ainsi que la mauvaise gestion des dépenses publiques ont entrainé la suspension des financements extérieurs. D’où la continuation de la dépréciation de l’Ariary jusqu’à maintenant. Il s’agit donc d’une dépréciation chronique.

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Table des matières

Introduction générale
PARTIE I : REVUE DE LITTERATURE ECONOMIQUE
Chapitre 1 : Concept du taux de change
Chapitre 2 : La politique monétaire
Chapitre 3 : Relation théorique entre taux de change et politique monétaire
PARTIE II : ETUDE EMPIRIQUE : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 1 : Contexte et analyse descriptive de la situation macroéconomique de Madagascar
Chapitre 2 : Analyse de l’influence du taux de change sur la politique monétaire 
Conclusion
Bibliographie

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