TABLE DE LA CALIBRATION DES STIMULI POUR CONDUCTION OSSEUSE

TABLE DE LA CALIBRATION DES STIMULI POUR CONDUCTION OSSEUSE

MESURE DE L’ATTÉNUATION1

Lors d’une stimulation acoustique, les différentes structures anatomiques du système sensoriel auditif sont successivement activées. Le signal électrique, résultant de l’activation de ces structures anatomiques, se transmet par conduction passive jusqu’au scalp, à travers les volumes de conduction représentés par le tissu cérébral, le liquide céphalo-rachidien, l’os et le scalp. Il est possible de recueillir ce signal électrique sous la forme d’une différence de potentiels à l’aide d’électrodes surfaciques disposées sur le scalp. Grâce à l’enregistrement de cette activité électrophysiologique cérébrale, il est alors possible d’apprécier où, quand et comment est traitée l’information acoustique.
Comme il a été exposé dans la revue de littérature, les protecteurs auditifs agissent comme des filtres modifiant le contenu fréquentiel du niveau sonore d’exposition. Cette modification du contenu fréquentiel, induite par le port de protecteurs auditifs, modifie notre perception sensorielle du son. Le signal EEG recueilli, dépendant de l’activation des différentes structures anatomiques du système auditif, est alors susceptible de rendre compte de ces modifications du contenu fréquentiel de la stimulation acoustique, et donc de quantifier objectivement l’atténuation de protecteurs auditifs.
Peu d’études ont examiné l’utilisation des réponses électrophysiologiques pour quantifier l’atténuation des protecteurs auditifs. En 1986, Wilde et ses collaborateurs ont montré qu’il est possible de mesurer l’atténuation des protecteurs auditifs grâce au recueil des PEAP.
L’idée de Wilde et ses collaborateurs est de déterminer la fonction entre la latence des PEAP et le niveau de stimulation avec et sans protecteurs pour calculer l’atténuation. Toutefois, cette étude exploratoire est relativement limitée car l’ensemble de la gamme fréquentielle a été limité à une fréquence (les stimuli utilisés sont de sons purs de 4000 Hz) et la méthodologie employée n’a pas été comparée avec les méthodes classiquement utilisées pour mesurer l’atténuation des protecteurs auditifs (par exemple REAT, MIRE ou F-MIRE). En 2007, Zera et ses collaborateurs ont également vérifié qu’il est possible de mesurer l’atténuation des protecteurs auditifs à partir du recueil des PEAP en réponse à des «clics» et à des bruits large-bande. L’idée de Zera et ses collaborateurs est de calculer l’atténuation comme la différence entre les niveaux de stimulation avec et sans protecteur permettant d’obtenir la même latence de l’onde V. Toutefois cette méthodologie de calcul de l’atténuation est fortement influencée par la pente des courbes de résultats avec et sans protecteur et par conséquent, l’atténuation estimée par Zera et ses collaborateurs diminue quand le niveau de stimulation diminue.
Le recueil des PEASM n’a jamais été utilisé pour évaluer l’atténuation des protecteurs auditifs alors que cette technique présente certains avantages par rapport au recueil des PEAP : premièrement, les PEASM peuvent être enregistrés pour des stimuli dont les fréquences sont inférieures à 1000 Hz, contrairement aux PEAP. Deuxièmement, l’utilisation des PEASM pourrait fournir une évaluation plus stable de l’atténuation puisqu’elle serait calculée avec des stimuli continus contrairement au recueil des PEAP qui utilise des stimuli brefs.

Méthodologie:

Sujets volontaires:

Dix sujets volontaires normo-entendants (huit hommes et deux femmes), âgés entre 20 et 29 ans, ont participé à cette étude. L’obtention du consentement éclairé des participants a été réalisée pour chaque sujet avant leur inclusion dans l’étude qui a été approuvée par le Comité d’éthique de l’ÉTS.

Choix du protecteur auditif:

Dans cette expérience, les niveaux de stimulation ont été ajustées de telle sorte que le niveau de pression acoustique dans le conduit auditif du sujet soit approximativement le même avec et sans protecteur. En d’autres termes, nous avons augmenté le niveau de stimulation proportionnellement à l’atténuation attendue. Toutefois, les niveaux de stimulation ont été limités pour ne pas dépasser 75 dB(SPL) afin d’éviter que le sujet soit involontairement exposé à un niveau de bruit excessif pendant une longue période de temps dans le cas où le protecteur auditif serait mal inséré. Par conséquent, l’atténuation fournie par les protecteurs auditifs à 500 Hz et 1 kHz ne devait pas être trop importante (pas plus de 10-20 dB) pour permettre d’optimiser le rapport signal sur bruit des PEASM recueillis lors du port de protecteur. D’autre part, en raison de la longue durée de l’expérience (environ 2 heures), les protecteurs auditifs à utiliser devaient être confortables.

MESURE DE L’EFFET D’OCCLUSION2

Même si la réduction du bruit à la source devrait être toujours privilégiée, la solution largement utilisée pour lutter contre le bruit au travail reste la protection auditive individuelle. Malheureusement, le port des protecteurs auditifs n’est pas toujours respecté par les travailleurs. L’effet d’occlusion est l’une des raisons souvent évoquée pour justifier ce comportement : l’occlusion du canal auditif induit une modification de la perception la voix de l’utilisation, ce qui créé un inconfort qui incite les travailleurs à retirer leurs protecteurs auditifs.
Comme nous l’avons exposé dans le chapitre précédent, l’enregistrement de l’activité EEG permet de rendre compte des modifications du contenu fréquentiel du son induites par le port de protecteurs auditif. En adaptant la méthodologie utilisée dans le chapitre précédent, le signal EEG recueilli est donc susceptible de pouvoir quantifier objectivement l’effet d’occlusion induit par le port de protecteurs auditifs intra-auriculaires.
Pour cette étude, la voix du sujet a été modélisée par un stimulus produit par un vibrateur frontal couplé à la tête du sujet.

Méthodologie:

Sujets volontaires:

Douze sujets volontaires normo-entendants masculins, âgés entre 21 et 27 ans, ont participé à cette étude. L’obtention du consentement éclairé des participants a été réalisée pour chaque sujet avant leur inclusion dans l’étude qui a été approuvée par le Comité d’éthique de l’ÉTS.

Discussion et recommandations:

Comme nous l’avons exposé dans la revue de littérature, les méthodes actuelles de mesures de l’effet d’occlusion sont limitées. Les méthodes objectives utilisant des mesures microphoniques intra-auriculaires ne tiennent pas compte de la transmission du son à la cochlée par conduction osseuse directe et les méthodes subjectives utilisant des mesures au seuil de l’audition sont biaisées à cause de l’effet de masquage aux basses fréquences induit par le bruit physiologique et sont sujettes à une forte variabilité à cause de la subjectivité de la réponse. La présente étude de faisabilité est une tentative pour surmonter les limitations des méthodes actuelles en utilisant des enregistrements de l’activité électrophysiologique avec et sans protecteur auditif pour mesurer l’effet d’occlusion.

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Table des matières

INTRODUCTION 
0.1 Contexte 
0.1.1 Problématique du bruit au travail
0.1.1.1 Bruit et santé au travail
0.1.1.2 Les moyens de lutte contre le bruit au travail
0.1.2 Problématique des protecteurs auditifs intra-auriculaires
0.1.2.1 Problématique concernant l’atténuation des protecteurs auditifs intra-auriculaires
0.1.2.2 Problématique concernant le confort « auditif » des protecteurs auditifs intra-auriculaires
0.1.3 Problématique : synthèse
0.2 Objectifs 
0.2.1 Objectif principal
0.2.2 Objectifs spécifiques
0.3 Démarche de travail et organisation du document 
0.3.1 Chapitre 1 – Revue de littérature
0.3.2 Chapitre 2 – Protocole I : mesure de l’atténuation
0.3.3 Chapitre 3 – Protocole II : mesure de l’effet d’occlusion
0.3.4 Conclusion
CHAPITRE 1 REVUE DE LITTÉRATURE
1.1 Les protecteurs auditifs intra-auriculaires 
1.1.1 La mesure de l’atténuation des protecteurs auditifs intra-auriculaires
1.1.1.1 La méthode « Real Ear Attenuation at Threshold » (REAT)
1.1.1.2 La méthode « Microphone in Real Ear » (MIRE)
1.1.1.3 La méthode « Field-Microphone in Real Ear » (F-MIRE)
1.1.2 L’effet d’occlusion
1.1.2.1 La transmission de la parole en oreilles ouvertes
1.1.2.2 La transmission de la parole en oreilles occluses
1.1.2.3 La mesure de l’effet d’occlusion
1.2 Exploration anatomique et neurophysiologique du système auditif 
1.2.1 Le système auditif humain
1.2.1.1 Codage de la fréquence d’un son
1.2.1.1.1 Du recueil à la transduction de l’information acoustique
1.2.1.1.2 De la vibration au potentiel de membrane
1.2.1.1.3 La théorie de la volée (ou codage temporel)
1.2.1.1.4 Limite de la théorie de la volée
1.2.1.1.5 Le codage tonotopique passif
1.2.1.2 Codage de l’intensité d’un son
1.2.1.2.1 Le taux de décharge
1.2.1.2.2 Synchronie et dynamique d’intensité
1.2.1.2.3 Rôles de cellules ciliées externes
1.2.2 L’électroencéphalographie
1.2.3 Les potentiels évoqués auditifs
1.2.3.1 Recueil des potentiels évoqués auditifs
1.2.3.2 Origines physiologiques des potentiels évoqué auditifs
1.2.3.3 Potentiels évoqués précoces et investigation du système auditif périphérique
1.2.3.4 Potentiels évoqués stationnaires et multiples
1.2.3.4.1 Stimulation
1.2.3.4.2 Recueil
1.2.3.4.3 Variabilité due à l’état de vigilance
1.2.3.4.4 Variabilité due à l’âge
1.2.3.4.5 Intérêts et applications cliniques
1.2.3.5 Potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral en réponse à un son de parole
1.2.3.5.1 Recueil et stimulation
1.2.3.5.2 Caractéristiques des PEASP
1.2.3.5.3 PEASP, réponse physiologique ou artefact ?
CHAPITRE 2 PROTOCOLE I : MESURE DE L’ATTÉNUATION
2.1 Méthodologie
2.1.1 Sujets volontaires
2.1.2 Choix du protecteur auditif
2.1.3 Description de l’expérience
2.1.3.1 Étape 1 : moulage des bouchons et mesure objective microphonique de l’atténuation (F-MIRE)
2.1.3.2 Étape 2 : mesure subjective de l’atténuation (REAT)
2.1.3.3 Étape 3 : mesure objective physiologique de l’atténuation (PEASM)
2.2 Présentation des résultats 
2.3 Interprétation des résultats
2.3.1 Résultats objectifs obtenus avec la méthode F-MIRE
2.3.2 Résultats subjectifs obtenus avec la méthode REAT
2.3.3 Résultats physiologiques obtenus avec les PEASM
2.3.4 REAT versus PEASM
2.4 Discussion et recommandations
CHAPITRE 3 PROTOCOLE II : MESURE DE L’EFFET D’OCCLUSION
3.1 Méthodologie 
3.1.1 Sujets volontaires
3.1.2 Choix du protecteur auditif
3.1.3 Description de l’expérience
3.1.3.1 Étape 1 : mesure psychophysique de l’effet d’occlusion (méthode subjective)
3.1.3.2 Étape 2 : mesure physiologique de l’effet d’occlusion (méthode objective)
3.2 Présentation des résultats 
3.3 Interprétation des résultats 
3.4 Discussion et recommandations 
CONCLUSION
ANNEXE I TABLE DES NIVEAUX DE PRESSION ACOUSTIQUE AMBIANTS MAXIMAUX ADMISSIBLES POUR DES TESTS AUDIOMÉTRIQUES EN CONDUCTION AÉRIENNE
ANNEXE II TABLE DES NIVEAUX DE PRESSION ACOUSTIQUE AMBIANTS MAXIMAUX ADMISSIBLES POUR DES TESTS AUDIOMÉTRIQUES EN CONDUCTION OSSEUSE
ANNEXE III TABLE DE LA CALIBRATION DES STIMULI POUR CONDUCTION OSSEUSE
LISTE DE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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