CADRE THEORIQUE ET ANALYSE D’ENSEMBLE DE LA RELATION EDUCATION-CROISSANCE

La littérature économique depuis l’époque d’Adam Smith (1776) s’est intéressée à la relation entre éducation-croissance, ce père fondateur de l’Ecole Classique d’Economie Politique, dans « la richesse des nations » a mis en exergue le rôle fondamental de l’éducation comme une forme d’investissement qui accroît la productivité future des travailleurs. En ce sens, il stipule que « la cause principale du bien-être des individus réside dans l’intelligence, l’habileté et le discernement avec lequel tout travail est effectué » (Adam Smith, 1776). Selon Beker (1964), c’est par le biais de l’amélioration de la productivité des travailleurs également que l’éducation contribue à la croissance économique. Contribution qui découle de la formation éducative acquise par le travailleur, lui procurant des qualifications potentiellement applicables au processus de production. Ainsi par exemple, Denison (1961) a trouvé que 23% de la croissance des Etats-Unis entre 1930-1960 était dû à la croissance éducative.

Encore plus est, à partir des années 80 et 90, on a constaté une résurgence de vagues de travaux théorico empiriques consacrés à l’étude de la relation entre éducation et croissance économique, dont on y trouve les travaux pionniers de Romer (1986, 1990) et Lucas (1988) dans la théorie de la croissance endogène. En se distinguant de la théorie de la croissance exogène de Solow qui conclue une décroissance des rendements des facteurs et une existence d’un résidu non expliqué qu’est le progrès technique, ces fondateurs de l’école de la croissance endogène analyse ce résidu comme étant à l’origine de l’éducation, vue comme capital humain serait selon eux le principal facteur accumulant la croissance économique. Il faut souligner que le capital humain se définit comme le niveau général d’aptitudes, l’ensemble des capacités physiques, intellectuelles et techniques de l’individu représentatif.

Ainsi, en prenant un échantillon de 98 pays sur la période 1960-1985, Barro (1991) trouve que le taux de croissance de ces pays dépend du niveau initial de capital humain mesuré par le taux de scolarisation. Mankiw, Romer et Weil (1992) dans leurs travaux empiriques confirment les mêmes conclusions selon lesquelles les effets bénéfiques de l’éducation sur la croissance se réalisent à travers le taux de scolarisation . Le début des années 90 marque ainsi le développement d’un consensus sur le rôle de l’enseignement dans la croissance où le renouveau des théories de la croissance joue le rôle clé. Intégrer la politique éducative dans les politiques macroéconomiques reste néanmoins un phénomène plus récent. Particulièrement pour les PED, la reconsidération de la place de l’éducation comme premier plan dans les politiques de croissance s’est réalisée seulement, qu’après l’échec du Programme d’Ajustement Structurel qui a fait chuter le revenu national, la santé, l’éducation de la plupart des PED qui ont appliqué ce programme. Inspiré du renouveau des théories de la croissance attestées par des preuves empiriques, la banque mondiale ainsi que les organismes des nations unis reconnaissent, à la fin des années 90, la place fondamentale de l’éducation dans les politiques macroéconomiques. Sans parlé du « miracle asiatique » marqué par la hausse de la croissance des pays d’Asie de l’Est, est le résultat d’une politique d’offre éducative basée sur la qualité et d’une politique d’accroissement de la demande du travail.

EVOLUTION DU SYSTEME EDUCATIF MALGACHE

Le système éducatif malgache depuis l’indépendance de 1960 n’a pas beaucoup changé à part les quelques restructurations et reformes que les gouvernements ont opéré pour assurer une meilleure efficacité du système, en fonction du contexte éducatif et socioéconomique qui se présentait au fil des années. Après l’indépendance du pays, l’éducation est devenue gratuite pour tous les élèves et cette mesure était accompagnée par des augmentations dans la part du budget alloués par le gouvernement sur l’éducation, dont les résultats furent un accroissement de la scolarisation brute, la faisant passer de 50% à plus de 100% au début des années 1980 (Banque mondiale, 1990). Toutefois après 1980, le secteur éducatif malgache a subit une chute brusque surtout au niveau de l’enseignement primaire, à cause du déclin de l’économie malgache, qui a eu pour conséquence de faire chuter le taux de scolarisation des élèves de 140% en 1980 à moins de 80% en 1993-1994 .

Structure et organisation du système éducatif malgache 

La structure du système éducatif en général se répartit en quatre niveaux : l’enseignement préprimaire, l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire ainsi que l’enseignement supérieur. Plus explicitement, nous allons détaillés chaque niveau d’enseignement pour en savoir plus.
➤ L’enseignement préscolaire
Il est destiné pour les enfants de moins de 6 ans. Considéré en tant qu’activités préscolaires, l’enseignement préprimaire a existé depuis longtemps à Madagascar. Toutefois, c’est seulement depuis 1995 que le gouvernement a introduit l’école maternelle (réservée en priorité aux enfants âgés d’au moins 3 ans), qui n’est pas encore entièrement mise en place dans l’enseignement public.
➤ l’enseignement primaire
Il comprend cinq années d’études. Tous les élèves doivent passer par ce niveau avant d’entamer le secondaire, l’âge officiel d’accès est de 6 ans. La fin du cycle primaire est validée par le CEPE (Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires).
➤ l’enseignement secondaire
Ce niveau distingue deux cycles : le 1er cycle secondaire qui dure quatre années comprenant le collège d’enseignement général ou technique, attesté par le BEPC (Brevet d’Etudes du Premier Cycle) à la fin du cycle ; et le 2nd cycle secondaire dont la durée d’étude est de trois ans comprenant la lycée d’enseignement secondaire général ou technique et est validé par le Baccalauréat à la fin du cycle. Au niveau de la formation professionnelle, la formation après la cinquième est sanctionnée par le CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) après deux ans d’étude et par le BEP (Brevet d’Etude Professionnel) après trois ans.

Il faut remarquer que cette structure (5+4+3) devait changer depuis la rentrée scolaire 2008- 2009, pour entamer la nouvelle structure (7+3+2) sur la base de l’article 41 de la loi 2008/011 du 17 juillet 2008. Mais elle est temporairement suspendue le mois de mars 2009 à cause de la mise en place du gouvernement transitoire depuis l’année 2009. En terme éducatif, la durée des études devait être subdivisée en une éducation fondamentale d’une durée de 10 ans et un enseignement secondaire de deux ans.

➤ l’enseignement supérieur
La loi répartie l’enseignement supérieur en trois types de formation distincte : une formation courte qui prépare les étudiants à devenir des techniciens qualifiés directement opérationnel sur le marché du travail (en général, deux ans d’études  pour le brevet ou le diplôme de technicien supérieur) ; une formation longue, organisée en cycles, dont la durée varie selon la discipline ; et une formation à la carte dispensée suivant les besoins spécifiques des utilisateurs. La durée des études est de deux ou trois ans pour l’enseignement technique supérieur (instituts et écoles normales) et de quatre à huit ans à l’université. D’une manière générale, il faut deux années d’études pour acquérir le diplôme d’études universitaire littéraires (DUEL) et le diplôme d’études universitaires scientifiques (DUES), trois années d’études pour la LICENCE, quatre années pour la MAITRISE ; et cinq années pour le diplôme d’études approfondies (DEA) .

Nous pouvons voir à partir de l’organigramme suivant la structure générale du système éducatif malgache :

La loi répartie l’enseignement supérieur en trois types de formation distincte : une formation courte qui prépare les étudiants à devenir des techniciens qualifiés directement opérationnel sur le marché du travail (en général, deux ans d’études pour le brevet ou le diplôme de technicien supérieur) ; une formation longue, organisée en cycles, dont la durée varie selon la discipline ; et une formation à la carte dispensée suivant les besoins spécifiques des utilisateurs. La durée des études est de deux ou trois ans pour l’enseignement technique supérieur (instituts et écoles normales) et de quatre à huit ans à l’université. D’une manière générale, il faut deux années d’études pour acquérir le diplôme d’études universitaire littéraires (DUEL) et le diplôme d’études universitaires scientifiques (DUES), trois années d’études pour la LICENCE, quatre années pour la MAITRISE ; et cinq années pour le diplôme d’études approfondies (DEA)  .

Evolution des réformes du système éducatif depuis l’indépendance 

D’après l’étude de l’UNESCO (2010), le système éducatif malgache avec son curricula et ses contenus académiques n’a pas beaucoup connu de changement et est resté le même depuis l’indépendance. En outre, malgré les quelques reformes qui se sont succédées, Madagascar adopte toujours le même système éducatif traditionnel que celui depuis l’indépendance. Si toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national pour l’amélioration de l’enseignement (PNAE), une unité d’étude et de recherche pédagogique avait été mise en place, mais avait été supprimée en 1997. Alors que cette unité avait pour principal objectif la conception et l’élaboration du curriculum pour l’enseignement primaire et secondaire, la production et la diffusion des outils pédagogiques, la proposition de stratégies en vue de l’amélioration de l’apprentissage et de l’enseignement, etc.

Néanmoins, à partir de 2002-2003, un nouveau programme a été mis en place dans le cadre du PNAE, qui s’oriente sur la conception de nouveaux programmes scolaires selon l’approche curriculaire par compétences ou APC. Cette nouvelle approche devait améliorer les contenus du programme scolaire des années 90, mais sa mise en vigueur n’a fait seulement que l’objet d’une réécriture du programme des années 90. A partir de 2007, le MEN a créée la Direction du développement des curricula (DDC) pour la mise en place de la nouvelle structure du système éducatif (7+3+2) qui devait débuter pour l’année scolaire 2008-2009 (sur la base de l’article 41 de la loi 2008/011 du 17 juillet 2008). Toutefois, à cause de la crise sociopolitique qui a commencé depuis la mise en place du gouvernement transitoire, la nouvelle structure a été suspendu le mois de mars 2009 jusqu’à ce jour. Les stratégies de cette nouvelle réforme concernent le curriculum, les enseignants, les matériels didactiques, le système d’évaluation des élèves et l’équité. L’introduction des nouveaux curricula des sept années du primaire devait s’achever en 2012-2013. Avec la nouvelle réforme (toutefois suspendue), le malagasy a été prévu comme étant la langue d’enseignement de la première à la cinquième année d’études primaires pour assurer que tous les enfants puissent développer leurs compétences dans tous les domaines, c’est seulement après, c’està-dire à partir de la sixième année que le français devait être utiliser comme langue d’enseignement. La nouvelle structure fixe trois objectifs fondamentaux au niveau du primaire, dont l’acquisition par les enfants de compétences linguistiques, connaissances et fondements théoriques, compétences en mathématiques et en sciences sociales. Ainsi, en observant les réformes successives depuis l’indépendance du pays, le système éducatif malgache n’a pas beaucoup changé à part l’introduction de l’APC qui s’est effectuée à partir de 2002. Entre autre, le système éducatif du pays suit toujours le même système des années 90 (5+4+3) jusqu’à actuellement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I – SYSTEME EDUCATIF ET CONTEXTE SOCIOECONOMIQUE
CHAPITRE I – EVOLUTION DU SYSTEME EDUCATIF MALGACHE
Section 1 – Structure et organisation du système éducatif malgache
Section 2 – Evolution des réformes du système éducatif depuis l’indépendance
Section 3 – Evolution des indicateurs de performances éducatives, des effectifs scolaires et structure de financement
CHAPITRE II – PANORAMA DE LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE MADAGASCAR
Section 1 – Evolution de la croissance économique
Section 2 – Evolution de la pauvreté
Section 3 – Situation démographique
Section 4 – Situation de l’emploi
Section 5 – Evolution des Technologies d’Information et de Communication
PARTIE II – CADRE THEORIQUE ET ANALYSE D’ENSEMBLE DE LA RELATION EDUCATION-CROISSANCE
CHAPITRE I – LITTERATURE ECONOMIQUE SUR LA RELATION EDUCATIONCROISSANCE
Section 1 – le rôle du capital humain dans la croissance : théories et preuves empiriques
Section 2 – La remise en cause du rôle du capital humain dans la croissance : théories et preuves empiriques
CHAPITRE II – ANALYSE DE LA RELATION EDUCATION-CROISSANCE : cas de MADAGASCAR
Section 1 – Modèle et Résultats
Section 2 – Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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