Systématique de la teigne de la pomme de terre

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Valeur nutritionnelle et intérêt économique

De nombreuses populations connaissent le grand potentiel et l’action stimulante des piments qui rehaussent la saveur des aliments, généralement les viandes, les céréales et les sauces fades, en augmentant la salivation et la sensation de chaleur dans la bouche (Kouassi, 2012). Le piment peut être même un confort post-digestion. En revanche, beaucoup de personnes ignorent sa composition, le complément appréciable de calorie, de vitamines, de fibres, de sels minéraux et de protéines que le piment peut apporter dans l’alimentation. Connus aussi comme plante médicinale, les fruits de Capsicum sont employés en médecine traditionnelle pour leurs propriétés antimicrobiennes dues aux métabolites secondaires qu’ils contiennent (Hervert- Hernandez et al., 2010 ; Kouassi et al., 2010).
Le piment (Capsicum spp.) fait partie des 40 espèces légumières les plus produites dans le monde entier (Lebeau, 2010). Dans le monde entier, la consommation des fruits de Capsicum probablement classés parmi les premiers épices ou additif alimentaires, ne cesse d’augmenter. La Chine est le plus grand producteur de piment avec plus de 125 000 000 tonnes en 2005. Ainsi, en 2005, l’Asie a produit 65,6% de piment, suivie de l’Amérique (13,9%), et de l’Afrique (8,8%). En Afrique, le Nigeria, l’Egypte et le Ghana ont une production régulière qui se retrouve sur le marché international (FAO, 2006). Au Sénégal, les principales zones de production sont les Niayes, Dakar, Thiès et la Vallée du Fleuve (Podor) (http://web.fi.ibimet.cnr.it/papnia-sen). Le marché principal de destination du piment est national et sous-régional ; l’exportation est faite par voie maritime et dans certaines cas le produit est livré au secteur agro-industriel pour la transformation (APIX, 2007).
Malheureusement la production du piment reste saisonnière et faible. Entre autres facteurs, cette culture est sujette à de nombreuses attaques d’insectes ravageurs. Ces insectes s’attaquent directement aux cultures à tous les stades phénologiques du piment (Weill et Duval, 2009) et à toutes les parties de la plante à savoir les feuilles, les bourgeons, et les fruits (Fondio, 2009).

Généralités sur les deux ravageurs du piment

Phthorimaea operculella

Systématique de la teigne de la pomme de terre

Ndiaye (1997) rappelle la classification de la teigne de la pomme de terre comme suit : Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Lépidoptères Famille : Gelechiidae Genre : Phthorimaea Espèce : Phthorimaea operculella (Zeller,1873) Figure 1 : Phthorimaea operculella

Description et Cycle de développement de la teigne

D’après Ndiaye (1997), la teigne de la pomme de terre est un insecte particulièrement actif au crépuscule. C’est un lépidoptère qui mesure 10 à 15 mm d’envergure pour une taille de 10 mm d’environ. Les ailes sont brun grisâtre, frangés et allongés avec de petites taches brunes ou noires. Les deux paires d’ailes ont un bord frangé. Au repos elles sont tenues prés de corps donnant à la teigne une apparence mince (Arshdeep et al., 2014). Les ailes postérieures sont plus courtes que les antérieures (Espinel-Correal, 2011). Balachowsky (1966) ajoute que les antennes sont fines et atteignent l’extrémité de l’abdomen.
Phthorimaea operculella procède à une métamorphose complète en 4 phases de développement successif. La durée de chaque phase est fortement liée aux facteurs environnementaux notamment la température et l’humidité. Le cycle de vie complet peut durer entre 22 à 55 jours, donc il peut y avoir 2 à 12 générations par an (Espinel-Correal, 2010). Les adultes se cachent sous le feuillage durant la journée et au début de la nuit leur activité commence avec des vols saccadés pour aboutir à l’accouplement.
La ponte débute 10 à 48h après l’accouplement selon la température (Balachowsky, 1966). Selon Arshdeep et al. (2014), lorsque le feuillage est non disponible, la femelle peut ramper à une courte distance à travers les fissures du sol pour trouver un tubercule qu’elle utilisera comme un site de ponte. En 4 jours elle peut déposer de 60 à 200 oeufs individuellement ou en petits groupes directement sur les parties de la plante hôte, telle que la tige, la face inferieure des feuilles ou dans les fissures et indentation sur les tubercules. Les oeufs éclosent généralement après 5 jours dans les conditions favorables (T°≈ 25°).
L’état larvaire comporte 4 stades, la larve de stade 1 ou L1 récemment émergée mesure environ 1,3mm pour atteindre 10 à 12mm en stade L4 de son développement (Espinel- Correal, 2010). Dès l’éclosion cette dernière va à la recherche de sa nourriture, et dès qu’elle atteint un endroit favorable de pénétration dans une plante, la chenille commence par tisser un léger fourreau protecteur. Ensuite elle traverse l’épiderme végétal pour pénétrer dans les tissus succulents de la plante (tige, feuilles, tubercule) (Balachowsky, 1966).
Chrysalide (pupe) : Les larves se nourrissent de leurs plantes hôtes pendant 2 semaines, puis elles se nymphosent. Les pupes peuvent prendre 10 à 30 jours pour se développer pleinement suivant les conditions climatiques (Raman, 1980 ; Alvarez et al., 2005). Cette phase s’effectue dans un cocon soyeux que tissent les larves et qu’elles fixent soit sur les tubercules de pomme de terre, soit dans les interstices du sol (Tropiculture, 2013).

Distribution et Dégâts de la teigne de pomme de terre

La teigne de la pomme de terre est originaire du continent américain, elle est cosmopolite et se retrouve partout où poussent ses plantes hôtes, c’est ainsi qu’on la retrouve dans presque tous les continents, Afrique, Europe, Amérique, Australie et Asie (Ndiaye, 1997). Les chenilles mineuses s’attaquent à toutes les parties végétatives de diverses solanacées et en particulier la culture de piment. Au champ ce ravageur peut provoquer une sérieuse baisse de rendement, et au magasin toute la production peut être perdue (Tropiculture, 2013). Les larves se nourrissent sur les feuilles, tiges, pétioles et plus important encore sur les tubercules dans les champs et dans les stockages. Les larves nouvellement écloses creusent des mines sur les feuillages, en s’alimentant sur les tissus foliaires, toutes en laissant l’épiderme supérieur et inferieur de la feuille intacte. Mais elles s’attaquent aussi aux tiges en cours de croissance (Tropiculture, 2013).

Les plantes hôtes de Phthorimaea operculella

Bien que considéré comme ravageur principal de la pomme de terre, P. operculella est aussi retrouvé dans la majeure partie des cultures de la famille des solanacées comme l’aubergine (Solanum melongena), le piment (capsicum spp), la tomate (Solanum lycopersicum), etc. et cause des dégâts considérables aussi bien en milieu de culture qu’en stockage (Das and Raman, 1994 ; Kroschel, 1995).

Daraba laisalis

Systématique et Description

La pyrale de l’aubergine, Daraba Laisalis (Walker), anciennement appelé S. laisalis, était décrit à l’origine par Walker en 1859. Il a été classé comme suit :
Règne : Animal Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Ordre : Lépidoptères Super famille : Pyraloidea Famille : Crambidae
Genre : Sceliodes
Espèce : Sceliodes laisalis (Walker.1859) Figure 3 : Daraba laisalis (adulte)
Un dimorphisme sexuel caractérise Sceloides laisalis ; les femelles sont légèrement plus grandes que les males. L’abdomen de la femelle est pointu. Le papillon est de couleur blanche, mais tacheté de noire sur la face dorsale du thorax et de l’abdomen. Les ailes sont blanches avec une teinte rosée et bordée petits poils le long des marges apicales et anales. Les ailes antérieures sont ornées de taches noires, pâles, entremêlé de taches brunes. Les ailes mesurent environ 20- 22mm. La longévité de l’adulte est d’environ 1,5 – 2,4 jours pour les mâles et 2,0 – 3,9 jours les femelles. Les périodes pré-oviposition et oviposition est de 1,2 – 2,1 et 1,4 – 2,9 jours respectivement (Metho, 1983).

Cycle de développement

Les femelles pondent leurs oeufs sur les jeunes bourgeons et de fruits. La ponte se fait pendant la nuit et les oeufs sont pondus isolément sur la surface inférieure des jeunes feuilles, tiges vertes, fleurs, bourgeons, ou calices des fruits. Les oeufs sont aplatis, elliptique, 0,5 mm de diamètre (Metho, 1983). Ils sont blanc crème peu après avoir été pondu, mais changent au rouge avant l’éclosion. Talker (2002) a rapporté que la période d’incubation varie entre 3 à 6 jours.
Peu après l’éclosion la larve pénètre dans le fruit 30 minutes après de l’éclosion (Aina, 1984). La larve passe par au moins cinq stades (Atwal stades, 1976). La période larvaire dure 12 – 15 jours en été et jusqu’à 22 jours en hiver. Les larves matures sortent de leurs tunnels d’alimentation et tissent des cocons sur les feuilles mortes et autres débris de végétaux sur la surface du sol. Certaines études ont indiqué la présence de cocons à la profondeur du sol de 1 – 3 cm. La nymphose dure environ 6 – 17 jours, selon la température. La chrysalide est de couleur brun foncé et mesure environ 13 mm (Metho, 1983).

Distribution et dégâts

Daraba laisalis est principalement localisé en Afrique : Cote d’ivoire, Ghana, Kenya, Maroc, Nigeria, Sénégal, Afrique du sud, Tanzanie, etc. Mais aussi sa présence a été noté aussi en Belgique, Espagne, Portugal et en Angleterre dont son introduction est due aux flux d’exportation des fruits de ses plantes hôtes (Tomates et autres Solanacées) (Mally et al., 2015).
L’insecte cause beaucoup de dommages aux solanacées. Sur le piment par exemple ses actions défoliatrices et foreur de tige sont importantes. Sur l’aubergine il s’attaque principalement aux fruits, où les dommages sont causés par les larves. La larve creuse profondément les fruits facilitant la contamination par des champignons et des bactéries et réduisant ainsi leur valeur marchande et les rend impropres à la consommation (Schumtterer, 1969, Barsum, 1976).

Les méthodes de Lutte contre Phthorimaea operculella et Daraba laisalis

Dans le monde en général et particulièrement en Afrique, bon nombre de producteurs font recourt à plusieurs méthodes de luttes (pesticides, parasitoïdes, microorganismes …) pour réduire la pression des bioagresseurs. Cependant, la plupart de ces méthodes présentent des limites et inconvénients et font penser à d’autres méthodes plus agroécologiques.
Ainsi, pour lutter contre P. operculella et D. laisalis les pesticides de synthèse sont les plus utilisés. Bien que ces insecticides soient efficaces sur ces ravageurs, leur effets néfastes sur l’environnement et l’homme ainsi que les phénomènes de résistances qu’ils occasionnent restent leur problèmes majeur (Degri et al. 2014).
En outre, de par leur large spectre d’action, les pesticides créent également un déséquilibre naturel suite à l’élimination de la faune non cible qui joue un rôle important dans la prédation et le parasitisme des ravageurs. Ceci fait penser à la lutte biologique qui est l’utilisation de microorganismes, de parasitoïdes mais également des prédateurs contre les ravageurs (Labou, 2010).
D’après Cohic (1952), les pratiques culturales telles que : le choix des périodes de plantation, le type de sols, la rotation des cultures, un bon buttage en période de croissance (6 à 7 semaines après la plantation), etc. peuvent minimiser les dégâts de ces ravageurs.
D’autres études faites ont montré l’efficacité des biopesticides à base de Bacillus thuringiensis et d’extraits de Azadirachta indica sur la réduction des populations de P. operculella (Salama et Salem, 2000). Dans la même dynamique, Degri et al, 2012 ont évalué les effets d’extraits aqueux de plantes sur D. laisalis. Des tentatives de lutte biologique ont montrés l’existence de plusieurs ennemis naturels de la teigne de pomme de terre. Parmi eux : plusieurs parasitoïdes appartenant à quatre familles, braconidae, ichneumonidae, encyrtidae, et trichogrammatidae (Espinel Correal, 2011).
De toutes ces méthodes, il est a noté que les parasitoïdes restent le groupe le plus efficace contre P. operculella. Copidosoma koehleri et Apanteles subandinus sont d’excellent parasitoïdes larvaires de P. operculella (Mulugeta et al., 2018).

Conduite de l’essai

L’installation de l’essai est précédée d’une préparation du sol. En plein champs, le terrain a été défriché au préalable. Puis le labour a permis de retourner le sol et d’enfouir les débris de végétaux qui peuvent servir d’engrais verts. L’application de la fumure de fertilisation organique et minérale s’en est suivi (fumier et engrais).

Les semis et pépinière

La pépinière a été mise en place à la date du 30 Janvier 2019 à la station expérimentale de ISRA/CDH Cambérène. Elle est faite sur des alvéoles comportant du terreau à 100%. Les grains de piment ont été semés en raison de 2 grains par puit d’alvéole pour prévenir les cas de non germinations.

Le repiquage au champ

Les plantules sont repiquées manuellement suivant le dispositif expérimental mis en place. Les plants morts sont immédiatement remplacés après la reprise. Le repiquage est effectué 60 jours après le semi.

Entretien de la parcelle expérimentale

La parcelle d’essai est arrosée régulièrement par un système d’irrigation de type goûte à goûte. Le désherbage est effectué à besoin. Ainsi pour un bon développement des plantules et une bonne réussite de l’essai, des traitements avec des bioproduits ont été appliquée à la culture.

Produits de traitements utilisés lors de l’essai

La première application des bio-insecticides à tester (Plansain et Limosain) a été effectuée le 3 mai 2019, selon la formulation et volume inscrits sur les fiches techniques des produits, ainsi que les produits chimiques (Diméthoate et Emacot) qui constituent les témoins de références. Sur chaque répétition, les parcelles élémentaires sont référencées par des étiquettes marquées : T0, T1, TR1, T2, TR2.

Collecte des données

Méthode de collecte des données

L’étude menée est de type observationnelle. L’echantillonnage effectué est de type aléatoire en grappe. Les plants de chaque P.E sont divisés en sections. Des observations hebdomadaires ont été effectuées sur six (06) plants centraux choisis au hasard dans chaque parcelle élémentaire. Le comptage direct a permis de relever le nombre d’individu sur chaque plant pour les differents traitements. Les larves de P. operculella et de D. laisalis ainsi que les ennemis naturels présents ont été décomptées. Les paramètres de diversité écologique pris en compte :
 L’abondance des espèces dans chaque PE selon les répétitions(R1, R2 et R3)
Les paramètres mesurés lors de la récolte :
 Le nombre total et le poids total des fruits récoltés
 Le nombre et le poids des fruits sains
 Le nombre et le poids des fruits altérés
Le rendement moyen en fruits et la qualité des fruits ont été calculés pour l’ensemble de l’essai.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

RESUME
Introduction
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Généralités sur la culture de piment
I.1.1 Systématique et origine
I.1.2 Biologie
I.1.3 Valeur nutritionnelle et intérêt économique
I.2 Généralités sur les deux ravageurs du piment
I.2.2 Phthorimaea operculella
I.2.2.1 Systématique de la teigne de la pomme de terre
I.2.2.2 Description et Cycle de développement de la teigne
I.2.2.3 Distribution et Dégâts de la teigne de pomme de terre
I.2.2.4 Les plantes hôtes de Phthorimaea operculella
I.2.3 Daraba laisalis
I.2.3.1 Systématique et Description
I.2.3.2 Cycle de développement
I.2.3.3 Distribution et dégâts
I.2.4 Les méthodes de Lutte contre Phthorimaea operculella et Daraba laisalis
I.3 Autres ennemis du piment
I.4 Généralité sur les bioproduits
I.4.1 Origine et description
I.4.2 Utilisation du plansain et limosain comme bio-insecticide et Mode d’action
I. 5 Généralité sur les produits chimiques
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1 Présentation de la zone d’étude
II.1.1 Caractéristique de la zone d’étude
II.1.2 Le climat
II.2 Matériel végétal
II.3 Dispositif expérimental
II.4 Conduite de l’essai
II.4.1 Les semis et pépinière
II.4.2 Le repiquage au champ
II.4.3 Entretien de la parcelle expérimentale
II.5 Produits de traitements utilisés lors de l’essai
II.6 La récolte
II.7 Collecte des données
II.7.1 Méthode de collectes des données
II.6.2 Méthode d’analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1 Dynamique des populations de ravageurs
III.1.2 Impact des traitements sur les populations de ravageurs
III.1.2.1 Sur Phthorimaea operculella
III.1.2.2 Sur Daraba laisalis
III.1.3 Effet des traitements sur la population des ennemis naturels
III.1.4 Effet des produits sur le rendement de la culture
III.2 DISCUSSION
III.2.1 La fluctuation des populations de ravageurs
III.2.2 Efficacité des pesticides
III.2.3 Maintien des populations d’ennemis naturels
III.2.4 Rendement de la production
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *