Systématique de la foulque macroule

Les zones humides ; marécages, lacs et cours d’eau, estuaire, salines et deltas, chotts, guelta, garât ou dayet, et oueds…, constituent les écosystèmes qui contribuent le plus à la conservation de la biodiversité de la planète, ils présentent les milieux les plus productifs au monde, elles sont caractérisées par une forte productivité biologique qui est à l’origine d’une importante production agricole traditionnelle (pâturage, élevage, rizières, exploitation forestière, roseaux…), piscicole (pêches, piscicultures)… leur importance repose aussi sur leur rôle dans la régulation des ressources en eau, au niveau de la recharge de la nappe phréatique, et la protection contre les inondations, leur fonctionnement hydrodynamique offre une très forte sensibilité au changement du milieu, ce qui fait des zones humides de bons indicateurs des changements climatiques (ALIBOU, 2002), de plus leurs valeurs éducatives et culturelles sont considérables, elles sont aussi les milieux les plus menacés de la planète, ces écosystèmes sont très sensibles et leur dégradation est irréversible, de nombreuses espèces végétales et animales y sont inféodées, la déperdition de ses ressources peut être la conséquence de la disparition de plusieurs espèces animales et végétales qu’elle abrite.

L’Algérie est considérée comme le pays Nord-Africain le mieux pourvue en eaux continentales, compte tenu de la grande variabilité topographique et climatique, ces écosystèmes offrent des habitats écologiques variés, favorisant une grande biodiversité. Une étude du cadastre des zones humides a été lancé en 2009 et a permis d’actualiser le recensement de 1700 zones humides dont 526 sont géo-référenciées et cartographiées sous système d’informations géographiques ; 280 zones humides d’origine naturelle et 246 zones humides d’origine anthropique, jusqu’à 2011, l’Algérie compte 50 sites Ramsar d’importance international, et 10 autres sont inscrits, prévues pour la prochaine période triennale (2012- 2015), [1]. La réserve intégrale du lac Tonga sans doute est le site le plus important des zones humides algériennes et en méditerranée, il abrite une diversité biologique très importante, site d’hivernage pour plus de 25.000 Anatidés et Foulques, et d’autres espèces aviaires en voie de disparition ou vulnérables, avec une flore remarquable le lac compte quatre-vingt-deux espèces végétales qui appartiennent à 31 familles botaniques (KADID, 1989), et plusieurs espèces de reptiles et d’amphibiens (ROUAG, et al.1999). Cependant, le lac a vu depuis la période coloniale des perturbations intenses où il a subi plusieurs tentatives d’assèchement (BOUMEZBEUR, 2004 ) dès sont inscription comme un site d’importance internationale en 2003, il a attiré l’attention des gestionnaires du secteur de l’environnement après avoir été classé en 1993 sur le registre de Montreux de la convention Ramsar des sites dont les caractéristiques écologiques sont en train d’être modifiées, pour ce là il a été considéré comme une zone humide prioritaire à laquelle des travaux de restauration environnemental, social et économique ont été réalisés, enfin le site a été retiré du registre de Montreux en 2009.

Biologie de la foulque macroule 

Description morphologique

Le nom de la Foulque Fulica a pour origine phalaris du grec et fulica du latin qui signifie oiseau de mer. Le terme Folaga, et l’espagnol Focha signifie plonger en allant au fond (CABAR ET CHAUVET, 2003, DESFAYES, 2000), selon COLOMINA, (2009) la foulque viens du provençal FOLCA, et atra sombre ou noir (DEJONGHE, 1983), et foulque macroule ou foulque morelle veut dire la grande foulque (DE SEVES, 1817, LESSON, 1831).

La Foulque macroule Fulica atra est un oiseau de forme arrondie, avec une envergure de 70 à 80 cm, de 36 à 39 cm de longueur, son poids allant de 575 à 800g, le mâle légèrement pesant que la femelle, cependant il n’existe pas de dimorphisme sexuel, hors de l’eau, on remarque les pattes puissantes, gris pâle à vert jaunâtre, dont les longs doigts portent une membrane lobée, la longévité de la foulque macroule peut atteindre les 18 ans, le plumage est entièrement noir rehaussé par un bec et un écusson frontal blanc pur d’où elle doit son nom arabe « Elghorr » (Fig. 1). Les pattes sont jaunes verdâtres avec de longs doigts gris. Très bruyants, les mâles poussent un cri sourd « tsk » ou « tp » qui rappelle le son d’un bouchon ; les femelles émettent souvent un aboiement répété « keuw ». (VANSTEENWEGEN, 1998), (HUME, et al., 2005), [2].  Le poussin est noir avec des duvets jaunes clairsemés autour de la tête, la calotte est rougeâtre et nue, le bec et la minuscule plaque frontale sont rouges, les yeux sont noisette ou gris-brun. (fig. 2), les poussins nidifuges (aptes à quitter le nid une fois l’œuf éclos, Ils sont capables de se nourrir seul) ils quittent le nid, sachant déjà nager, ils suivent leur parents à la recherche de la nourriture (DUPERA, 2008).

Systématique de la foulque macroule 

La foulque macroule  appartient à l’ordre des Galliformes (ou Gruiformes) qui comprend, outre les rallidés, 05 autres familles (Aramidae, Gruidae, Psophiidae, Heliornithidae, Sarothruridae) cette famille comprend des espèces terrestres et aquatiques, elles fréquentent une grande variété de milieux avec une préférence pour les zones humides continentales, les régions herbeuses et les broussailles denses à l’exception des régions polaires et des déserts arides.

La famille des rallidés comprend, outre les ralles les gallinules et les foulques, une centaine de genre qui fréquentent les zones humides et marécageuses, il existe une douzaine d’espèces de foulques réparties dans plusieurs régions du monde. Les plus communes sont : Fulica atra abondante en Europe, Asie et Afrique du nord dite foulque macroule (Eurasian coot), Fulica cristata très rare au sud de l’Espagne et au Maroc et la Foulque américaine Fulica americana observée à l’Est et le Sud d’Amérique .

Distribution écologique des espèces

La foulque macroule est une espèce cosmopolite autrement dit sa répartition géographique est très étendu. Elle présente une grande adaptabilité aux différentes conditions des milieux (Fig. 4). Ainsi, à l’exception des régions polaires et des déserts arides, quoiqu’elle est présente dans les zones humides du Sahara algérien, (LEDANT et al., 1981, ISENMANN et MOALI, 2000). Elle est sédentaire nicheuse ou hivernante, abondante en Europe, Asie et en Afrique du nord, et rare dans les autres régions du monde, où elle est remplacée par d’autres espèces du même genre, telle la foulque américaine et la foulque à crête .

En Algérie la Foulque macroule est une espèce commune (METZMACHER, 1979, HOUHAMDI et al., 2009, METALLAOUI et al., 2009, METALLAOUI et HOUHAMDI, 2010, SEDDIK, 2010). Elle est grégaire en hiver et fréquente aussi bien les lacs, les marais, les étangs, les réservoirs et les cours d’eau lents, ainsi que les eaux saumâtres, dans les lagunes (LEDANT et al., 1981, ISENMANN et MOALI, 2000). C’est une espèce colonisatrice qui s’installe volontiers sur les plans d’eau nouvellement créés et elle tolère la présence de l’homme (VANSTEENWEGEN, 1998). Les foulques se trouvent dans toute l’Europe et sont communes dans la Sibérie occidentale (ROBERT, 1803) y restent jusqu’à l’époque où les gelées les chassent. Il est admis que c’est le manque d’eau plus que le froid qui les oblige à changer de lieu (LECLERC, 1739) , et la reproduction peut se faire même à 2500 m d’altitude dans l’Himalaya (ALI et RIPLEY, 1978 in RAI, 2011). Elles sont aussi sédentaires nicheuses dans les zones humides du Sahara Algérien principalement dans dépression d’Oued Righ (BENSACI et al., 2013).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Description de l’espèce
1- Description morphologique
2- Systématique de la foulque macroule
3- Distribution écologique des espèces
4- Nidification
5- L’élevage des poussins
6- Régime alimentaire
7- Habitat
8- Prédateurs
Chapitre II : Présentation de la zone d’étude
1. Les airs protégés en Algérie
1-1. Les parcs nationaux de l’Algérie
1-2. Les aires marines et côtières protégées en Algérie
1-3. Les zones humides protégées « sites Ramsar »
2. Le parc national d’El-kala
3. La réserve intégrale du Lac Tonga
4. Caractéristiques écologiques et climatiques
4.1- Climat
4-1-1-Température
4-1-2- Humidité de l’air
4-1-3-Les vents
4-1-4- La pluviosité
4-2- Flore et faune
Chapitre III Matériel et méthodes
1- Présentation du site d’étude : Le Lac Tonga
2- Matériel
3- Méthodes
3-1- Echantillonnage
3-2- Fréquences des visites
3-3- Suivi de la dynamique de population
3-3-1. Dénombrements de la population de la Foulque macroule
3-3-2. Rythmes d’activités
3-3-2-1. Méthode FOCUS
3-3-2-2. Méthode SCAN
3-4- Etude de l’écologie de la reproduction
3-4-1- Notations et mesures effectuées sur la végétation
3-4-2- Notations et mesures effectuées sur les nids
3-4-2-1- Localisation des nids
3-4-2-2- La profondeur de l’eau
3-4-2-3- Caractéristiques des nids
3-4-3- Caractéristiques des œufs
3-4-3-1- Poids des œufs
3-4-3-2- Volume des œufs
3-4-3-3- Nombre et devenir des œufs
3-4-3-3-1- Nombre total des œufs par semaine
3-4-3-3-2- Calculs de la grandeur de ponte
3-4-3-3-3- Sort des nids
3-5 Analyses de données
Chapitre IV : Résultats et discussion
1- Suivi de la dynamique des populations
2- Ecologie de la reproduction de la foulque
2-1 Caractéristiques des nids
2-1-1- Morphologie et installation des nids
2-1-2- Dimensions des nids
2-2- Caractéristiques des œufs
2-2-1- La grandeur de ponte
2-2-2- Dimensions des œufs
2-3- Le succès de la reproduction
2-3-1- Nombre d’œufs par période de ponte
2-3-2- La distribution temporelle des nids durant la saison de la reproduction
2-3-3- La distribution des nids en fonction du type de la végétation
2-3-3-1. La distribution totale des nids en fonction du type de végétation
2-3-3-2. La distribution temporelle des nids par rapport à la végétation
2-3-3-2.1. La première période
2-3-3-2.2. La deuxième période
2-3-3-2.3. La troisième période
2-4- Sort des nids
2-4-1- Taux d’éclosion
2-4-2- Les facteurs influençant la réussite de la reproduction
2-4-2-1. Le type de végétation
2-4-2-2. La concentration de la végétation
2-4-2-3. la profondeur de l’eau
2-4-3- Les principales causes de l’échec de la reproduction
2-4-3-1. La prédation
2-4-3-2. La disparition des nids et des œufs
2-4-3-3. le ramassage des œufs
2-4-3-4. Les nids et les œufs abandonnés
2-5- Le parasitisme de couvée
Conclusions

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