Synthèse sur la notion de rapport affectif aux lieux

Synthèse sur la notion de rapport affectif aux lieux 

La définition du rapport affectif n’est pas unique. Plusieurs auteurs ont apporté leur approche du rapport affectif, mais cet exercice a marqué et marque encore toute sa complexité du fait de la subjectivité importante liée au domaine de l’affectivité. Les premières définitions sur le rapport affectif ont été proposées par Béatrice Bochet dans le cadre de son mémoire de recherche de magistère en 2000. Elle s’est particulièrement intéressée aux déterminants du rapport affectif à la ville . Elle a mis en évidence l’existence d’un lien de type affectif entre des individus et des objets géographiques, des lieux, des villes malgré le manque d’ouvrages consacrés à cette thématique qui relève surtout de la psychologie. Sa démonstration a été permise notamment par l’observation de comportements des individus au sein de la ville. D’après elle, « le rapport affectif à la ville c’est l’état complexe, riche en nuance et en propos, ayant pour origines non des sensations, mais des pensées, des désirs, des représentations, des émotions, des souvenirs, nos relations avec les personnes et les choses, d’une façon générale l’ensemble de l’aspect affectif de notre vie personnelle ».

Elle avait d’ores et déjà formulé l’hypothèse suivante, qui a également été avancée par Martouzet en 2007 : « il existe des éléments qui font penser que le comportement de l’homme face à la ville est aussi du domaine de l’affectif, ce qui tendrait à montrer que la question est intelligible et qu’il doit exister des liens d’ordre affectif qui unissent les individus à leurs villes ».

Toujours en 2007, Martouzet a présenté une nouvelle définition du rapport affectif comme étant « le résultat positif ou négatif, à un moment donné et pouvant constamment être révisé, d’un processus de jugement conscient ou inconscient, associé à un état affectif. Ce jugement de valeur porte sur la représentation que se fait un individu de sa relation à la ville […] à partir notamment mais pas exclusivement des représentations qu’il se fait de la ville et de lui-même. » Cette nouvelle approche du rapport affectif met en avant la notion d’instantanéité dans l’observation du résultat, la notion de changement au cours du temps en fonction de l’état affectif, en perpétuel variation en fonction de paramètres exogènes ou endogènes. Un autre aspect ressort de cette définition : c’est le caractère important des représentations vues sur deux angles : les représentations que l’individu se fait de la ville, mais aussi les représentations qu’il se fait de lui-même.

En 2004, Benoît Feildel est allé au-delà des travaux de Bochet en s’intéressant à la construction du rapport affectif à la ville . Dans son mémoire, ses recherches ont plutôt été orientées vers l’apprentissage de la ville, phénomène à la fois cognitif et affectif à l’origine du lien affectif entre l’individu et la ville. Il va encore plus loin dans sa recherche, accordant une importance majeure à cette thématique pour la réalisation sa thèse , ayant comme hypothèse centrale et fondatrice : « la connaissance de la dimension affective de la relation de l’homme à son environnement, son rapport affectif à l’espace, depuis les mécanismes qui président à sa construction, à son évolution, jusqu’aux conséquences pratiques et spatiales de ce lien qui unit l’homme à son environnement, constitue une connaissance utile à la science de l’aménagement des espaces. »

Il insiste sur l’importance et la nécessité de prendre en compte les dynamiques émotionnelles, aussi bien au niveau du rapport des individus à l’espace qu’au point de vue de la conduite de l’action sur l’espace lors de projets d’aménagement des espaces et d’urbanisme, et de planification au projet.

En 2007, Nathalie Audas a privilégié l’étude du rapport affectif au lieu dans son mémoire de recherche : elle y a apporté une analyse comparée des méthodes de recueil d’information sur la dimension affective des représentations, notamment sur un non-lieu : la gare de Tours. L’objectif de cet auteur était de « comprendre comment se forme le rapport affectif entre l’individu et un certain type de non-lieu », tout en rassemblant les informations sur les comportements induits par ce rapport affectif, et de permettre une confrontation entre ces comportements et la conception de l’individu à cet espace. Ce travail consistait à vérifier si la notion d’appropriation de l’espace était « le déterminant principal à la construction d’un rapport affectif à l’espace » et à montrer comment la dimension du rapport affectif pouvait être appréhendée à travers différentes techniques qui sont l’entretien semi-directif, la carte mentale, l’observation directe et le parcours commenté.

Comme pour aller au-delà de son mémoire de recherche, où elle a démontré l’existence d’un lien d’ordre affectif entre l’individu et le lieu, et où l’influence du lieu dans sa configuration et ses diverses composantes a été soulignée, Audas a repris cette notion de rapport affectif dans la réalisation de sa thèse, entamé depuis Novembre 2007. Ces travaux portent essentiellement sur la dimension temporelle dans la formation du rapport affectif aux lieux. L’étude porte sur les espaces publics nantais .

Eclairage sur les notions clés du sujet

L’essentiel de la définition du rapport affectif

Notion complexe et inscrite dans le temps, le rapport affectif est un lien d’ordre affectif s’établissant entre un individu et un objet géographique. Il est en perpétuel évolution car il est fonction d’accumulation d’éléments cognitifs. Audas N. et Martouzet D. définissent le rapport affectif essentiellement comme étant une « construction unique et changeante dans l’interaction entre expériences urbaines (actes, pensées, actes manqués, émotions, projections, expériences sensibles) et souvenirs (donc retrait cognitif) de ces expériences de villes. Conduisant à la fabrication d’images et de représentations mêlant ville(s) idéelle(s) et expériences, il peut cristalliser des émotions (peur, curiosité, répulsion fascination, rejet, attirance…). En retour, ces images, représentations et émotions modifient le rapport affectif à l’espace. »

Le rapport affectif correspond au traitement d’une représentation qu’un individu se fait d’un objet. Elle relève de la subjectivité, incluant des perceptions propres, des sentiments voire des émotions. Elle est soit positive, ce qui laisse entendre qu’il y a un attachement envers l’objet, soit négative, ce qui suppose un détachement voire une répulsion de l’objet. La dimension psychoaffective est définie comme étant un processus mental de type affectif et non intellectuel . Relevant du psychisme et de l’affectif elle répond en partie à la définition du rapport affectif vue précédemment. Un impact psychoaffectif sera alors considéré ici comme une exacerbation de la manifestation du rapport affectif.

Le lieu et son antithèse le non-lieu 

Le lieu est défini comme constituant la plus petite unité spatiale complexe de la société car c’est un espace « au sein duquel le concept de distance n’est pas pertinente » (Lévy, 1994) donc, c’est l’espace de l’échelle la plus pertinente . Toujours d’après le dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, « le lieu constitue l’espace de base de la vie sociale. Il est complexe parce qu’il résulte (et exprime) déjà d’une combinatoire de principes spatiaux élémentaires – ce qui ne signifie pas nécessairement simples. […] Le lieu possède, en effet, à la fois une architectonique fixe et des registres changeants selon l’intensité de la présence de certains de ses ingrédients à différents moments (ainsi un lieu la nuit n’est pas le même que le jour). […] Un véritable lieu n’existe pleinement qu’en tant qu’il possède une portée sociale, en termes de pratiques comme de représentations, qu’il s’inscrit comme un objet identifiable, et éventuellement identificatoire, dans un fonctionnement collectif, qu’il est chargé de valeurs communes dans lesquelles peuvent potentiellement – donc pas systématiquement – se reconnaître les individus.» .

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Présentation du sujet de recherche
1. Synthèse sur la notion de rapport affectif aux lieux
2. Eclairage sur les notions clés du sujet
3. De la problématique aux hypothèses
Partie 2 : Méthodologie de la recherche
1. Construction de la méthode de recherche
2. Terrain d’étude où le deuil a été fait : le site des magasins généraux à la SNCF à Saint-Pierre-des-Corps
3. Opportunité dans la recherche : naissance d’un conflit dans la disparition du mail du Sanitas
Partie 3 : Analyse des résultats et conclusions
1. Analyse selon le type de terrains
2. Analyse selon les histoires personnelles
3. Bilan de l’analyse des résultats et mise en perspective sur le long terme
Conclusion
Bibliographie

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