Synthèse des interviews menées chez CAP Formations

Les NEET dans la zone OCDE

En 2015, ce sont 40 millions de jeunes, âgés entre 15 et 29 ans, qui sont sans emploi et qui sont sortis du système scolaire dans la zone OCDE, ce qui représente 15% des jeunes. En outre, plus des deux tiers de cette population, ce qui équivaut à 28 millions de personnes, sont dites inactives. Autrement dit, elles sont sorties du système éducatif, n’ont pas d’emploi et n’en cherchent pas.2 Pour avoir une idée globale de la proportion de jeunes NEET et ce que cela représente au sein de l’OCDE, voici une figure qui compare le pourcentage de NEET parmi les jeunes de 15 à 29 ans en 2015 pour chaque pays membre. Figure 1 : NEET, 15-29 ans, % dans le même groupe d’âge, OCDE, 2015 3 (Source : OCDE (2017), Jeunes déscolarisés sans emploi (NEET) (indicateur). doi : 10.1787/a7da6fc2-fr) La Suisse, surlignée en rouge, se trouve dans une bonne situation par rapport aux autres pays membres de l’OCDE.

En effet, elle affiche 8.3% de NEET parmi ses jeunes de 15 à 29 ans alors que la moyenne OCDE (en bleu clair) se situe à 14.5%. Le pays qui a le plus faible pourcentage est l’Islande avec un résultat de 6.2%. A l’inverse, la Turquie a le plus haut taux de jeunes ni en emploi, ni en formation au sein des 15-29 ans avec 28.8% En 2005, le pourcentage de NEET parmi les 15-29 ans en Suisse était plus élevé qu’en 2015 en affichant 10.4%. A cette même période, la moyenne OCDE se situait à 14.9%, ce qui représente une très faible variation en l’espace de 10 années. Le plus faible taux et le plus élevé étaient les mêmes, à savoir l’Islande et la Turquie avec respectivement 5.5% et 43.6%. On constate qu’en l’espace de 10 ans, la proportion de NEET parmi la population âgée entre 15 et 29 ans n’a pas augmenté de façon remarquable. Au contraire, la moyenne OCDE est passée de 14.9% en 2005 à 14.5% en 2015. La moyenne OCDE la plus élevée au cours des 10 dernières années a atteint 15.9% en 2009. En effet, cela s’explique par la crise qui a commencé en 2008 et qui a engendré des suppressions de postes de façon générale.4 Alors, même si nous n’observons pas une augmentation du nombre de NEET dans les résultats des enquêtes menées par l’OCDE, cette dernière continue de mesurer les indicateurs relatifs aux NEET puisqu’à long terme, le chômage et l’inactivité peuvent tendre à des problèmes sociaux et ainsi mettre en péril la cohésion sociale.

Les NEET en Suisse

Nous ne trouvons aucune étude réalisée spécifiquement sur les NEET en Suisse, selon les définitions de l’OCDE. En effet, les seules données concernant notre population cible trouvées sur le site de l’office fédéral de la statistique (ci-après : OFS) sont tirées de l’enquête suisse sur la population active (ci-après: ESPA). Cette dernière est basée sur le principe de l’échantillon aléatoire, stratifié par canton. Autrement dit, le nombre de tirés au sort pour l’étude est proportionnel à celui des habitants de chaque canton. Les personnes tirées au sort pour l’enquête sont ensuite contactées par téléphone pour réaliser l’interview ou conviennent d’un rendez-vous. Selon les données relevées à partir de l’ESPA nous pouvons quantifier le nombre moyen de NEET recensés par année en Suisse depuis 2010 : Tableau 1 : NEET âgés de 15 à 29 ans en Suisse, 2010-2016 (Source graphique : auteur ; données : https://www.bfs.admin.ch) En 2015, la Suisse comptait 1’495’346 jeunes âgés entre 15 et 29 ans. La proportion de NEET parmi ces derniers s’élève donc à un peu plus de 7%, ce qui, comme on a pu le voir précédemment, est un faible taux en comparaison avec les pays membres de l’OCDE. Par ailleurs, nous constatons qu’entre 2010 et 2016 le nombre de NEET en Suisse a diminué, mais les variations entre les différentes années restent faibles (inférieures à 5%). La Suisse ne présente donc pas une évolution inquiétante du nombre de NEET sur son territoire.

Intéressons-nous maintenant de plus près à la situation dans laquelle se trouvent les jeunes, à savoir, si ce sont des chômeurs au sens du bureau international du travail (BIT) ou si ce sont des personnes dites non actives. Dans la mesure où les données chiffrées retenues sont celles de l’ESPA, nous allons également respecter les définitions de cette enquête pour maintenir une certaine cohérence, définitions qui se trouvent à l’annexe n°3. En 2016, les chômeurs au sens du BIT représentent 52’000 NEET et les non actifs 59’000 NEET en Suisse. Parmi les 59’000 personnes non actives en Suisse, voici les raisons évoquées : Figure 2 : Proportion parmi les NEET non actifs en Suisse, 15-29 ans, 2016 (Source graphique : auteur ; données : https://www.bfs.admin.ch) Nous nous apercevons que la proportion la plus élevée (31%) représente les « autres raisons », autrement dit, on ignore la situation de ces personnes. Par ailleurs, un peu plus d’un quart des non actifs sont des personnes qui ont des responsabilités familiales, à savoir, la garde d’enfants ou de personnes adultes nécessitant des soins. Cette observation rejoint le constat de l’enquête menée par l’OCDE qui indique que les jeunes femmes sont plus souvent touchées par le phénomène NEET que les jeunes hommes pour des raisons familiales.

Récolte des données

Dans un premier temps, des recherches concernant les données relatives au chômage ont été effectuées sur le site de l’Office cantonal de la statistique (ci-après: OCSTAT) ainsi que sur le site de l’OFS, recherches qui se sont avérées infructueuses. En effet, des données étaient disponibles mais il s’agissait de données en masse, ce qui n’était pas pertinent pour cette analyse. Un contact téléphonique a alors été pris avec une employée de l’OCSTAT pour voir dans quelle mesure il était possible d’accéder à des statistiques plus précises au niveau cantonal. Malheureusement, elle n’a pas été en mesure d’indiquer une source internet pertinente pour cette demande mais nous a transmis la ligne téléphonique directe d’un employé affecté au service de la statistique de l’OCE pour de plus amples informations. Cet employé nous a proposé d’aller directement sur le site internet du Secrétariat d’Etat à l’économie (ci-après : SECO) qui élabore les statistiques du marché du travail et de l’assurance-chômage. Les données sont disponibles dès janvier 2004 à ce jour et sont des statistiques mensuelles. Pour faciliter leur lecture et leur interprétation, un travail a été réalisé sur l’export Excel brut pour obtenir des moyennes annuelles pour la population cible : les jeunes de 15 à 29 ans.

Finalement, nous nous sommes focalisés sur le nombre de bénéficiaires d’indemnités chômage et non sur le nombre de demandeurs d’emploi. En effet, notre but étant de chiffrer l’impact économique, il n’aurait pas été pertinent de prendre les personnes qui ne sont pas au bénéfice d’indemnités et qui sont inscrites pour d’autres raisons. 6.2.2.1 Récolte des données En ce qui concerne le subside d’assurance-maladie, la récolte des données pour notre analyse est réalisée pour la tranche d’âge allant de 18 à 25 ans, bien que la tranche d’âge de référence pour les statistiques de l’OCDE soit pour les jeunes de 15 à 29 ans. En effet, le service de l’assurance-maladie a une catégorie de bénéficiaires nommée « jeunes adultes », qui concerne les individus âgés de 18 à 25 ans, pour laquelle il accorde des subsides avec des conditions et des montants spécifiques à cette dernière. Dès lors, il serait trop complexe et imprécis d’étudier des données chiffrées pour la tranche d’âge retenue par l’OCDE, à savoir les 15-29 ans. D’une part, les jeunes âgés de 15 à 18 ans sont des mineurs et la comptabilisation du subside perçu est effectuée sur le responsable légal, ce qui rend l’analyse des données difficile.

D’autre part, les 26 à 29 ans font partie de la catégorie « adulte » qui concerne les personnes de plus de 25 ans et qui n’a pas d’âge limite. Il n’y a aucun moyen d’identifier et d’extraire les données relatives aux 26-29 ans et les estimations manqueraient cruellement de précision. Par ailleurs, depuis 2010, les jeunes adultes (18-25 ans) bénéficient d’un subside plus généreux dans la mesure où ce dernier représente 50% de la prime moyenne cantonale. De ce fait, il s’agit de la population qui, à proportion égale, représente les coûts les plus élevés pour le service de l’assurance-maladie. La difficulté pour l’estimation des montants alloués au NEET réside dans le fait que nous pouvons savoir combien de jeunes adultes sont concernés par l’octroi d’un subside mais il n’est, pour l’heure, pas indiqué dans les statistiques quelle est la situation relative aux différents bénéficiaires. En effet, parmi ces derniers nous ne pouvons pas savoir lesquels sont des jeunes NEET. Nous devons ainsi procéder par estimation pour évaluer le montant accordé chaque année pour les NEET dans la mesure où ce sont des statistiques qui n’ont pas été réalisées à Genève.

Synthèse des interviews menées chez CAP Formations

En moyenne, pour un taux d’activité à 100%, les conseillers en formation suivent environ 70 jeunes par année. Ces jeunes se présentent généralement avec les problèmes scolaires suivants : Hormis l’aspect scolaire, certains jeunes rencontrent également des problèmes de santé physique mais aussi psychique. En effet, on retrouve beaucoup de jeunes qui souffrent d’addictions, ce qui est une cause du décrochage scolaire mais parfois aussi une conséquence de ce dernier. Dans le rayon des problématiques qui causent des ruptures on retrouve les problèmes familiaux ou encore le flux migratoire avec la barrière de la langue. Il a été démontré que plus la durée de la rupture est courte, plus le jeune est insérable (idem pour les adultes au niveau de l’emploi). Lorsque le décrochage est plus long, il est souvent nécessaire de faire une remise à niveau pour favoriser les chances de réinsertion.

De plus, le fait que le jeune présente une longue rupture ça le défavorise vis-à-vis des employeurs qui n’ont déjà pas tendance à engager des apprentis qui ont déjà la vingtaine. Le marché de la formation est devenu très compliqué et les exigences sont très élevées en demandant un très bon niveau scolaire. Les employeurs embauchent difficilement les jeunes qui présentent beaucoup d’heures d’absence (à partir de 100 heures, ça devient très compliqué). Dans ces cas, il faut suivre un ou plusieurs stages, au départ de 1 à 3 semaines, puis de longue durée par la suite pour démontrer le degré de motivation. Il faut faire un réel travail de prévention dès la scolarité obligatoire déjà, au cycle d’orientation pour sensibiliser les jeunes au sujet de l’impact de leurs heures d’absences pour la suite de leurs études. Il vaut mieux stopper une formation plutôt que de faire du présentéisme ponctuel et finir avec un grand nombre d’absences. Les apprentissages sont présentés comme une voie facile actuellement dans les écoles tandis que le niveau requis par les employeurs est exigeant. Cela crée un fossé et empêche certains jeunes d’accéder à des places d’apprentissage.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
2. Définitions et méthodologie
2.1 Définition
2.2 Objectif et méthodologie
3. Les NEET dans la zone OCDE
4. Les NEET en Suisse
4.1 La situation des NEET à Genève
5. Le décrochage scolaire à Genève
5.1 Présentation du dispositif CAP Formations
5.2 Données chiffrées, CAP Formations
6. Les prestations sociales cantonales pertinentes
6.1 Brève présentation des différents services
6.1.1 Office cantonal de l’emploi
6.1.2 Subside d’assurance-maladie
6.1.3 Aides au logement
6.1.4 Hospice général
6.2 Montants alloués par type de prestations
6.2.1 Le chômage à Genève
6.2.1.1 Récolte des données
6.2.1.2 Données chiffrées
6.2.2 Subside d’assurance-maladie (SAM)
6.2.2.1 Récolte des données
6.2.2.2 Données chiffrées
6.2.3 Aides au logement (OCLPF)
6.2.3.1 Récolte des données
6.2.3.2 Données chiffrées
6.2.4 Hospice général
6.2.4.1 Récolte des données
6.2.4.2 Données chiffrées
7. Interviews
7.1 Synthèse des interviews menées chez CAP Formations
7.2 Synthèse de l’interview menée chez Point Jeunes (HG)
8. Constat et recommandations
8.1 Constat
8.2 Recommandations
8.2.1 Suivi des indicateurs
8.2.2 Formation des jeunes
8.2.2.1 Prévention au niveau de la scolarité obligatoire
8.2.2.2 Réinsertion des jeunes
9. Conclusion
Bibliographie
Annexe 1 : Liste des pays membres de l’OCDE
Annexe 2 : NEET, 15-29 ans, % dans le même groupe d’âge, OCDE, 2015 42
Annexe 3 : Définitions ESPA
Annexe 4 : Taux d’aide sociale de différents groupes à risque, 2015
Annexe 5 : Grille d’entretien – CAP Formations
Annexe 6 : Grille d’entretien – Hospice général

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