Synthèse bibliographique sur l’élevage au Tchad et l’amélioration de la qualité du lait

La production mondiale du lait est estimée à 578 millions de tonnes/an dont 84,45% d’origine bovine. La production de l’Afrique subsaharienne est peu développée. Elle représente 2% de la production mondiale et 77% de la production africaine. Au Tchad, pays sahélien, à tradition pastorale, la production laitière est évaluée à 430000 tonnes/an dont 71% vient de la vache. Celle du bassin laitier de N’Djaména est de l’ordre de 36 000 tonnes/ an (PNL, 2001 ; FAO, 2000 ; TME). La consommation mondiale, de lait, est estimée à 78,5 Kg EqL/hbt/an. Au Tchad, elle est de 28 Kg EqL/hbt/an et celle de N’Djaména, est de l’ordre de 76 Kg EqL/hbt/an, largement supérieure à c elle de la plupart des capitales sahéliennes (58 à A ddisAbeba, 37 à Dakar, et 34 à Bamako) ( FAO, 2000 ; TME, 1998 ; Beuzart, 1996).

Malgré cette importance quantitative, le système de production et de vente de lait en Afrique en général et au Tchad en particulier est de type traditionnel, sans aucun contrôle sanitaire et de prix. Les études de qualité menées dans ce secteur montrent des contaminations microbiennes largement au-dessus des normes internationales (Vias et al., 2003 ; Bonfoh et al., 2003 ; Duteurtre, 2002 ; Roy, 1997 ; Pissang, 1995). Cette qualité médiocre pose un réel problème de conservation et de santé publique. Hamza (2001) souligne que le lait et les produits laitiers sont connus comme aliments responsables de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Ils peuvent même être responsables des zoonoses tels que la tuberculose et la brucellose (Zinsstag et al., 1998) .

L’Elevage au Tchad

Situation Géo-écologique du Tchad

Le Tchad est situé au cœur de l’Afrique, entre le 8° et le 23° de latitude Nord et entre le 4° et le 24° de longitude Est. Il s’étend sur une superficie de 1 284 000 km2 et est habité par une population estimée en 1994 à 6 700 000 (BCR, 1998).

Le pays présente un climat continental chaud et sec. Il est divisé en 4 zones agroécologiques.
– La zone saharienne désertique est caractérisée par une précipitation faible, inférieure à 50 mm/an. L’élevage des dromadaires et des chèvres est prédominant ;
– La zone sahélienne pastorale, avec une pluviométrie comprise entre 200 et 400 mm/an. Elle regroupe près de 75% du cheptel national ;
– La zone sahélienne agropastorale présente une pluviométrie qui varie entre 400 et 600 mm/an. Elle est caractérisée par une agriculture pluviale ;
– La zone soudanienne est relativement bien arrosée avec 600 à 1 400 mm de pluie par an. Elle est caractérisée par une agriculture industrielle et vivrière (TME, 1998 ; PNUD, 1994).

Importance de l’élevage dans l’économie du Tchad

L’élevage représente 13% du PIB national et 32% du PIB agricole en 2001. Il est le premier poste d’exportation du pays après le pétrole avec une valeur estimée à 65 milliards de FCFA et un fl ux monétaire de 110 milliards par an. La production laitière est de 430 000 tonnes par an. Rien qu’à N’Djamena et Moundou, elle rapporte 5 milliards de FCFA par an. Le dernier rapport statistique du Ministère de l’Elevage, avance les estimations résumées dans l e tableau I sur le cheptel tchadien (TME, 2003).

Les systèmes d’élevage au Tchad

Au Tchad, le système d’élevage prédominant est de type traditionnel ou pa storal conduit essentiellement par des transhumants, des nomades et des agropasteurs (Aboulmali, 2005; TME, 1998). Les transhumants détiennent plus de 75% du cheptel et d’après Wiese (2004), TME (1998) et Yosko (1994), on distingue deux types de transhumance :
– La grande transhumance qui se fait selon l’axe nord-sud et sud-nord, entre les zones tropicales et les zones sahéliennes à une distance de plus de 300 km.
– La petite transhumance avec une amplitude de moins de 300 km. Elle peut se faire dans les mêmes axes ou dans l’axe ouest-est selon les bordures des lacs ou d’autres points stratégiques.

Le nomadisme existe surtout chez les chameliers dans les zones désertiques. Les nomades se déplacent sans point d’attache particulier et suivent des itinéraires variant d’une année à l’autre. Le nomadisme bovin est pratiqué par les populations Mbororo. Le système agropastoral est fréquent dans les zones agricoles et autour des grandes villes comme N’Djaména. Ce système concerne les agriculteurs, les éleveurs et les éleveurs-agriculteurs (TME, 1998).

Production laitière au Tchad

Par définition, le lait est la sécrétion mammaire normale d’animaux de traite obtenue à partir d’une ou de plusieurs traites sans rien y ajouter ou en soustraire, destiné à la consommation comme lait liquide ou à un traitement ultérieur (FAO 2000). Malgré une production individuelle très faible (0,5 à 3l/vache/ jour), le lait constitue la production de l’élevage la plus importante au Tchad. Elle est estimée à près de 430000 tonnes par an (TME, 2003). Autour de la capitale, dans le bassin laitier de N’Djamena , ce sont les agro-pasteurs qui prédominent avec un cheptel estimé à 1 million de bovins dont 210 000 femelles laitières avec une production laitière de 36000 tonnes par an. Il y a aussi des transhumants, surtout des chameliers qui campent périodiquement autour de la capitale (PLN, 2001). Aboulmali (2005) souligne l’inexistence de la production intensive autour de N’Djamena et classe les bovins périurbains en 3 t ypes selon un c ertain nombre de critères incluant la taille du troupeau, la production laitière, l’alimentation et les soins.

La filière d’approvisionnement et de vente de lait et de produits laitiers de la ville de N’Djamena

N’Djaména, comme la plupart des villes sahéliennes, est un important centre de commercialisation du lait et des produits laitiers produits dans sa zone périphérique. Selon Duteurtre et Meyer (2002), il existe 3 circuits d’approvisionnement du lait à N’Djamena :
– le circuit des revendeuses traditionnelles qui commercialisent le lait caillé et du beurre fondu, achetés en brousse ou produits par leurs propres soins dans les élevages ;
– le circuit des collecteurs à mobylettes ou en voiture de transport en commun par lesquels le lait frais et le lait caillé sont acheminés le long des routes ou vers la ville ;
– le circuit des importations par lequel sont commercialisés les produits de luxe (lait pasteurisé, beurre de table, fromage…) .

Les flux des deux premiers circuits sont répartis comme suit dans les 3 zones : 67% dans la zone nord-est, 21% dans la zone est et 12 % dans la zone sud. (Koussou, 2004). Notons que la zone ouest de la capitale correspond à la frontière perméable à certains endroits avec le Cameroun.

Il existe selon le PLN (2001), 405 points de vente du lait produit localement sous forme du lait frais ou ” Rayeb” (yaourt traditionnel). Les ventes se font dans les boutiques, les alimentations et les restaurants. Le lait en poudre représente 35 à 40% des quantités du lait consommé dans la capitale. Il est officiellement importé de PaysBas, de la Grande Bretagne et de la France par trois grossistes (Zafindrajoana et al., 1997 ).

Amélioration de la qualité hygiénique du lait 

Définitions de la qualité, de l’hygiène et du lait

Qualité : aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences ISO 9000 : 2000 rapporté par Duret et Pillet (2002). L’hygiène des denrées alimentaires : les mesures et conditions nécessaires pour maîtriser les dangers et garantir le caractère propre à la consommation humaine d’une denrée alimentaire compte tenu de l’utilisation prévue » Règlement CE 852/2004(H1) du 29 avril 2004. Le lait est un milieu d’origine biologique fortement altérable par voie microbienne et enzymatique. Cette tendance à l’altération est due principalement à sa composition élevée en éléments nutritifs favorables à la prolifération microbienne.

Caractéristiques microbiologiques du lait

Le lait contient peu de micro-organismes lorsqu’il est prélevé dans de bonnes conditions à partir d’un a nimal sain : moins de 5×10³ germes/ml et moins de 1 coliforme/ml. Il s’agit essentiellement de germes saprophytes du pis et des canaux galactophores : microcoques, streptocoques lactiques et lactobacilles (Bourgeois et Leveau, 1991). Weber en 1988 constate qu’en raison de la température du lait (37°C), de sa teneur élevée en eau (89%), de ses éléments nutritifs et de son pH proche de la neutralité, de nombreuses bactéries y trouvent des conditions favorables à leur développement.

Au cours des opérations de traite, le lait reçoit un apport de micro-organismes d’espèces variées dont le nombre est supérieur à celui dû à l a contamination intra mammaire. L’importance de cet apport varie considérablement en fonction des conditions d’hygiène au moment de la traite et elle est notamment liée à la propriété du trayeur, de l’animal et du matériel (Weber, 1988).

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Table des matières

Introduction
Première Partie : Synthèse bibliographique sur l’élevage au Tchad et l’amélioration de la qualité du lait
Chapitre 1 : L’Elevage au Tchad
1.1. Situation Géo-écologique du Tchad
1.2. Importance de l’élevage dans l’économie du Tchad
1.3. Les systèmes d’élevage au Tchad
1.4. Production laitière au Tchad
1.5. La filière d’approvisionnement et de vente de lait et de produits laitiers de la ville de N’Djamena
Chapitre 2 : Amélioration de la Qualité hygiénique du lait
2.1. Définition de la Qualité, de l’Hygiène et du lait
2.2. Caractéristiques physico-chimiques du lait
2.3. Caractéristiques microbiologiques du lait
2.4. Qualité hygiénique du lait dans la sous région et au Tchad
2.5. Tentatives d’amélioration de la qualité du lait au Tchad
2.6. La technique du nettoyage et de désinfection
2.7.Traitement du lait par la chaleur
2.8 Lait impropre à la consommation
Deuxième partie : Amélioration de la qualité hygiénique du lait produit au Tchad
Chapitre 1. Matériel et Méthodes
1.1. Matériel
2.2. Méthodes
2.2.1. Site et durée de l’étude
2.2.2. Choix des sites, échantillonnage et prélèvement
2.2.3. Evaluation de la qualité par les tests physico-chimiques et bactériologiques
2.2.3.1. Les paramètres physico-chimiques
2.2.3.2. Analyses microbiologiques
2.2.4 Facteurs externes influençant la qualité du lait
2.2.5. Modèle d’amélioration de l’hygiène et de la qualité
2.2.6. Analyses statistiques
2.2.4. Evaluation du coût de l’hygiène
Chapitre 2. Résultat
2.1. Prélèvement et traitement du lait
2.2. Production du lait, températures, et temps de transport
2.3. Effet de l’intervention sur les paramètres physico-chimiques
2.3.1 Les mammites subcliniques
2.3.2 Variation du pH et de l’acidité de titration avant et après l’intervention
2.3.3 Variation aux tests à l’alcool et à la Resazurine au point de vente avant et après l’intervention
2.3.4 Densité
2.4.1 La flore mésophile aérobie totale du lait
2.4.2. La variation des indicateurs microbiologiques d’hygiène avant et après l’intervention au point de vente
2.4. Effet de l’intervention sur la qualité microbiologique du lait
2.5. Coût de l’hygiène de la qualité
Chapitre 3. Discussion et recommandations
3.1. La méthode d’étude
3.2. Avantages et inconvénients des pratiques identifiées
3.3. Efficacité du modèle
3.4. Motivation des acteurs
Conclusion
Bibliographie

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