Surveillance post endemique du trachome dans le district sanitaire de niono

Le trachome est à la fois une des maladies les plus répandues du globe et une des plus anciennes [1] Première cause de cécité évitable au monde, le trachome est une kérato-conjonctivite transmissible, d’évolution généralement chronique, caractérisée par la formation de follicules, une hyperplasie papillaire, un pannus cornéen et entrainant des lésions cicatricielles typiques responsables de la cécité (définition des experts de L’OMS – 1955) [2]. L’agent responsable de l’inflammation de la conjonctive est un micro-organisme, Chlamydia trachomatis. [2] Le trachome demeure encore et toujours un problème de santé publique dans les pays en voie de développement par sa forme particulièrement cécitante. Il sévit généralement dans les zones rurales à climat chaud et sec, oŭ les mauvaises conditions de vie socio économique, le manque d’eau et d’hygiène facilitent sa propagation à laquelle l’enfance paie un lourd tribut. [3] L’OMS, d’après les dernières estimations, pense que le trachome actif affecte plus de 84 millions de personnes à travers le monde, 10 millions de personnes présentent des complications cécitantes de la maladie (L’entropion trichiasis) et probablement 7.6 millions de personnes ont déjà perdu la vue. [4] Dans la sous région Ouest africaine des études de prévalence de base du trachome actif ont été réalisées chez les enfants de 0 à 10 ans au Niger avec des taux de 39,9%, au Burkina Faso avec 26,9% [5] et en Guinée Conakry en 2000 avec 35,1% [6]. Une enquête menée sur l’ensemble du territoire malien en 1996 et1997 avait montré une prévalence de base du trachome actif (TF ou TI) à 34,9% chez les enfants de 0 à 10 ans, une prévalence du trachome intense (TI) à 4,2% chez ces mêmes enfants. Chez les femmes de plus de 14 ans la prévalence de l’entropion trichiasis était de 2,5%. [7] Pour la Région de Ségou ces chiffres étaient de 23,1% pour le Trachome actif et 1,8% pour le Trichiasis trachomateux. L’enquête réalisée en 2005 par une équipe de L’IOTA dans les régions de Mopti et Ségou a montré une prévalence assez faible (9,2%) de TF dans le cercle de Bla, 11% à San, 12,4% à Tominian et 22,7% dans le cercle de Koro. Dans les quatre cercles, la prévalence de TT dépassait 1% et atteignait même 4% dans le cercle de Koro. L’OMS dans le cadre de la lutte contre la cécité a créé en 1996 : L’ALLIANCE de l’Elimination Mondiale du Trachome cécitant d’ici l’an 2020 (EMT 2020) ou « Global Elimination of trachoma for year 2020 » (GET 2020) en élaborant une stratégie globale appelée «CHANCE » associant : [3] CH= chirurgie du trichiasis
A = Antibiotique : traitement antibiotique des formes évolutives
N = Nettoyage du visage
CE= Changement de l’environnement : en vue d’éliminer de façon définitive le trachome cécitant.
C’est dans le cadre de la lutte contre le trachome après la mise en œuvre de 3 années de traitement de masse à l’Azithromycine et à la pommade tétracycline 1% dans le district sanitaire de Niono que ce travail a été initié principalement pour mesurer l’impact de ce traitement de masse et de la mise en œuvre de la stratégie « CHANCE », déterminer les facteurs de risques liés au trachome et fournir au Programme de nouvelles bases de données. A cet égard le Centre Carter (CC), International Trachoma initiative(ITI) qui soutiennent les efforts de lutte contre le trachome au Mali et le Programme National de lutte contre la cécité (PNLC) nous ont fourni l’opportunité de réaliser ce travail.

Généralités et Définition

Le mot trachome vient des racines grecques, signifiant « rugueux » et « enflure », en
référence à l’aspect de la conjonctive tarsienne. [3] Le trachome est une maladie très ancienne, qui a existé depuis l’antiquité [1]. La première description de l’intervention du trichiasis figure dans un document médical chinois au début du 3è millénaire avant JC. [1] Le trachome est une « kérato-conjonctivite transmissible à évolution généralement chronique, caractérisée par la formation de follicules, une hyperplasie papillaire, un pannus cornéen et entraînant des lésions cicatricielles typiques » [2] L’endémie trachomateuse a sensiblement régressé au cours des dernières décennies. Le trachome représente l’atteinte la plus grave parmi les manifestations ophtalmologiques des chlamydiæ et reste un problème de santé publique dans les pays en voie de développement. Le trachome touche de façon plus importante les enfants d’âge scolaire et les femmes/mères qui constituent les cibles primaires des groupes de population les plus défavorisés vivant dans de mauvaises conditions d’hygiène, par manque d’eau, de promiscuité, et par manque d’assainissement du milieu. [8]

Epidémiologie et répartition géographique

Maladie ubiquitaire, le trachome est un véritable fléau social mondial puisque l’OMS estime à 84 millions de personnes le nombre de trachomateux disséminés dans les 55 pays endémiques essentiellement en Afrique et au Moyen-Orient. Quelques pays des Amériques et d’Asie sont également touchés. [9] Dans les pays industrialisés il a disparu progressivement avec l’amélioration des conditions socio économiques et des habitudes sanitaires. Il persiste encore sous forme de foyers résiduels dans certains pays de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud. [2] Aujourd’hui, la maladie sévit essentiellement dans les zones rurales pauvres des pays d’Afrique, de certains pays de la Méditerranée orientale. Elle reste également endémique dans plusieurs pays d’Asie. La distribution géographique du trachome hyper endémique cécitant correspond à la ceinture de la pauvreté du globe.

Agent Pathogène :
Il s’agit d’une infection bactérienne causée par une bactérie appelée Chlamydia trachomatis découverte en 1907 à Java par Prowaczek et Halberstaedter en pratiquant des frottis conjonctivaux. Il possède tous les caractères des bactéries mais soumis à un développement par cycle intracellulaire obligatoire [2] (parasitisme), ce qui rend forcement l’utilisation d’antibiotiques à bonne pénétration intracellulaire sur le plan de la thérapeutique. L’immunofluorescence a permis de distinguer 15 sérotypes (les sérotypes A, B, Ba, C,) de virulences différentes. Ils sont responsables du trachome et des conjonctivites à inclusion. [6] Retenons, sur le plan physiopathologique, que ce Chlamydia provoque par son exotoxine la formation de follicules aux dépens de la couche adénoïde épaissie de la conjonctive. En regard, l’épithélium conjonctival présente une hyperplasie rapidement importante. Les follicules se développent, se nécrosent à l’extérieur et entrent en involution. [1] On assiste alors à l’apparition d’une réaction fibreuse prenant la place de l’hyperplasie folliculaire et aboutissant à des lésions cicatricielles irréversibles. [1] Il constitue une véritable «cirrhose » du chorion, caractère pathognomonique du trachome qui le distingue absolument des autres conjonctivites folliculaires.

Physiopathologie :
L’infection par Chlamydia trachomatis est limitée aux cellules épithéliales. La réponse immunitaire est peu importante et se traduit par l’apparition d’anticorps dans le sérum et dans les larmes. L’immunité cellulaire est marquée par la formation, dans la couche sousépithéliale de la conjonctive de follicules lymphoïdes et d’infiltrats de plasmocytes, de lymphocytes et de macrophages contenant des corps élémentaires trachomateux. L’épithélium conjonctival s’amincit ; les cellules (où prédominent les lymphocytes T) et la nécrose des centres germinatifs lymphocytaires seraient responsables de la lésion cicatricielle du tissu conjonctif aboutissant au trichiasis. La fibrose évolutive, due à la persistance de la stimulation antigénique est favorisée par les réinfections. Des études montrèrent que 6 à 8 semaines après son inoculation antigénique dans la conjonctive, Chlamydia trachomatis n’est plus décelable et que la stimulation antigénique qui persiste serait due à la principale protéine de la membrane externe du germe Chlamydia, libéré par la bactérie vivante lors de réplication guérissant rapidement spontanément et sans séquelles.

Symptomatologie :
L’infection provoque une inflammation qui se traduit par une rougeur, des écoulements, picotements, sensation de sable dans les yeux, des follicules et un gonflement de la membrane tapissant la face interne des paupières. A la suite d’infections répétées, cette inflammation peut entraîner la formation de cicatrices sur la face interne de la paupière. Si les cicatrices sont importantes, avec le temps les cils frottent, se retournent vers l’intérieur, affection que l’on appelle trichiasis. Les cils sont alors sur l’œil et sur la cornée. Le degré final d’acuité visuelle va par conséquent d’une acuité visuelle normale à la cécité complète selon l’importance de l’atteinte cornéenne. [10] Le réservoir de la bactérie est l’homme. La contagiosité du trachome est certaine, mais relative. Le rôle vecteur des mouches a été démontré par Nicolle, Cuenod et Blanc mais elles sont davantage le vecteur des conjonctivites saisonnières. Le pou est probablement un réservoir de virus ou un agent de transmission. [2] Parmi les facteurs étiologiques et épidémiologiques généraux, on sait que les conjonctivites saisonnières, bactériennes ou virales ont un rôle de facteur favorisant, prédisposant ou aggravant. Le rôle du terrain est important, la maladie trachomateuse évolue différemment selon les individus : les parasitoses, les avitaminoses, les carences alimentaires créent un terrain favorable à l’implantation et à la dissémination du trachome. Les facteurs économiques et sociaux ont une action favorisante indiscutable dans la propagation et la pérennité de la maladie .

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Table des matières

SOMMAIRE
I Introduction et objectif
II Généralités
III Méthodologie
IV Résultats
V Commentaires et discussion
VI Conclusion et recommandations
VII Réfference Bibliographiques
VIII Annexes

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