Suivi éco-morphologique de la Raie du Lac et du Gravier

Suivi éco-morphologique de la Raie du Lac et du Gravier

Au cours de ce stage de 6 mois au sein de l’EPTB Saône et Doubs ma mission principale fut la réalisation d’un suivi éco-morphologique sur deux affluents de la Saône ; la Raie du Lac et le Gravier. Le but de cette étude étant, après avoir réalisé un diagnostic écologique et morphologique du site, de venir proposer des solutions d’aménagement pour restaurer ces deux cours d’eau.

Localisation du site d’étude 

La Raie du Lac et le Gravier sont deux affluents rive droite de la Saône, situés en Côte d’Or (21), au niveau de la masse d’eau « FRDR1806c : La Saône du début à la fin de la dérivation de Seurre » . La zone d’étude s’étend sur 4 communes ; Auvillars-sur-Saône, Bonnencontre, Broin et Glanon qui appartiennent à la Communauté de Communes « Rives de Saône » .

Le linéaire d’étude associé à la Raie du lac est de 3 kilomètres tandis que celui associé au Gravier est de 5 kilomètres. Leurs bassins versants mesurent respectivement 5,2 et 8,5 kilomètres carrés.

Contexte et objectifs de l’étude 

La Raie du Lac et le Gravier sont deux cours d’eau évoluant dans un contexte de plaine d’agriculture intensive et qui rencontrent des problématiques d’envasement et de surdimensionnement du lit mineur (Figure 4). De plus, au vu de la topographie du secteur, la Saône présente une forte influence sur une partie du secteur d’étude :
• Pour des conditions hydrologiques d’étiage et de module elle maintient un certain niveau d’eau ;
• En période de crue la Saône, sur ce secteur, ne déborde pas préférentiellement par surverse mais remonte le long des deux affluents qui viennent alors inonder la plaine du Val de Saône.

Face à ce constat les acteurs locaux souhaitent agir depuis plusieurs années. En 2016, l’Association Foncière d’Auvillars-sur-Saône dépose une demande de curage afin de diminuer l’envasement du cours d’eau et tenter d’augmenter la vitesse de ressuyage de la plaine. Cette demande n’aboutit pas. En découle alors une succession de rencontres entre les différents acteurs du territoire (chambre d’agriculture, communauté de communes, OFB, DDT, EPTB, association foncière…) afin d’évoquer ces problématiques et les possibilités d’action.

Il est alors décidé de réaliser une étude éco-morphologique sur le secteur. L’objectif étant de réaliser un diagnostic de ces deux affluents afin de proposer des solutions d’aménagement pour leur restauration. Plusieurs objectifs sont fixés ;
• Rendre une fonctionnalité éco-morphologique plus naturelle aux cours d’eau ;
• Retrouver des caractéristiques de rivière permettant le développement d’une faune et d’une flore adaptées ;
• Proposer des aménagements contribuant à améliorer la qualité habitationnelle de la rivière tout en intégrant les contraintes locales.

Les livrables réalisés pour l’EPTB Saône et Doubs

La réalisation de l’étude éco-morphologique de la Raie du Lac et du Gravier a mené à la réalisation de deux rapports principaux ;
• Un premier rapport contenant l’état des lieux du site d’étude et les orientations d’aménagement en découlant (Annexe 1),
• Un deuxième rapport centré sur les propositions d’aménagements et leur dimensionnement au stade esquisse (Annexe 2).

Pour chacune des réunions avec le COPIL un power point et un compte rendu de réunion ont également été réalisés. Deux réunions ont eu lieues ;
• Une réunion de lancement de l’étude qui a permis de présenter le contexte de l’étude et les premiers éléments de l’état des lieux du site d’étude ;
• Une réunion de restitution du diagnostic et de présentation des orientations d’aménagement. C’est lors de cette deuxième réunion que la méthode de restauration est validée avec le COPIL afin de commencer la deuxième phase, celle du dimensionnement.

Phase 1 : Etat des lieux et orientations d’aménagement

La réalisation de cette première phase d’étude a duré environ 4 mois. En plus des recherches bibliographiques le diagnostic de ces deux cours d’eau a été réalisé en appliquant la méthode des tronçons simplifiée et en réalisant un modèle hydraulique.

La méthode des tronçons simplifiée : Originellement crée par le Conseil Supérieur de la Pêche puis finalisée par TELEOS en 1999 avant d’être simplifiée, cette méthode permet d’évaluer la qualité d’un cours d’eau par une approche physique. Les résultats sont obtenus sous forme de classe (A, B, C, D ou E) qui doivent être interprétées par rapport à une référence, c’est-àdire un cours d’eau présentant une qualité physique intacte. La classe « A » correspond ainsi à une condition conforme à la référence.

Cette évaluation est réalisée à l’échelle du tronçon. Pour chaque tronçon trois compartiments sont étudiés afin de caractériser la capacité biogène du cours d’eau soit sa capacité à attirer la vie ;

• L’Hétérogénéité du lit mineur : La diversité de morphologie (largeur de lit, sinuosité) et d’écoulements (profondeur d’eau, vitesse d’écoulement) sont analysés. Plus le cours d’eau est diversifié plus il peut posséder d’habitats différents et accueillir des espèces différentes.
• L’attractivité du lit mineur : La diversité et la qualité du substrat ainsi que la présence de ripisylve et de caches piscicoles sont pris en compte afin d’analyser la diversité et la qualité des habitats aquatiques. Ici encore plus ils sont diversifiés plus le cours d’eau peut accueillir d’espèces différentes.
• La connectivité : La connectivité est étudiée longitudinalement (obstacles à la continuité écologique) et latéralement (hauteur et forme de berge, occupation du sol en lit majeur). Elle permet d’évaluer la capacité des peuplements aquatiques à se déplacer.

Pour chaque paramètre observé sur le terrain un score est associé. Les scores sont additionnés par compartiment. Le score global obtenu est ensuite associé à une classe de qualité A, B, C, D ou E . Cette méthode permet donc d’obtenir une classe pour chacun des trois compartiments ainsi qu’une classe globale .

La modélisation hydraulique : Pour pouvoir compléter le diagnostic et dimensionner les aménagements, deux modèles hydrauliques ont été réalisés. Afin de modéliser les deux cours d’eau des données telles que la morphologie, les débits, le dimensionnement des ouvrages présents ou encore les niveaux d’eau de la Saône pour différentes conditions hydrologiques ont été nécessaires.

La topographie et les ouvrages

Dans le but de connaître la morphologie des deux cours d’eau, deux journées de terrain ont été consacrées à la réalisation de relevés topographiques (à l’aide d’un appareil topographique GNSS). Une étude hydraulique ayant déjà été menée sur la Saône et ses affluents par le bureau d’études BRLi les relevés réalisés par l’EPTB sont venus en complément .

Ont donc été relevés ;
• 2 profils en long : 1,6 kilomètre pour la Raie du Lac et 3,9 kilomètres pour le Gravier
• 14 profils en travers sur la Raie du Lac
• 19 profils en travers sur le Gravier

Concernant les ouvrages présents, l’étude réalisée par le bureau d’étude BRLi comportait également des fiches ouvrages. Les données fournies ont alors été réutilisées pour pouvoir modéliser les ponts présents sur les deux cours d’eau. Dans le cas des ouvrages non étudiés par l’étude de BRLi, des mesures ont été réalisées sur les ouvrages.

Les débits
Aucune station hydrométrique n’est présente sur les cours d’eau étudiés. Afin de parer à ce manque de données une méthode d’extrapolation des débits par surface contributive avec régression linéaire est utilisée. Cette méthode consiste à identifier plusieurs bassins versants similaires à celui étudié dont la surface et les débits sont connus afin de pouvoir extrapoler, via une formule mathématique, les débits des bassins étudiés. Dans le cas de notre étude, 4 stations hydrométriques proches de la zone d’étude ont été utilisées afin d’estimer les débits .

Grâce à cette méthode il a donc pu être défini, pour la Raie du Lac et le Gravier, des débits d’étiage et de module . Seuls ces deux débits ont été déterminés. En effet pour les conditions hydrologiques de hautes eaux l’influence de la Saône devient trop importante pour permettre ce calcul. Les débits transitant dans la Raie du Lac et le Gravier ne dépendant plus uniquement de la taille de leur bassin versant mais également de la Saône, qui remonte à travers les deux affluents.

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Table des matières

Introduction
1. L’EPTB Saône et Doubs
2. Suivi éco-morphologique de la Raie du Lac et du Gravier
2.1. Localisation du site d’étude
2.2. Contexte et objectifs de l’étude
2.3. Les livrables réalisés pour l’EPTB Saône et Doubs
2.4. Déroulé et organisation de l’étude
2.4.1. Phase 1 : Etat des lieux et orientations d’aménagement
2.4.2. Principales conclusions du diagnostic
2.4.3. Phase 2 : Propositions d’aménagement et dimensionnement
3. Missions annexes
3.1. Caractérisation de l’effet du batillage sur les platis de la Saône
3.2. Restauration éco-morphologique du Nacey à Flammerans (21)
4. Réflexion sur l’expérience
Conclusion
ANNEXE
Annexe 1 : Rapport phase 1 de l’étude éco-morphologique de la Raie du Lac et du Gravier – Etat des lieux
Annexe 2 : Rapport phase 2 de l’étude éco-morphologique de la Raie du Lac et du Gravier – Esquisse d’aménagement

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