Structure et specificite antigenique du vhb

STRUCTURE ET SPECIFICITE ANTIGENIQUE DU VHB

Classification

Le VHB appartient au groupe des Pararétrovirus à ADN double brin (Groupe taxonomique VII du règne des Virus selon la classification de Baltimore) ; ces pararétrovirus ont recours à une activité de rétro-transcription au cours de leur réplication. Le VHB appartient à la famille des Hepadnaviridae et au genre Orthohepadnavirus. Il est considéré comme le prototype de la famille des hépadnavirus telle que définie par le comité international de taxonomie des virus.[7]

Structure du virus

L’examen en microscopie électronique du sérum d’un sujet infecté par le VHB révèle trois types de particules (Figure 1) : la particule de Dane (particule virale) et les particules sous-virales (formes sphériques et filamenteuses). Les formes sphériques (17 à 25 nm de diamètre) et les formes filamenteuses (17 à 25 nm de diamètre et plusieurs centaines de nanomètres de long) sont les plus nombreuses (jusqu’à 10¹³/ml de sérum) et ne sont pas infectieuses ; elles correspondent à une synthèse en excès des protéines d’enveloppe du VHB, et pourraient servir à absorber des anticorps neutralisants contre les antigènes de surface, permettant ainsi au virus d’échapper à l’hôte. La particule de Dane ou virion (Figure 2), de 42 nanomètres de diamètre, est la particule infectieuse dont la concentration dans le sérum varie et peut atteindre 10⁹ particules/ml. Le virion comprend :

➤ Une enveloppe lipoprotéique constituée majoritairement par trois glycoprotéines virales : la protéine S (small, également connue sous le nom d’Ag HBs) et les protéines M (middle) et L (large).
➤ Une nucléocapside de structure icosaédrique de 25-27 nm de diamètre, comportant les antigènes de capside HBc (ou protéine C) : elle contient l’ADN viral et l’ADN polymérase virale.

L’ADN partiellement double brin du VHB est représenté par les lignes noires au centre. Le trait pointillé représente l’extrémité variable du brin (+). Les flèches en couleur représentent les 4 cadres ouverts de lecture (S, C, P, X) situés sur le brin négatif.

Epidémiologie du Virus de l’Hépatite B

Répartition géographique de l’hépatite B

Dans le monde, on distingue 3 zones d’infection de prévalence variable  :
➤ Des zones de faible endémicité tel que les Etats-Unis, l’Europe du Nord, l’Australie, et certaines régions d’Amérique du Sud, où la prévalence est inférieure à 2%
➤ Des régions à prévalence intermédiaire : c’est le cas du Moyen Orient, de certains pays d’Europe de l’Est et le bassin Méditerranéen où le taux de porteurs de l’Ag HBs est compris entre 2 à 8%.
➤ Des régions à forte prévalence de l’Ag HBs, comme les républiques d’Asie centrale, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique sub-saharienne et le bassin d’Amazonie où la prévalence de l’hépatite B est supérieure à 8%.

Prévalence du VHB

En Afrique, environ 65 millions de personnes sont des porteurs chroniques du VHB [52]. On distingue deux zones de prévalence différentes :
➤ L’Afrique du Nord qui fait partie des zones de moyenne endémicité. Par exemple, la prévalence de l’Ag HBs est de 2,15% en Algérie (Enquête Nationale 1998) et est comprise entre 4 et 7% en Tunisie selon les études [11].
➤ L’Afrique Sub-saharienne qui fait partie des zones de haute endémicité où la prévalence de l’Ag HBs est supérieure à 8%. En effet, des études ont montré une prévalence de 24,9% au Mali en 2009 [12], 18,3% en Mauritanie en 2012. 14] Au Sénégal, le Programme National de Lutte contre les Hépatites (PNLH) a renseigné en 1999 que 85 % de la population Sénégalaise a au moins un marqueur du VHB. Le PNLH a également estimé à 17% le taux de porteurs chroniques du VHB dans la population; ce taux s’est abaissé à 11% en 2012 d’après le Ministère de la Santé. En 2011, le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) estime à 9,6% la prévalence de l’Ag HBs chez les donneurs de sang.[54] Chez les femmes enceintes, la prévalence de l’Ag HBs est estimée à 11.7% en 2012[15] Une étude réalisée au Sénégal en 2004, par Sall Diallo et collaborateurs dans les régions de Thiès et Dakar, sur des enfants âgés de moins de 5 ans, a montré une forte prévalence de l’infection à HBV avec une prédominance de l’infection chronique par rapport à l’infection aiguë [16].

Les différentes couleurs indiquent les prévalences variables selon les régions : on distingue des régions de forte endémie (en rouge) avec une prévalence supérieure à 8%, des zones d’endémie intermédiaire en bleu avec une prévalence de 2-7%, et des zones de faible endémie (en vert) avec une prévalence inférieure à 2%. [17]

Modes de transmission du VHB

Depuis sa découverte, le VHB est connu comme étant transmis par les seringues contaminées par du sang infecté. De tous les fluides corporels, le sang est celui qui contient les concentrations les plus importantes de virus. Cependant, l’Ag HBs est également retrouvé dans d’autres fluides corporels tels que la salive, les sécrétions biliaires et pancréatiques, le sperme, les sécrétions vaginales et les menstrues, le lait maternel et les urines. Ainsi, il existe différents modes de transmission du virus :

➤ La transmission parentérale et nosocomiale
➤ Transmission verticale (périnatale ou materno-foetale)
➤ Transmission par transplantation d’organe
➤ Transmission sexuelle

Clinique

Infection aiguë par le VHB

Forme classique
La période d’incubation de l’hépatite B varie de 2 semaines à 4 mois. [18]. Environ 85 % des infections aiguës sont asymptomatiques et la fréquence des formes symptomatiques augmente avec l’âge au moment de la contamination .En effet l’infection aiguë est généralement asymptomatique chez les nouveaux nés et les enfants ; alors qu’elle entraîne une hépatite aiguë ictérique dans 30 à 50% des cas chez les sujets adultes [19]. Dans la forme classique, une phase pré-ictérique est observée ; elle dure 3 à 7 jours et se manifeste par des symptômes non spécifiques tels que la fatigue, malaises, anorexie, douleurs au niveau du quadrant supérieur droit ou de syndrome grippal. Les premiers marqueurs sérologiques de l’infection aiguë sont l’Ag HBs, les anticorps anti-HBc (IgM) et l’Ag HBe qui est le signe de la réplication virale. Puis un ictère apparaît et dure généralement 2 à 3 semaines. Durant cette phase ictérique, il apparaît sur le plan biologique une augmentation de l’activité des ALAT (plus de 10 à 30 fois les valeurs normales) et une augmentation discrète de la bilirubine. La résolution de l’hépatite B se produit dans environ 95% des cas chez les patients adultes, dans 20-50% chez les petits enfants, alors qu’elle ne se produit que dans 10% des cas lorsque l’infection aiguë est périnatale. Durant cette phase de guérison, il y a une disparition de l’AgHBs et des anticorps anti-HBc de classe IgM et une apparition d’anticorps anti-HBs et anti-HBc de classe IgG. L’antigène HBe disparaît et les anticorps anti-HBe apparaissent. [20].

Cependant, même chez les patients positifs pour les anticorps anti-HBs et antiHBc, l’ADN du VHB peut persister de façon permanente sous la forme d’ADNccc. Ainsi, de petites quantités d’ADN viral peuvent être détectées par PCR dans le sérum ou dans le plasma. L’éradication complète ne se produit que rarement. L’immunosuppression peut alors entraîner une réactivation du virus, par exemple, après transplantation d’organe ou lors de la chimiothérapie.

Forme fulminante
Le VHB est la cause la plus fréquente dans le monde d’hépatite fulminante d’origine virale. Elle complique environ 1 % des hépatites aiguës B symptomatiques et est définie par l’apparition d’une encéphalopathie hépatique caractérisée par une inversion du rythme nycthéméral, un astérixis et un syndrome confusionnel, associés à une diminution du taux de prothrombine (TP< 30%) et du facteur V de coagulation, ayant comme conséquence des hémorragies cutanéo- muqueuses [20]. L’hépatite B fulminante est considérée comme étant due à une lyse massive et immunomédiée des hépatocytes infectés [21], et à une clairance virale rapide. C’est pourquoi, l’Ag HBs et l’ADN viral peuvent être indétectables au moment de la présentation clinique, et le diagnostic n’est effectué que par la présence d’anticorps anti HBc dans le sérum [22].

Passage à la chronicité
Le problème principal de l’infection virale B, est celui du passage à la chronicité. Le risque de passage à une infection chronique décroît avec l’âge du patient au moment de l’infection. Chez les sujets adultes, le taux de passage à la chronicité est inférieur à 5% ; il est estimé à 90 % chez les nourrissons infectés à la naissance, et entre 20-50% chez les enfants âgés de 1 à 5 ans [21] .

Complications 

Cirrhose

La cirrhose est un événement crucial dans l’histoire naturelle de l’hépatite chronique B car les complications propres d’hypertension portale et d’insuffisance hépatocellulaire qu’elleentraîne sont en grande partie responsables de la morbidité et de la mortalité liées à cette infection [20]. De plus, 30% des cas de cirrhose sont attribuables au VHB [2]. Une étude réalisée par Fattovich et ses collaborateurs, en Italie en 1991, sur 105 patients Ag HBs positifs non traités, montre une progression vers la cirrhose dans 20% des cas sur une période de suivi de 3-7 ans [24]. Chez les patients non traités, le taux annuel de progression vers la cirrhose est estimé à 2-6% pour les patients présentant une hépatite chronique à Ag HBe positif, alors que ce taux s’élève à 8-9% chez les patients présentant une hépatite chronique à Ag HBe négatif. Cette différence des taux peut être expliquée par le fait que les sujets ayant une hépatite chronique à Ag HBe négatif sont le plus souvent à un stade avancé de la maladie, et sont généralement plus âgés. Les niveaux élevés d’ADN sériques sont considérés comme étant de bons prédicteurs de la progression vers la cirrhose, de même que les taux élevés d’ALAT, et des taux abaissés d’albumine sérique et du temps de prothrombine.[24] D’autres facteurs sont associés à un risque plus important d’évolution vers la cirrhose : le sexe masculin, le génotype C (plus que le génotype B), la surinfection ou la co-infection avec les virus de l’hépatite C ou D, ou le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la consommation fréquente d’alcool, l’obésité, le diabète sucré [18].

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE
2) STRUCTURE ET SPECIFICITE ANTIGENIQUE DU VHB
2.1 Classification
3) Epidémiologie du Virus de l’Hépatite B
3.1 Répartition géographique de l’hépatite B
3-2) Prévalence du VHB
3.3. Modes de transmission du VHB
4) Clinique
4-1) Infection aiguë par le VHB
4.3 Complications
4.3.1 Cirrhose
4.3.2 Carcinome hépatocellulaire
5) Diagnostique biologique du VHB
5.1 Diagnostic virologique de l’infection à VHB
5.1.1 Recherche des antigènes viraux
5.1.2 Recherche des Anticorps spécifiques
5.1.3 Cinétique et Interprétation des marqueurs sérologiques de l’infection à VHB
5-1-3-1 Cinétique des marqueurs sérologiques
5-1-3-2 Interprétation
5.2 Diagnostic moléculaire de l’infection à VHB
5.2.1 Techniques d’amplification du signal
5.2.2 Techniques d’amplification de la cible
5.2.2.1 Transcription mediated amplification
5.2.2.2 Polymerase chain reaction
5.2.3 PCR en temps réel
5.2.4 Expression des résultats de charge virale
5.3 Suivi de l’infection chronique
5.3.1 Bilan de base
5.3.3 Charge virale et suivi de l’évolution de l’hépatite B chronique
6-Traitement de l’hépatite B chronique
6.1 Le but du traitement
6.3 Les stratégies thérapeutiques
6.5 Intérêt de la mesure de la charge virale au cours du traitement anti-VHB
7- Prévention de l’hépatite B
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
1. Objectifs
2. Type, cadre et période d’études
3. Matériels et méthode
4) Résultats
1) Caractéristiques de la population d’étude
2/ Répartition de la population d’étude selon le statut (externe et hospitalisé)
3/Répartition de la population d’études selon les services de provenance
4/Répartition des patients selon les marqueurs sérologiques du VHB
5) COMMENTAIRE
Conclusion
Recommandations
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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